HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PAUSANIAS, Le Tour de la Grèce, livre IX

Λιβηθρίων



Texte grec :

[9,34] (1) Πρὶν δὲ ἐς Κορώνειαν ἐξ Ἀλαλκομενῶν ἀφικέσθαι, τῆς Ἰτωνίας Ἀθηνᾶς ἐστι τὸ ἱερόν· καλεῖται δὲ ἀπὸ Ἰτωνίου τοῦ Ἀμφικτύονος, καὶ ἐς τὸν κοινὸν συνίασιν ἐνταῦθα οἱ Βοιωτοὶ σύλλογον. ἐν δὲ τῷ ναῷ χαλκοῦ πεποιημένα Ἀθηνᾶς Ἰτωνίας καὶ Διός ἐστιν ἀγάλματα· τέχνη δὲ Ἀγορακρίτου, μαθητοῦ τε καὶ ἐρωμένου Φειδίου. ἀνέθεσαν δὲ καὶ Χαρίτων ἀγάλματα ἐπ´ ἐμοῦ. (2) λέγεται δὲ καὶ τοιόνδε, Ἰοδάμαν ἱερωμένην τῇ θεῷ νύκτωρ ἐς τὸ τέμενος ἐσελθεῖν καὶ αὐτῇ τὴν Ἀθηνᾶν φανῆναι, τῷ χιτῶνι δὲ τῆς θεοῦ τὴν Μεδούσης ἐπεῖναι τῆς Γοργόνος κεφαλήν· Ἰοδάμαν δέ, ὡς εἶδε, γενέσθαι λίθον. καὶ διὰ τοῦτο ἐπιτιθεῖσα γυνὴ πῦρ ἀνὰ πᾶσαν ἡμέραν ἐπὶ τῆς Ἰοδάμας τὸν βωμὸν ἐς τρὶς ἐπιλέγει τῇ Βοιωτῶν φωνῇ Ἰοδάμαν ζῆν καὶ αἰτεῖν πῦρ. (3) Κορώνεια δὲ παρείχετο μὲν ἐς μνήμην ἐπὶ τῆς ἀγορᾶς Ἑρμοῦ βωμὸν Ἐπιμηλίου, τὸν δὲ ἀνέμων. κατωτέρω δὲ ὀλίγον Ἥρας ἐστὶν ἱερὸν καὶ ἄγαλμα ἀρχαῖον, Πυθοδώρου τέχνη Θηβαίου, φέρει δὲ ἐπὶ τῇ χειρὶ Σειρῆνας· τὰς γὰρ δὴ Ἀχελῴου θυγατέρας ἀναπεισθείσας φασὶν ὑπὸ Ἥρας καταστῆναι πρὸς τὰς Μούσας ἐς ᾠδῆς ἔργον· αἱ δὲ ὡς ἐνίκησαν, ἀποτίλασαι τῶν Σειρήνων τὰ πτερὰ ποιήσασθαι στεφάνους ἀπ´ αὐτῶν λέγονται. (4) Κορωνείας δὲ σταδίους ὡς τεσσαράκοντα ὄρος ἀπέχει τὸ Λιβήθριον, ἀγάλματα δὲ ἐν αὐτῷ Μουσῶν τε καὶ νυμφῶν ἐπίκλησίν ἐστι Λιβηθρίων· καὶ πηγαὶ - τὴν μὲν Λιβηθριάδα ὀνομάζουσιν, ἡ δὲ ἑτέρα Πέτρα - γυναικὸς μαστοῖς εἰσιν εἰκασμέναι, καὶ ὅμοιον γάλακτι ὕδωρ ἀπ´ αὐτῶν ἄνεισιν. (5) ἐς δὲ τὸ ὄρος τὸ Λαφύστιον καὶ ἐς τοῦ Διὸς τοῦ Λαφυστίου τὸ τέμενός εἰσιν ἐκ Κορωνείας στάδιοι μάλιστα εἴκοσι. λίθου μὲν τὸ ἄγαλμά ἐστιν· Ἀθάμαντος δὲ θύειν Φρίξον καὶ Ἕλλην ἐνταῦθα μέλλοντος πεμφθῆναι κριὸν τοῖς παισί φασιν ὑπὸ Διὸς ἔχοντα τὸ ἔριον χρυσοῦν, καὶ ἀποδρᾶναι σφᾶς ἐπὶ τοῦ κριοῦ τούτου. ἀνωτέρω δέ ἐστιν Ἡρακλῆς Χάροψ ἐπίκλησιν· ἐνταῦθα δὲ οἱ Βοιωτοὶ λέγουσιν ἀναβῆναι τὸν Ἡρακλέα ἄγοντα τοῦ Ἅιδου τὸν κύνα. ἐκ δὲ Λαφυστίου κατιόντι ἐς τῆς Ἰτωνίας Ἀθηνᾶς τὸ ἱερὸν ποταμός ἐστι Φάλαρος ἐς τὴν Κηφισίδα ἐκδιδοὺς λίμνην. (6) τοῦ δὲ ὄρους τοῦ Λαφυστίου πέραν ἐστὶν Ὀρχομενός, εἴ τις Ἕλλησιν ἄλλη πόλις ἐπιφανὴς καὶ αὕτη ἐς δόξαν. εὐδαιμονίας δέ ποτε ἐπὶ μέγιστον προαχθεῖσαν ἔμελλεν ἄρα ὑποδέξεσθαι τέλος καὶ ταύτην οὐ πολύ τι ἀποδέον ἢ Μυκήνας τε καὶ Δῆλον. περὶ δὲ τῶν ἀρχαίων τοιαῦτ´ ἦν ὁπόσα καὶ μνημονεύουσιν. Ἀνδρέα πρῶτον ἐνταῦθα Πηνειοῦ παῖδα τοῦ ποταμοῦ λέγουσιν ἐποικῆσαι καὶ ἀπὸ τούτου τὴν γῆν Ἀνδρηίδα ὀνομασθῆναι· (7) παραγενομένου δὲ ὡς αὐτὸν Ἀθάμαντος, ἀπένειμε τῆς αὑτοῦ τῷ Ἀθάμαντι τήν τε περὶ τὸ Λαφύστιον χώραν καὶ τὴν νῦν Κορώνειαν καὶ Ἁλιαρτίαν. Ἀθάμας δὲ ἅτε οὐδένα οἱ παίδων τῶν ἀρσένων λελεῖφθαι νομίζων - τὰ μὲν γὰρ ἐς Λέαρχόν τε καὶ Μελικέρτην ἐτόλμησεν αὐτός, Λεύκωνι δὲ ὑπὸ νόσου τελευτῆσαι συνέβη, Φρίξον δὲ ἄρα οὐκ ἠπίστατο ἢ αὐτὸν περιόντα ἢ γένος ὑπολειπόμενον Φρίξου - τούτων ἕνεκα ἐποιήσατο Ἁλίαρτον καὶ Κόρωνον τοὺς Θερσάνδρου τοῦ Σισύφου· Σισύφου γὰρ ἀδελφὸς ἦν ὁ Ἀθάμας. (8) ὕστερον δὲ ἀναστρέψαντος ἐκ Κόλχων οἱ μὲν αὐτοῦ Φρίξου φασίν, οἱ δὲ Πρέσβωνος - γεγονέναι δὲ Φρίξῳ τὸν Πρέσβωνα ἐκ τῆς Αἰήτου θυγατρός - οὕτω συγχωροῦσιν οἱ Θερσάνδρου παῖδες οἶκον μὲν τὸν Ἀθάμαντος Ἀθάμαντι καὶ τοῖς ἀπὸ ἐκείνου προσήκειν· αὐτοὶ δὲ - μοῖραν γὰρ δίδωσί σφισιν Ἀθάμας τῆς γῆς - Ἁλιάρτου καὶ Κορωνείας ἐγένοντο οἰκισταί. (9) πρότερον δὲ ἔτι τούτων Ἀνδρεὺς Εὐίππην θυγατέρα Λεύκωνος λαμβάνει παρὰ Ἀθάμαντος γυναῖκα, καὶ υἱὸς Ἐτεοκλῆς αὐτῷ γίνεται, Κηφισοῦ δὲ τοῦ ποταμοῦ κατὰ τῶν πολιτῶν τὴν φήμην, ὥστε καὶ τῶν ποιησάντων τινὲς Κηφισιάδην τὸν Ἐτεοκλέα ἐκάλεσαν ἐν τοῖς ἔπεσιν. (10) οὗτος ὡς ἐβασίλευσεν ὁ Ἐτεοκλῆς, τὴν μὲν χώραν ἀπὸ Ἀνδρέως ἔχειν τὸ ὄνομα εἴασε, φυλὰς δὲ Κηφισιάδα, τὴν δὲ ἑτέραν ἐπώνυμον αὑτῷ κατεστήσατο. ἀφικομένῳ δὲ πρὸς αὐτὸν Ἄλμῳ τῷ Σισύφου δίδωσιν οἰκῆσαι τῆς χώρας οὐ πολλήν, καὶ κώμη τότε ἐκλήθη Ἄλμωνες ἀπὸ τοῦ Ἄλμου τούτου· χρόνῳ δὲ ἐξενίκησεν ὕστερον ὄνομα εἶναι τῇ κώμῃ Ὄλμωνας.

Traduction française :

[9,34] (1) Sur le chemin d’Alalcoménai à Coronée, on trouve le temple de Minerve Itonia, ainsi appelée du nom d'Itonos, fils d'Amphictyon. C'est là que se tiennent les États de la Boétie. On voit dans ce temple une Minerve et un Jupiter en bronze; ce sont deux statues d’Agoracrite, élève de Phidias, et l’objet de ses amours. Les statues des Grâces sont modernes, et y ont été mises de mon temps. (2) On dit qu’Iodama étant prêtresse de Minerve, entra de nuit dans le temple; que la déesse s’apparut à elle portant sur sa robe la tête de la Gorgone Méduse, et qu’Iodama n’eut pas plutôt jeté les yeux dessus, qu’elle fut pétrifiée. Depuis ce temps-là une femme a soin de mettre tous les jours du feu sur l’autel d’Iodama, en criant par trois fois en langage du pays, qu’Iodama est vivante, et qu’elle-même demande du feu. (3) À Coronée, on voit dans le marché un autel de Mercure Épimélios, un autre autel consacré aux vents, et un peu plus bas un temple de Junon, où il y a une statue fort ancienne, faite par Pythodore, de Thèbes. La déesse porte des Sirènes sur sa main; car on dit que ces filles de l’Achéloüs, encouragées par Junon, prétendirent à la gloire de chanter mieux que les Muses et osèrent les défier au combat; mais que les Muses les ayant vaincues, leur arrachèrent les plumes des ailes, et s’en firent des couronnes. (4) Le mont Libéthrion est à quelques quarante stades de Coronée; les Muses et les Nymphes dites Libéthrides, y ont leurs statues. On y voit deux fontaines, dont l’une se nomme Libéthrides, et l’autre simplement la Roche; toutes deux sortent d’une grosse roche dont la figure imite le sein d’une femme, de manière à ce que l’eau semble couler de deux mamelles comme du lait. (5) Il n’y a au plus que vingt stades de Coronée au mont Laphystion, et une enceinte consacrée à Jupiter, surnommé aussi Laphystios; le dieu y est en marbre. On dit qu’Athamas étant tout prêt à immoler Phrixus et Hellè sur cette montagne, Jupiter envoya à ces malheureux enfants ce fameux bélier à la toison d’or, sur lequel étant monté, ils se sauvèrent. Un peu plus haut vous voyez le temple d’Hercule, surnommé Charops; les Béotiens disent qu’Hercule monta par là, lorsqu’il emmena avec lui le chien du dieu des enfers. Sur le chemin par où l’on descend du mont Laphystion au temple de Minerve Itonia, on trouve la rivière Phalare, qui se jette dans le lac Céphise. (6) Au-delà de cette montagne, c’est Orchomène, ville autrefois aussi illustre et florissante qu’il y en ait eu dans le reste de la Grèce; mais son destin a été à-peu-près le même que celui de Mycènes et de Délos. Je vais rapporter ce que l’histoire nous apprend de plus considérable. On dit que le premier qui vint s’établir en cette contrée, fut Andrée, fils du fleuve Pénée; c’est pourquoi du nom de ce premier homme elle fut appelée l’Andréïde. Athamas y étant venu ensuite, Andrée lui donna tout le pays qui est aux environs du mont Laphystion, avec le canton où Haliarte et Coronée ont été bâties. Athamas croyait qu’il ne lui restait plus d’enfants mâles; lui-même avait trempé ses mains dans le sang de Léarque et de Mélicerte; Leucon, son troisième fils, était mort de maladie; enfin il ignorait que Phrixus vécût encore ou qu’il eût des enfants. Se croyant donc sans postérité masculine, il adopta ses petits-neveux Coronus et Haliartus, fils de Thersandre, et petit-fils de Sisyphe; car Athamas était propre frère de Sisyphe. Cependant, quelque temps après, Phrixus, selon quelques-uns, revint de Colchide, et, selon d’autres, Presbon son fils, qu’il avait eu d’une fille d’Aiétès. Les enfants de Thersandre voyant des héritiers légitimes à Athamas, en la personne de Phrixus ou de Presbon, crurent devoir le délier de son engagement, et abandonner l’espérance de régner après lui. Athamas, de son côté, voulant les bien traiter, leur céda une partie du pays qu’il possédait, où dans la suite, ils bâtirent Coronée et Haliarte. Mais avant que Phrixus fût de retour, Andrée, du consentement d’Athamas, avait épousé Évippé, fille de Leucon, dont il avait eu Étéocle; ce qui n’empêcha pas que parmi ses concitoyens, Étéocle ne passât pour être le fils du fleuve Céphise, et de là vient que quelques poètes lui ont donné cette qualité. Étéocle ayant succédé à son père souffrit que le pays retînt son premier nom; il établit seulement deux tribus, dont il nomma l’un Céphissiade, et l’autre l’Étéoclée. Il donna à Halmus, fils de Sisyphe, un petit canton, où celui-ci bâtit quelques villages qui furent nommés les Halmons; mais dans la suite ce nom est resté à un seul village.





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Dernière mise à jour : 5/10/2006