HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Apologie de Socrate

δαίμονας



Texte grec :

[28] μήτε (28a) δαίμονας μήτε θεοὺς μήτε ἥρωας, οὐδεμία μηχανή ἐστιν. ἀλλὰ γάρ, ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι, ὡς μὲν ἐγὼ οὐκ ἀδικῶ κατὰ τὴν Μελήτου γραφήν, οὐ πολλῆς μοι δοκεῖ εἶναι ἀπολογίας, ἀλλὰ ἱκανὰ καὶ ταῦτα· ὃ δὲ καὶ ἐν τοῖς ἔμπροσθεν ἔλεγον, ὅτι πολλή μοι ἀπέχθεια γέγονεν καὶ πρὸς πολλούς, εὖ ἴστε ὅτι ἀληθές ἐστιν. καὶ τοῦτ᾽ ἔστιν ὃ ἐμὲ αἱρεῖ, ἐάνπερ αἱρῇ, οὐ Μέλητος οὐδὲ Ἄνυτος ἀλλ᾽ ἡ τῶν πολλῶν διαβολή τε καὶ φθόνος. ἃ δὴ πολλοὺς καὶ ἄλλους καὶ ἀγαθοὺς (28b) ἄνδρας ᾕρηκεν, οἶμαι δὲ καὶ αἱρήσει· οὐδὲν δὲ δεινὸν μὴ ἐν ἐμοὶ στῇ. ἴσως ἂν οὖν εἴποι τις· “εἶτ᾽ οὐκ αἰσχύνῃ, ὦ Σώκρατες, τοιοῦτον ἐπιτήδευμα ἐπιτηδεύσας ἐξ οὗ κινδυνεύεις νυνὶ ἀποθανεῖν;” ἐγὼ δὲ τούτῳ ἂν δίκαιον λόγον ἀντείποιμι, ὅτι ‘οὐ καλῶς λέγεις, ὦ ἄνθρωπε, εἰ οἴει δεῖν κίνδυνον ὑπολογίζεσθαι τοῦ ζῆν ἢ τεθνάναι ἄνδρα ὅτου τι καὶ σμικρὸν ὄφελός ἐστιν, ἀλλ᾽ οὐκ ἐκεῖνο μόνον σκοπεῖν ὅταν πράττῃ, πότερον δίκαια ἢ ἄδικα πράττει, καὶ ἀνδρὸς ἀγαθοῦ ἔργα ἢ κακοῦ. φαῦλοι (28c) γὰρ ἂν τῷ γε σῷ λόγῳ εἶεν τῶν ἡμιθέων ὅσοι ἐν Τροίᾳ τετελευτήκασιν οἵ τε ἄλλοι καὶ ὁ τῆς Θέτιδος υἱός, ὃς τοσοῦτον τοῦ κινδύνου κατεφρόνησεν παρὰ τὸ αἰσχρόν τι ὑπομεῖναι ὥστε, ἐπειδὴ εἶπεν ἡ μήτηρ αὐτῷ προθυμουμένῳ Ἕκτορα ἀποκτεῖναι, θεὸς οὖσα, οὑτωσί πως, ὡς ἐγὼ οἶμαι· “ὦ παῖ, εἰ τιμωρήσεις Πατρόκλῳ τῷ ἑταίρῳ τὸν φόνον καὶ Ἕκτορα ἀποκτενεῖς, αὐτὸς ἀποθανῇ -- αὐτίκα γάρ τοι”, φησί, “μεθ᾽ Ἕκτορα πότμος ἑτοῖμος” -- ὁ δὲ τοῦτο ἀκούσας τοῦ μὲν θανάτου καὶ τοῦ κινδύνου ὠλιγώρησε, πολὺ δὲ μᾶλλον (28d) δείσας τὸ ζῆν κακὸς ὢν καὶ τοῖς φίλοις μὴ τιμωρεῖν, “αὐτίκα”, φησί, “τεθναίην, δίκην ἐπιθεὶς τῷ ἀδικοῦντι, ἵνα μὴ ἐνθάδε μένω καταγέλαστος παρὰ νηυσὶ κορωνίσιν ἄχθος ἀρούρης”. μὴ αὐτὸν οἴει φροντίσαι θανάτου καὶ κινδύνου;’ οὕτω γὰρ ἔχει, ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι, τῇ ἀληθείᾳ· οὗ ἄν τις ἑαυτὸν τάξῃ ἡγησάμενος βέλτιστον εἶναι ἢ ὑπ᾽ ἄρχοντος ταχθῇ, ἐνταῦθα δεῖ, ὡς ἐμοὶ δοκεῖ, μένοντα κινδυνεύειν, μηδὲν ὑπολογιζόμενον μήτε θάνατον μήτε ἄλλο μηδὲν πρὸ τοῦ αἰσχροῦ. ἐγὼ οὖν δεινὰ ἂν εἴην εἰργασμένος, ὦ ἄνδρες (28e) Ἀθηναῖοι, εἰ ὅτε μέν με οἱ ἄρχοντες ἔταττον, οὓς ὑμεῖς εἵλεσθε ἄρχειν μου, καὶ ἐν Ποτειδαίᾳ καὶ ἐν Ἀμφιπόλει καὶ ἐπὶ Δηλίῳ, τότε μὲν οὗ ἐκεῖνοι ἔταττον ἔμενον ὥσπερ καὶ ἄλλος τις καὶ ἐκινδύνευον ἀποθανεῖν, τοῦ δὲ θεοῦ τάττοντος, ὡς ἐγὼ ᾠήθην τε καὶ ὑπέλαβον, φιλοσοφοῦντά με δεῖν ζῆν καὶ ἐξετάζοντα ἐμαυτὸν καὶ τοὺς ἄλλους, ἐνταῦθα δὲ φοβηθεὶς

Traduction française :

[28] qu'il n'y a ni démons, ni dieux, ni héros; cela est entièrement impossible. Mais je n'ai pas besoin d'une plus longue défense, Athéniens, et ce que je viens de dire suffit pour faire voir que je ne suis pas coupable , et que l'accusation de Mélitus est sans fondement. Et pour ce que je vous disais au commencement, que je me suis attiré beaucoup de haines, soyez bien persuadés que cela est vrai; et ce qui me perdra si je succombe, ce ne sera ni Mélitus, ni Anytus; ce sera cette haine et cette envie du peuple qui font périr tant de gens de bien et qui en feront encore périr tant d'autres; car il ne faut pas espérer qu'elles s'arrêtent à moi. Mais quelqu'un me dira peut-être ici : N'as-tu pas honte, Socrate, de t'être attaché à une étude qui te met présentement en danger de mourir? A cela j'ai une réponse très juste; car je dirai à cet homme qu'il se trompe fort de croire qu'un homme qui a quelque valeur doive considérer les dangers de la mort ou de la vie. L'unique chose qu'il doit regarder dans toutes ses démarches, c'est de voir si ce qu'il fait est juste ou injuste, et si c'est l'action d'un homme de bien, ou d'un méchant homme. Autrement, il s'ensuivrait que les demi-dieux qui moururent au siège de Troie auraient été des insensés tous tant qu'ils étaient, et particulièrement le fils de Thétis, qui, pour éviter la honte, méprisa si fort le danger, que la déesse sa mère, qui le voyait dans l'impatience d'aller tuer Hector, lui ayant parlé en ces termes, si je m'en souviens : Mon fils, si tu venges la mort de Patrocle, ton ami, en tuant Hector, tu mourras; car "ta mort doit suivre celle d'Hector"; lui, après cette menace, méprisant le péril et la mort, et craignant beaucoup plus de vivre comme un lâche, sans venger ses amis : "Que je meure à l'instant!" s'écria-t-il, pourvu que je punisse le meurtrier de Patrocle, et que je ne demeure pas exposé au mépris, "Assis sur mes vaisseaux, fardeau inutile sur la terre". Vous paraît-il qu'il s'inquiétât du danger de la mort? C'est une vérité constante, Athéniens, que tout homme qui a choisi un poste qu'il a jugé le plus honorable, ou qui y a été placé par son chef, doit y demeurer ferme, et ne considérer, à mon avis, ni la mort, ni ce qu'il y a de plus terrible, mais avant tout l'honneur. Ce serait donc me conduire étrangement, Athéniens, si, après avoir gardé fidèlement tous les postes où j'ai été mis par nos généraux, à Potidée, à Amphipolis et à Délium, et après avoir si souvent exposé ma vie, présentement que le Dieu m'a ordonné, comme j'en ai jugé, de passer mes jours dans l'étude de la philosophie, en m'examinant moi-même et en examinant les autres,





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Dernière mise à jour : 16/06/2005