HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Cratyle (dialogue complet)

πράγμασιν



Texte grec :

[438] (Σωκράτης) Οὐδ᾽ ὁπωστιοῦν, ὦ φίλε. Καὶ ταῦτα μέν γε αὐτοῦ (438a) ἐάσωμεν, τάδε δὲ ἐπισκεψώμεθα εἰ ἡμῖν καὶ τῇδε ὁμολογεῖς εἴτε καὶ οὐ. Φέρε τοὺς τὰ ὀνόματα ἐν ταῖς πόλεσι τιθεμένους ἑκάστοτε, ἐν ταῖς Ἑλληνικαῖς καὶ βαρβαρικαῖς, οὐκ ἀρτίως ὡμολογοῦμεν νομεθότας εἶναι καὶ τὴν τέχνην τὴν τοῦτο δυναμένην νομοθετικήν. Κτρατύλος. Πάνυ γε. (Σωκράτης). Λέγε δὴ, οἱ πρῶτοι νομοθέται τὰ πρῶτα ὀνόματα πότερον γιγνώσκοντες τὰ πράγματα, οἷς ἐτίθεντο, ἐτίθεντο ἢ ἀγνοοῦντες.. (Κρατύλος). Οἶμαι μὲν ἐγὼ, ὦ Σώκρατες γιγνώσκοντες. (Σωκράτης). Οὐ γάρ που, ὦ ἑταῖρε Κρατύλε, ἀγνοοῦντές γε. (Κρατύλος). Οὔ μοι δοκεῖ. (Σωκράτης). Ἐπανέλθωμεν δὲ πάλιν ὅθεν δεῦρο μετέβημεν. Ἄρτι γὰρ ἐν τοῖς πρόσθεν, εἰ μέμνησαι, τὸν τιθέμενον τὰ ὀνόματα ἀναγκαῖον ἔφησθα εἶναι εἰδότα τίθεσθαι οἷς ἐτίθετο. Πότερον οὖν ἔτι σοι δοκεῖ οὕτως ἢ οὔ; (Κρατύλος) Ἔτι. (Σωκράτης) Ἦ καὶ τὸν τὰ πρῶτα τιθέμενον εἰδότα φῂς τίθεσθαι; (Κρατύλος) Εἰδότα. (Σωκράτης) Ἐκ ποίων οὖν ὀνομάτων ἢ μεμαθηκὼς ἢ ηὑρηκὼς ἦν (438b) τὰ πράγματα, εἴπερ τά γε πρῶτα μήπω ἔκειτο, μαθεῖν δ᾽ αὖ φαμεν τὰ πράγματα καὶ εὑρεῖν ἀδύνατον εἶναι ἄλλως ἢ τὰ ὀνόματα μαθόντας ἢ αὐτοὺς ἐξευρόντας οἷά ἐστι; (Κρατύλος) Δοκεῖς τί μοι λέγειν, ὦ Σώκρατες. (Σωκράτης) Τίνα οὖν τρόπον φῶμεν αὐτοὺς εἰδότας θέσθαι ἢ νομοθέτας εἶναι, πρὶν καὶ ὁτιοῦν ὄνομα κεῖσθαί τε καὶ ἐκείνους εἰδέναι, εἴπερ μὴ ἔστι τὰ πράγματα μαθεῖν ἀλλ᾽ ἢ ἐκ τῶν ὀνομάτων; (438c) (Κρατύλος) Οἶμαι μὲν ἐγὼ τὸν ἀληθέστατον λόγον περὶ τούτων εἶναι, ὦ Σώκρατες, μείζω τινὰ δύναμιν εἶναι ἢ ἀνθρωπείαν τὴν θεμένην τὰ πρῶτα ὀνόματα τοῖς πράγμασιν, ὥστε ἀναγκαῖον εἶναι αὐτὰ ὀρθῶς ἔχειν. (Σωκράτης) Εἶτα οἴει ἐναντία ἂν ἐτίθετο αὐτὸς αὑτῷ ὁ θείς, ὢν δαίμων τις ἢ θεός; ἢ οὐδέν σοι ἐδοκοῦμεν ἄρτι λέγειν; (Κρατύλος) Ἀλλὰ μὴ οὐκ ἦν τούτων τὰ ἕτερα ὀνόματα. (Σωκράτης) Πότερα, ὦ ἄριστε, τὰ ἐπὶ τὴν στάσιν ἄγοντα ἢ τὰ ἐπὶ τὴν φοράν; οὐ γάρ που κατὰ τὸ ἄρτι λεχθὲν πλήθει κριθήσεται. (438d) (Κρατύλος) Οὔτοι δὴ δίκαιόν γε, ὦ Σώκρατες. (Σωκράτης) Ὀνομάτων οὖν στασιασάντων, καὶ τῶν μὲν φασκόντων ἑαυτὰ εἶναι τὰ ὅμοια τῇ ἀληθείᾳ, τῶν δ᾽ ἑαυτά, τίνι ἔτι διακρινοῦμεν, ἢ ἐπὶ τί ἐλθόντες; οὐ γάρ που ἐπὶ ὀνόματά γε ἕτερα ἄλλα τούτων· οὐ γὰρ ἔστιν, ἀλλὰ δῆλον ὅτι ἄλλ᾽ ἄττα ζητητέα πλὴν ὀνομάτων, ἃ ἡμῖν ἐμφανιεῖ ἄνευ ὀνομάτων ὁπότερα τούτων ἐστὶ τἀληθῆ, δείξαντα δῆλον ὅτι τὴν ἀλήθειαν τῶν ὄντων. (438e) (Κρατύλος) Δδοκεῖ μοι οὕτω. (Σωκράτης) Ἔστιν ἄρα, ὡς ἔοικεν, ὦ Κρατύλε, δυνατὸν μαθεῖν ἄνευ ὀνομάτων τὰ ὄντα, εἴπερ ταῦτα οὕτως ἔχει. (Κρατύλος) Φαίνεται. (Σωκράτης) Διὰ τίνος ἄλλου οὖν ἔτι προσδοκᾷς ἂν ταῦτα μαθεῖν; ἆρα δι᾽ ἄλλου του ἢ οὗπερ εἰκός τε καὶ δικαιότατον, δι᾽ ἀλλήλων γε, εἴ πῃ συγγενῆ ἐστιν, καὶ αὐτὰ δι᾽ αὑτῶν; τὸ γάρ που ἕτερον ἐκείνων καὶ ἀλλοῖον ἕτερον ἄν τι καὶ ἀλλοῖον σημαίνοι ἀλλ᾽ οὐκ ἐκεῖνα. (Κρατύλος) Ἀληθῆ μοι φαίνῃ λέγειν.

Traduction française :

[438] SOCRATE. Non assurément, mon ami. Mais, restons-en là (438a) sur ce sujet, et voyons si nous serons encore du même avis sur une autre question. Dis- moi, ne sommes-nous pas convenus que ceux qui, à diverses époques, ont institué les noms soit chez les Grecs, soit chez les Barbares, sont réellement des législateurs, et que l'art auquel appartient cette institution est celui de la législation ? CRATYLE. Oui. SOCRATE, Les premiers législateurs, qui ont institué les premiers noms, l'ont-ils fait avec la connaissance des choses qu'ils nommaient ou sans cette connaissance? CRATYLE. Je crois, moi, qu'ils avaient cette connaissance. SOCRATE. Et sans doute, cher Cratyle, ils n'auraient pu établir les noms, si elle leur eût manqué? CRATYLE. Je ne le pense pas. SOCRATE. Eh bien, revenons au point d'où nous sommes partis. Tu disais, si tu t'en souviens, qu'on ne peut établir un nom qu'autant que l'on connaît la nature de l'objet auquel on le donne. Maintiens-tu cette opinion? CRATYLE. J'y persiste. SOCRATE. Et tu attribues également cette connaissance préalable des choses à l'auteur des mots primitifs? CRATYLE. Assurément. SOCRATE. Mais au moyen de quels noms aurait-il appris ou trouvé (438b) les choses, puisque les premiers mots n'existaient pas encore et que d'autre part, nous avons dit qu'on ne peut apprendre ou trouver les choses qu'après avoir appris ou trouvé de soi-même la signification des noms? CRATYLE. Cela est embarrassant, Socrate. SOCRATE. Comment pourrions-nous dire que pour instituer les noms en législateurs, ils ont dû connaître les choses, avant qu'il y eût des noms et qu'ils en connussent aucun, s'il était vrai que l'on ne put connaître les choses que par leurs noms? (438c) CRATYLE. La meilleure réponse à faire, ce serait, je pense, Socrate, de dire que c'est quelque puissance supérieure à l'humanité qui a établi les premiers noms d'où il suivrait nécessairement que ces noms sont tout-à-fait propres aux choses. SOCRATE. Mais maintenant, penses-tu que celui qui les institua, soit démon, soit Dieu, ait pu se contredire lui-même ? Et n'étais-tu pas de mon avis sur ceux que j'examinais tout à l'heure? CRATYLE. Mais c'est que ceux-là ne sont pas des noms. SOCRATE. Lesquels veux-tu dire ? Ceux qui se l'apportent à l'idée du repos ou ceux qui se rapportent à l'idée du mouvement? Car, ainsi que nous l'aurons remarqué, ce n'est pas le nombre qui doit décider. (438d) CRATYLE. Non, cela ne serait pas juste, Socrate. SOCRATE. Voilà donc une guerre civile entre les noms, et chaque parti prétendra être seul légitime. Auquel donnerons nous raison et d'après quel principe? Ce ne pourra pas être en vertu d'autres noms, puiqu'il n'y en a point. Il devient évident qu'il faut chercher hors des noms quelque autre principe qui, en nous enseignant la vérité des choses, nous fasse connaître, sans le secours des noms ; quels sont les véritables, ceux qui se rattachent à la première de ces doctrines, ou ceux qui se rattachent à la seconde. (438e) CRATYLE A la bonne heure. SOCRATE. S'il en est ainsi, Cratyle, il est possible d'acquérir sans les noms la connaissante des choses. CRATYLE. Soit. SOCRATE. Et par quel moyen croîs-tu que l'on puisse arriver à cette connaissance sinon par le moyen le plus naturel et le plus raisonnable, c'est-à-dire en étudiant les choses dans leurs rapports, lorsqu'elles sont de la même famille, ou en elles-mêmes? Ce qui est étranger aux choses ne peut rien nous montrer qui ne leur soit étranger, et non pas les choses mêmes. CRATYLE. Cela me paraît vrai.





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Dernière mise à jour : 18/02/2010