HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PAUSANIAS, Le Tour de la Grèce, livre IX

ἐν



Texte grec :

[9,36] (1) Γενομένης δὲ Ἐτεοκλεῖ τῆς τελευτῆς ἡ βασιλεία περιῆλθεν ἐς τὸ Ἄλμου γένος. Ἄλμῳ δὲ αὐτῷ μὲν θυγατέρες Χρυσογένεια ἐγένετο καὶ Χρύση· Χρύσης δὲ τῆς Ἄλμου καὶ Ἄρεως ἔχει φήμη γενέσθαι Φλεγύαν, καὶ τὴν ἀρχὴν Ἐτεοκλέους ἀποθανόντος ἄπαιδος ὁ Φλεγύας ἔσχεν οὗτος. τῇ μὲν δὴ χώρᾳ τῇ πάσῃ Φλεγυαντίδα ὄνομα εἶναι μετέθεντο ἀντὶ Ἀνδρηίδος, (2) πόλις δὲ ἐγένετο ἥ τε ἐξ ἀρχῆς οἰκισθεῖσα ἡ Ἀνδρηὶς καὶ προσέκτισεν ὁ Φλεγύας ὁμώνυμον αὑτῷ, τοὺς τὰ πολεμικὰ ἀρίστους Ἑλλήνων συλλέξας ἐς αὐτήν. καὶ ἀπέστησάν τε ἀνὰ χρόνον ἀπὸ τῶν ἄλλων Ὀρχομενίων ὑπὸ ἀνοίας καὶ τόλμης οἱ Φλεγύαι καὶ ἦγον καὶ ἔφερον τοὺς προσοίκους· τέλος δὲ καὶ ἐπὶ τὸ ἱερὸν συλήσοντες στρατεύουσι τὸ ἐν Δελφοῖς, ὅτε καὶ Φιλάμμων λογάσιν Ἀργείων ἐπ´ αὐτοὺς βοηθήσας αὐτός τε ἀπέθανεν ἐν τῇ μάχῃ καὶ οἱ τῶν Ἀργείων λογάδες. (3) τοὺς δὲ Φλεγύας πολέμῳ μάλιστα Ἑλλήνων χαίρειν μαρτυρεῖ μοι καὶ ἔπη τῶν ἐν Ἰλιάδι περὶ Ἄρεως καὶ Φόβου τοῦ Ἄρεως πεποιημένα, «τὼ μὲν ἄρ´ εἰς Ἐφύρους πόλεμον μέτα θωρήσσεσθον / ἠὲ μετὰ Φλεγύας μεγαλήτορας»· Ἐφύρους δὲ ἐνταῦθα ἐμοὶ δοκεῖν τοὺς ἐν τῇ Θεσπρωτίδι ἠπείρῳ λέγει. τὸ μὲν δὴ Φλεγυῶν γένος ἀνέτρεψεν ἐκ βάθρων ὁ θεὸς κεραυνοῖς συνεχέσι καὶ ἰσχυροῖς σεισμοῖς· τοὺς δὲ ὑπολειπομένους νόσος ἐπιπεσοῦσα ἔφθειρε λοιμώδης, ὀλίγοι δὲ καὶ ἐς τὴν Φωκίδα διαφεύγουσιν ἐξ αὐτῶν. (4) Φλεγύᾳ δὲ οὐ γενομένων παίδων ἐκδέχεται Χρύσης τὴν ἀρχήν, Χρυσογενείας τε ὢν τῆς Ἄλμου καὶ Ποσειδῶνος. τούτῳ δὲ υἱὸς γίνεται τῷ Χρύσῃ Μινύας, καὶ ἀπ´ αὐτοῦ Μινύαι καὶ νῦν ἔτι ὧν ἦρχεν ὀνομάζονται. πρόσοδοι δὲ ἐγίνοντο τῷ Μινύᾳ τηλικαῦται μέγεθος ὡς ὑπερβαλέσθαι τοὺς πρὸ αὐτοῦ πλούτῳ· θησαυρόν τε ἀνθρώπων ὧν ἴσμεν Μινύας πρῶτος ἐς ὑποδοχὴν χρημάτων ᾠκοδομήσατο. (5) Ἕλληνες δὲ ἄρα εἰσὶ δεινοὶ τὰ ὑπερόρια ἐν θαύματι τίθεσθαι μείζονι ἢ τὰ οἰκεῖα, ὁπότε γε ἀνδράσιν ἐπιφανέσιν ἐς συγγραφὴν πυραμίδας μὲν τὰς παρὰ Αἰγυπτίοις ἐπῆλθεν ἐξηγήσασθαι πρὸς τὸ ἀκριβέστατον, θησαυρὸν δὲ τὸν Μινύου καὶ τὰ τείχη τὰ ἐν Τίρυνθι οὐδὲ ἐπὶ βραχὺ ἤγαγον μνήμης, οὐδὲν ὄντα ἐλάττονος θαύματος. (6) Μινύου δὲ ἦν Ὀρχομενός, καὶ ἐπὶ τούτου βασιλεύοντος ἥ τε πόλις Ὀρχομενὸς καὶ οἱ ἄνδρες ἐκλήθησαν Ὀρχομένιοι· διέμεινε δὲ οὐδὲν ἧσσον καὶ Μινύας ἐπονομάζεσθαι σφᾶς ἐς διάκρισιν ἀπὸ Ὀρχομενίων τῶν ἐν Ἀρκαδίᾳ. παρὰ τοῦτον τὸν Ὀρχομενὸν βασιλεύοντα Ὕηττος ἀφίκετο ἐξ Ἄργους, φεύγων ἐπὶ τῷ Μολούρου φόνῳ τοῦ Ἀρίσβαντος, ὅντινα ἀπέκτεινεν ἐπὶ γυναικὶ ἑλὼν γαμετῇ· καὶ αὐτῷ τῆς χώρας ἀπένειμεν Ὀρχομενὸς ὅση νῦν περί τε Ὕηττόν ἐστι τὴν κώμην καὶ ἡ ταύτῃ προσεχής. (7) Ὑήττου δὲ ἐποιήσατο μνήμην καὶ ὁ τὰ ἔπη συνθεὶς ἃς μεγάλας Ἠοίας καλοῦσιν Ἕλληνες· «Ὕηττος δὲ Μόλουρον Ἀρίσβαντος φίλον υἱόν / κτείνας ἐν μεγάροις εὐνῆς ἕνεχ´ ἧς ἀλόχοιο, / οἶκον ἀποπρολιπὼν φεῦγ´ Ἄργεος ἱπποβότοιο, / ἷξεν δ´ Ὀρχομενὸν Μινυήιον· καί μιν ὅ γ´ ἥρως / δέξατο καὶ κτεάνων μοῖραν πόρεν ὡς ἐπιεικές». (8) πρῶτος δὲ οὗτος ὁ Ὕηττος δίκην μοιχείας λαβὼν δῆλός ἐστι· καὶ χρόνῳ ὕστερον Δράκοντος Ἀθηναίοις θεσμοθετήσαντος ἐκ τῶν ἐκείνου κατέστη νόμων, οὓς ἔγραφεν ἐπὶ τῆς ἀρχῆς, ἄλλων τε ὁπόσων ἄδειαν εἶναι χρὴ καὶ δὴ καὶ τιμωρίας μοιχοῦ. τὸ δὲ ἀξίωμα τῶν Μινυῶν ἐπὶ τοσοῦτο ἤδη προῆκτο, ὥστε καὶ Νηλεὺς Κρηθέως βασιλεύων Πύλου γυναῖκα ἔσχεν ἐξ Ὀρχομενοῦ Χλῶριν Ἀμφίονος τοῦ Ἰασίου.

Traduction française :

[9,36] (1) Étéocle étant mort, le royaume passa aux descendants d'Halmus. Mais Halmus lui-même, n'avait eu que deux filles, Chrysogoné et Chrysè. On dit que de celle-ci et de Mars, naquit un fils nommé Phlégyas, et ce fut lui qui succéda à Étéocle, mort sans enfants. Alors toute la contrée changea de nom et, comme elle s'appelait auparavant l'Andréide, elle fut nommée depuis la Phlégyade. (2) Andrée avait déjà bâti une ville qui portait le nom de son fondateur, Phlégyas y ajouta une autre, à laquelle il donna le sien, et il la peupla de tout ce qu'il put ramasser de plus brave dans toutes les parties de la Grèce. Il s'en forma un peuple audacieux et inconsidéré, qui dans la suite voulant faire un corps à part, et qui s'étant séparé du reste des Orchoméniens, ne songea qu'à s'agrandir aux dépens de ses voisins. Ce peuple porta même son audace jusqu'à marcher contre Delphes, et à vouloir piller le temple d'Apollon. Philammon vint au secours des habitants avec une troupe d'Argiens choisis; mais lui et les siens furent tués dans un combat qui se donna sous les murs de Delphes. (3) Aussi Homère nous représente-t-il les Phlégyens comme un peuple fort belliqueux; c'est dans cet endroit de l'Iliade où le poète parle du dieu Mars, et de la Terreur, qui a ce dieu pour père; il met les Phlégyens et les Éphyriens dans le même rang pour la valeur; par ceux-ci je crois qu'il entend les peuples qui habitent la Thesprotie d'Épire. Quant aux Phlégyens, ils furent enfin exterminés par le feu du ciel, par des tremblements de terre continuels, et par la peste: il ne s'en sauva qu'un petit nombre qui passa dans la Phocide. (4) Phlégyas mourut aussi sans enfants, et eut pour successeur Chrysès, fils de Neptune et de Chrysogoné, fille d'Halmus. Chrysès laissa un fils nommé Minyas, qui donna son nom aux peuples sur lesquels il régnait, nom qu'ils conservent encore aujourd'hui. Ce prince eut des revenus si considérables, qu'il surpassa tous ses prédécesseurs en richesses; c'est le premier roi dont nous ayons connaissance, qui ait bâti un édifice pour y déposer son trésor. (5) Il faut que les Grecs aient toujours plus admiré les merveilles étrangères que celles de leur propre pays, puisque leurs plus célèbres historiens ont décrit les pyramides d'Égypte avec la dernière exactitude, et qu'ils n'ont rien dit du trésor royal de Minyas, ni des murs de Tirynthe, qui n'étaient pas moins admirables que ces pyramides. (6) Minyas eut pour fils Orchomène. Ce fut sous le règne de celui-ci que la capitale prit le nom d'Orchomène, et que les habitants furent appelés Orchoméniens; mais ils gardèrent aussi le nom de Minyens, pour se distinguer de ces autres Orchoméniens qui allèrent s'établir en Arcadie. Hyettus, contraint de fuir d'Argos, pour avoir tué Molouros, fils d'Arisbas, qu'il avait surpris en adultère avec sa femme, vint se refugier auprès d'Orchomène, qui, touché de son malheur, lui donna ce petit canton où est aujourd'hui le village Hyettus, avec quelques terres adjacentes. (7) Cet événement est raconté dans ses poésies qui ont pour titre les femmes illustres de l'Orient. Il y est dit qu'Hyettus après avoir tué Molouros, l'adultère de sa femme, obligé de quitter Argos, se retira auprès d'Orchomène, fils de Minyas; que ce héros le reçut avec bonté, et lui fit part du riche empire qu'il possédait. (8) C'est le premier exemple que nous ayons d'un adultère puni. Car Dracon, le législateur des Athéniens, vint longtemps après. Pour lui, durant sa magistrature, il fit d'utiles ordonnances pour la réformation des mœurs, et réprima l'adultère par des lois très sévères. Les Orchoméniens étaient déjà montés à un si haut degré de puissance et de gloire, que Nélée, fils de Créthée, roi de Pylos, vint à Orchomène pour y épouser Chloris, fille d'Amphion, et petite-fille d'Iasius.





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Dernière mise à jour : 5/10/2006