HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PAUSANIAS, Le Tour de la Grèce, livre IX

οὐδὲ



Texte grec :

[9,27] (1) Θεῶν δὲ οἱ Θεσπιεῖς τιμῶσιν Ἔρωτα μάλιστα ἐξ ἀρχῆς, καί σφισιν ἄγαλμα παλαιότατόν ἐστιν ἀργὸς λίθος. ὅστις δὲ ὁ καταστησάμενος Θεσπιεῦσιν Ἔρωτα θεῶν σέβεσθαι μάλιστα, οὐκ οἶδα. σέβονται δὲ οὐδέν τι ἧσσον καὶ Ἑλλησποντίων Παριανοί, τὸ μὲν ἀνέκαθεν ἐξ Ἰωνίας καὶ Ἐρυθρῶν ἀπῳκισμένοι, τὰ δὲ ἐφ´ ἡμῶν τελοῦντες ἐς Ῥωμαίους. (2) Ἔρωτα δὲ ἄνθρωποι μὲν οἱ πολλοὶ νεώτατον θεῶν εἶναι καὶ Ἀφροδίτης παῖδα ἥγηνται· Λύκιος δὲ Ὠλήν, ὃς καὶ τοὺς ὕμνους τοὺς ἀρχαιοτάτους ἐποίησεν Ἕλλησιν, οὗτος ὁ Ὠλὴν ἐν Εἰλειθυίας ὕμνῳ μητέρα Ἔρωτος τὴν Εἰλείθυιάν φησιν εἶναι. Ὠλῆνος δὲ ὕστερον Πάμφως τε ἔπη καὶ Ὀρφεὺς ἐποίησαν· καί σφισιν ἀμφοτέροις πεποιημένα ἐστὶν ἐς Ἔρωτα, ἵνα ἐπὶ τοῖς δρωμένοις Λυκομίδαι καὶ ταῦτα ᾄδωσιν· ἐγὼ δὲ ἐπελεξάμην ἀνδρὶ ἐς λόγους ἐλθὼν δᾳδουχοῦντι. καὶ τῶν μὲν οὐ πρόσω ποιήσομαι μνήμην· Ἡσίοδον δὲ ἢ τὸν Ἡσιόδῳ Θεογονίαν ἐσποιήσαντα οἶδα γράψαντα ὡς Χάος πρῶτον, ἐπὶ δὲ αὐτῷ Γῆ τε καὶ Τάρταρος καὶ Ἔρως γένοιτο· (3) Σαπφὼ δὲ ἡ Λεσβία πολλά τε καὶ οὐχ ὁμολογοῦντα ἀλλήλοις ἐς Ἔρωτα ᾖσε. Θεσπιεῦσι δὲ ὕστερον χαλκοῦν εἰργάσατο Ἔρωτα Λύσιππος, καὶ ἔτι πρότερον τούτου Πραξιτέλης λίθου τοῦ Πεντελῆσι. καὶ ὅσα μὲν εἶχεν ἐς Φρύνην καὶ τὸ ἐπὶ Πραξιτέλει τῆς γυναικὸς σόφισμα, ἑτέρωθι ἤδη μοι δεδήλωται· πρῶτον δὲ τὸ ἄγαλμα κινῆσαι τοῦ Ἔρωτος λέγουσι Γάιον δυναστεύσαντα ἐν Ῥώμῃ, Κλαυδίου δὲ ὀπίσω Θεσπιεῦσιν ἀποπέμψαντος Νέρωνα αὖθις δεύτερα ἀνάσπαστον ποιῆσαι. (4) καὶ τὸν μὲν φλὸξ αὐτόθι διέφθειρε· τῶν δὲ ἀσεβησάντων ἐς τὸν θεὸν ὁ μὲν ἀνθρώπῳ στρατιώτῃ διδοὺς ἀεὶ τὸ αὐτὸ σύνθημα μετὰ ὑπούλου χλευασίας ἐς τοσοῦτο προήγαγε θυμοῦ τὸν ἄνθρωπον ὥστε σύνθημα διδόντα αὐτὸν διεργάζεται, Νέρωνι δὲ παρὲξ ἢ τὰ ἐς τὴν μητέρα ἐστὶ καὶ ἐς γυναῖκας γαμετὰς ἐναγῆ τε καὶ ἀνέραστα τολμήματα. τὸν δὲ ἐφ´ ἡμῶν Ἔρωτα ἐν Θεσπιαῖς ἐποίησεν Ἀθηναῖος Μηνόδωρος, τὸ ἔργον τὸ Πραξιτέλους μιμούμενος. (5) ἐνταῦθα καὶ αὐτοῦ Πραξιτέλους Ἀφροδίτη καὶ Φρύνης ἐστὶν εἰκών, λίθου καὶ ἡ Φρύνη καὶ ἡ θεός. ἔστι δὲ καὶ ἑτέρωθι Ἀφροδίτης Μελαινίδος ἱερὸν καὶ θέατρόν τε καὶ ἀγορὰ θέας ἄξια· ἐνταῦθα Ἡσίοδος ἀνάκειται χαλκοῦς. τῆς ἀγορᾶς οὐ πόρρω Νίκη τε χαλκοῦ καὶ ναὸς Μουσῶν ἐστιν οὐ μέγας· ἀγάλματα δὲ ἐν αὐτῷ μικρὰ λίθου πεποιημένα. (6) καὶ Ἡρακλέους Θεσπιεῦσίν ἐστιν ἱερόν· ἱερᾶται δὲ αὐτοῦ παρθένος, ἔστ´ ἂν ἐπιλάβῃ τὸ χρεὼν αὐτήν. αἴτιον δὲ τούτου φασὶν εἶναι τοιόνδε, Ἡρακλέα ταῖς θυγατράσι πεντήκοντα οὔσαις ταῖς Θεστίου συγγενέσθαι πάσαις πλὴν μιᾶς ἐν τῇ αὐτῇ νυκτί· ταύτην δὲ οὐκ ἐθελῆσαί οἱ τὴν μίαν μιχθῆναι· τὸν δὲ ὑβρισθῆναι νομίζοντα δικάσαι μένειν παρθένον πάντα αὐτὴν τὸν βίον ἱερωμένην αὐτῷ. (7) ἐγὼ δὲ ἤκουσα μὲν καὶ ἄλλον λόγον, ὡς διὰ πασῶν ὁ Ἡρακλῆς τῶν Θεστίου παρθένων διεξέλθοι τῇ αὐτῇ νυκτὶ καὶ ὡς ἄρσενας παῖδας αὐτῷ πᾶσαι τέκοιεν, διδύμους δὲ ἥ τε νεωτάτη καὶ ἡ πρεσβυτάτη· ἐκεῖνο δὲ οὐκ ἔστιν ὅπως ἡγήσομαι πιστόν, Ἡρακλέα ἐπὶ τοσοῦτο ὀργῆς ἀνδρὸς φίλου θυγατρὶ ἀφικέσθαι· πρὸς δὲ καὶ ἡνίκα ἔτι ἦν μετ´ ἀνθρώπων, τιμωρούμενός τε ἄλλους ὑβρίζοντας καὶ μάλιστα ὅσοι θεῶν ἀσεβεῖς ἦσαν, οὐκ ἂν αὐτός γε κατεστήσατο αὑτῷ ναόν τε καὶ ἱέρειαν ὥσπερ δὴ θεός. (8) ἀλλὰ γὰρ ἐφαίνετό μοι τὸ ἱερὸν τοῦτο ἀρχαιότερον ἢ κατὰ Ἡρακλέα εἶναι τὸν Ἀμφιτρύωνος, καὶ Ἡρακλέους τοῦ καλουμένου τῶν Ἰδαίων Δακτύλων, οὗ δὴ καὶ Ἐρυθραίους τοὺς ἐν Ἰωνίᾳ καὶ Τυρίους ἱερὰ ἔχοντας εὕρισκον. οὐ μὴν οὐδὲ οἱ Βοιωτοὶ τοῦ Ἡρακλέους ἠγνόουν τοῦτο τὸ ὄνομα, ὅπου γε αὐτοὶ τῆς Μυκαλησσίας Δήμητρος Ἡρακλεῖ τῷ Ἰδαίῳ τὸ ἱερὸν ἐπιτετράφθαι λέγουσιν.

Traduction française :

[9,27] (1) Les Thespiens, de toute ancienneté, ont eu Cupidon en singulière vénération. Sa statue comme dans les premiers temps, est une pierre informe qui n'a jamais été mise en oeuvre. J'ignore de qui ils tiennent le culte de ce dieu; mais je sais que les habitants de Paros, sur l'Hellespont, ne l'honorent pas moins. Ces peuples, originairement Ioniens et sortis d'Érythres, jouissent aujourd'hui du droit de bourgeoisie romaine. (2) Le vulgaire s'imagine que Cupidon est le plus jeune des dieux, et le croit fils de Vénus. Cependant Olen qui a composé pour les Grées des hymnes d'une grande antiquité, dans une hymne en l'honneur de Lucina, fait Lucina mère de ce dieu. Pamphus et Orphée, qui vinrent après Olen, firent aussi, en l'honneur de Cupidon, des hymnes, que les Lycomides ont coutume de chanter dans la célébration de leurs mystères; et le Porte-Flambeau de Cérès Éleusine m'en communiqua quelques-unes dans la conversation que j'eu avec lui; mais je ne puis en faire part au public. On sait aussi qu'Hésiode ou celui qui a supposé la Théogonie, donne le premier rang d'ancienneté au Chaos, le second à la Terre, le troisième au Tartare, et le quatrième à l'Amour. (3) Car pour Sapho, qui dans ses poésies a dit de l'Amour beaucoup de choses qui ne s'accordent pas trop bien ensemble, je ne la cite point. Mais pour revenir aux Thespiens, Lysippe fit pour eux un Cupidon de bronze, et Praxitèle auparavant leur en avait fait un de ce beau marbre du Mont Pentélique. J'ai raconté dans un autre endroit par quelle ruse Phryné vint à bout de savoir le cas que Praxitèle faisait lui-même de cette statue. Les Thespiens disent qu'elle leur fut enlevée par Gaius, empereur des Romains; qu'ensuite Claudius la leur renvoya, et que Néron les en dépouilla encore, et la fit transporter à Rome, (4) où elle fut consumée par le feu. Mais l'impiété de ces deux empereurs ne demeura pas impunie; on sait que l'un en donnant le mot du guet à un officier, avec la bouffonnerie et les obscénités qui lui étaient ordinaires, fut tué par cet officier-là même. Pour Néron, qui ne connaît pas sa cruauté envers sa mère, ses attentats sur la pudicité des femmes, ses fureurs, enfin tous ses crimes et sa fin tragique? Le Cupidon que l'on voit aujourd'hui à Thespies, est un ouvrage de Ménodore, Athénien, qui a imité celui de Praxitèle. (5) Mais on y voit aussi une Vénus et une Phryné en marbre, qui sont l'une et l'autre de Praxitèle même. Dans un autre quartier de la ville, vous verrez un temple de médiocre grandeur, consacré à Vénus Mélénis; ensuite la place publique et le théâtre qui sont d'une grande beauté. La place est ornée d'une statue d'Hésiode en bronze. Près de là est une Victoire aussi en bronze, et une chapelle consacrée aux Muses, où chacune a sa petite statue de marbre. (6) Les Thespiens ont aussi un temple d'Hercule, dont la prêtresse fait vœu de chasteté perpétuelle. La raison qu'ils en donnent est qu'Hercule en une même nuit débaucha les cinquante filles de Thespios, à la réserve d'une, qui ne voulut point condescendre à ses volontés. Hercule piqué de ses refus, la condamna à demeurer vierge toute sa vie, et cependant il l'honora de son sacerdoce. (7) J'ai ouï dire à d'autres que toutes ces cinquante filles s'étaient laissées débaucher par Hercule, et qu'elles lui avaient donné autant d'enfants mâles; que même l'aînée et la cadette étaient accouchées de deux jumeaux. Mais c'est un conte qui n'a rien de vraisemblable. Je ne vois nulle apparence ni qu'Hercule eût abusé des filles de Thespius, qui était son ami, ni que lui qui passait sa vie à réparer les injustices, à punir les scélérats, à venger les injures faites aux hommes et aux dieux, se fût donné de son vivant pour un dieu, jusqu'à vouloir avoir un temple et une prêtresse. (8) D'ailleurs le temple dont il s'agit est trop vieux pour avoir été consacré à Hercule, fils d'Amphitryon. Je croirais donc que c'est d'Hercule, l'un des Dactycles Idéens, que les Thespiens veulent parler; car je sais que les Érythréens, peuple d'Ionie, et les Tyriens ont bâti des temples à cet Hercule; et l'on ne peut pas douter que les Béotiens ne le connaissent, puisque, selon leur propre témoignage, ce fut cet Hercule qui eut la garde du temple de Cérès Mycalésia.





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Dernière mise à jour : 5/10/2006