HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Cratyle (dialogue complet)

οὐκ



Texte grec :

[409] (Σωκράτης) Ἔοικε τοίνυν κατάδηλον γενόμενον ἂν μᾶλλον εἰ (409a) τῷ Δωρικῷ τις ὀνόματι χρῷτο — «ἅλιον» γὰρ καλοῦσιν οἱ Δωριῆς — «ἅλιος» οὖν εἴη μὲν ἂν κατὰ τὸ ἁλίζειν εἰς ταὐτὸν τοὺς ἀνθρώπους ἐπειδὰν ἀνατείλῃ, εἴη δ᾽ ἂν καὶ τῷ περὶ τὴν γῆν ἀεὶ εἱλεῖν ἰών, ἐοίκοι δ᾽ ἂν καὶ ὅτι ποικίλλει ἰὼν τὰ γιγνόμενα ἐκ τῆς γῆς· τὸ δὲ ποικίλλειν καὶ αἰολεῖν ταὐτόν. (Ἑρμογένης) Τί δὲ ἡ «σελήνη» ; (Σωκράτης) Τοῦτο δὲ τὸ ὄνομα φαίνεται τὸν Ἀναξαγόραν πιέζειν. (Ἑρμογένης) Τί δή; (Σωκράτης) Ἔοικε δηλοῦντι παλαιότερον ὃ ἐκεῖνος νεωστὶ ἔλεγεν, (409b) ὅτι ἡ σελήνη ἀπὸ τοῦ ἡλίου ἔχει τὸ φῶς. (Ἑρμογένης) Πῶς δή; (Σωκράτης) Τὸ μέν που «σέλας» καὶ τὸ «φῶς» ταὐτόν. (Ἑρμογένης) Ναί. (Σωκράτης) Νέον δέ που καὶ ἕνον ἀεί ἐστι περὶ τὴν σελήνην τοῦτο τὸ φῶς, εἴπερ ἀληθῆ οἱ Ἀναξαγόρειοι λέγουσιν· κύκλῳ γάρ που ἀεὶ αὐτὴν περιιὼν νέον ἀεὶ ἐπιβάλλει, ἕνον δὲ ὑπάρχει τὸ τοῦ προτέρου μηνός. (Ἑρμογένης) Πάνυ γε. (Σωκράτης) «Σελαναίαν» δέ γε καλοῦσιν αὐτὴν πολλοί. (Ἑρμογένης) Πάνυ γε. (Σωκράτης) Ὅτι δὲ σέλας νέον καὶ ἕνον ἔχει ἀεί, «Σελαενονεοάεια» (409c) μὲν δικαιότατ᾽ ἂν (τῶν) ὀνομάτων καλοῖτο, συγκεκροτημένον δὲ «Σελαναία» κέκληται. (Ἑρμογένης) Διθυραμβῶδές γε τοῦτο τοὔνομα, ὦ Σώκρατες. ἀλλὰ τὸν μῆνα καὶ τὰ ἄστρα πῶς λέγεις; (Σωκράτης) Ὁ μὲν «μεὶς» ἀπὸ τοῦ μειοῦσθαι εἴη ἂν «μείης» ὀρθῶς κεκλημένος, τὰ δ᾽ «ἄστρα» ἔοικε τῆς ἀστραπῆς ἐπωνυμίαν ἔχειν. ἡ δὲ «ἀστραπή,» ὅτι τὰ ὦπα ἀναστρέφει, «ἀναστρωπὴ» ἂν εἴη, νῦν δὲ «ἀστραπὴ» καλλωπισθεῖσα κέκληται. (Ἑρμογένης) Τί δὲ τὸ πῦρ καὶ τὸ ὕδωρ; (409d) (Σωκράτης) Τὸ «πῦρ» ἀπορῶ· καὶ κινδυνεύει ἤτοι ἡ τοῦ Εὐθύφρονός με μοῦσα ἐπιλελοιπέναι, ἢ τοῦτό τι παγχάλεπον εἶναι. σκέψαι οὖν ἣν εἰσάγω μηχανὴν ἐπὶ πάντα τὰ τοιαῦτα ἃ ἂν ἀπορῶ. (Ἑρμογένης) Τίνα δή; (Σωκράτης) Ἐγώ σοι ἐρῶ. ἀπόκριναι γάρ μοι· ἔχοις ἂν εἰπεῖν πῦρ κατὰ τίνα τρόπον καλεῖται; (Ἑρμογένης) Μὰ Δί᾽ οὐκ ἔγωγε. (Σωκράτης) Σκέψαι δὴ ὃ ἐγὼ ὑποπτεύω περὶ αὐτοῦ. ἐννοῶ γὰρ (409e) ὅτι πολλὰ οἱ Ἕλληνες ὀνόματα ἄλλως τε καὶ οἱ ὑπὸ τοῖς βαρβάροις οἰκοῦντες παρὰ τῶν βαρβάρων εἰλήφασιν. (Ἑρμογένης) Τί οὖν δή; (Σωκράτης) Εἴ τις ζητοῖ ταῦτα κατὰ τὴν Ἑλληνικὴν φωνὴν ὡς εἰκότως κεῖται, ἀλλὰ μὴ κατ᾽ ἐκείνην ἐξ ἧς τὸ ὄνομα τυγχάνει ὄν, οἶσθα ὅτι ἀποροῖ ἄν. (Ἑρμογένης) Εἰκότως γε.

Traduction française :

[409] SOCRATE. Le mot g-hehlios s'explique facilement dans le dialecte (409a) des Doriens, qui disent g-halios. g-Halios doit venir de ce que le soleil rassemble, g-halizei les hommes aussitôt qu'il se lève, ou encore de ce qu'il tourne perpétuellement, g-aei g-echei, autour de la terre ; peut-être encore de ce que dans son cours il nuance de diverses couleurs les productions de la terre : car, nuancer c'est g-aiolein. HERMOGÈNE. Et la lune, g-selehneh ? SOCRATE. Voilà un mot qui fait tort à Anaxagoras. HERMOGÈNE. Pourquoi? SOCRATE. Parce qu'il semble supposer comme une doctrine bien antérieure à la sienne ce qu'il a récemment enseigné, (409b) que la lune reçoit sa lumière du soleil. HERMOGÈNE. Comment cela? SOCRATE. Les mots g-selas et g-phohs n'expriment-ils pas la même chose (la lumière)? HERMOGÈNE. Oui. SOCRATE. Au dire des disciples d'Anaxagoras, cette lumière du soleil que réfléchit la lune est toujours nouvelle et toujours ancienne ; car puisqu'il tourne sans cesse en l'éclairant, il lui envoie sans cesse une lumière nouvelle; mais celle du mois qui précède est ancienne. HERMOGÈNE. Fort bien. SOCRATE. Or, bien des gens disent pour g-selehneh, g-selanaia. HERMOGÈNE. C'est vrai. SOCRATE. Donc, comme elle a une lumière toujours nouvelle et toujours ancienne, g-selas g-neon g-enon g-aei, (409c) on ne pouvait mieux faire que de l'appeler selaenoneoaeia, dont on aura fait par abréviation g-selanaia. HERMOGÈNE. En vérité, Socrate, voilà un mot dithyrambique. Mais que penses-tu des mots g-meis, mois, et g-astra, astres ? SOCRATE. g-Meis, qui vient sûrement de g-meiousthai, diminuer, aurait pu se dire proprement g-meiehs. Les astres tirent leur nom, je crois, de leur éclat, g-astrapeh; ce dernier mot, qui désigne ce qui attire les yeux, g-anastrephei g-ta g-ohta, devrait se dire proprement g-anastrohpeh; mais on en a fait pour plus d'élégance g-astrapeh. HERMOGÈNE. Et ces mots, g-pyr, feu, et g-hydohr, eau? (409d) SOCRATE Le feu m'embarrasse. J'ai peur ou que la muse d'Euthyphron ne m'ait abandonné, ou que la question ne soit bien difficile. Mais remarque, Hermogène, l'expédient que j'emploie dans toutes ces questions quand elles m'embarrassent. HERMOGÈNE. Voyons, Socrate. SOCRATE. Le voici. Réponds -moi : saurais-tu me dire d'où vient ce mot g-pyr (feu)? HERMOGÈNE. Non, en vérité. SOCRATE. Hé bien, voici ce que je soupçonne : (409e) j'imagine que les Grecs, et surtout ceux qui habitent des contrées soumises à la domination des barbares, ont emprunté aux barbares beaucoup de mots. HERMOGÈNE. Qu'infères-tu de là ? SOCRATE, C'est que l'on s'exposerait à bien des difficultés, si l'on voulait interpréter de tels mots à l'aide de la langue grecque, et non pas d'après la langue à laquelle ils appartiennent. HERMOGÈNE. Cela se pourrait bien.





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Dernière mise à jour : 18/02/2010