HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PAUSANIAS, Le Tour de la Grèce, livre IX

ἐστι



Texte grec :

[9,22] (1) Ἐν Τανάγρᾳ δὲ παρὰ τὸ ἱερὸν τοῦ Διονύσου Θέμιδός ἐστιν, ὁ δὲ Ἀφροδίτης, καὶ ὁ τρίτος τῶν ναῶν Ἀπόλλωνος, ὁμοῦ δὲ αὐτῷ Ἄρτεμίς τε καὶ Λητώ. ἐς δὲ τοῦ Ἑρμοῦ τὰ ἱερὰ τοῦ τε Κριοφόρου καὶ ὃν Πρόμαχον καλοῦσι, τοῦ μὲν ἐς τὴν ἐπίκλησιν λέγουσιν ὡς ὁ Ἑρμῆς σφισιν ἀποτρέψαι νόσον λοιμώδη περὶ τὸ τεῖχος κριὸν περιενεγκών, καὶ ἐπὶ τούτῳ Κάλαμις ἐποίησεν ἄγαλμα Ἑρμοῦ φέροντα κριὸν ἐπὶ τῶν ὤμων· ὃς δ´ ἂν εἶναι τῶν ἐφήβων προκριθῇ τὸ εἶδος κάλλιστος, οὗτος ἐν τοῦ Ἑρμοῦ τῇ ἑορτῇ περίεισιν ἐν κύκλῳ τὸ τεῖχος ἔχων ἄρνα ἐπὶ τῶν ὤμων· (2) τὸν δὲ Ἑρμῆν λέγουσι τὸν Πρόμαχον Ἐρετριέων ναυσὶν ἐξ Εὐβοίας ἐς τὴν Ταναγραίαν σχόντων τούς τε ἐφήβους ἐξαγαγεῖν ἐπὶ τὴν μάχην καὶ αὐτὸν ὅτε ἔφηβον στλεγγίδι ἀμυνόμενον μάλιστα ἐργάσασθαι τῶν Εὐβοέων τροπήν. κεῖται δὲ ἐν τοῦ Προμάχου τῷ ἱερῷ τῆς ἀνδράχνου τὸ ὑπόλοιπον· τραφῆναι δὲ ὑπὸ τῷ δένδρῳ τὸν Ἑρμῆν τούτῳ νομίζουσιν. οὐ πόρρω δὲ θέατρόν τε καὶ πρὸς αὐτῷ στοὰ πεποίηται. εὖ δέ μοι Ταναγραῖοι νομίσαι τὰ ἐς τοὺς θεοὺς μάλιστα δοκοῦσιν Ἑλλήνων· χωρὶς μὲν γὰρ αἱ οἰκίαι σφίσι, χωρὶς δὲ τὰ ἱερὰ ὑπὲρ αὐτὰς ἐν καθαρῷ τέ ἐστι καὶ ἐκτὸς ἀνθρώπων. (3) Κορίννης δέ, ἣ μόνη δὴ ἐν Τανάγρᾳ ᾄσματα ἐποίησε, ταύτης ἔστι μὲν μνῆμα ἐν περιφανεῖ τῆς πόλεως, ἔστι δὲ ἐν τῷ γυμνασίῳ γραφή, ταινίᾳ τὴν κεφαλὴν ἡ Κόριννα ἀναδουμένη τῆς νίκης ἕνεκα ἣν Πίνδαρον ᾄσματι ἐνίκησεν ἐν Θήβαις. φαίνεται δέ μοι νικῆσαι τῆς διαλέκτου τε ἕνεκα, ὅτι ᾖδεν οὐ τῇ φωνῇ τῇ Δωρίδι ὥσπερ ὁ Πίνδαρος ἀλλὰ ὁποίᾳ συνήσειν ἔμελλον Αἰολεῖς, καὶ ὅτι ἦν γυναικῶν τότε δὴ καλλίστη τὸ εἶδος, εἴ τι τῇ εἰκόνι δεῖ τεκμαίρεσθαι. (4) ἔστι δὲ καὶ γένη δύο ἐνταῦθα ἀλεκτρυόνων, οἵ τε μάχιμοι καὶ οἱ κόσσυφοι καλούμενοι. τούτων τῶν κοσσύφων μέγεθος μὲν κατὰ τοὺς Λυδούς ἐστιν ὄρνιθας, χρόα δὲ ἐμφερὴς κόρακι, κάλλαια δὲ καὶ ὁ λόφος κατὰ ἀνεμώνην μάλιστα· λευκὰ δὲ σημεῖα οὐ μεγάλα ἐπί τε ἄκρῳ τῷ ῥάμφει καὶ ἐπὶ ἄκρας ἔχουσι τῆς οὐρᾶς. (5) οὗτοι μὲν τοιοῦτο παρέχονται τὸ εἶδος, τῆς δὲ Βοιωτίας τὰ ἐν ἀριστερᾷ τοῦ Εὐρίπου Μεσσάπιον ὄρος καλούμενον καὶ ὑπ´ αὐτῷ Βοιωτῶν ἐπὶ θαλάσσης πόλις ἐστὶν Ἀνθηδών· γενέσθαι δὲ τῇ πόλει τὸ ὄνομα οἱ μὲν ἀπὸ Ἀνθηδόνος νύμφης, οἱ δὲ Ἄνθαν δυναστεῦσαι λέγουσιν ἐνταῦθα, Ποσειδῶνός τε παῖδα καὶ Ἀλκυόνης τῆς Ἄτλαντος. Ἀνθηδονίοις δὲ μάλιστά που κατὰ μέσον τῆς πόλεως Καβείρων ἱερὸν καὶ ἄλσος περὶ αὐτό ἐστι, πλησίον δὲ Δήμητρος καὶ τῆς παιδὸς ναὸς καὶ ἀγάλματα λίθου λευκοῦ· (6) Διονύσου τε ἱερὸν πεποίηται καὶ ἄγαλμα πρὸ τῆς πόλεως κατὰ τὸ ἐς τὴν ἤπειρον. ἐνταῦθά εἰσι μὲν τάφοι τῶν Ἰφιμεδείας καὶ Ἀλωέως παίδων· γενέσθαι δέ σφισι τοῦ βίου τὴν τελευτὴν ὑπὸ Ἀπόλλωνος κατὰ τὰ αὐτὰ Ὅμηρος πεποιήκασι καὶ Πίνδαρος, προστίθησι δὲ Πίνδαρος, ὡς ἐπιλάβοι τὸ χρεὼν αὐτοὺς ἐν Νάξῳ τῇ ὑπὲρ Πάρου κειμένῃ. τούτων τε δή ἐστι τῇ Ἀνθηδόνι μνήματα καὶ ἐπὶ τῇ θαλάσσῃ καλούμενον Γλαύκου πήδημα· (7) εἶναι δὲ αὐτὸν ἁλιέα, καὶ ἐπεὶ τῆς πόας ἔφαγε, δαίμονα ἐν θαλάσσῃ γενέσθαι καὶ ἀνθρώποις τὰ ἐσόμενα ἐς τόδε προλέγειν οἵ τε ἄλλοι πιστὰ ἥγηνται καὶ οἱ τὴν θάλασσαν πλέοντες πλεῖστα ἀνθρώπων ἐς τὴν Γλαύκου μαντικὴν κατὰ ἔτος ἕκαστον λέγουσι. Πινδάρῳ δὲ καὶ Αἰσχύλῳ πυνθανομένοις παρὰ Ἀνθηδονίων, τῷ μὲν οὐκ ἐπὶ πολὺ ἐπῆλθεν ᾆσαι τὰ ἐς Γλαῦκον, Αἰσχύλῳ δὲ καὶ ἐς ποίησιν δράματος ἐξήρκεσε.

Traduction française :

[9,22] (1) Près du temple de Bacchus à Tanagra, il y a trois autres temples, l'un consacré à Thémis, l'autre à Vénus, le troisième à Apollon; dans ce dernier Diane et Latone ont aussi leurs statues. Mercure a deux temples dans cette ville, l'un sous le nom de Criophoros ou Porte-Bélier, l'autre sous celui de Promachos, c'est-à-dire le défenseur. Le premier surnom vient de ce que les Tanagréens étant affligés de la peste, Mercure détourna d'eux ce fléau en portant un bélier sur ses épaules autour des murs de la ville; c'est la raison pourquoi Calamis qui a fait sa statue, l'a représenté de la sorte. Et en mémoire de ce bienfait, tous les ans le jour de la fête du dieu ils choisissent le plus beau jeune homme d'entre eux pour faire la même cérémonie. (2) Le second surnom est fondé sur une autre marque de protection que ce dieu leur a donnée, car ils racontent que les Érétriens s'étant embarqués à Eubée pour venir assiéger Tanagra, Mercure à la tête des jeunes gens de la ville, lui-même sous la forme d'un jeune homme et armé d'une étrille, attaqua brusquement les ennemis, surtout les Eubéens, et les mit en fuite. Dans le temple de Mercure Promachos, on conserve encore les restes d'un arbre, sous lequel on prétend que ce dieu fut nourri. Non loin du temple est le théâtre, et près du théâtre un portique. Les Tanagréens m'ont paru plus religieux que tous les autres peuples de la Grèce, en ce qu'ils ont bâti leurs temples dans un lieu séparé du commerce des hommes, où il n'y a point de maison, et où l'on ne va que pour adorer les dieux. (3) Ils ont choisi l'endroit le plus apparent de la ville pour y placer le tombeau de Corinne, le seule femme de Tanagra qui ait fait des odes et des cantiques. Ils ont aussi mis son portrait dans le lieu d'exercice; elle est représentée la tête ceinte d'un ruban pour marque du prix de poésie qu'elle remporta à Thèbes sur Pindare. Je crois que le prix ne lui fut adjugé qu'à cause du dialecte dont elle s'était servie; car ses vers n'étaient pas en langage dorien comme ceux de Pindare, mais en un langage que les Éoliens pouvaient entendre plus aisément; et d'ailleurs c'était la plus belle femme de son temps, à en juger par son portrait. (4) J'ai vu à Tanagra des coqs de deux espèces, les uns qui aiment à se battre comme les coqs ordinaires, et les autres que l'on nomme des merles. Ces derniers sont de la grosseur de ces oiseaux de Lydie; ils ont la chair noire comme le corbeau, la crête et les barbes de couleur d'anémone, l'extrémité du bec et de la queue marquetée de blanc. Voilà à-peu-près comme ils sont faits. (5) Dans cette partie de la Béotie qui est à la gauche de l'Euripe, il y a le mont Messapius, et au bas, Anthédon, ville maritime, qui a pris son nom ou de la nymphe Anthédon, ou d'un certain Anthès qui exerçait son empire sur toute cette côte, et que l'on croit avoir été fils de Neptune et d'Alcyone, fille d'Atlas. On voit au milieu de la ville un temple des Cabires, et près de là un bois sacré de Cérès, avec un temple de Proserpine, où la déesse est en marbre blanc. (6) Bacchus a aussi son temple et sa statue devant la porte de la ville, du côté de la terre ferme. Là vous verrez le tombeau des enfants d'Aloée et d'Iphimédie; ils furent tués par Apollon à Naxos, au-dessus de Paros, comme Homère et Pindare le racontent; mais leur sépulture est à Anthédon. Du côté de la mer vous remarquerez un endroit que l'on nomme le saut de Glaucos. (7) On dit que ce Glaucos était un pêcheur, et qu'ayant mangé d'une certaine herbe, il fut changé en un dieu marin. Plusieurs se persuadent qu'il prédit encore l'avenir, et tous les ans on voit des étrangers qui passent la mer pour le venir consulter; particularité que Pindare et Eschyle avaient apparemment apprise des Anthédoniens; car l'un en touche quelque chose dans une de ses odes, et l'autre l'a fait servir de fondement à une de ses pièces.





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Dernière mise à jour : 5/10/2006