HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Apologie de Socrate

ἱκανὸν



Texte grec :

[23] ἐκ ταυτησὶ δὴ τῆς ἐξετάσεως, ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι, (23a) πολλαὶ μὲν ἀπέχθειαί μοι γεγόνασι καὶ οἷαι χαλεπώταται καὶ βαρύταται, ὥστε πολλὰς διαβολὰς ἀπ᾽ αὐτῶν γεγονέναι, ὄνομα δὲ τοῦτο λέγεσθαι, σοφὸς εἶναι· οἴονται γάρ με ἑκάστοτε οἱ παρόντες ταῦτα αὐτὸν εἶναι σοφὸν ἃ ἂν ἄλλον ἐξελέγξω. τὸ δὲ κινδυνεύει, ὦ ἄνδρες, τῷ ὄντι ὁ θεὸς σοφὸς εἶναι, καὶ ἐν τῷ χρησμῷ τούτῳ τοῦτο λέγειν, ὅτι ἡ ἀνθρωπίνη σοφία ὀλίγου τινὸς ἀξία ἐστὶν καὶ οὐδενός. καὶ φαίνεται τοῦτον λέγειν τὸν Σωκράτη, προσκεχρῆσθαι δὲ (23b) τῷ ἐμῷ ὀνόματι, ἐμὲ παράδειγμα ποιούμενος, ὥσπερ ἂν <εἰ> εἴποι ὅτι “οὗτος ὑμῶν, ὦ ἄνθρωποι, σοφώτατός ἐστιν, ὅστις ὥσπερ Σωκράτης ἔγνωκεν ὅτι οὐδενὸς ἄξιός ἐστι τῇ ἀληθείᾳ πρὸς σοφίαν”. ταῦτ᾽ οὖν ἐγὼ μὲν ἔτι καὶ νῦν περιιὼν ζητῶ καὶ ἐρευνῶ κατὰ τὸν θεὸν καὶ τῶν ἀστῶν καὶ ξένων ἄν τινα οἴωμαι σοφὸν εἶναι· καὶ ἐπειδάν μοι μὴ δοκῇ, τῷ θεῷ βοηθῶν ἐνδείκνυμαι ὅτι οὐκ ἔστι σοφός. καὶ ὑπὸ ταύτης τῆς ἀσχολίας οὔτε τι τῶν τῆς πόλεως πρᾶξαί μοι σχολὴ γέγονεν ἄξιον λόγου οὔτε τῶν οἰκείων, ἀλλ᾽ ἐν (23c) πενίᾳ μυρίᾳ εἰμὶ διὰ τὴν τοῦ θεοῦ λατρείαν. πρὸς δὲ τούτοις οἱ νέοι μοι ἐπακολουθοῦντες -- οἷς μάλιστα σχολή ἐστιν, οἱ τῶν πλουσιωτάτων -- αὐτόματοι, χαίρουσιν ἀκούοντες ἐξεταζομένων τῶν ἀνθρώπων, καὶ αὐτοὶ πολλάκις ἐμὲ μιμοῦνται, εἶτα ἐπιχειροῦσιν ἄλλους ἐξετάζειν· κἄπειτα οἶμαι εὑρίσκουσι πολλὴν ἀφθονίαν οἰομένων μὲν εἰδέναι τι ἀνθρώπων, εἰδότων δὲ ὀλίγα ἢ οὐδέν. ἐντεῦθεν οὖν οἱ ὑπ᾽ αὐτῶν ἐξεταζόμενοι ἐμοὶ ὀργίζονται, οὐχ αὑτοῖς, (23d) καὶ λέγουσιν ὡς Σωκράτης τίς ἐστι μιαρώτατος καὶ διαφθείρει τοὺς νέους· καὶ ἐπειδάν τις αὐτοὺς ἐρωτᾷ ὅτι ποιῶν καὶ ὅτι διδάσκων, ἔχουσι μὲν οὐδὲν εἰπεῖν ἀλλ᾽ ἀγνοοῦσιν, ἵνα δὲ μὴ δοκῶσιν ἀπορεῖν, τὰ κατὰ πάντων τῶν φιλοσοφούντων πρόχειρα ταῦτα λέγουσιν, ὅτι “τὰ μετέωρα καὶ τὰ ὑπὸ γῆς” καὶ “θεοὺς μὴ νομίζειν” καὶ “τὸν ἥττω λόγον κρείττω ποιεῖν”. τὰ γὰρ ἀληθῆ οἴομαι οὐκ ἂν ἐθέλοιεν λέγειν, ὅτι κατάδηλοι γίγνονται προσποιούμενοι μὲν εἰδέναι, εἰδότες δὲ οὐδέν. ἅτε οὖν οἶμαι φιλότιμοι (23e) ὄντες καὶ σφοδροὶ καὶ πολλοί, καὶ συντεταμένως καὶ πιθανῶς λέγοντες περὶ ἐμοῦ, ἐμπεπλήκασιν ὑμῶν τὰ ὦτα καὶ πάλαι καὶ σφοδρῶς διαβάλλοντες. ἐκ τούτων καὶ Μέλητός μοι ἐπέθετο καὶ Ἄνυτος καὶ Λύκων, Μέλητος μὲν ὑπὲρ τῶν ποιητῶν ἀχθόμενος, Ἄνυτος δὲ ὑπὲρ τῶν δημιουργῶν

Traduction française :

[23] C'est de cette recherche, Athéniens, que sont nées contre moi toutes ces haines et ces inimitiés dangereuses, qui ont produit toutes les calomnies que vous savez, et m'ont fait donner le nom de sage; car tous ceux qui m'entendent croient que je sais toutes les choses sur lesquelles je découvre l'ignorance des autres. Or, il me semble, Athéniens, qu'il n'y a que Dieu seul qui soit véritablement sage, et que c'est aussi ce qu'il a voulu dire par son oracle, en faisant entendre que toute la sagesse humaine n'est pas grand'chose, ou, pour mieux dire, qu'elle n'est rien; et si l'oracle a nommé Socrate, il s'est sans doute servi de mon nom comme d'un exemple, et comme s'il disait à tous les hommes : Le plus sage d'entre vous, c'est celui qui reconnaît, comme Socrate, que sa sagesse n'est rien. Convaincu de cette vérité, pour m'en assurer encore davantage et pour obéir au Dieu, je continu ces recherches non seulement parmi nos citoyens, mais aussi parmi les étrangers, pour voir si je n'en trouverai aucun véritablement sage; et n'en trouvant point, je sers d'interprète à l'oracle, en leur faisant voir qu'ils n'ont aucune sagesse. Cela m'occupe si fort, que je n'ai pas le loisir de m'occuper de la république, ni d'avoir soin de mes affaires, et que je vis dans une grande pauvreté, à cause de ce culte que je rends au Dieu. D'ailleurs beaucoup de jeunes gens des plus riches familles, qui ont du loisir, s'attachent à moi de bon gré et prennent un si grand plaisir à voir de quelle manière j'éprouve tous les hommes, qu'ils tâchent ensuite de m'imiter en ceux qu'ils rencontrent; et il ne faut pas douter qu'ils ne trouvent une abondante moisson; car il y a bon nombre de gens qui croient tout savoir, quoiqu'ils ne sachent rien ou très peu de chose. Tous ceux qu'ils convainquent ainsi d'ignorance s'en prennent à moi, et non pas à eux, et vont disant qu'il y a un certain Socrate, qui est un scélérat et un infâme, qui corrompt les jeunes gens; et quand on leur demande ce qu'il fait ou ce qu'il enseigne, ils n'en savent rien; mais pour ne pas demeurer court, ils se rejettent sur ces reproches triviaux qu'on fait ordinairement aux philosophes : qu'il recherche ce qui se passe dans les cieux et dans le sein de la terre, qu'il ne croit point aux dieux, et qu'il rend bonnes les plus méchantes causes; car ils n'osent dire ce qui en est, que Socrate les prend sur le fait, et découvre qu'ils font semblant de savoir, quoiqu'ils ne sachent rien. Ainsi, ambitieux, violents, et en fort grand nombre, et d'ailleurs bien ameutés et munis d'une éloquence fort capable de séduire, ils vous soufflent depuis longtemps aux oreilles toutes ces calomnies qu'ils ont forgées contre moi; et présentement, ils m'ont detaché Mélitus, Anytus et Lycon. Mélitus prend fait et cause pour les poetes; Anytus





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Dernière mise à jour : 16/06/2005