HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Premier Alcibiade

τοιαῦτα



Texte grec :

[112] (112a) καὶ πραγμάτων οἱ πολλοὶ δοκοῦσί σοι ὁμολογεῖν αὐτοὶ ἑαυτοῖς ἢ ἀλλήλοις; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Ἥκιστα νὴ Δί´, ὦ Σώκρατες. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Τί δέ; μάλιστα περὶ αὐτῶν διαφέρεσθαι; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Πολύ γε. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Οὔκουν οἴομαί γε πώποτέ σε ἰδεῖν οὐδ´ ἀκοῦσαι σφόδρα οὕτω διαφερομένους ἀνθρώπους περὶ ὑγιεινῶν καὶ μή, ὥστε διὰ ταῦτα μάχεσθαί τε καὶ ἀποκτεινύναι ἀλλήλους. (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Οὐ δῆτα. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ἀλλὰ περὶ τῶν δικαίων καὶ ἀδίκων ἔγωγ´ οἶδ´ ὅτι, (112b) καὶ εἰ μὴ ἑώρακας, ἀκήκοας γοῦν ἄλλων τε πολλῶν καὶ Ὁμήρου· καὶ Ὀδυσσείας γὰρ καὶ Ἰλιάδος ἀκήκοας. (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Πάντως δήπου, ὦ Σώκρατες. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Οὐκοῦν ταῦτα ποιήματά ἐστι περὶ διαφορᾶς δικαίων τε καὶ ἀδίκων; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Ναί. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Καὶ αἱ μάχαι γε καὶ οἱ θάνατοι διὰ ταύτην τὴν διαφορὰν τοῖς τε Ἀχαιοῖς καὶ τοῖς ἄλλοις Τρωσὶν ἐγένοντο, καὶ τοῖς μνηστῆρσι τοῖς τῆς Πηνελόπης καὶ τῷ Ὀδυσσεῖ. (112c) (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Ἀληθῆ λέγεις. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Οἶμαι δὲ καὶ τοῖς ἐν Τανάγρᾳ Ἀθηναίων τε καὶ Λακεδαιμονίων καὶ Βοιωτῶν ἀποθανοῦσι, καὶ τοῖς ὕστερον ἐν Κορωνείᾳ, ἐν οἷς καὶ ὁ σὸς πατὴρ {Κλεινίας} ἐτελεύτησεν, οὐδὲ περὶ ἑνὸς ἄλλου ἡ διαφορὰ ἢ περὶ τοῦ δικαίου καὶ ἀδίκου τοὺς θανάτους καὶ τὰς μάχας πεποίηκεν· ἦ γάρ; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Ἀληθῆ λέγεις. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Τούτους οὖν φῶμεν ἐπίστασθαι περὶ ὧν οὕτως (112d) σφόδρα διαφέρονται, ὥστε ἀμφισβητοῦντες ἀλλήλοις τὰ ἔσχατα σφᾶς αὐτοὺς ἐργάζονται; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Οὐ φαίνεταί γε. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Οὐκοῦν εἰς τοὺς τοιούτους διδασκάλους ἀναφέρεις οὓς ὁμολογεῖς αὐτὸς μὴ εἰδέναι; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Ἔοικα. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Πῶς οὖν εἰκός σε εἰδέναι τὰ δίκαια καὶ τὰ ἄδικα, περὶ ὧν οὕτω πλανᾷ καὶ οὔτε μαθὼν φαίνῃ παρ´ οὐδενὸς οὔτ´ αὐτὸς ἐξευρών; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Ἐκ μὲν ὧν σὺ λέγεις οὐκ εἰκός. (112e) (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ὁρᾷς αὖ τοῦθ´ ὡς οὐ καλῶς εἶπες, ὦ Ἀλκιβιάδη; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Τὸ ποῖον; (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ὅτι ἐμὲ φῂς ταῦτα λέγειν. (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Τί δέ; οὐ σὺ λέγεις ὡς ἐγὼ οὐδὲν ἐπίσταμαι περὶ τῶν δικαίων καὶ ἀδίκων; (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Οὐ μέντοι. (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Ἀλλ´ ἐγώ; (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ναί. (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Πῶς δή; (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ὧδε εἴσῃ. ἐάν σε ἔρωμαι τὸ ἓν καὶ τὰ δύο πότερα πλείω ἐστί, φήσεις ὅτι τὰ δύο; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Ἔγωγε. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Πόσῳ; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Ἑνί. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Πότερος οὖν ἡμῶν ὁ λέγων ὅτι τὰ δύο τοῦ ἑνὸς ἑνὶ πλείω; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Ἐγώ. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Οὐκοῦν ἐγὼ μὲν ἠρώτων, σὺ δ´ ἀπεκρίνου; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Ναί.

Traduction française :

[112] ceux qui composent ce public te paraissent-ils s’accorder avec eux-mêmes et les uns avec les autres ? (ALCIBIADE) Oh ! par Zeus, Socrate, pas le moins du monde. (SOCRATE) Et même n’est-ce pas là-dessus qu’ils te semblent le plus divisés ? (ALCIBIADE) Si, et de beaucoup. (SOCRATE) Je ne crois pas que tu aies jamais vu ni entendu des hommes assez violemment divisés sur ce qui est sain ou malsain pour se battre à cause de cela et se tuer les uns les autres. (ALCIBIADE) Non certes. (SOCRATE) Mais sur le juste et l’injuste, je sais bien, moi, que, si tu n’en as pas vu, tu en as, en tout cas, ouï parler par beaucoup d’autres et en particulier par Homère ; car tu as entendu réciter l’Odyssée et l’Iliade. (ALCIBIADE) Tu dois bien le penser, Socrate. (SOCRATE) Et le sujet de ces poèmes, ne sont-ce pas des dissentiments sur le juste et l’injuste ? (ALCIBIADE) Si. (SOCRATE) Et n’est-ce pas à cause de ces dissentiments que les Achéens et leurs adversaires, les Troyens, ont livré ces batailles et versé tant de sang, et de même les prétendants de Pénélope et Ulysse ? (ALCIBIADE) C’est la vérité. (SOCRATE) Je m’imagine qu’il en fut de même pour ceux des Athéniens, des Lacédémoniens et des Béotiens qui furent tués à Tanagra, et pour ceux qui périrent plus tard à Coronée, au nombre desquels Clinias, ton père, trouva la mort ; le différend qui causa ces morts et ces combats n’avait pas non plus d’autre sujet que le juste et l’injuste. N’est-ce pas exact ? (ALCIBIADE) C’est exact. (SOCRATE) Alors pouvons-nous dire que ces gens-là connaissent les choses sur lesquelles ils sont si violemment divisés que, dans leurs contestations, ils se portent les uns contre les autres aux dernières violences ? (ALCIBIADE) Non évidemment. (SOCRATE) Eh bien, voilà les maîtres auxquels tu te réfères, tout en convenant toi-même de leur ignorance ! (ALCIBIADE) J’en ai bien l’air. (SOCRATE) Dès là, comment croire que tu connaisses le juste et l’injuste, sur lesquels tu es si flottant et que visiblement tu n’as appris de personne ni découverts par toi-même ? (ALCIBIADE) D’après ce que tu dis, ce n’est guère vraisemblable. (SOCRATE) CHAPITRE IX. — Ne vois-tu pas une fois de plus que tu t’es mal exprimé, Alcibiade ? (ALCIBIADE) En quoi ? (SOCRATE) En ce que tu prétends que c’est moi qui dis cela ? (ALCIBIADE) Quoi donc ? n’est-ce pas toi qui dis que je suis totalement ignorant du juste et de l’injuste ? (SOCRATE) Non certes. (ALCIBIADE) Alors, c’est moi ? (SOCRATE) Oui. (ALCIBIADE) Comment cela ? (SOCRATE) Je vais te le montrer. Si je te demandais lequel est le plus grand, de un ou de deux, tu me répondrais que c’est deux ? (ALCIBIADE) Oui. (SOCRATE) Et de combien plus grand ? (ALCIBIADE) D’une unité. (SOCRATE) Alors, quel est celui de nous deux qui dit que deux est plus grand que un d’une unité ? (ALCIBIADE) C’est moi. (SOCRATE) N’est-ce pas moi qui ai interrogé, et toi qui as répondu ? (ALCIBIADE) Si.





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Dernière mise à jour : 19/04/2007