HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Apologie de Socrate

χαίρουσιν



Texte grec :

[19] καὶ ἐπιχειρητέον (19a) ὑμῶν ἐξελέσθαι τὴν διαβολὴν ἣν ὑμεῖς ἐν πολλῷ χρόνῳ ἔσχετε ταύτην ἐν οὕτως ὀλίγῳ χρόνῳ. βουλοίμην μὲν οὖν ἂν τοῦτο οὕτως γενέσθαι, εἴ τι ἄμεινον καὶ ὑμῖν καὶ ἐμοί, καὶ πλέον τί με ποιῆσαι ἀπολογούμενον· οἶμαι δὲ αὐτὸ χαλεπὸν εἶναι, καὶ οὐ πάνυ με λανθάνει οἷόν ἐστιν. ὅμως τοῦτο μὲν ἴτω ὅπῃ τῷ θεῷ φίλον, τῷ δὲ νόμῳ πειστέον καὶ ἀπολογητέον. ἀναλάβωμεν οὖν ἐξ ἀρχῆς τίς ἡ κατηγορία ἐστὶν ἐξ ἧς (19b) ἡ ἐμὴ διαβολὴ γέγονεν, ᾗ δὴ καὶ πιστεύων Μέλητός με ἐγράψατο τὴν γραφὴν ταύτην. εἶεν· τί δὴ λέγοντες διέβαλλον οἱ διαβάλλοντες; ὥσπερ οὖν κατηγόρων τὴν ἀντωμοσίαν δεῖ ἀναγνῶναι αὐτῶν· “Σωκράτης ἀδικεῖ καὶ περιεργάζεται ζητῶν τά τε ὑπὸ γῆς καὶ οὐράνια καὶ τὸν ἥττω λόγον κρείττω (19c) ποιῶν καὶ ἄλλους ταὐτὰ ταῦτα διδάσκων”. τοιαύτη τίς ἐστιν· ταῦτα γὰρ ἑωρᾶτε καὶ αὐτοὶ ἐν τῇ Ἀριστοφάνους κωμῳδίᾳ, Σωκράτη τινὰ ἐκεῖ περιφερόμενον, φάσκοντά τε ἀεροβατεῖν καὶ ἄλλην πολλὴν φλυαρίαν φλυαροῦντα, ὧν ἐγὼ οὐδὲν οὔτε μέγα οὔτε μικρὸν πέρι ἐπαΐω. καὶ οὐχ ὡς ἀτιμάζων λέγω τὴν τοιαύτην ἐπιστήμην, εἴ τις περὶ τῶν τοιούτων σοφός ἐστιν -- μή πως ἐγὼ ὑπὸ Μελήτου τοσαύτας δίκας φεύγοιμι -- ἀλλὰ γὰρ ἐμοὶ τούτων, ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι, οὐδὲν μέτεστιν. (19d) μάρτυρας δὲ αὖ ὑμῶν τοὺς πολλοὺς παρέχομαι, καὶ ἀξιῶ ὑμᾶς ἀλλήλους διδάσκειν τε καὶ φράζειν, ὅσοι ἐμοῦ πώποτε ἀκηκόατε διαλεγομένου -- πολλοὶ δὲ ὑμῶν οἱ τοιοῦτοί εἰσιν -- φράζετε οὖν ἀλλήλοις εἰ πώποτε ἢ μικρὸν ἢ μέγα ἤκουσέ τις ὑμῶν ἐμοῦ περὶ τῶν τοιούτων διαλεγομένου, καὶ ἐκ τούτου γνώσεσθε ὅτι τοιαῦτ᾽ ἐστὶ καὶ τἆλλα περὶ ἐμοῦ ἃ οἱ πολλοὶ λέγουσιν. ἀλλὰ γὰρ οὔτε τούτων οὐδέν ἐστιν, οὐδέ γ᾽ εἴ τινος ἀκηκόατε ὡς ἐγὼ παιδεύειν ἐπιχειρῶ ἀνθρώπους καὶ χρήματα (19e) πράττομαι, οὐδὲ τοῦτο ἀληθές. ἐπεὶ καὶ τοῦτό γέ μοι δοκεῖ καλὸν εἶναι, εἴ τις οἷός τ᾽ εἴη παιδεύειν ἀνθρώπους ὥσπερ Γοργίας τε ὁ Λεοντῖνος καὶ Πρόδικος ὁ Κεῖος καὶ Ἱππίας ὁ Ἠλεῖος. τούτων γὰρ ἕκαστος, ὦ ἄνδρες, οἷός τ᾽ ἐστὶν ἰὼν εἰς ἑκάστην τῶν πόλεων τοὺς νέους, οἷς ἔξεστι τῶν ἑαυτῶν πολιτῶν προῖκα συνεῖναι ᾧ ἂν βούλωνται,

Traduction française :

[19] et tâcher d'arracher de votre esprit, dans un espace de temps fort court, une calomnie que vous y avez reçue depuis longtemps, et qui y a pris de profondes racines. Je souhaiterais de tout mon coeur que ce fût à votre avantage comme au mien, et que mon Apologie pût servir à ma justification; mais je sais combien cela est difficile, et je ne suis pas aveugle à cet égard. Qu'il arrive tout ce qu'il plaira aux dieux, il faut obéir à la loi et se défendre. Remontons donc à la première origine de l'accusation, sur laquelle j'ai été tant décrié, et qui a donné à Mélitus la confiance de m'appeler en justice. Que disaient ces premiers accusateurs? car il faut mettre leur accusation dans les formes, comme si elle était écrite, et les serments prêtés : Socrate est un impie; par une curiosité criminelle, il veut pénétrer ce qui se passe dans les cieux et sur la terre. Il fait une bonne cause d'une mauvaise, et enseigne aux autres ses doctrines. Voilà l'accusation; vous l'avez vu dans la comédie d'Aristophane, où l'on représente un certain Socrate qui dit qu'il se promène dans les airs, et autres semblables extravagances auxquelles je n'entends absolument rien : ce que j'en dis, ce n'est point du tout mépris pour ces sortes de connaissances, s'il se trouve ici quelqu'un qui y soit habile (et que Mélitus ne me fasse pas à ce propos de nouvelles affaires); c'est seulement pour vous faire voir que je ne me suis jamais mêlé de ces sciences, comme j'en puis prendre à témoin la plupart d'entre vous. Je vous conjure donc tous tant que vous êtes avec qui j'ai conversé, et il y en a ici un fort grand nombre, je vous conjure de déclarer si vous m'avez jamais entendu parler de ces sortes de sciences, ni de près, ni de loin; par là, vous connaîtrez certainement que dans tous les mauvais bruits que l'on répand encore sur moi, il n'y pas non plus un mot de vrai; et si vous avez quelquefois ouï dire que je me mêle d'enseigner, et que j'exige un salaire, c'est encore une fausseté. Ce n'est pas que je ne trouve fort beau de pouvoir instruire les hommes, comme font Gorgias de Léontium, Prodicus de Céos, et Hippias d'Élée. Ces grands personnages, dans quelque ville qu'ils aillent, ont ce merveilleux talent de persuader aux jeunes gens, qui, sans qu'il leur en coûtât la moindre chose, pourraient s'attacher à tel de leurs concitoyens qu'il leur plairait,





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Dernière mise à jour : 16/06/2005