HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Cratyle (dialogue complet)

ὅτι



Texte grec :

[435] (435a) (Κρατύλος) Ναί. (Σωκράτης) Οὐκοῦν εἰ γιγνώσκεις ἐμοῦ φθεγγομένου, δήλωμα σοι γίγνεται παρ᾽ ἐμοῦ; (Κρατύλος) Ναί. (Σωκράτης) Ἀπὸ τοῦ ἀνομοίου γε ἢ ὃ διανοούμενος φθέγγομαι, εἴπερ τὸ λάβδα ἀνόμοιόν ἐστι τῇ ᾗ φῂς σὺ σκληρότητι· εἰ δὲ τοῦτο οὕτως ἔχει, τί ἄλλο ἢ αὐτὸς σαυτῷ συνέθου καί σοι γίγνεται ἡ ὀρθότης τοῦ ὀνόματος συνθήκη, ἐπειδή γε δηλοῖ καὶ τὰ ὅμοια καὶ τὰ ἀνόμοια γράμματα, ἔθους τε καὶ συνθήκης τυχόντα; εἰ δ᾽ ὅτι μάλιστα μή ἐστι τὸ ἔθος (435b) συνθήκη, οὐκ ἂν καλῶς ἔτι ἔχοι λέγειν τὴν ὁμοιότητα δήλωμα εἶναι, ἀλλὰ τὸ ἔθος· ἐκεῖνο γάρ, ὡς ἔοικε, καὶ ὁμοίῳ καὶ ἀνομοίῳ δηλοῖ. Ἐπειδὴ δὲ ταῦτα συγχωροῦμεν, ὦ Κρατύλε — τὴν γὰρ σιγήν σου συγχώρησιν θήσω — ἀναγκαῖόν που καὶ συνθήκην τι καὶ ἔθος συμβάλλεσθαι πρὸς δήλωσιν ὧν διανοούμενοι λέγομεν· ἐπεί, ὦ βέλτιστε, εἰ 'θέλεις ἐπὶ τὸν ἀριθμὸν ἐλθεῖν, πόθεν οἴει ἕξειν ὀνόματα ὅμοια ἑνὶ ἑκάστῳ τῶν ἀριθμῶν ἐπενεγκεῖν, ἐὰν μὴ ἐᾷς τι (435c) τὴν σὴν ὁμολογίαν καὶ συνθήκην κῦρος ἔχειν τῶν ὀνομάτων ὀρθότητος πέρι; ἐμοὶ μὲν οὖν καὶ αὐτῷ ἀρέσκει μὲν κατὰ τὸ δυνατὸν ὅμοια εἶναι τὰ ὀνόματα τοῖς πράγμασιν· ἀλλὰ μὴ ὡς ἀληθῶς, τὸ τοῦ Ἑρμογένους, γλίσχρα ᾖ ἡ ὁλκὴ αὕτη τῆς ὁμοιότητος, ἀναγκαῖον δὲ ᾖ καὶ τῷ φορτικῷ τούτῳ προσχρῆσθαι, τῇ συνθήκῃ, εἰς ὀνομάτων ὀρθότητα. Ἐπεὶ ἴσως κατά γε τὸ δυνατὸν κάλλιστ᾽ ἂν λέγοιτο ὅταν ἢ πᾶσιν ἢ ὡς πλείστοις ὁμοίοις λέγηται, τοῦτο δ᾽ ἐστὶ προσήκουσιν, (435d) αἴσχιστα δὲ τοὐναντίον. Τόδε δέ μοι ἔτι εἰπὲ μετὰ ταῦτα, τίνα ἡμῖν δύναμιν ἔχει τὰ ὀνόματα καὶ τί φῶμεν αὐτὰ καλὸν ἀπεργάζεσθαι; (Κρατύλος) Διδάσκειν ἔμοιγε δοκεῖ, ὦ Σώκρατες, καὶ τοῦτο πάνυ ἁπλοῦν εἶναι, ὃς ἂν τὰ ὀνόματα ἐπίστηται, ἐπίστασθαι καὶ τὰ πράγματα. (Σωκράτης) Ἴσως γάρ, ὦ Κρατύλε, τὸ τοιόνδε λέγεις, ὡς ἐπειδάν τις εἰδῇ τὸ ὄνομα οἷόν ἐστιν — ἔστι δὲ οἷόνπερ τὸ πρᾶγμα — (435e) εἴσεται δὴ καὶ τὸ πρᾶγμα, ἐπείπερ ὅμοιον τυγχάνει ὂν τῷ ὀνόματι, τέχνη δὲ μία ἄρ᾽ ἐστὶν ἡ αὐτὴ πάντων τῶν ἀλλήλοις ὁμοίων. Κατὰ τοῦτο δή μοι δοκεῖς λέγειν ὡς ὃς ἂν τὰ ὀνόματα εἰδῇ εἴσεται καὶ τὰ πράγματα. (Κρατύλος) Ἀληθέστατα λέγεις. (Σωκράτης) Ἔχε δή, ἴδωμεν τίς ποτ᾽ ἂν εἴη ὁ τρόπος οὗτος τῆς διδασκαλίας τῶν ὄντων ὃν σὺ λέγεις νῦν, καὶ πότερον ἔστι μὲν καὶ ἄλλος, οὗτος μέντοι βελτίων, ἢ οὐδ᾽ ἔστιν ἄλλος ἢ οὗτος. Ποτέρως οἴει;

Traduction française :

[435] (435a) CRATYLE. Oui. SOCRATE. Si donc tu reconnais l'objet lorsque je prononce un mot, je me suis fait comprendre de toi. CRATYLE. Il est vrai. SOCRATE. Et pourtant c'est au moyen de quelque chose qui ne ressemble pas à ce que j'ai en pensée lorsque je parle, s'il est vrai, comme tu l'avoues, que la lettre g-l n'ait rien qui ressemble à la rudesse. Qu'y a-t-il là autre chose qu'une convention que tu as faite avec toi-même, et qui devient pour toi la règle unique de la propriété du nom, s'il est vrai que les lettres une fois reçues par l'usage et la convention désignent aussi bien ce qu'elles n'imitent pas que ce qu'elles imitent? Et quand même l'usage (435b) ne serait pas une pure convention, toujours ne faudrait-il pas faire dépendre la signification de la ressemblance, mais de l'usage. Car c'est l'usage, à ce qu'il paraît, qui désigne les choses, par le dissemblable comme par le semblable. Ainsi, Cratyle, puisque nous sommes d'accord sur tout ceci; car ton silence est pour moi un consentement ; il nous faut bien reconnaître que la convention et l'usage contribuent pour quelque chose au choix des termes dont nous nous servons pour exprimer nos pensées. Prenons, par exemple, les noms de nombre. Où trouverais-tu pour chaque nombre un nom qui lui ressemblât, si tu ne t'en rapportais (435c) un peu sur la propriété des noms à un accord, à une convention faite avec toi-même? Pour moi, j'aime sans doute que les noms ressemblent autant que possible aux objets; mais en vérité il faut prendre garde, comme disait Hermogène, de trop foire violence aux mots pour les ramener à cette ressemblance, et on est souvent contraint, pour en justifier le sens, d'en appeler tout simplement à la convention. Mais le nom le mieux fait est celui qui se compose entièrement, ou du moins en grande partie, d'éléments semblables aux choses, car ce sont là ceux qui conviennent; le nom (435d) le plus mal fait est celui qui n'en renferme aucun. Dis-moi maintenant quelle vertu nous devons reconnaître aux noms et quel est le bien qu'ils produisent. CRATYLE. Je crois, Socrate, qu'ils ont la vertu d'enseigner, et qu'on peut dire, sans restriction, que qui sait les noms sait aussi les choses. SOCRATE. Peut-être, Cratyle, l'entends-tu en ce sens, que quand on sait ce qu'est le nom, comme le nom est semblable à la chose, (435e) on sait également ce qu'est celle-ci, puisque la connaissance des choses qui se ressemblent appartient à une seule et même science. Telle est, je crois, ta pensée, quand tu dis que qui sait le nom sait aussi la chose. CRATYLE. C'est cela même. SOCRATE. Voyons donc ce que c'est que cette manière d'enseigner les choses dont tu viens de parler, et s'il n'y en a pas une autre, quoique inférieure à celle-ci, ou bien si celle-ci est la seule. De ces deux opinions, quelle est la tienne?





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Dernière mise à jour : 18/02/2010