HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Apologie de Socrate

χρόνον



Texte grec :

[29] ἢ θάνατον (29a) ἣ ἄλλ᾽ ὁτιοῦν πρᾶγμα λίποιμι τὴν τάξιν. δεινόν τἂν εἴη, καὶ ὡς ἀληθῶς τότ᾽ ἄν με δικαίως εἰσάγοι τις εἰς δικαστήριον, ὅτι οὐ νομίζω θεοὺς εἶναι ἀπειθῶν τῇ μαντείᾳ καὶ δεδιὼς θάνατον καὶ οἰόμενος σοφὸς εἶναι οὐκ ὤν. τὸ γάρ τοι θάνατον δεδιέναι, ὦ ἄνδρες, οὐδὲν ἄλλο ἐστὶν ἢ δοκεῖν σοφὸν εἶναι μὴ ὄντα· δοκεῖν γὰρ εἰδέναι ἐστὶν ἃ οὐκ οἶδεν. οἶδε μὲν γὰρ οὐδεὶς τὸν θάνατον οὐδ᾽ εἰ τυγχάνει τῷ ἀνθρώπῳ πάντων μέγιστον ὂν τῶν ἀγαθῶν, δεδίασι δ᾽ ὡς εὖ εἰδότες (29b) ὅτι μέγιστον τῶν κακῶν ἐστι. καίτοι πῶς οὐκ ἀμαθία ἐστὶν αὕτη ἡ ἐπονείδιστος, ἡ τοῦ οἴεσθαι εἰδέναι ἃ οὐκ οἶδεν; ἐγὼ δ᾽, ὦ ἄνδρες, τούτῳ καὶ ἐνταῦθα ἴσως διαφέρω τῶν πολλῶν ἀνθρώπων, καὶ εἰ δή τῳ σοφώτερός του φαίην εἶναι, τούτῳ ἄν, ὅτι οὐκ εἰδὼς ἱκανῶς περὶ τῶν ἐν Ἅιδου οὕτω καὶ οἴομαι οὐκ εἰδέναι· τὸ δὲ ἀδικεῖν καὶ ἀπειθεῖν τῷ βελτίονι καὶ θεῷ καὶ ἀνθρώπῳ, ὅτι κακὸν καὶ αἰσχρόν ἐστιν οἶδα. πρὸ οὖν τῶν κακῶν ὧν οἶδα ὅτι κακά ἐστιν, ἃ μὴ οἶδα εἰ καὶ ἀγαθὰ ὄντα τυγχάνει οὐδέποτε φοβήσομαι οὐδὲ φεύξομαι· ὥστε οὐδ᾽ εἴ (29c) με νῦν ὑμεῖς ἀφίετε Ἀνύτῳ ἀπιστήσαντες, ὃς ἔφη ἢ τὴν ἀρχὴν οὐ δεῖν ἐμὲ δεῦρο εἰσελθεῖν ἤ, ἐπειδὴ εἰσῆλθον, οὐχ οἷόν τ᾽ εἶναι τὸ μὴ ἀποκτεῖναί με, λέγων πρὸς ὑμᾶς ὡς εἰ διαφευξοίμην ἤδη (ἂν) ὑμῶν οἱ ὑεῖς ἐπιτηδεύοντες ἃ Σωκράτης διδάσκει πάντες παντάπασι διαφθαρήσονται, -- εἴ μοι πρὸς ταῦτα εἴποιτε· “ὦ Σώκρατες, νῦν μὲν Ἀνύτῳ οὐ πεισόμεθα ἀλλ᾽ ἀφίεμέν σε, ἐπὶ τούτῳ μέντοι, ἐφ᾽ ᾧτε μηκέτι ἐν ταύτῃ τῇ ζητήσει διατρίβειν μηδὲ φιλοσοφεῖν· ἐὰν δὲ (29d) ἁλῷς ἔτι τοῦτο πράττων, ἀποθανῇ” εἰ οὖν με, ὅπερ εἶπον, ἐπὶ τούτοις ἀφίοιτε, εἴποιμ᾽ ἂν ὑμῖν ὅτι “ἐγὼ ὑμᾶς, ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι, ἀσπάζομαι μὲν καὶ φιλῶ, πείσομαι δὲ μᾶλλον τῷ θεῷ ἢ ὑμῖν, καὶ ἕωσπερ ἂν ἐμπνέω καὶ οἷός τε ὦ, οὐ μὴ παύσωμαι φιλοσοφῶν καὶ ὑμῖν παρακελευόμενός τε καὶ ἐνδεικνύμενος ὅτῳ ἂν ἀεὶ ἐντυγχάνω ὑμῶν, λέγων οἷάπερ εἴωθα, ὅτι “ὦ ἄριστε ἀνδρῶν, Ἀθηναῖος ὤν, πόλεως τῆς μεγίστης καὶ εὐδοκιμωτάτης εἰς σοφίαν καὶ ἰσχύν, χρημάτων μὲν οὐκ αἰσχύνῃ ἐπιμελούμενος ὅπως σοι ἔσται ὡς πλεῖστα, (29e) καὶ δόξης καὶ τιμῆς, φρονήσεως δὲ καὶ ἀληθείας καὶ τῆς ψυχῆς ὅπως ὡς βελτίστη ἔσται οὐκ ἐπιμελῇ οὐδὲ φροντίζεις;” καὶ ἐάν τις ὑμῶν ἀμφισβητήσῃ καὶ φῇ ἐπιμελεῖσθαι, οὐκ εὐθὺς ἀφήσω αὐτὸν οὐδ᾽ ἄπειμι, ἀλλ᾽ ἐρήσομαι αὐτὸν καὶ ἐξετάσω καὶ ἐλέγξω, καὶ ἐάν μοι μὴ δοκῇ κεκτῆσθαι ἀρετήν,

Traduction française :

[29] la peur de la mort, ou quelque autre danger me faisait abandonner ce poste. Ce serait là véritablement une désertion criminelle, et qui mériterait qu'on me citât devant ce tribunal comme un impie qui ne croit point aux dieux, qui désobéit à l'oracle, qui craint la mort, qui se croit sage et qui ne l'est pas. Car craindre la mort, Athéniens, ce n'est autre chose que se croire sage sans l'être, et croire connaître ce que l'on ne sait point. En effet, personne ne connaît la mort, ni ne sait si elle n'est pas le plus grand de tous les biens pour l'homme. Cependant on la craint, comme si l'on savait certainement que c'est le plus grand de tous les maux. Eh! n'est-ce pas une ignorance bien honteuse que de croire connaître ce que l'on ne connaît point? Pour moi, Athéniens, je suis peut-être en cela bien différent de tous les autres hommes; et si je parais plus sage qu'eux en quelque chose, c'est en ce que, ne sachant pas bien ce qui se passe après cette vie, je ne crois pas non plus le savoir. La seule chose que je sache, c'est que commettre des injustices et désobéir à ce qui est meilleur que nous et au-dessus de nous, soit Dieu, soit homme, c'est ce qu'il y a de plus criminel et de plus honteux. Ainsi, je ne craindrai et ne fuirai jamais les maux que je ne connais point, et qui sont peut-être de véritables biens; mais je craindrai et je fuirai toujours les maux que je sais certainement être de véritables maux. Si vous me disiez donc présentement, malgré les poursuites d'Anytus, qui vous a représenté qu'il ne fallait pas m'appeler en justice, ou qu'après m'y avoir appelé, vous ne sauriez vous dispenser de me faire mourir, parce que, dit-il, si j'échappais, vos fils, qui sont déjà si attachés à la doctrine de Socrate, ne manqueraient pas d'être entièrement corrompus; si vous me disiez donc : Socrate, nous n'avons aucun égard aux instances d'Anytus, et nous te renvoyons absous; mais c'est à condition que tu cesseras de philosopher et de faire tes recherches accoutumées, et si tu y retombes, et que tu sois découvert, tu mourras; si vous me renvoyiez à ces conditions, je vous répondrais sans balancer : Athéniens, je vous honore et je vous aime, mais j'obéirai plutôt au Dieu qu'à vous; et tant que je vivrai, je ne cesserai de philosopher, en vous donnant toujours des conseils, en vous reprenant à mon ordinaire, et en disant à chacun de vous, quand je vous rencontrerai : Homme de bien, comment, étant Athénien, et citoyen de la plus grande cité du monde et pour la sagesse et pour la valeur, comment n'as-tu point de honte de ne penser qu'à amasser des richesses, qu'à acquérir du crédit et des honneurs, de négliger les trésors de vérité et de sagesse, et de ne pas travailler à rendre ton âme aussi bonne qu'elle puisse être? Et si quelqu'un me nie qu'il soit en cet état, et me soutient qu'il a soin de son âme, je ne le quitterai point sur sa parole; mais je l'interrogerai, je l'examinerai, je le réfuterai ; et si je trouve qu'il ne soit pas vertueux,





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Dernière mise à jour : 16/06/2005