HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Cratyle (dialogue complet)

οἱ



Texte grec :

[439] (439a) (Σωκράτης) Ἔχε δὴ πρὸς Διός· τὰ δὲ ὀνόματα οὐ πολλάκις μέντοι ὡμολογήσαμεν τὰ καλῶς κείμενα ἐοικότα εἶναι ἐκείνοις ὧν ὀνόματα κεῖται, καὶ εἶναι εἰκόνας τῶν πραγμάτων; (Κρατύλος) Ναί. (Σωκράτης) Εἰ οὖν ἔστι μὲν ὅτι μάλιστα δι᾽ ὀνομάτων τὰ πράγματα μανθάνειν, ἔστι δὲ καὶ δι᾽ αὐτῶν, ποτέρα ἂν εἴη καλλίων καὶ σαφεστέρα ἡ μάθησις; ἐκ τῆς εἰκόνος μανθάνειν αὐτήν τε αὐτὴν εἰ καλῶς εἴκασται, καὶ τὴν ἀλήθειαν ἧς ἦν εἰκών, (439b) ἢ ἐκ τῆς ἀληθείας αὐτήν τε αὐτὴν καὶ τὴν εἰκόνα αὐτῆς εἰ πρεπόντως εἴργασται; (Κρατύλος) Ἐκ τῆς ἀληθείας μοι δοκεῖ ἀνάγκη εἶναι. (Σωκράτης) Ὅντινα μὲν τοίνυν τρόπον δεῖ μανθάνειν ἢ εὑρίσκειν τὰ ὄντα, μεῖζον ἴσως ἐστὶν ἐγνωκέναι ἢ κατ᾽ ἐμὲ καὶ σέ· ἀγαπητὸν δὲ καὶ τοῦτο ὁμολογήσασθαι, ὅτι οὐκ ἐξ ὀνομάτων ἀλλὰ πολὺ μᾶλλον αὐτὰ ἐξ αὑτῶν καὶ μαθητέον καὶ ζητητέον ἢ ἐκ τῶν ὀνομάτων. (Κρατύλος) Φαίνεται, ὦ Σώκρατες. (Σωκράτης) Ἔτι τοίνυν τόδε σκεψώμεθα, ὅπως μὴ ἡμᾶς τὰ (439c) πολλὰ ταῦτα ὀνόματα ἐς ταὐτὸν τείνοντα ἐξαπατᾷ, εἰ τῷ ὄντι μὲν οἱ θέμενοι αὐτὰ διανοηθέντες γε ἔθεντο ὡς ἰόντων ἁπάντων ἀεὶ καὶ ῥεόντων — φαίνονται γὰρ ἔμοιγε καὶ αὐτῷ οὕτω διανοηθῆναι — τὸ δ᾽, εἰ ἔτυχεν, οὐχ οὕτως ἔχει, ἀλλ᾽ οὗτοι αὐτοί τε ὥσπερ εἴς τινα δίνην ἐμπεσόντες κυκῶνται καὶ ἡμᾶς ἐφελκόμενοι προσεμβάλλουσιν. Σκέψαι γάρ, ὦ θαυμάσιε Κρατύλε, ὃ ἔγωγε πολλάκις ὀνειρώττω. Πότερον φῶμέν τι εἶναι αὐτὸ καλὸν καὶ ἀγαθὸν καὶ ἓν ἕκαστον τῶν (439d) ὄντων οὕτω, ἢ μή; (Κρατύλος) Ἔμοιγε δοκεῖ, ὦ Σώκρατες, (εἶναι). (Σωκράτης) Αὐτὸ τοίνυν ἐκεῖνο σκεψώμεθα, μὴ εἰ πρόσωπόν τί ἐστιν καλὸν ἤ τι τῶν τοιούτων, καὶ δοκεῖ ταῦτα πάντα ῥεῖν· ἀλλ᾽ αὐτό, φῶμεν, τὸ καλὸν οὐ τοιοῦτον ἀεί ἐστιν οἷόν ἐστιν; (Κρατύλος) Ἀνάγκη. (Σωκράτης) Ἆρ᾽ οὖν οἷόν τε προσειπεῖν αὐτὸ ὀρθῶς, εἰ ἀεὶ ὑπεξέρχεται, πρῶτον μὲν ὅτι ἐκεῖνό ἐστιν, ἔπειτα ὅτι τοιοῦτον, ἢ ἀνάγκη ἅμα ἡμῶν λεγόντων ἄλλο αὐτὸ εὐθὺς γίγνεσθαι καὶ ὑπεξιέναι καὶ μηκέτι οὕτως ἔχειν; (Κρατύλος) Ἀνάγκη. (439e) (Σωκράτης) Πῶς οὖν ἂν εἴη τὶ ἐκεῖνο ὃ μηδέποτε ὡσαύτως ἔχει; εἰ γάρ ποτε ὡσαύτως ἴσχει, ἔν γ᾽ ἐκείνῳ τῷ χρόνῳ δῆλον ὅτι οὐδὲν μεταβαίνει· εἰ δὲ ἀεὶ ὡσαύτως ἔχει καὶ τὸ αὐτό ἐστι, πῶς ἂν τοῦτό γε μεταβάλλοι ἢ κινοῖτο, μηδὲν ἐξιστάμενον τῆς αὑτοῦ ἰδέας; (Κρατύλος) Οὐδαμῶς.

Traduction française :

[439] (439a) SOCRATE. Suis-moi donc, par Jupiter ! N'avons-nous pas souvent reconnu que les noms bien faits sont conformes à ce qu'ils désignent et sont les images des choses ? CRATYLE. Oui. SOCRATE. Si donc on peut connaître les choses, et par leurs noms et en elles-mêmes, quelle est de ces deux sortes de connaissance la plus belle et la plus sûre? Est-ce de demander d'abord à l'image si elle est fidèle, et de rechercher ensuite ce qu'est la vérité qu'elle représente, (439b) ou bien de demander à la vérité ce qu'elle est en elle-même, et de s'assurer ensuite si l'image y réponde ? CRATYLE. C'est, je pense, à la vérité même qu'il faut s'adresser d'abord. SOCRATE. Mais de décider par quelle méthode il faut procéder pour découvrir la nature des êtres, c'est peut-être une entreprise au-dessus de mes forces et des tiennes; qu'il nous suffise d'avoir reconnu que ce n'est pas dans les noms, mais dans les choses mêmes, qu'il faut étudier les choses. CRATYLE. Il paraît, Socrate. SOCRATE. Prenons garde encore de nous laisser abuser (439c) par ce grand nombre de mots qui se rapportent au même système. Ceux qui ont institué les noms ont beau les avoir formés d'après cette idée que tout est dans un mouvement et un flux perpétuel, car je crois qu'en effet c'était là leur pensée, il se pourrait bien qu'il n'en fût pas ainsi dans la réalité , et que les auteurs mêmes des noms, saisis d'une sorte de vertige, fussent tombés dans un tourbillon où ils nous entraînent avec eux. Voici, par exemple, cher Cratyle, une question qui me revient souvent comme en rêve, devons-nous dire que le beau et le. bon existent par eux-mêmes, et (439d) toutes les choses de cette sorte? CRATYLE. Il me le semble, Socrate. SOCRATE. Je ne demande pas si un beau visage ou tout autre objet beau, car tout cela est dans un flux perpétuel, mais si le beau lui-même ne subsiste pas toujours tel qu'il est? CRATYLE. Il le faut bien. SOCRATE. S'il passait incessamment, serait-il possible de dire qu'il existe, et tel qu'il est? Tandis que nous parlons, ne serait-il pas déjà autre, et n'aurait-il pas perdu sa première forme ? CRATYLE. Nécessairement (439e) SOCRATE Or comment une chose pourrait-elle être qui ne fut jamais de la même matière? Car si il y a un moment où elle demeure semblable à elle- même, il est clair que dans ce moment-là elle ne passe point. Mais si d'autre part elle subsiste toujours la même et de la même manière, comment, ne sortant en rien de son essence, pourrait-elle changer et se mouvoir? CRATYLE. Cela ne serait pas possible.





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Dernière mise à jour : 18/02/2010