HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Cratyle (dialogue complet)

ὄνομα



Texte grec :

[399] (399a) (Σωκράτης) Τῇ τοῦ Εὐθύφρονος ἐπιπνοίᾳ πιστεύεις, ὡς ἔοικας. (Ἑρμογένης) Δῆλα δή. (Σωκράτης) Ὀρθῶς γε σὺ πιστεύων· ὡς καὶ νῦν γέ μοι φαίνομαι κομψῶς ἐννενοηκέναι, καὶ κινδυνεύσω, ἐὰν μὴ εὐλαβῶμαι, ἔτι τήμερον σοφώτερος τοῦ δέοντος γενέσθαι. Σκόπει δὴ ὃ λέγω. Πρῶτον μὲν γὰρ τὸ τοιόνδε δεῖ ἐννοῆσαι περὶ ὀνομάτων, ὅτι πολλάκις ἐπεμβάλλομεν γράμματα, τὰ δ᾽ ἐξαιροῦμεν, παρ᾽ ὃ βουλόμεθα ὀνομάζοντες, καὶ τὰς ὀξύτητας μεταβάλλομεν. Οἷον «Διὶ φίλος» — τοῦτο ἵνα (399b) ἀντὶ ῥήματος ὄνομα ἡμῖν γένηται, τό τε ἕτερον αὐτόθεν ἰῶτα ἐξείλομεν καὶ ἀντὶ ὀξείας τῆς μέσης συλλαβῆς βαρεῖαν ἐφθεγξάμεθα. Ἄλλων δὲ τοὐναντίον ἐμβάλλομεν γράμματα, τὰ δὲ βαρύτερα <ὀξύτερα> φθεγγόμεθα. (Ἑρμογένης) Ἀληθῆ λέγεις. (Σωκράτης) Τούτων τοίνυν ἓν καὶ τὸ τῶν ἀνθρώπων ὄνομα πέπονθεν, ὡς ἐμοὶ δοκεῖ. Ἐκ γὰρ ῥήματος ὄνομα γέγονεν, ἑνὸς γράμματος τοῦ ἄλφα ἐξαιρεθέντος καὶ βαρυτέρας τῆς τελευτῆς γενομένης. (Ἑρμογένης) Πῶς λέγεις; (399c) (Σωκράτης) Ὧδε. Σημαίνει τοῦτο τὸ ὄνομα ὁ «ἄνθρωπος» ὅτι τὰ μὲν ἄλλα θηρία ὧν ὁρᾷ οὐδὲν ἐπισκοπεῖ οὐδὲ ἀναλογίζεται οὐδὲ ἀναθρεῖ, ὁ δὲ ἄνθρωπος ἅμα ἑώρακεν — τοῦτο δ᾽ ἐστὶ (τὸ) «ὄπωπε» — καὶ ἀναθρεῖ καὶ λογίζεται τοῦτο ὃ ὄπωπεν. Ἐντεῦθεν δὴ μόνον τῶν θηρίων ὀρθῶς ὁ ἄνθρωπος «ἄνθρωπος» ὠνομάσθη, ἀναθρῶν ἃ ὄπωπε. (Ἑρμογένης) Τί οὖν τὸ μετὰ τοῦτο; ἔρωμαί σε ὃ ἡδέως ἂν πυθοίμην; (Σωκράτης) Πάνυ γε. (399d) (Ἑρμογένης) Ὥσπερ τοίνυν μοι δοκεῖ τούτοις ἑξῆς εἶναί τι χρῆμα. «ψυχὴν» γάρ που καὶ «σῶμα» καλοῦμεν τοῦ ἀνθρώπου. (Σωκράτης) Πῶς γὰρ οὔ; (Ἑρμογένης) Πειρώμεθα δὴ καὶ ταῦτα διελεῖν ὥσπερ τὰ ἔμπροσθεν. (Σωκράτης) Ψυχὴν λέγεις ἐπισκέψασθαι ὡς εἰκότως τούτου τοῦ ὀνόματος τυγχάνει, ἔπειτ᾽ αὖ τὸ σῶμα; (Ἑρμογένης) Ναί. (Σωκράτης) Ὠς μὲν τοίνυν ἐκ τοῦ παραχρῆμα λέγειν, οἶμαί τι τοιοῦτον νοεῖν τοὺς τὴν ψυχὴν ὀνομάσαντας, ὡς τοῦτο ἄρα, ὅταν παρῇ τῷ σώματι, αἴτιόν ἐστι τοῦ ζῆν αὐτῷ, τὴν τοῦ (399e) ἀναπνεῖν δύναμιν παρέχον καὶ ἀναψῦχον, ἅμα δὲ ἐκλείποντος τοῦ ἀναψύχοντος τὸ σῶμα ἀπόλλυταί τε καὶ τελευτᾷ· ὅθεν δή μοι δοκοῦσιν αὐτὸ «ψυχὴν» καλέσαι. Εἰ δὲ βούλει — ἔχε ἠρέμα·

Traduction française :

[399] (399a) SOCRATE. À ce qu'il paraît, tu as foi aux inspirations d'Euthyphron. HERMOGÈNE. Certainement. SOCRATE. C'est fort bien fait; car il me semble que j'ai en tête une assez bonne réponse à la question que je t'adressais, et je risque fort, si je n'y prends garde, de me trouver encore aujourd'hui plus habile que de raison. Fais attention à ce que je vais dire ; mais d'abord tu dois remarquer que souvent nous insérons des lettres, souvent nous en retranchons dans les mots dont nous voulons nous servir pour nommer quelque chose, et que nous changeons la place des accents; par exemple, g-Dii g-philos, chéri de Jupiter, (399b) dont nous faisons le nom de Diphilos. Pour convertir en un nom toute la proposition nous retranchons le second g-i, et d'accentuée qu'elle était, nous rendons grave la syllabe du milieu. Il est au contraire d'autres noms où nous ajoutons des lettres, et où nous plaçons l'accent sur des syllabes qui étaient graves auparavant. HERMOGÈNE. Cela est vrai. SOCRATE. Or c'est, à mon avis, une modification semblable qu'a éprouvée le nom d'homme, g-anthrohpos. D'une proposition on a fait un nom, en retranchant un g-a, et en rendant grave la terminaison. HERMOGÈNE. Que veux-tu dire ? (399c) SOCRATE. Le voici: ce nom d' g-anthrohpos signifie que, tandis que les autres animaux ne savent ni observer, ni étudier, ni contempler ce qu'ils voient, l'homme a cet avantage que tout en voyant g-opohpe, il observe et contemple, g-anathrei, ce qu'il voit. C'est donc avec raison qu'on a tiré le nom d'homme de cette faculté qui lui appartient exclusivement entre tous les animaux, de savoir contempler ce qu'il voit, g-anathrohn g-ha g-opohpe. HERMOGÈNE. Socrate, veux-tu que je t'interroge sur les noms que j'aimerais à connaître? SOCRATE. Très volontiers. (399d) HERMOGÈNE. Aussi bien, je pense que ce sera la suite de ce que tu viens de dire. Nous disons l'âme, g-psycheh, et le corps g-sohma, de l'homme? SOCRATE. Certainement. HERMOGÈNE. Tâchons donc d'éclaircir ces mots comme les précédents. SOCRATE. Tu souhaites que nous examinions d'abord la propriété du mot âme, ensuite celle du mot corps? HERMOGÈNE. Oui. SOCRATE. Au premier coup d'œil, voici, je crois, quelle pouvait être la pensée de ceux qui ont fait le nom d'âme, g-psycheh. Tant que l'âme habite avec le corps, elle est la cause de sa vie, le principe qui lui donne la faculté de respirer et qui le rafraîchit, g-anapsychon; et dès que le principe rafraîchissant l'abandonne, le corps se détruit et meurt. C'est de là, à ce qu'il me semble, qu'est venu le nom de g-psycheh. Mais non; attends, je te prie.





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Dernière mise à jour : 18/02/2010