HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Apologie de Socrate

βοηθοῦντες



Texte grec :

[38] ἐάν τε αὖ λέγω ὅτι τῷ θεῷ ἀπειθεῖν τοῦτ᾽ ἐστὶν καὶ διὰ τοῦτ᾽ ἀδύνατον (38a) ἡσυχίαν ἄγειν, οὐ πείσεσθέ μοι ὡς εἰρωνευομένῳ· ἐάντ᾽ αὖ λέγω ὅτι καὶ τυγχάνει μέγιστον ἀγαθὸν ὂν ἀνθρώπῳ τοῦτο, ἑκάστης ἡμέρας περὶ ἀρετῆς τοὺς λόγους ποιεῖσθαι καὶ τῶν ἄλλων περὶ ὧν ὑμεῖς ἐμοῦ ἀκούετε διαλεγομένου καὶ ἐμαυτὸν καὶ ἄλλους ἐξετάζοντος, ὁ δὲ ἀνεξέταστος βίος οὐ βιωτὸς ἀνθρώπῳ, ταῦτα δ᾽ ἔτι ἧττον πείσεσθέ μοι λέγοντι. τὰ δὲ ἔχει μὲν οὕτως, ὡς ἐγώ φημι, ὦ ἄνδρες, πείθειν δὲ οὐ ῥᾴδιον. καὶ ἐγὼ ἅμα οὐκ εἴθισμαι ἐμαυτὸν ἀξιοῦν κακοῦ (38b) οὐδενός. εἰ μὲν γὰρ ἦν μοι χρήματα, ἐτιμησάμην ἂν χρημάτων ὅσα ἔμελλον ἐκτείσειν, οὐδὲν γὰρ ἂν ἐβλάβην· νῦν δὲ οὐ γὰρ ἔστιν, εἰ μὴ ἄρα ὅσον ἂν ἐγὼ δυναίμην ἐκτεῖσαι, τοσούτου βούλεσθέ μοι τιμῆσαι. ἴσως δ᾽ ἂν δυναίμην ἐκτεῖσαι ὑμῖν που μνᾶν ἀργυρίου· τοσούτου οὖν τιμῶμαι. Πλάτων δὲ ὅδε, ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι, καὶ Κρίτων καὶ Κριτόβουλος καὶ Ἀπολλόδωρος κελεύουσί με τριάκοντα μνῶν τιμήσασθαι, αὐτοὶ δ᾽ ἐγγυᾶσθαι· τιμῶμαι οὖν τοσούτου, ἐγγυηταὶ δὲ ὑμῖν ἔσονται τοῦ ἀργυρίου οὗτοι ἀξιόχρεῳ. (38c) οὐ πολλοῦ γ᾽ ἕνεκα χρόνου, ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι, ὄνομα ἕξετε καὶ αἰτίαν ὑπὸ τῶν βουλομένων τὴν πόλιν λοιδορεῖν ὡς Σωκράτη ἀπεκτόνατε, ἄνδρα σοφόν -- φήσουσι γὰρ δὴ σοφὸν εἶναι, εἰ καὶ μή εἰμι, οἱ βουλόμενοι ὑμῖν ὀνειδίζειν -- εἰ γοῦν περιεμείνατε ὀλίγον χρόνον, ἀπὸ τοῦ αὐτομάτου ἂν ὑμῖν τοῦτο ἐγένετο· ὁρᾶτε γὰρ δὴ τὴν ἡλικίαν ὅτι πόρρω ἤδη ἐστὶ τοῦ βίου θανάτου δὲ ἐγγύς. λέγω δὲ τοῦτο οὐ (38d) πρὸς πάντας ὑμᾶς, ἀλλὰ πρὸς τοὺς ἐμοῦ καταψηφισαμένους θάνατον. λέγω δὲ καὶ τόδε πρὸς τοὺς αὐτοὺς τούτους. ἴσως με οἴεσθε, ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι, ἀπορίᾳ λόγων ἑαλωκέναι τοιούτων οἷς ἂν ὑμᾶς ἔπεισα, εἰ ᾤμην δεῖν ἅπαντα ποιεῖν καὶ λέγειν ὥστε ἀποφυγεῖν τὴν δίκην. πολλοῦ γε δεῖ. ἀλλ᾽ ἀπορίᾳ μὲν ἑάλωκα, οὐ μέντοι λόγων, ἀλλὰ τόλμης καὶ ἀναισχυντίας καὶ τοῦ μὴ ἐθέλειν λέγειν πρὸς ὑμᾶς τοιαῦτα οἷ᾽ ἂν ὑμῖν μὲν ἥδιστα ἦν ἀκούειν -- θρηνοῦντός τέ μου καὶ ὀδυρομένου καὶ ἄλλα ποιοῦντος καὶ (38e) λέγοντος πολλὰ καὶ ἀνάξια ἐμοῦ, ὡς ἐγώ φημι, οἷα δὴ καὶ εἴθισθε ὑμεῖς τῶν ἄλλων ἀκούειν. ἀλλ᾽ οὔτε τότε ᾠήθην δεῖν ἕνεκα τοῦ κινδύνου πρᾶξαι οὐδὲν ἀνελεύθερον, οὔτε νῦν μοι μεταμέλει οὕτως ἀπολογησαμένῳ, ἀλλὰ πολὺ μᾶλλον αἱροῦμαι ὧδε ἀπολογησάμενος τεθνάναι ἢ ἐκείνως ζῆν. οὔτε γὰρ ἐν δίκῃ οὔτ᾽ ἐν πολέμῳ οὔτ᾽ ἐμὲ

Traduction française :

[38] car si je vous dis que me taire, ce serait désobéir au Dieu, et que par cette raison il m'est impossible de garder le silence, vous ne me croirez point, et vous regarderez cela comme une ironie; et si, d'un autre côté, je vous dis que le plus grand bien de l'homme, c'est de parler de la vertu tous les jours de sa vie, et de s'entretenir de toutes les autres choses dont vous m'avez entendu discourir, soit en m'examinant moi -même, soit en examinant les autres, car une vie sans examen n'est pas une vie, vous me croirez encore moins. Cela est, Athéniens, comme je vous le dis, quoique vous ne puissiez le croire. Enfin je ne suis point accoutumé à me juger digne d'aucune peine. Véritablement, si j'étais riche, je me condamnerais à une amende telle que je pourrais la payer, car cela ne me ferait aucun tort; mais je ne le peux pas n'ayant rien, à moins que vous ne vouliez que l'amende soit proportionnée à mon indigence; et je pourrais peut-être payer environ une mine d'argent : c'est à quoi je me condamne. Mais Platon, que voilà, Criton, Critobule et Apollodore veulent que je pousse jusqu'à trente mines, dont ils répondent. Je me condamne donc à trente mines; et voilà mes cautions, qui sont certainement très solvables. En vérité, Athéniens, par trop d'impatience et de précipitation, vous allez vous charger d'un grand reproche, et donner lieu à vos envieux d'accuser la république d'avoir fait mourir Socrate, cet homme sage ; car, pour aggraver votre honte, ils m'appelleront sage, quoique je ne le sois point. Au lieu que si vous aviez attendu encore un peu de temps, ma mort venait d'elle-méme, et vous auriez eu ce que vous demandez ; car vous voyez bien qu'à mon âge on est bien près de la mort. Je ne dis pas cela pour tous mes juges, mais seulement pour ceux qui m'ont condamné à la mort, c'est à ceux-là que je m'adresse encore. Pensez-vous donc que j'aurais été condamné, si j'avais cru devoir tout faire et tout employer pour me tirer de vos mains, et croyez-vous que j'aurais manqué de paroles touchantes et persuasives? Ce ne sont pas les paroles qui m'ont manqué, Athéniens, c'est l'impudence, c'est l'envie de vous faire plaisir en vous disant les choses que vous aimez tant à entendre. Ç'aurait été, sans doute, une grande satisfaction pour vous, de me voir lamenter, soupirer, pleurer, prier et faire toutes les autres bassesses que vous voyez faire tous les jours aux accusés. Mais dans ce danger je n'ai pas cru devoir m'abaisser à une chose si lâche et si honteuse, et après votre arrêt je ne me repens pas de n'avoir pas commis cette indignité, car j'aime beaucoup mieux mourir après m'être défendu comme j'ai fait, que de vivre pour vous avoir priés. Ni en justice, ni à la guerre,





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Dernière mise à jour : 16/06/2005