HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Cratyle (dialogue complet)

οὖν



Texte grec :

[392] (392a) (Σωκράτης) Τί οὖν δή; Οὐκ οἴει τοῦτο σεμνόν τι εἶναι γνῶναι, ὅπῃ ποτὲ ὀρθῶς ἔχει ἐκεῖνον τὸν ποταμὸν Ξάνθον καλεῖν μᾶλλον ἢ Σκάμανδρον; εἰ δὲ βούλει, περὶ τῆς ὄρνιθος ἣν λέγει ὅτι — «χαλκίδα κικλῄσκουσι θεοί, ἄνδρες δὲ κύμινδιν, φαῦλον ἡγῇ τὸ μάθημα ὅσῳ ὀρθότερόν ἐστι καλεῖσθαι χαλκὶς κυμίνδιδος τῷ αὐτῷ ὀρνέῳ; ἢ τὴν Βατίειάν τε καὶ Μυρίνην, (392b) καὶ ἄλλα πολλὰ καὶ τούτου τοῦ ποιητοῦ καὶ ἄλλων; ἀλλὰ ταῦτα μὲν ἴσως μείζω ἐστὶν ἢ κατ᾽ ἐμὲ καὶ σὲ ἐξευρεῖν· ὁ δὲ Σκαμάνδριός τε καὶ ὁ Ἀστυάναξ ἀνθρωπινώτερον διασκέψασθαι, ὡς ἐμοὶ δοκεῖ, καὶ ῥᾷον, ἅ φησιν ὀνόματα εἶναι τῷ τοῦ Ἕκτορος ὑεῖ, τίνα ποτὲ λέγει τὴν ὀρθότητα αὐτῶν. Οἶσθα γὰρ δήπου ταῦτα τὰ ἔπη ἐν οἷς ἔνεστιν ἃ ἐγὼ λέγω. (Ἑρμογένης) Πάνυ γε. (Σωκράτης) Πότερον οὖν οἴει Ὅμηρον ὀρθότερον ἡγεῖσθαι τῶν ὀνομάτων κεῖσθαι τῷ παιδί, τὸν «Ἀστυάνακτα» ἢ τὸν «Σκαμάνδριον» ; (392c) (Ἑρμογένης) Οὐκ ἔχω λέγειν. (Σωκράτης) Ὧδε δὴ σκόπει. εἴ τις ἔροιτό σε πότερον οἴει ὀρθότερον καλεῖν τὰ ὀνόματα τοὺς φρονιμωτέρους ἢ τοὺς ἀφρονεστέρους; (Ἑρμογένης) Δῆλον δὴ ὅτι τοὺς φρονιμωτέρους, φαίην ἄν. (Σωκράτης) Πότερον οὖν αἱ γυναῖκες ἐν ταῖς πόλεσιν φρονιμώτεραί σοι δοκοῦσιν εἶναι ἢ οἱ ἄνδρες, ὡς τὸ ὅλον εἰπεῖν γένος; (Ἑρμογένης) Οἱ ἄνδρες. (Σωκράτης) Οὐκοῦν οἶσθα ὅτι Ὅμηρος τὸ παιδίον τὸ τοῦ Ἕκτορος (392d) ὑπὸ τῶν Τρώων φησὶν καλεῖσθαι Ἀστυάνακτα, Σκαμάνδριον δὲ δῆλον ὅτι ὑπὸ τῶν γυναικῶν, ἐπειδὴ οἵ γε ἄνδρες αὐτὸν Ἀστυάνακτα ἐκάλουν; (Ἑρμογένης) Ἔοικέ γε. (Σωκράτης) Οὐκοῦν καὶ Ὅμηρος τοὺς Τρῶας σοφωτέρους ἡγεῖτο ἢ τὰς γυναῖκας αὐτῶν; (Ἑρμογένης) Οἶμαι ἔγωγε. (Σωκράτης) Τὸν «Ἀστυάνακτα» ἄρα ὀρθότερον ᾤετο κεῖσθαι τῷ παιδὶ ἢ τὸν «Σκαμάνδριον» ; (Ἑρμογένης) Φαίνεται. (Σωκράτης) Σκοπῶμεν δὴ διὰ τί ποτε. ἢ αὐτὸς ἡμῖν κάλλιστα ὑφηγεῖται τὸ διότι; φησὶν γάρ — (392e) «οἶος γάρ σφιν ἔρυτο πόλιν καὶ τείχεα μακρά.διὰ ταῦτα δή, ὡς ἔοικεν, ὀρθῶς ἔχει καλεῖν τὸν τοῦ σωτῆρος ὑὸν Ἀστυάνακτα τούτου ὃ ἔσῳζεν ὁ πατὴρ αὐτοῦ, ὥς φησιν Ὅμηρος. (Ἑρμογένης) Φαίνεταί μοι. (Σωκράτης) Τί δή ποτε; Οὐ γάρ πω οὐδ᾽ αὐτὸς ἔγωγε μανθάνω· ὦ Ἑρμόγενες, σὺ δὲ μανθάνεις; (Ἑρμογένης) Μὰ Δί᾽ οὐκ ἔγωγε.

Traduction française :

[392] (392a) SOCRATE. Eh bien, ne trouves-tu pas que c'est une chose importante de savoir en quoi il y a plus de justesse et de propriété à appeler le fleuve Xanthe qu'à l'appeler Scamandre ? Ou prends encore, si tu veux, ce qu'il dit de cet oiseau que "Les dieux appellent Chalcis, et les hommes Cymindis". N'est-ce rien de savoir en quoi le nom de Chalcis convient mieux à cet oiseau que celui de Cymindis ? Ou bien encore la colline Batiéia, autrement dite par les dieux Myriné, (392b) et tant d'autres exemples dans ce poète et dans d'autres. Mais ce sont là peut-être des difficultés trop grandes pour que toi ou moi nous puissions les résoudre. Le double nom de Scamandrios et d'Astyanax sera, je pense, un sujet plus à la portée de simples mortels, et nous trouverons plus aisément ce qu'Homère a pensé de la propriété de ces deux noms, qu'il attribue au fils d'Hector. Tu connais sans doute les vers où se trouve ce dont je veux parler. HERMOGÈNE. Parfaitement. SOCRATE. Et lequel de ces deux noms, Astyanax ou Scamandrios, Homère te semble-t-il avoir considéré comme le plus propre à l'enfant ? (392c) HERMOGÈNE. Je ne puis le dire. SOCRATE. Voyons donc; si on te demandait : sont-ce les plus sages ou les moins sages qui donnent les noms les plus justes ? HERMOGÈNE. Évidemment ce sont les plus sages, répondrais-je. SOCRATE. Dans une ville, à parler en général, sont-ce les hommes ou les femmes qui te paraissent les plus sages? HERMOGÈNE. Ce sont les hommes. SOCRATE. Or, tu sais ce que dit Homère, (392d) que les Troyens appelaient Astyanax le jeune fils d'Hector. Il est donc clair que c'étaient les femmes qui l'appelaient Scamandrios, puisque les hommes lui donnaient le nom d'Astyanax. HERMOGÈNE. Il y a apparence. SOCRATE. Sans doute Homère jugeait les Troyens plus sages que leurs femmes ? HERMOGÈNE. Je le crois. SOCRATE. Il devait donc juger qu'Astyanax était pour l'enfant un nom plus juste que Scamandrios ? HERMOGÈNE. Cela est clair. SOCRATE. Cherchons-en la raison. Ou plutôt ne nous la donne-t-il pas lui-même le mieux du monde, en disant : (393e) "Car seul il défendait leur ville et ses vastes remparts". Il semble en conséquence qu'il était juste d'appeler le fils du sauveur l'Astyanax de ce qui était sauvé par son père, ainsi que l'a fait le poète. HERMOGÈNE. Évidemment. SOCRATE. Qu'est-ce à dire ? Moi-même je n'entends pas encore bien cela, et toi tu l'entends? HERMOGÈNE. Non, par Jupiter, ni moi non plus.





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Dernière mise à jour : 18/02/2010