HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Premier Alcibiade

φιλίαν



Texte grec :

[134] (134a) (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Οὐ δῆτα. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Οὐδέ γε εἴσεται ὅτι πράττει. (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Οὐ γὰρ οὖν. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ὁ δὲ μὴ εἰδὼς οὐχ ἁμαρτήσεται; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Πάνυ γε. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ἐξαμαρτάνων δὲ οὐ κακῶς πράξει ἰδίᾳ τε καὶ δημοσίᾳ; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Πῶς δ´ οὔ; (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Κακῶς δὲ πράττων οὐκ ἄθλιος; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Σφόδρα γε. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Τί δ´ οἷς οὗτος πράττει; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Καὶ οὗτοι. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Οὐκ ἄρα οἷόν τε, ἐὰν μή τις σώφρων καὶ ἀγαθὸς ᾖ, εὐδαίμονα εἶναι. (134b) (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Οὐχ οἷόν τε. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Οἱ ἄρα κακοὶ τῶν ἀνθρώπων ἄθλιοι. (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Σφόδρα γε. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Οὐκ ἄρα οὐδ´ ὁ πλουτήσας ἀθλιότητος ἀπαλλάττεται, ἀλλ´ ὁ σωφρονήσας. (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Φαίνεται. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Οὐκ ἄρα τειχῶν οὐδὲ τριήρων οὐδὲ νεωρίων δέονται αἱ πόλεις, ὦ Ἀλκιβιάδη, εἰ μέλλουσιν εὐδαιμονήσειν, οὐδὲ πλήθους οὐδὲ μεγέθους ἄνευ ἀρετῆς. (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Οὐ μέντοι. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Εἰ δὴ μέλλεις τὰ τῆς πόλεως πράξειν ὀρθῶς καὶ (134c) καλῶς, ἀρετῆς σοι μεταδοτέον τοῖς πολίταις. (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Πῶς γὰρ οὔ; (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Δύναιτο δ´ ἄν τις μεταδιδόναι ὃ μὴ ἔχοι; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Καὶ πῶς; (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Αὐτῷ ἄρα σοὶ πρῶτον κτητέον ἀρετήν, καὶ ἄλλῳ ὃς μέλλει μὴ ἰδίᾳ μόνον αὑτοῦ τε καὶ τῶν αὑτοῦ ἄρξειν καὶ ἐπιμελήσεσθαι, ἀλλὰ πόλεως καὶ τῶν τῆς πόλεως. (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Ἀληθῆ λέγεις. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Οὐκ ἄρα ἐξουσίαν σοι οὐδ´ ἀρχὴν παρασκευαστέον σαυτῷ ποιεῖν ὅτι ἂν βούλῃ, οὐδὲ τῇ πόλει, ἀλλὰ δικαιοσύνην καὶ σωφροσύνην. (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Φαίνεται. (134d) (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Δικαίως μὲν γὰρ πράττοντες καὶ σωφρόνως σύ τε καὶ ἡ πόλις θεοφιλῶς πράξετε. (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Εἰκός γε. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Καὶ ὅπερ γε ἐν τοῖς πρόσθεν ἐλέγομεν, εἰς τὸ θεῖον καὶ λαμπρὸν ὁρῶντες πράξετε. (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Φαίνεται. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ἀλλὰ μὴν ἐνταῦθά γε βλέποντες ὑμᾶς τε αὐτοὺς καὶ τὰ ὑμέτερα ἀγαθὰ κατόψεσθε καὶ γνώσεσθε. (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Ναί. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Οὐκοῦν ὀρθῶς τε καὶ εὖ πράξετε; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Ναί. (134e) (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ἀλλὰ μὴν οὕτω γε πράττοντας ὑμᾶς ἐθέλω ἐγγυήσασθαι ἦ μὴν εὐδαιμονήσειν. (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Ἀσφαλὴς γὰρ εἶ ἐγγυητής. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ἀδίκως δέ γε πράττοντες, εἰς τὸ ἄθεον καὶ σκοτεινὸν βλέποντες, ὡς τὰ εἰκότα, ὅμοια τούτοις πράξετε ἀγνοοῦντες ὑμᾶς αὐτούς. (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Ἔοικεν. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ὧι γὰρ ἄν, ὦ φίλε Ἀλκιβιάδη, ἐξουσία μὲν ᾖ ποιεῖν ὃ βούλεται, νοῦν δὲ μὴ ἔχῃ, τί τὸ εἰκὸς συμβαίνειν, ἰδιώτῃ ἢ καὶ πόλει;

Traduction française :

[134] (ALCIBIADE) Non, certes. (SOCRATE) Ni bon économe non plus. (ALCIBIADE) Non, certes. (SOCRATE) Il ne saura même pas ce qu’il fait. (ALCIBIADE) Non, en effet. (SOCRATE) Mais celui qui ne sait pas ne se trompera-t-il pas ? (ALCIBIADE) Si fait. (SOCRATE) En se trompant, n’agira-t-il pas mal à la fois dans la vie privée et dans la vie publique ? (ALCIBIADE) Il ne saurait en être autrement. (SOCRATE) Et en agissant mal, ne sera-t-il pas malheureux ? (ALCIBIADE) Assurément. (SOCRATE) Et ceux dont il gère les affaires ? (ALCIBIADE) Eux aussi. (SOCRATE) Il n’est donc pas possible, si l’on n’est pas sage et bon, d’être heureux ? (ALCIBIADE) Cela n’est pas possible. (SOCRATE) Alors les hommes vicieux sont malheureux. (ALCIBIADE) Sûrement. (SOCRATE) CHAPITRE XXX. — Ce n’est donc pas non plus en devenant riche qu’on se délivre du malheur, c’est en devenant sage. (ALCIBIADE) Evidemment. (SOCRATE) Ce n’est donc pas de murailles, de trières, ni d’arsenaux que les villes ont besoin, Alcibiade, si elles veulent être heureuses ; ce n’est pas non plus de population ni de grandeur, si la vertu leur manque. (ALCIBIADE) Assurément non. (SOCRATE) Si donc tu veux gérer les affaires de la cité avec une parfaite rectitude, c’est la vertu que tu dois donner à tes concitoyens. (ALCIBIADE) Sans doute ! (SOCRATE) Mais peut-on donner ce qu’on n’a pas ? (ALCIBIADE) Comment le pourrait-on ? (SOCRATE) Il faut donc que tu acquières d’abord de la vertu, toi et tout autre homme qui veut commander et soigner non seulement sa personne et ses intérêts privés, mais aussi l’Etat et ce qui appartient à l’Etat. (ALCIBIADE) Tu dis vrai. (SOCRATE) Ce n’est donc pas la licence et le pouvoir de faire ce qui te plaît que tu dois te procurer à toi et à l’Etat, mais la justice et la sagesse. (ALCIBIADE) Evidemment. (SOCRATE) Car si vous agissez justement et sagement, toi et la république, vos actions seront agréables aux dieux. (ALCIBIADE) Naturellement. (SOCRATE) Et, comme nous le disions précédemment, vous agirez les yeux tournés vers ce qui est divin et lumineux. (ALCIBIADE) Apparemment. (SOCRATE) Et alors en regardant dans cette lumière, vous vous verrez et connaîtrez vous-mêmes, ainsi que les biens quivous sont propres. (ALCIBIADE) Oui. (SOCRATE) Alors votre conduite ne sera-t-elle pas juste et bonne ? (ALCIBIADE) Si. (SOCRATE) Alors, si elle est telle, je suis prêt à garantir que vous serez heureux. (ALCIBIADE) Et l’on peut compter sur ta garantie. (SOCRATE) Mais, si vous agissez injustement, les yeux tournés vers ce qui est impie et ténébreux, il est à présumer que vos actes le seront également, parce que vous ne vous connaîtrez pas vous-mêmes. (ALCIBIADE) C’est vraisemblable. (SOCRATE) Si en effet, cher Alcibiade, un particulier ou un Etat a la licence de faire ce qu’il veut, et n’a pas de raison, que lui arrivera-t-il selon toute vraisemblance ?





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Dernière mise à jour : 19/04/2007