HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PAUSANIAS, Le Tour de la Grèce, livre IX

Εἶδον



Texte grec :

[9,21] (1) Εἶδον δὲ καὶ ἄλλον Τρίτωνα ἐν τοῖς Ῥωμαίων θαύμασι, μεγέθει τοῦ παρὰ Ταναγραίοις ἀποδέοντα. παρέχονται δὲ ἰδέαν οἱ Τρίτωνες· ἔχουσιν ἐπὶ τῇ κεφαλῇ κόμην οἷα τὰ βατράχια τὰ ἐν ταῖς λίμναις χρόαν τε καὶ ὅτι τῶν τριχῶν οὐκ ἂν ἀποκρίναις μίαν ἀπὸ τῶν ἄλλων, τὸ δὲ λοιπὸν σῶμα φολίδι λεπτῇ πέφρικέ σφισι κατὰ ἰχθὺν ῥίνην. βράγχια δὲ ὑπὸ τοῖς ὠσὶν ἔχουσι καὶ ῥῖνα ἀνθρώπου, στόμα δὲ εὐρύτερον καὶ ὀδόντας θηρίου· τὰ δὲ ὄμματα ἐμοὶ δοκεῖν γλαυκὰ καὶ χεῖρές εἰσιν αὐτοῖς καὶ δάκτυλοι καὶ ὄνυχες τοῖς ἐπιθέμασιν ἐμφερεῖς τῶν κόχλων· ὑπὸ δὲ τὸ στέρνον καὶ τὴν γαστέρα οὐρά σφισιν ἀντὶ ποδῶν οἵα περ τοῖς δελφῖσίν ἐστιν. (2) εἶδον δὲ καὶ ταύρους τούς τε Αἰθιοπικούς, οὓς ἐπὶ τῷ συμβεβηκότι ὀνομάζουσι ῥινόκερως, ὅτι σφίσιν ἐπ´ ἄκρᾳ τῇ ῥινὶ ἓν ἑκάστῳ κέρας καὶ ἄλλο ὑπὲρ αὐτὸ οὐ μέγα, ἐπὶ δὲ τῆς κεφαλῆς οὐδὲ ἀρχὴν κέρατά ἐστι, καὶ τοὺς ἐκ Παιόνων - οὗτοι δὲ οἱ ἐκ Παιόνων ἔς τε τὸ ἄλλο σῶμα δασεῖς καὶ ἀμφὶ τὸ στέρνον μάλιστά εἰσι καὶ τὴν γένυν - καμήλους τε Ἰνδικὰς χρῶμα εἰκασμένας παρδάλεσιν. (3) ἔστι δὲ ἄλκη καλούμενον θηρίον, εἶδος μὲν ἐλάφου καὶ καμήλου μεταξύ, γίνεται δὲ ἐν τῇ Κελτῶν γῇ. θηρίων δὲ ὧν ἴσμεν μόνην ἀνιχνεῦσαι καὶ προϊδεῖν οὐκ ἔστιν ἀνθρώπῳ, σταλεῖσι δὲ ἐς ἄγραν ἄλλων καὶ τήνδε ἐς χεῖρά ποτε δαίμων ἄγει· ὀσφρᾶται μὲν γὰρ ἀνθρώπου καὶ πολὺ ἔτι ἀπέχουσα, ὥς φασι, καταδύεται δὲ ἐς φάραγγας καὶ σπήλαια τὰ βαθύτατα. οἱ θηρεύοντες οὖν, ὁπότε ἐπὶ βραχύτατον, σταδίων τὴν πεδιάδα χιλίων ἢ καὶ ὄρος περιλαβόντες, τὸν κύκλον μὲν οὐκ ἔστιν ὅπως διαλύσουσιν, ἐπισυνιόντες δὲ ἀεὶ τὰ ἐντὸς γινόμενα τοῦ κύκλου πάντα αἱροῦσι τά τε ἄλλα καὶ τὰς ἄλκας· εἰ δὲ μὴ τύχοι ταύτῃ φωλεύουσα, ἑτέρα γε ἄλκην ἑλεῖν ἐστιν οὐδεμία μηχανή. (4) θηρίον δὲ τὸ ἐν τῷ Κτησίου λόγῳ τῷ ἐς Ἰνδοὺς - μαρτιχόρα ὑπὸ τῶν Ἰνδῶν, ὑπὸ δὲ Ἑλλήνων φησὶν ἀνδροφάγον λελέχθαι - εἶναι πείθομαι τὸν τίγριν· ὀδόντας δὲ αὐτὸ τριστοίχους καθ´ ἑκατέραν τὴν γένυν καὶ κέντρα ἐπὶ ἄκρας ἔχειν τῆς οὐρᾶς, τούτοις δὲ τοῖς κέντροις ἐγγύθεν ἀμύνεσθαι καὶ ἀποπέμπειν ἐς τοὺς πορρωτέρω τοξότου ἀνδρὸς ὀιστῷ ἴσον, ταύτην οὐκ ἀληθῆ τὴν φήμην οἱ Ἰνδοὶ δέξασθαι δοκοῦσί μοι παρ´ ἀλλήλων ὑπὸ τοῦ ἄγαν ἐς τὸ θηρίον δείματος. (5) ἠπατήθησαν δὲ καὶ ἐς τὴν χρόαν αὐτοῦ, καὶ ὁπότε κατὰ τοῦ ἡλίου φανείη σφίσιν ὁ τίγρις τὴν αὐγήν, ἐρυθρός τ´ ἐδόκει καὶ ὁμόχρους ἢ ὑπὸ τῆς ὠκύτητος ἢ - εἰ μὴ θέοι - διὰ τὸ ἐν ταῖς ἐπιστροφαῖς συνεχές, ἄλλως τε καὶ οὐκ ἐγγύθεν γινομένης τῆς θέας. δοκῶ δέ, εἰ καὶ Λιβύης τις ἢ τῆς Ἰνδῶν ἢ Ἀράβων γῆς ἐπέρχοιτο τὰ ἔσχατα ἐθέλων θηρία ὁπόσα παρ´ Ἕλλησιν ἐξευρεῖν, τὰ μὲν οὐδὲ ἀρχὴν αὐτὸν εὑρήσειν, τὰ δὲ οὐ κατὰ ταὐτὰ ἔχειν φανεῖσθαί οἱ· (6) οὐ γὰρ δὴ ἄνθρωπος μόνον ὁμοῦ τῷ ἀέρι καὶ τῇ γῇ διαφόροις οὖσι διάφορον κτᾶται καὶ τὸ εἶδος, ἀλλὰ καὶ τὰ λοιπὰ τὸ αὐτὸ ἂν πάσχοι τοῦτο, ἐπεὶ καὶ τὰ θηρία αἱ ἀσπίδες τοῦτο μὲν ἔχουσιν αἱ Λίβυσσαι παρὰ τὰς Αἰγυπτίας τὴν χρόαν, τοῦτο δὲ ἐν Αἰθιοπίᾳ μελαίνας τὰς ἀσπίδας οὐ μεῖον ἢ καὶ τοὺς ἀνθρώπους ἡ γῆ τρέφει. οὕτω χρὴ πάντα τινὰ μήτε ἐπίδρομον τὴν γνώμην μήτε ἀπίστως ἔχειν ἐς τὰ σπανιώτερα, ἐπεί τοι καὶ ἐγὼ πτερωτοὺς ὄφεις οὐ θεασάμενος πείθομαι· πείθομαι δὲ ὅτι ἀνὴρ Φρὺξ ἤγαγεν ἐς Ἰωνίαν σκορπίον ταῖς ἀκρίσιν ὁμοιότατα πτερὰ ἔχοντα.

Traduction française :

[9,21] (1) Parmi les curiosités de la ville de Rome j'ai vu aussi un Triton, mais plus petit que celui qui est à Tanagra. Voici maintenant comment les Tritons sont faits quant à la figure. Ils ont une espèce de chevelure d'un vert d'ache de marais et tous leurs cheveux se tiennent, de manière qu'on ne peut les séparer. Le reste du corps est couvert d'une écaille aussi fine et aussi forte que celle du poisson lime. Ils ont des nageoires au-dessous des ouïes, et des narines d'hommes, l'ouverture de la bouche fort large, avec des dents extrêmement fortes et serrées. Leurs yeux, autant que je l'ai pu remarquer, sont verdâtres. Ils ont aussi des mains, des doigts et des ongles, qui ressemblent à l'écaille supérieure d'une huître; enfin, vous leur voyez sous l'estomac et sous le ventre des pattes comme aux dauphins. (2) J'ai vu plusieurs autres animaux extraordinaires, comme des taureaux d'Éthiopie, autrement appelés rhinocéros, parce que sur chacune des narines ils ont une corne, et une autre plus petite au-dessus, sans en avoir à la tête; des taureaux de Péonie, qui ont de grands poils sur le corps, particulièrement sous la gorge et sur l'estomac; des chameaux des Indes qui sont de la même couleur que les léopards, (3) enfin un animal qui naît dans le pays des Celtes, et que l'on nomme alkè; c'est une espèce qui semble tenir du cerf et du chameau. Cette bête est la seule qui sache se dérober à la connaissance et aux poursuites des chasseurs. Elle sent un homme de loin, et se cache aussitôt dans son fort, qui est si profond et si épais que l'on ne saurait y pénétrer. Aussi ne la prend-on jamais que par hasard, et en chassant d'autres bêtes. On investit tout un canton, soit plaine, soit montagne, et on l'entoure de filets; chaque chasseur garde exactement son poste; tous ensuite se rapprochent peu à peu, en sorte que le cercle qui est d'abord fort grand devient toujours plus petit, jusqu'à ce que toutes les bêtes enfermées dans cette enceinte se trouvent prises. Parmi ces bêtes, celle dont je parle se rencontre quelquefois; il n'y a que cette seule manière de la pouvoir prendre. (4) Ctésias, dans son histoire des Indes, parle d'une bête appelée, par les Indiens, la mantichore, et par les Grecs l'andropophage; je crois pour moi que ce n'est autre chose qu'un tigre. Suivant Ctésias, cet animal a trois rangs de dents à chaque mâchoire; l'extrémité de sa queue est hérissée de pointes, avec lesquelles il se défend contre ceux qui l'approchent, et qu'il darde même au loin contre ceux qui le poursuivent. Mais la peur que les Indiens ont de cet animal pourrait bien avoir quelque part à la peinture qu'ils en font; (5) car ils se trompent jusque dans la couleur qu'ils lui attribuent; ils le croient rouge, parce qu'au soleil il leur paraît tel, ou parce que l'extrême agilité de cet animal, qui pourtant ne court jamais, et le danger de l'approcher ne leur permettent pas de discerner sa véritable couleur. Si quelqu'un se donnait la peine d'aller aux Indes, ou en Libye, ou en Arabie, pour y chercher toutes les espèces d'animaux qui sont en Grèce, je suis persuadé qu'il ne les y trouverait pas toutes, et que parmi celles qu'il y trouverait, plusieurs lui paraîtraient d'une forme différente; (6) car ce n'est pas seulement l'homme qui tire de la diversité de l'air, ou du climat, ou de la terre des qualités différentes; la même chose arrive aux autres animaux. En effet, nous savons qu'en Libye les aspics, quant à la couleur, sont tout semblables aux aspics d'Égypte, et que ceux d'Éthiopie sont noirs comme les hommes qui naissent en cette contrée. C'est pourquoi quand on entend parler de quelque merveilleuse production de la nature, on ne doit ni croire légèrement, ni aussi se montrer incrédule. Je n'ai jamais vu de serpents ailés; cependant je ne puis douter qu'il ne s'en trouve, depuis que je sais qu'un Phrygien apporta en Ionie un scorpion qui avait des ailes comme une sauterelle.





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Dernière mise à jour : 5/10/2006