HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Cratyle (dialogue complet)

οἷα



Texte grec :

[386] ὥσπερ Πρωταγόρας ἔλεγεν λέγων «πάντων χρημάτων (386a) μέτρον» εἶναι ἄνθρωπον — ὡς ἄρα οἷα μὲν ἂν ἐμοὶ φαίνηται τὰ πράγματα (εἶναι), τοιαῦτα μὲν ἔστιν ἐμοί· οἷα δ᾽ ἂν σοί, τοιαῦτα δὲ σοί — ἢ ἔχειν δοκεῖ σοι αὐτὰ αὑτῶν τινα βεβαιότητα τῆς οὐσίας; (Ἑρμογένης) Ἤδη ποτὲ ἔγωγε, ὦ Σώκρατες, ἀπορῶν καὶ ἐνταῦθα ἐξηνέχθην εἰς ἅπερ Πρωταγόρας λέγει· οὐ πάνυ τι μέντοι μοι δοκεῖ οὕτως ἔχειν. (Σωκράτης) Τί δέ; Ἐς τόδε ἤδη ἐξηνέχθης, ὥστε μὴ πάνυ σοι (386b) δοκεῖν εἶναί τινα ἄνθρωπον πονηρόν; (Ἑρμογένης) Οὐ μὰ τὸν Δία, ἀλλὰ πολλάκις δὴ αὐτὸ πέπονθα, ὥστε μοι δοκεῖν πάνυ πονηροὺς εἶναί τινας ἀνθρώπους, καὶ μάλα συχνούς. (Σωκράτης) Τί δέ; Πάνυ χρηστοὶ οὔπω σοι ἔδοξαν εἶναι (ἄνθρωποι); (Ἑρμογένης) Καὶ μάλα ὀλίγοι. (Σωκράτης) Ἔδοξαν δ᾽ οὖν; (Ἑρμογένης) Ἔμοιγε. (Σωκράτης) Πῶς οὖν τοῦτο τίθεσαι; ἆρ᾽ ὧδε· τοὺς μὲν πάνυ χρηστοὺς πάνυ φρονίμους, τοὺς δὲ πάνυ πονηροὺς πάνυ ἄφρονας; (386c) (Ἑρμογένης) Ἔμοιγε δοκεῖ οὕτως. (Σωκράτης) Οἷόν τε οὖν (ἐστιν), εἰ Πρωταγόρας ἀληθῆ ἔλεγεν καὶ ἔστιν αὕτη ἡ ἀλήθεια, τὸ οἷα ἂν δοκῇ ἑκάστῳ τοιαῦτα καὶ εἶναι, τοὺς μὲν ἡμῶν φρονίμους εἶναι, τοὺς δὲ ἄφρονας; (Ἑρμογένης) Οὐ δῆτα. (Σωκράτης) Καὶ ταῦτά γε, ὡς ἐγᾦμαι, σοὶ πάνυ δοκεῖ, φρονήσεως οὔσης καὶ ἀφροσύνης μὴ πάνυ δυνατὸν εἶναι Πρωταγόραν ἀληθῆ λέγειν· Οὐδὲν γὰρ ἄν που τῇ ἀληθείᾳ ὁ ἕτερος τοῦ ἑτέρου φρονιμώτερος εἴη, εἴπερ ἃ ἂν ἑκάστῳ (386d) δοκῇ ἑκάστῳ ἀληθῆ ἔσται. (Ἑρμογένης) Ἔστι ταῦτα. (Σωκράτης) Ἀλλὰ μὴν οὐδὲ κατ᾽ Εὐθύδημόν γε οἶμαι σοὶ δοκεῖ πᾶσι πάντα ὁμοίως εἶναι ἅμα καὶ ἀεί· οὐδὲ γὰρ ἂν οὕτως εἶεν οἱ μὲν χρηστοί, οἱ δὲ πονηροί, εἰ ὁμοίως ἅπασι καὶ ἀεὶ ἀρετή τε καὶ κακία εἴη. (Ἑρμογένης) Ἀληθῆ λέγεις. (Σωκράτης) Οὐκοῦν εἰ μήτε πᾶσι πάντα ἐστὶν ὁμοίως ἅμα καὶ ἀεί, μήτε ἑκάστῳ ἰδίᾳ ἕκαστον (τῶν ὄντων ἐστίν), δῆλον δὴ (386e) ὅτι αὐτὰ αὑτῶν οὐσίαν ἔχοντά τινα βέβαιόν ἐστι τὰ πράγματα, οὐ πρὸς ἡμᾶς οὐδὲ ὑφ᾽ ἡμῶν ἑλκόμενα ἄνω καὶ κάτω τῷ ἡμετέρῳ φαντάσματι, ἀλλὰ καθ᾽ αὑτὰ πρὸς τὴν αὑτῶν οὐσίαν ἔχοντα ᾗπερ πέφυκεν. (Ἑρμογένης) Δοκεῖ μοι, ὦ Σώκρατες, οὕτω. (Σωκράτης) Πότερον οὖν αὐτὰ μὲν ἂν εἴη οὕτω πεφυκότα, αἱ δὲ πράξεις αὐτῶν οὐ κατὰ τὸν αὐτὸν τρόπον; Ἢ οὐ καὶ αὗται ἕν τι εἶδος τῶν ὄντων εἰσίν, αἱ πράξεις; (Ἑρμογένης) Πάνυ γε καὶ αὗται.

Traduction française :

[386] suivant la proposition de Protagoras, que l'homme est la (386a) mesure de toutes choses ; de sorte que les objets ne soient pour toi et pour moi que ce qu'ils nous paraissent à chacun de nous individuellement ; ou bien te semble-t-il qu'ils aient en eux-mêmes une certaine réalité fixe et permanente? HERMOGÈNE. Je l'avoue, Socrate, j'en suis venu autrefois, dans mes incertitudes, aux opinions de Protagoras. Néanmoins je ne puis croire qu'il en soit tout-à-fait ainsi. SOCRATE. Quoi donc, en es-tu venu quelquefois à croire (386b) que nul homme n'est tout-à-fait méchant ? HERMOGÈNE. Non, par Jupiter; souvent, au contraire, j'ai été dans le cas de trouver des hommes tout-à-fait méchants; et j'en ai trouvé un bon nombre. SOCRATE. Et n'en as-tu pas vu qui t'aient semblé tout-à-fait bons ? HERMOGÈNE. Pour ceux-là, bien peu. SOCRATE. Mais tu en as vu? HERMOGÈNE. J'en conviens. SOCRATE. Et comment l'entends-tu? N'est-ce pas que ces derniers étaient tout-à-fait raisonnables, et que les hommes tout-à-fait méchants étaient tout-à-fait insensés? (386c) HERMOGÈNE. C'est mon sentiment. SOCRATE. Mais si Protagoras a raison, s'il est vrai que les choses ne sont que ce qu'elles paraissent à chacun de nous, est-il possible que les uns soient raisonnables et les autres insensés ? HERMOGÈNE. Non vraiment. SOCRATE. Tu es donc, à ce qu'il me semble, tout-à-fait persuadé que puisqu'il y a une sagesse et une folie, il est tout-à-fait impossible que Protagoras ait raison. En effet, un homme ne pourrait jamais être plus sage qu'un autre, si la vérité (386d) n'est pour chacun que ce qui lui semble. HERMOGÈNE. Évidemment. SOCRATE. Je ne pense pas non plus que tu soutiennes, avec Euthydème, que tout est de même à la fois et toujours pour tout le monde; car il serait impossible que les uns fussent bons et les autres méchants si la vertu et le vice étaient de la même manière et en tout temps dans tous les hommes. HERMOGÈNE. Fort bien. SOCRATE. Par conséquent, si tout n'est pas de même à la fois et toujours pour tout le monde, et si chaque être n'est pas non plus différent pour chaque individu, il est clair (386e) que les choses ont en elles-mêmes une réalité constante, qu'elles ne sont ni relatives à nous, ni dépendantes de nous, et qu'elles ne varient pas au gré de notre manière de voir, mais qu'elles subsistent en elles-mêmes, selon leur essence et leur constitution naturelle. HERMOGÈNE. Je le crois, Socrate. SOCRATE. Maintenant en serait-il ainsi des choses sans qu'il en fut de même de leurs actions? Et les actions ne sont-elles pas une espèce d'êtres? HERMOGÈNE. Il est vrai.





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Dernière mise à jour : 18/02/2010