HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Charmide (dialogue complet)

μὴ



Texte grec :

[20] - Ἴσως, ἦν δ' ἐγώ· ἴσως δέ γε ἡμεῖς οὐδὲν χρηστὸν ἐζητήσαμεν. Τεκμαίρομαι δέ, ὅτι μοι ἄτοπ' ἄττα καταφαίνεται περὶ σωφροσύνης, εἰ τοιοῦτόν ἐστιν. Ἴδωμεν γάρ, εἰ βούλει, συγχωρήσαντες καὶ ἐπίστασθαι ἐπιστήμην δυνατὸν εἶναι (εἰδέναι), καὶ ὅ γε ἐξ ἀρχῆς ἐτιθέμεθα σωφροσύνην εἶναι, τὸ εἰδέναι ἅ τε οἶδεν καὶ ἃ μὴ οἶδεν, μὴ (172d) ἀποστερήσωμεν, ἀλλὰ δῶμεν· καὶ πάντα ταῦτα δόντες ἔτι βέλτιον σκεψώμεθα εἰ ἄρα τι καὶ ἡμᾶς ὀνήσει τοιοῦτον ὄν. Ἃ γὰρ νυνδὴ ἐλέγομεν, ὡς μέγα ἂν εἴη ἀγαθὸν ἡ σωφροσύνη εἰ τοιοῦτον εἴη, ἡγουμένη διοικήσεως καὶ οἰκίας καὶ πόλεως, οὔ μοι δοκοῦμεν, ὦ Κριτία, καλῶς ὡμολογηκέναι. - Πῶς δή; ἦ δ' ὅς. - Ὅτι, ἦν δ' ἐγώ, ῥᾳδίως ὡμολογήσαμεν μέγα τι ἀγαθὸν εἶναι τοῖς ἀνθρώποις εἰ ἕκαστοι ἡμῶν, ἃ μὲν ἴσασιν, πράττοιεν ταῦτα, ἃ δὲ μὴ ἐπίσταιντο, ἄλλοις παραδιδοῖεν τοῖς ἐπισταμένοις. (172e) - Οὐκ οὖν, ἔφη, καλῶς ὡμολογήσαμεν; - Οὔ μοι δοκοῦμεν, ἦν δ' ἐγώ. - Ἄτοπα λέγεις ὡς ἀληθῶς, ἔφη, ὦ Σώκρατες. - Νὴ τὸν κύνα, ἔφην, καὶ ἐμοί τοι δοκεῖ οὕτω, κἀνταῦθα καὶ ἄρτι ἀποβλέψας ἄτοπ' ἄττ' ἔφην μοι προφαίνεσθαι, καὶ ὅτι φοβοίμην μὴ οὐκ ὀρθῶς σκοποῖμεν. Ὡς ἀληθῶς γάρ, εἰ ὅτι μάλιστα τοιοῦτόν ἐστιν ἡ σωφροσύνη, οὐδέν μοι (173a) δῆλον εἶναι δοκεῖ ὅτι ἀγαθὸν ἡμᾶς ἀπεργάζεται. - Πῶς δή; ἦ δ' ὅς. Λέγε, ἵνα καὶ ἡμεῖς εἰδῶμεν ὅτι λέγεις. - Οἶμαι μέν, ἦν δ' ἐγώ, ληρεῖν με· ὅμως τό γε προφαινόμενον ἀναγκαῖον σκοπεῖν καὶ μὴ εἰκῇ παριέναι, εἴ τίς γε αὑτοῦ καὶ σμικρὸν κήδεται. - Καλῶς γάρ, ἔφη, λέγεις.

Traduction française :

[20] XX. - Peut-être, repris-je ; mais peut-être aussi avons-nous fait une recherche totalement inutile. Ce qui me le fait croire, ce sont certaines conséquences qui m’apparaissent et qui seraient bien étranges, si la sagesse est ce que nous avons dit. Examinons-les, si tu veux. Supposons qu’il puisse exister une science de la science, et, ce que nous avons admis au début, que la sagesse consiste à savoir ce qu’on sait et ce qu’on ne sait pas, ne l’en dépouillons pas, accordons-le-lui, et, après lui avoir accordé tout cela, examinons avec une attention redoublée si elle peut, dans ces conditions, nous servir à quelque chose. Nous disions tout à l’heure que la sagesse, telle que nous l’avons définie, serait un grand bien si elle dirigeait l’administration d’une maison ou d’un État ; or il me semble à présent, Critias, que nous avons eu tort d’en convenir. - Comment donc ? dit-il. - C’est que, répondis-je, nous avons trop facilement accordé que ce serait un grand bien pour l’humanité, si chacun de nous faisait les choses qu’il sait et s’en remettait, pour,-ce qu’il ne sait pas, à ceux qui savent. - Eh bien, dit-il, n’avions-nous pas raison ? - Il me semble que non, dis-je. - Ce que tu dis là, Socrate, reprit-il, est véritablement étrange. - Par le chien, m’écriai-je, je suis bien de ton avis, et c’est en considérant cela tout à l’heure que je disais que certaines conséquences étranges m’apparaissaient et que j’avais peur d’avoir mal conduit notre enquête. Car, en vérité, quand même la sagesse serait ce que nous avons dit, je ne vois pas du tout quel bien elle nous fait. - Que veux-tu dire ? demanda-t-il. Parle, que nous sachions ce que tu penses. - Je pense, répondis-je, que j’extravague. Néanmoins, quand une idée se présente, il faut l’examiner et ne pas la lâcher légèrement, si l’on a quelque souci de soi-même. - Tu as raison, dit-il.





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Dernière mise à jour : 11/02/2010