Texte grec :
[406] τὸ (406a) δὲ (πολύ), ὥσπερ ἄρτι ἐλέγετο, πασῶν ἐφαπτόμενον κεῖται τῶν τοῦ θεοῦ δυνάμεων, ἁπλοῦ, ἀεὶ βάλλοντος, ἀπολούοντος, ὁμοπολοῦντος. Τὰς δὲ «Μούσας» τε καὶ ὅλως τὴν μουσικὴν ἀπὸ τοῦ μῶσθαι, ὡς ἔοικεν, καὶ τῆς ζητήσεώς τε καὶ φιλοσοφίας τὸ ὄνομα τοῦτο ἐπωνόμασεν. Λητὼ δὲ ἀπὸ τῆς πρᾳότητος τῆς θεοῦ, κατὰ τὸ ἐθελήμονα εἶναι ὧν ἄν τις δέηται. Ἴσως δὲ ὡς οἱ ξένοι καλοῦσιν — πολλοὶ γὰρ «Ληθὼ» καλοῦσιν — ἔοικεν οὖν πρὸς τὸ μὴ τραχὺ τοῦ ἤθους ἀλλ᾽ ἥμερόν τε καὶ λεῖον «Ληθὼ» (406b) κεκλῆσθαι ὑπὸ τῶν τοῦτο καλούντων. «Ἄρτεμις» δὲ <διὰ> τὸ ἀρτεμὲς φαίνεται καὶ τὸ κόσμιον, διὰ τὴν τῆς παρθενίας ἐπιθυμίαν· ἴσως δὲ ἀρετῆς ἵστορα τὴν θεὸν ἐκάλεσεν ὁ καλέσας, τάχα δ᾽ ἂν καὶ ὡς τὸν ἄροτον μισησάσης τὸν ἀνδρὸς ἐν γυναικί· ἢ διὰ τούτων τι ἢ διὰ πάντα ταῦτα τὸ ὄνομα τοῦτο ὁ τιθέμενος ἔθετο τῇ θεῷ.
(Ἑρμογένης)
Τί δὲ ὁ «Διόνυσός» τε καὶ ἡ «ἀφροδίτη» ;
(Σωκράτης)
Μεγάλα, ὦ παῖ Ἱππονίκου, ἐρωτᾷς. Ἀλλὰ ἔστι γὰρ καὶ σπουδαίως εἰρημένος ὁ τρόπος τῶν ὀνομάτων τούτοις (406c) τοῖς θεοῖς καὶ παιδικῶς. Τὸν μὲν οὖν σπουδαῖον ἄλλους τινὰς ἐρώτα, τὸν δὲ παιδικὸν οὐδὲν κωλύει διελθεῖν· φιλοπαίσμονες γὰρ καὶ οἱ θεοί. Ὅ τε γὰρ Διόνυσος εἴη ἂν ὁ διδοὺς τὸν οἶνον «Διδοίνυσος» ἐν παιδιᾷ καλούμενος, οἶνος δ᾽, ὅτι οἴεσθαι νοῦν ἔχειν ποιεῖ τῶν πινόντων τοὺς πολλοὺς οὐκ ἔχοντας, «οἰόνους» δικαιότατ᾽ ἂν καλούμενος. Περὶ δὲ ἀφροδίτης οὐκ ἄξιον Ἡσιόδῳ ἀντιλέγειν, ἀλλὰ (406d) συγχωρεῖν ὅτι διὰ τὴν <ἐκ> τοῦ ἀφροῦ γένεσιν «ἀφροδίτη» ἐκλήθη.
(Ἑρμογένης)
Ἀλλὰ μὴν οὐδ᾽ Ἀθηνᾶς Ἀθηναῖός γ᾽ ὤν, ὦ Σώκρατες, ἐπιλήσῃ, οὐδ᾽ Ἡφαίστου τε καὶ Ἄρεως.
(Σωκράτης)
Οὐδὲ εἰκός γε.
(Ἑρμογένης)
Οὐ γάρ.
(Σωκράτης)
Οὐκοῦν τὸ μὲν ἕτερον ὄνομα αὐτῆς οὐ χαλεπὸν εἰπεῖν δι᾽ ὃ κεῖται.
(Ἑρμογένης)
Τὸ ποῖον;
(Σωκράτης)
«Παλλάδα» που αὐτὴν καλοῦμεν.
(Ἑρμογένης)
Πῶς γὰρ οὔ;
(Σωκράτης)
Τοῦτο μὲν τοίνυν ἀπὸ τῆς ἐν τοῖς ὅπλοις ὀρχήσεως (406e) ἡγούμενοι τεθῆναι ὀρθῶς ἄν, ὡς ἐγᾦμαι, ἡγοίμεθα· τὸ γάρ που ἢ αὑτὸν ἤ τι ἄλλο μετεωρίζειν ἢ ἀπὸ τῆς γῆς
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Traduction française :
[406] (406a) Le véritable nom, au contraire,
s'applique parfaitement, ainsi que nous venons de le faire voir, à toutes
les attributions du dieu, à la science du vrai et du simple, à l'art de lancer
des flèches toujours sûres, à l'art de purifier, à l'art de conduire en même
temps Je mouvement du ciel et les concerts. Le nom des Muses et en
général celui de la musique, paraît avoir été tiré de g-mohsbai, chercher, et
de l'amour des recherches et de la philosophie. Lêtô a été ainsi
nommée à cause de sa douceur, comme une divinité disposée à vouloir
tout ce qu'on lui demande; Ou peut-être faut-il prononcer ce nom
comme le font les étrangers: un grand nombre (406b) disent Léthô. Ce
nom viendrait alors du caractère exempt de rigueur, doux et uni de cette
déesse, g-leion g-ehthos. Artémis paraît signifier, l'intégrité, g-to g-etemes, la
pureté, et se rapporter à son amour pour la virginité. Peut-être l'inventeur
du nom a-t-il voulu dire qu'elle connaît la vertu, g-arethehs g-isthohr; peut-être
encore a-t-il voulu exprimer la haine pour le commerce de la femme avec
l'homme, g-aroton g-misehmasa; il se sera déterminé sans doute par
quelqu'une de ces raisons ou bien, par toutes à la fois.
HERMOGÈNE.
Que diras-tu de Dionysos et d'Aphrodite?
SOCRATE.
Voilà deux questions difficiles, fils d'Hipponicus. Les noms de ces
divinités ont un double sens, (406c) l'un grave, l'autre frivole. Adresse-toi à
d'autres pour le sens sérieux : pour le frivole, rien ne nous défend de nous
en occuper: car aussi bien, ces divinités aiment la plaisanterie. Dionysos
sera donc celui qui nous donne le vin, g-didous g-ton g-oinon, et on l'aura
nommé en plaisantant Didoinysos. Le vin lui-mêmeg-ho g-oinos, qui fait que la
plupart des buveurs se figurent, g-oiontai, avoir l'intelligence, g-noun, qu'ils
n'ont pas, a fort bien pu être appelé g-oionous. Pour ce qui regarde
Aphrodite, ce n'est pas la peine de contredire Hésiode. (406b) Nous
ferons mieux de convenir avec lui qu'elle doit son nom à l'écume, g-aphros,
de la mer d'où elle naquit.
HERMOGÈNE.
J'espère, Socrate, qu'étant Athénien, tu n'oublieras pas Athéné,
et que tu ne passeras pas non plus sous silence Héphaistos, ni Ares.
SOCRATE.
Cela ne serait pas bien.
HERMOGÈNE.
Non, sans doute.
SOCRATE.
L'autre nom d'Athéné est facile à expliquer.
HERMOGÈNE
Lequel?
SOCRATE.
Ne donnons-nous pas aussi à cette déesse le nom de Pallas?
HERMOGÈNE.
Oui
SOCRATE.
Nous ne nous tromperions pas, je pense, en faisant venir ce nom de
la danse armée. (406e) Nous exprimons l'action de s'élancer soi-même en
l'air d'élever quelque chose de terre,
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