Texte grec :
[412] «Σωφροσύνη» δὲ σωτηρία οὗ νυνδὴ ἐσκέμμεθα, (412a) φρονήσεως. Καὶ μὴν ἥ γε ἐπιστήμη μηνύει ὡς φερομένοις τοῖς πράγμασιν ἑπομένης τῆς ψυχῆς τῆς ἀξίας λόγου, καὶ οὔτε ἀπολειπομένης οὔτε προθεούσης· διὸ δὴ ἐμβάλλοντας δεῖ τὸ εἶ «ἑπεϊστήμην» αὐτὴν ὀνομάζειν. «Σύνεσις» δ᾽ αὖ οὕτω μὲν δόξειεν ἂν ὥσπερ συλλογισμὸς εἶναι, ὅταν δὲ συνιέναι λέγῃ, ταὐτὸν παντάπασιν τῷ ἐπίστασθαι συμβαίνει λεγόμενον· συμπορεύεσθαι γὰρ λέγει (412b) τὴν ψυχὴν τοῖς πράγμασι τὸ «συνιέναι.» Ἀλλὰ μὴν ἥ γε «σοφία» φορᾶς ἐφάπτεσθαι σημαίνει. Σκοτωδέστερον δὲ τοῦτο καὶ ξενικώτερον· ἀλλὰ δεῖ ἐκ τῶν ποιητῶν ἀναμιμνῄσκεσθαι ὅτι πολλαχοῦ λέγουσιν περὶ ὅτου ἂν τύχωσιν τῶν ἀρχομένων ταχὺ προϊέναι «ἐσύθη» φασίν. Λακωνικῷ δὲ ἀνδρὶ τῶν εὐδοκίμων καὶ ὄνομα ἦν «Σοῦς» · τὴν γὰρ ταχεῖαν ὁρμὴν οἱ Λακεδαιμόνιοι τοῦτο καλοῦσιν. Ταύτης οὖν τῆς φορᾶς ἐπαφὴν σημαίνει ἡ σοφία, ὡς φερομένων τῶν ὄντων. (412c) Καὶ μὴν τό γε «ἀγαθόν,» τοῦτο τῆς φύσεως πάσης τῷ ἀγαστῷ βούλεται τὸ ὄνομα ἐπικεῖσθαι. Ἐπειδὴ γὰρ πορεύεται τὰ ὄντα, ἔνι μὲν ἄρ᾽ αὐτοῖς τάχος, ἔνι δὲ βραδυτής. Ἔστιν οὖν οὐ πᾶν τὸ ταχὺ ἀλλὰ τὶ αὐτοῦ ἀγαστόν. `Τοῦ θοοῦ δὴ τῷ ἀγαστῷ αὕτη ἡ ἐπωνυμία ἐστίν, «τἀγαθόν. »
«Δικαιοσύνη» δέ, ὅτι μὲν ἐπὶ τῇ τοῦ δικαίου συνέσει τοῦτο κεῖται τὸ ὄνομα, ῥᾴδιον συμβαλεῖν· αὐτὸ δὲ τὸ «δίκαιον» χαλεπόν. Καὶ γὰρ δὴ καὶ ἔοικε μέχρι μέν του ὁμολογεῖσθαι (412d) παρὰ πολλῶν, ἔπειτα δὲ ἀμφισβητεῖσθαι. Ὅσοι γὰρ ἡγοῦνται τὸ πᾶν εἶναι ἐν πορείᾳ, τὸ μὲν πολὺ αὐτοῦ ὑπολαμβάνουσιν τοιοῦτόν τι εἶναι οἷον οὐδὲν ἄλλο ἢ χωρεῖν, διὰ δὲ τούτου παντὸς εἶναί τι διεξιόν, δι᾽ οὗ πάντα τὰ γιγνόμενα γίγνεσθαι· εἶναι δὲ τάχιστον τοῦτο καὶ λεπτότατον. Οὐ γὰρ ἂν δύνασθαι ἄλλως διὰ τοῦ ὄντος ἰέναι παντός, εἰ μὴ λεπτότατόν τε ἦν ὥστε αὐτὸ μηδὲν στέγειν, καὶ τάχιστον ὥστε χρῆσθαι ὥσπερ ἑστῶσι τοῖς ἄλλοις. Ἐπεὶ δ᾽ οὖν ἐπιτροπεύει τὰ (412e) ἄλλα πάντα διαϊόν, τοῦτο τὸ ὄνομα ἐκλήθη ὀρθῶς «δίκαιον,» εὐστομίας ἕνεκα τὴν τοῦ κάππα δύναμιν προσλαβόν.
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Traduction française :
[412] La tempérance, g-sohphrosuneh, est la conservatrice de ce
dont nous venons de parler, de la sagesse, g-sohtehria, (412a) g-phronehseohs.
La science, g-epistehmeh, exprime l'attachement d'une âme raisonnable à
suivre les choses dans leur cours, sans les abandonner et sans les
devancer en conséquence, il faut retrancher la lettre g-e, et dire g-pistehmeh,
fidèle. On peut dire pareillement que si g-sunesis, compréhension, a
de l'analogie avec g-syllogismos; raisonnement qui unit des propositions,
cependant le verbe g-synienai, comprendre, exprime la même chose que
g-epistasthai, savoir; car g-sunienai indique (412b) le mouvement de l'âme
accompagnant les choses dans leur cours, g-Sophia sagesse, est encore un
mot qui indique l'action d'atteindre le mouvement. Ceci, j'en conviens, a
quelque chose de plus obscur et de plus étrange; mais souvenons-nous
d'abord que les poètes, pour exprimer qu'une chose se met en
mouvement avec rapidité, se servent du mot g-esytheh. Il y a eu un
personnage célèbre de Lacédémone qui s'appelait g-Sous (68) c'est-à-dire,
prompt ; car c'est le mot dont on se sert à Sparte pour exprimer un élan
rapide, g-Sophia équivaut donc à g-soos g-soos g-epapheh, l'action d'atteindre le
mouvement, ce qui se rapporte encore à l'idée du mouvement universel.
(412c) Le mot g-agathon, bon, revient à g-agaston, tout ce qui est admirable
dans le monde. Or, en admettant le mouvement perpétuel des choses, il
faut admettre aussi qu'il y a entre elles des différences de lenteur et de
célérité. Tout n'est pas par conséquent rapide et prompt ; mais il y a
des objets qui sont admirables par cette qualité; de là le mot d' g-agathon.
La justice, g-dikaiosyneh s'explique facilement par l'intelligence du juste,
g-dikaiou g-sunesis. Mais le juste, g-dikaion, est un mot difficile. Ici on ne
s'accorde que jusqu'à un certain point, (412d) au delà duquel les opinions
se partagent. Ceux qui croient que tout est en mouvement, supposent que
la plus grande partie de l'univers ne fait que passer, mais qu'il y a un
principe qui parcourt l'univers et produit tout ce qui passe, et que ce
principe est d'une vitesse et d'une subtilité extrême. Car il ne pourrait
traverser toutes choses dans leur mouvement, s'il n'était assez subtil pour
que rien ne pût l'arrêter, et assez rapide pour qu'en comparaison de la
vitesse de sa course tout fut comme en repos. Ainsi puisque ce principe
gouverne toutes les choses (412e) en les parcourant et les pénétrant,
g-diaion on l'a appelé avec raison g-dikaion, en ajoutant le g-k, pour rendre la
prononciation plus coulante.
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