HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Apologie de Socrate

τῷ



Texte grec :

[35] ἀλλ᾽ οὖν δεδογμένον (35a) γέ ἐστί τῳ Σωκράτη διαφέρειν τῶν πολλῶν ἀνθρώπων. εἰ οὖν ὑμῶν οἱ δοκοῦντες διαφέρειν εἴτε σοφίᾳ εἴτε ἀνδρείᾳ εἴτε ἄλλῃ ᾑτινιοῦν ἀρετῇ τοιοῦτοι ἔσονται, αἰσχρὸν ἂν εἴη· οἵουσπερ ἐγὼ πολλάκις ἑώρακά τινας ὅταν κρίνωνται, δοκοῦντας μέν τι εἶναι, θαυμάσια δὲ ἐργαζομένους, ὡς δεινόν τι οἰομένους πείσεσθαι εἰ ἀποθανοῦνται, ὥσπερ ἀθανάτων ἐσομένων ἂν ὑμεῖς αὐτοὺς μὴ ἀποκτείνητε· οἳ ἐμοὶ δοκοῦσιν αἰσχύνην τῇ πόλει περιάπτειν, ὥστ᾽ ἄν τινα καὶ τῶν ξένων (35b) ὑπολαβεῖν ὅτι οἱ διαφέροντες Ἀθηναίων εἰς ἀρετήν, οὓς αὐτοὶ ἑαυτῶν ἔν τε ταῖς ἀρχαῖς καὶ ταῖς ἄλλαις τιμαῖς προκρίνουσιν, οὗτοι γυναικῶν οὐδὲν διαφέρουσιν. ταῦτα γάρ, ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι, οὔτε ὑμᾶς χρὴ ποιεῖν τοὺς δοκοῦντας καὶ ὁπῃοῦν τι εἶναι, οὔτ᾽, ἂν ἡμεῖς ποιῶμεν, ὑμᾶς ἐπιτρέπειν, ἀλλὰ τοῦτο αὐτὸ ἐνδείκνυσθαι, ὅτι πολὺ μᾶλλον καταψηφιεῖσθε τοῦ τὰ ἐλεινὰ ταῦτα δράματα εἰσάγοντος καὶ καταγέλαστον τὴν πόλιν ποιοῦντος ἢ τοῦ ἡσυχίαν ἄγοντος. χωρὶς δὲ τῆς δόξης, ὦ ἄνδρες, οὐδὲ δίκαιόν μοι δοκεῖ (35c) εἶναι δεῖσθαι τοῦ δικαστοῦ οὐδὲ δεόμενον ἀποφεύγειν, ἀλλὰ διδάσκειν καὶ πείθειν. οὐ γὰρ ἐπὶ τούτῳ κάθηται ὁ δικαστής, ἐπὶ τῷ καταχαρίζεσθαι τὰ δίκαια, ἀλλ᾽ ἐπὶ τῷ κρίνειν ταῦτα· καὶ ὀμώμοκεν οὐ χαριεῖσθαι οἷς ἂν δοκῇ αὐτῷ, ἀλλὰ δικάσειν κατὰ τοὺς νόμους. οὔκουν χρὴ οὔτε ἡμᾶς ἐθίζειν ὑμᾶς ἐπιορκεῖν οὔθ᾽ ὑμᾶς ἐθίζεσθαι· οὐδέτεροι γὰρ ἂν ἡμῶν εὐσεβοῖεν. μὴ οὖν ἀξιοῦτέ με, ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι, τοιαῦτα δεῖν πρὸς ὑμᾶς πράττειν ἃ μήτε ἡγοῦμαι καλὰ εἶναι μήτε (35d) δίκαια μήτε ὅσια, ἄλλως τε μέντοι νὴ Δία πάντως καὶ ἀσεβείας φεύγοντα ὑπὸ Μελήτου τουτουΐ. σαφῶς γὰρ ἄν, εἰ πείθοιμι ὑμᾶς καὶ τῷ δεῖσθαι βιαζοίμην ὀμωμοκότας, θεοὺς ἂν διδάσκοιμι μὴ ἡγεῖσθαι ὑμᾶς εἶναι, καὶ ἀτεχνῶς ἀπολογούμενος κατηγοροίην ἂν ἐμαυτοῦ ὡς θεοὺς οὐ νομίζω. ἀλλὰ πολλοῦ δεῖ οὕτως ἔχειν· νομίζω τε γάρ, ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι, ὡς οὐδεὶς τῶν ἐμῶν κατηγόρων, καὶ ὑμῖν ἐπιτρέπω καὶ τῷ θεῷ κρῖναι περὶ ἐμοῦ ὅπῃ μέλλει ἐμοί τε ἄριστα εἶναι καὶ ὑμῖν. (35e) τὸ μὲν μὴ ἀγανακτεῖν, ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι,

Traduction française :

[35] il suffit que l'opinion généralement reçue soit que Socrate a quelque avantage sur la plupart des hommes. Si ceux qui, parmi vous, passent pour être au-dessus des autres en sagesse, en courage, ou en quelque autre vertu, étaient tels, chose honteuse â dire, que j'en ai vu plusieurs qui, bien qu'ils eussent toujours passé peur de grands personnages, faisaient pourtant des choses d'une bassesse étonnante quand on les jugeait, comme s'ils eussent été persuadés qu'il leur arriverait un grand mal si vous les faisiez mourir, et qu'ils deviendraient immortels si vous veniez à les absoudre: s'ils étaient tels, dis-je, ils feraient un très grand affront à cette ville; car ils donneraient lieu aux étrangers de penser que, parmi les Athéniens, ceux qui ont le plus de vertu, et que tous les autres choisissent préférablement à eux-mêmes pour les élever aux honneurs et aux dignités, ne différent en aucune façon des moindres femmes; et c'est ce que vous ne devez pas faire, Athéniens, vous qui avez quelque renom ; et si nous voulions le faire, vous seriez obligés de nous en empêcher, et de déclarer que vous condamnerez bien plutôt celui qui aura recours à ces scènes tragiques pour exciter la compassion, et qui, par là, rendra votre ville ridicule, que celui qui attendra tranquillement la sentence que vous prononcerez. Mais sans parler de l'opinion, Athéniens, il ne me paraît pas juste de prier son juge, ni de se faire absoudre par ses supplications. Il faut le persuader et le convaincre : car le juge n'est pas assis sur son siège pour faire plaisir en violant la loi, mais pour rendre justice en obéissant à la loi. C'est ainsi qu'il l'a juré par serment : il n'est pas en son pouvoir de faire grâce à qui il lui plaît; il est obligé de faire justice. Il ne faut donc pas que nous vous accoutumions au parjure, et vous ne devez pas vous y laisser accoutumer; car les uns et les autres nous serions également coupables envers les dieux. N'attendez donc point de moi, Athéniens, que j'aie recours auprès de vous à des choses que je ne crois ni honnêtes, ni justes, ni pieuses, et que j'y aie recours surtout dans une occasion où je suis accusé d'impiété par Mélitus; car si je vous fléchissais par mes prières, et vous forçais à violer votre serment, ce serait une chose tout évidente que je vous enseignerais à ne pas croire aux dieux, et en voulant me justifier, je prouverais contre moi-même que je ne crois point aux dieux. Mais il s'en faut bien, Athéniens, que je sois dans cette croyance. Je suis plus persuadé de l'existence de Dieu qu'aucun de mes accusateurs; et j'en suis si persuadé, que je m'abandonne à vous et au Dieu de Delphes, afin que vous me jugiez comme vous le trouverez le mieux et pour vous et pour moi.





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Dernière mise à jour : 16/06/2005