HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Apologie de Socrate

τοῖς



Texte grec :

[26] ὥστε σύ γε κατ᾽ ἀμφότερα ψεύδῃ. εἰ δὲ ἄκων διαφθείρω, τῶν τοιούτων (καὶ ἀκουσίων) ἁμαρτημάτων οὐ δεῦρο νόμος εἰσάγειν ἐστίν, ἀλλὰ ἰδίᾳ λαβόντα διδάσκειν καὶ νουθετεῖν· δῆλον γὰρ ὅτι ἐὰν μάθω, παύσομαι ὅ γε ἄκων ποιῶ. σὺ δὲ συγγενέσθαι μέν μοι καὶ διδάξαι ἔφυγες καὶ οὐκ ἠθέλησας, δεῦρο δὲ εἰσάγεις, οἷ νόμος ἐστὶν εἰσάγειν τοὺς κολάσεως δεομένους ἀλλ᾽ οὐ μαθήσεως. ἀλλὰ γάρ, ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι, τοῦτο μὲν ἤδη δῆλον (26b) οὑγὼ ἔλεγον, ὅτι Μελήτῳ τούτων οὔτε μέγα οὔτε μικρὸν πώποτε ἐμέλησεν. ὅμως δὲ δὴ λέγε ἡμῖν, πῶς με φῂς διαφθείρειν, ὦ Μέλητε, τοὺς νεωτέρους; ἢ δῆλον δὴ ὅτι κατὰ τὴν γραφὴν ἣν ἐγράψω θεοὺς διδάσκοντα μὴ νομίζειν οὓς ἡ πόλις νομίζει, ἕτερα δὲ δαιμόνια καινά; οὐ ταῦτα λέγεις ὅτι διδάσκων διαφθείρω; -- πάνυ μὲν οὖν σφόδρα ταῦτα λέγω. πρὸς αὐτῶν τοίνυν, ὦ Μέλητε, τούτων τῶν θεῶν ὧν νῦν ὁ λόγος ἐστίν, εἰπὲ ἔτι σαφέστερον καὶ ἐμοὶ καὶ τοῖς ἀνδράσιν (26c) τουτοισί. ἐγὼ γὰρ οὐ δύναμαι μαθεῖν πότερον λέγεις διδάσκειν με νομίζειν εἶναί τινας θεούς -- καὶ αὐτὸς ἄρα νομίζω εἶναι θεοὺς καὶ οὐκ εἰμὶ τὸ παράπαν ἄθεος οὐδὲ ταύτῃ ἀδικῶ -- οὐ μέντοι οὕσπερ γε ἡ πόλις ἀλλὰ ἑτέρους, καὶ τοῦτ᾽ ἔστιν ὅ μοι ἐγκαλεῖς, ὅτι ἑτέρους, ἢ παντάπασί με φῂς οὔτε αὐτὸν νομίζειν θεοὺς τούς τε ἄλλους ταῦτα διδάσκειν. -- ταῦτα λέγω, ὡς τὸ παράπαν οὐ νομίζεις θεούς. (26d) ὦ θαυμάσιε Μέλητε, ἵνα τί ταῦτα λέγεις; οὐδὲ ἥλιον οὐδὲ σελήνην ἄρα νομίζω θεοὺς εἶναι, ὥσπερ οἱ ἄλλοι ἄνθρωποι; μὰ Δί᾽, ὦ ἄνδρες δικασταί, ἐπεὶ τὸν μὲν ἥλιον λίθον φησὶν εἶναι, τὴν δὲ σελήνην γῆν. Ἀναξαγόρου οἴει κατηγορεῖν, ὦ φίλε Μέλητε; καὶ οὕτω καταφρονεῖς τῶνδε καὶ οἴει αὐτοὺς ἀπείρους γραμμάτων εἶναι ὥστε οὐκ εἰδέναι ὅτι τὰ Ἀναξαγόρου βιβλία τοῦ Κλαζομενίου γέμει τούτων τῶν λόγων; καὶ δὴ καὶ οἱ νέοι ταῦτα παρ᾽ ἐμοῦ μανθάνουσιν, ἃ ἔξεστιν ἐνίοτε εἰ πάνυ πολλοῦ δραχμῆς (26e) ἐκ τῆς ὀρχήστρας πριαμένοις Σωκράτους καταγελᾶν, ἐὰν προσποιῆται ἑαυτοῦ εἶναι, ἄλλως τε καὶ οὕτως ἄτοπα ὄντα; ἀλλ᾽, ὦ πρὸς Διός, οὑτωσί σοι δοκῶ; οὐδένα νομίζω θεὸν εἶναι; -- οὐ μέντοι μὰ Δία οὐδ᾽ ὁπωστιοῦν. ἄπιστός γ᾽ εἶ, ὦ Μέλητε, καὶ ταῦτα μέντοι, ὡς ἐμοὶ δοκεῖς, σαυτῷ. ἐμοὶ γὰρ δοκεῖ οὑτοσί, ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι, πάνυ εἶναι ὑβριστὴς καὶ ἀκόλαστος, καὶ ἀτεχνῶς τὴν γραφὴν ταύτην ὕβρει τινὶ καὶ ἀκολασίᾳ καὶ νεότητι γράψασθαι.

Traduction française :

[26] de quelque manière que ce soit, tu es un calomniateur. Si c'est malgré moi que je corromps la jeunesse, la loi ne veut pas qu'on appelle en justice pour des fautes involontaires; mais elle veut qu'on prenne en particulier ceux qui les commettent, qu'on les reprenne et qu'on les instruise; car il est bien sûr qu'étant instruit, je cesserai de faire ce que je fais malgré moi. Mais toi, c'est à dessein que tu n'as pas voulu me voir et m'instruire, et tu me traduis devant ce tribunal, où la loi veut qu'on cite ceux qui ont mérité des punitions, et non pas ceux qui n'ont besoin que de remontrances. Ainsi, Athéniens, voilà une preuve bien évidente de ce que je vous disais, que Mélitus ne s'est jamais mis en peine de toutes ces choses-là, et qu'il n'y a jamais pensé. Cependant, réponds encore, et dis-nous comment je corromps les jeunes gens : n'est-ce pas, selon ta dénonciation, en leur apprenant à ne pas reconnaître les dieux que reconnaît la patrie, et en leur apprenant à honorer sous le nom de démons d'autres divinités? N'est-ce pas là ce que tu dis? MÉLITUS. C'est cela même. SOCRATE. Je te conjure donc, Mélitus, au nom de tous les dieux dont il s'agit maintenant, de t'expliquer d'une manière un peu claire, et pour moi et pour ces juges; car je ne comprends pas bien si tu dis que j'enseigne à croire qu'il y a des dieux (et si, en effet, je suis persuadé qu'il y a des dieux, je ne suis pas un athée, et ce n'est pas là mon crime), ou que j'enseigne à ne pas croire aux dieux de l'État, mais à d'autres. Est-ce là ce dont tu m'accuses? Ou bien m'accuses-tu de ne croire à aucun Dieu, et d'enseigner aux autres à n'en pas reconnaître? MÉLITUS. Je t'accuse de ne croire à aucun Dieu. SOCRATE. O merveilleux Mélitus ! pourquoi dis-tu cela? Quoi! je ne crois pas, comme les autres hommes, que le soleil et la lune sont des dieux? MÉLITUS. Non, par Jupiter, Athéniens, il ne le croit pas; car il dit que le soleil est une pierre, et la lune une terre. SOURATE. Mais tu crois donc accuser Anaxagore, mon cher Mélitus! Tu méprises assez les juges, tu les crois assez ignorants pour t'imaginer qu'ils ne savent pas que les livres d'Anaxagore de Clazomène sont pleins d'assertions de cette sorte! Du reste, comment les jeunes gens apprendraient-ils de moi des choses qu'ils peuvent, tous les jours, aller entendre à l'Orchestre, pour une drachme au plus; belle occasion pour eux de se moquer de Socrate, s'il s'attribuait ainsi des doctrines qui ne sont pas de lui, et d'ailleurs si étranges et si absurdes ! Mais dis-moi, au nom de Jupiter, prétends-tu que je ne reconnais aucun Dieu? MÉLITUS. Oui, par Jupiter, tu n'en reconnais aucun. SOCRATE. Tu dis là des choses incroyables, Mélitus, et tu n'es seulement pas d'accord avec toi-même. Pour moi, Athéniens, il me paraît que Mélitus est un insolent, qui n'a intenté cette accusation que pour m'insulter, et par une audace de jeune homme;





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Dernière mise à jour : 16/06/2005