HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PAUSANIAS, Le Tour de la Grèce, livre IX

νομίζοντες



Texte grec :

[9,1] (1) Ἀθηναίοις δὲ ἡ Βοιωτία καὶ κατὰ ἄλλα τῆς Ἀττικῆς ἐστιν ὅμορος, πρὸς δὲ Ἐλευθερῶν οἱ Πλαταιεῖς. Βοιωτοὶ δὲ τὸ μὲν πᾶν ἔθνος ἀπὸ Βοιωτοῦ τὸ ὄνομα ἔσχηκεν, ὃν Ἰτώνου παῖδα καὶ νύμφης δὴ Μελανίππης, Ἴτωνον δὲ Ἀμφικτύονος εἶναι λέγουσι· καλοῦνται δὲ κατὰ πόλεις ἀπό τε ἀνδρῶν καὶ τὰ πλείω γυναικῶν. οἱ δὲ Πλαταιεῖς τὸ ἐξ ἀρχῆς ἐμοὶ δοκεῖν εἰσιν αὐτόχθονες· ὄνομα δέ σφισιν ἀπὸ Πλαταίας, ἣν θυγατέρα εἶναι Ἀσωποῦ τοῦ ποταμοῦ νομίζουσιν. (2) ὅτι μὲν δὴ καὶ οὗτοι τὸ ἀρχαῖον ἐβασιλεύοντο, δῆλά ἐστι· βασιλεῖαι γὰρ πανταχοῦ τῆς Ἑλλάδος καὶ οὐ δημοκρατίαι πάλαι καθεστήκεσαν. τῶν δὲ βασιλέων ἄλλον μὲν οὐδένα οἱ Πλαταιεῖς ἴσασι, μόνον δὲ Ἀσωπὸν καὶ ἔτι πρότερον Κιθαιρῶνα· καὶ τὸν μὲν ἀφ´ αὑτοῦ θέσθαι τῷ ὄρει τὸ ὄνομα, τὸν δὲ τῷ ποταμῷ λέγουσι. δοκῶ δὲ καὶ τὴν Πλάταιαν, ἀφ´ ἧς κέκληται ἡ πόλις, βασιλέως Ἀσωποῦ καὶ οὐ τοῦ ποταμοῦ παῖδα εἶναι. (3) Πλαταιεῦσι δὲ πρὸ μὲν τῆς μάχης, ἣν Ἀθηναῖοι Μαραθῶνι ἐμαχέσαντο, οὐδὲν ὑπῆρχεν ἐς δόξαν· μετασχόντες δὲ τοῦ Μαραθῶνι ἀγῶνος ὕστερον καταβεβηκότος ἤδη Ξέρξου καὶ ἐς τὰς ναῦς ἐτόλμησαν μετ´ Ἀθηναίων ἐσβῆναι, Μαρδόνιον δὲ τὸν Γωβρύου Ξέρξῃ στρατηγοῦντα ἠμύναντο ἐν τῇ σφετέρᾳ. δὶς δὲ σφᾶς κατέλαβε γενέσθαι τε ἀναστάτους καὶ αὖθις ἐς Βοιωτίαν καταχθῆναι. (4) ἐπὶ μὲν γὰρ τοῦ πολέμου τοῦ Πελοποννησίοις πρὸς Ἀθηναίους γενομένου Λακεδαιμόνιοι πολιορκίᾳ Πλάταιαν ἐξεῖλον· ἀνοικισθείσης δὲ ἐπὶ τῆς εἰρήνης, ἣν πρὸς βασιλέα τῶν Περσῶν γενέσθαι τοῖς Ἕλλησιν ἔπραξεν Ἀνταλκίδας ἀνὴρ Σπαρτιάτης, καὶ τῶν Πλαταιέων κατελθόντων ἐξ Ἀθηνῶν, τοὺς δὲ αὖθις ἔμελλεν ἐπιλήψεσθαι κακὸν δεύτερον. ἐκ μέν γε τοῦ ἐμφανοῦς πόλεμος πρὸς τοὺς Θηβαίους οὐκ ἦν συνεστηκώς, ἀλλὰ οἱ Πλαταιεῖς μένειν τὴν εἰρήνην σφίσιν ἔφασαν, ὅτι τὴν Καδμείαν Λακεδαιμονίοις κατασχοῦσιν οὔτε βουλεύματος οὔτε ἔργου μετεσχήκεσαν· (5) Θηβαῖοι δὲ ἀπέφαινον τήν τε εἰρήνην Λακεδαιμονίους εἶναι τοὺς πράξαντας καὶ ὕστερον παραβάντων ἐκείνων λελύσθαι καὶ ἅπασιν ἠξίουν τὰς σπονδάς. οὐκ ἀνύποπτα οὖν ἡγούμενοι οἱ Πλαταιεῖς τὰ ἐκ τῶν Θηβαίων διὰ φυλακῆς εἶχον ἰσχυρᾶς τὴν πόλιν· καὶ ἐς τοὺς ἀγρούς, ὁπόσοι ἀπωτέρω τοῦ ἄστεως ἦσαν, οὐδὲ ἐς τούτους ἀνὰ πᾶσαν ἤρχοντο τὴν ἡμέραν, ἀλλὰ - ἠπίσταντο γὰρ τοὺς Θηβαίους ὡς πανδημεὶ καὶ ἅμα ἐπὶ πλεῖστον εἰώθεσαν βουλεύεσθαι - παρεφύλασσον τὰς ἐκκλησίας αὐτῶν, καὶ ἐν τῷ τοσούτῳ καθ´ ἡσυχίαν ἐφεώρων τὰ ἑαυτῶν καὶ οἱ ἔσχατοι γεωργοῦντες. (6) Νεοκλῆς δὲ ὃς τότε βοιωταρχῶν ἔτυχεν ἐν Θήβαις - οὐ γὰρ αὐτὸν οἱ Πλαταιεῖς ἐλελήθεσαν ἐπὶ τῇ τέχνῃ - προεῖπε τῶν Θηβαίων ἕκαστόν τέ τινα ἰέναι πρὸς τὴν ἐκκλησίαν ὁμοῦ τοῖς ὅπλοις καὶ σφᾶς αὐτίκα οὐ τὴν εὐθεῖαν ἀπὸ τῶν Θηβῶν τὴν πεδιάδα, τὴν δὲ ἐπὶ Ὑσιῶν ἦγε πρὸς Ἐλευθερῶν τε καὶ τῆς Ἀττικῆς, ᾗ μηδὲ σκοπὸς ἐτέτακτο ὑπὸ τῶν Πλαταιέων· γενήσεσθαι δὲ περὶ τὰ τείχη περὶ μεσοῦσαν μάλιστα ἔμελλε τὴν ἡμέραν. (7) Πλαταιεῖς δὲ ἄγειν Θηβαίους ἐκκλησίαν νομίζοντες ἐς τοὺς ἀγροὺς ἀποκεκλειμένοι τῶν πυλῶν ἦσαν· πρὸς δὲ τοὺς ἐγκαταληφθέντας ἐποιήσαντο οἱ Θηβαῖοι σπονδάς, ἀπελθεῖν σφᾶς πρὸ ἡλίου δύντος ἄνδρας μὲν σὺν ἑνί, γυναῖκας δὲ δύο ἱμάτια ἑκάστην ἔχουσαν. συνέβη τε ἐναντία τοῖς Πλαταιεῦσιν ἐν τῷ τότε ἡ τύχη ἢ ὡς ὑπὸ Ἀρχιδάμου καὶ Λακεδαιμονίων τὸ πρότερον ἥλωσαν· Λακεδαιμόνιοι μέν γε αὐτοὺς ἐξεπολιόρκησαν ἀπείργοντες διπλῷ τείχει μὴ ἐξελθεῖν τοῦ ἄστεως, Θηβαῖοι δὲ ἐν τῷ τότε ἀφελόμενοι μὴ ἐσελθεῖν σφᾶς ἐς τὸ τεῖχος. (8) ἐγένετο δὲ ἡ ἅλωσις Πλαταίας ἡ δευτέρα μάχης μὲν τρίτῳ τῆς ἐν Λεύκτροις ἔτει πρότερον, Ἀστείου δὲ Ἀθήνῃσιν ἄρχοντος. καὶ ἡ μὲν πόλις ὑπὸ τῶν Θηβαίων καθῃρέθη πλὴν τὰ ἱερά, τοῖς δὲ Πλαταιεῦσιν ὁ τρόπος τῆς ἁλώσεως σωτηρίαν παρέσχεν ἐν ἴσῳ πᾶσιν· ἐκπεσόντας δὲ σφᾶς ἐδέξαντο αὖθις οἱ Ἀθηναῖοι. Φιλίππου δέ, ὡς ἐκράτησεν ἐν Χαιρωνείᾳ, φρουράν τε ἐσαγαγόντος ἐς Θήβας καὶ ἄλλα ἐπὶ καταλύσει τῶν Θηβαίων πράσσοντος, οὕτω καὶ οἱ Πλαταιεῖς ὑπ´ αὐτοῦ κατήχθησαν.

Traduction française :

[9,1] (1) La Béotie confine à l'Attique, du côté d'Athènes même, et par d'autres endroits. Car Éleuthérai, par exemple, et Platées sont limitrophes. Les Béotiens, pour parler de la nation en général, ont pris leur nom de Béotus, que l'on croit avoir été fils d'Itonus et de la nymphe Mélanippe; à l'égard d'Itonus, on tient qu'il était fils d'Amphictyon. Plusieurs villes de Béotie portent des noms d'hommes; mais d'autres, en plus grand nombre portent des noms de femmes. Ainsi les Platéens, que je crois originaires de la terre qu'ils habitent, tiennent leur nom de Platéa, qui était, dit-on, fille d'un fleuve. (2) Il est certain que dans les premiers temps, ces peuples obéissaient à des rois; car le gouvernement monarchique était autrefois établi par toute la Grèce, et le démocratique ou républicain n'est venu qu'après. Cependant les Platéens ne peuvent citer que deux de leurs rois, savoir Asopus, et Cithéron qui régnait avant lui. L'un donna son nom à un fleuve, et l'autre donna le sien à une montagne. Je serais fort tenté de croire que Platéa, dont la ville de Platées tire sa dénomination, était fille d'Asopus, et non d'un fleuve, comme on le dit; (3) quoiqu'il en soit, nous ne connaissons aucun exploit militaire des Platéens avant le combat de Marathon. Ils secondèrent parfaitement bien les Athéniens en cette occasion, et après la descente de Xerxès en Grèce, ils eurent le courage de monter sur la flotte des mêmes Athéniens; ensuite dans leur propre pays, ils taillèrent en pièces Mardonius, fils de Gobryas, et général de l'armée des Perses. Deux fois ils furent chassés de leur ville, et deux fois ils furent rétablis. (4) Car dans la guerre du Péloponnèse, les Lacédémoniens assiégèrent Platées et la prirent. Mais, quelque temps après, le Spartiate Antalcidas ayant ménagé la paix entre les Grecs, par l'entremise du roi de Perse, les Platéens qui s'étaient réfugiés à Athènes, rentrèrent dans leur patrie, où bientôt néanmoins ils se virent exposés à de nouveaux malheurs. En effet, quoiqu'ils ne fussent point en guerre avec les Thébains, qu'au contraire, il protestassent qu'ils voulaient observer le traité à leur égard, et que pour preuve de leur bonne foi ils n'eussent en rien participé à l'entreprise des Lacédémoniens sur la Cadmée; (5) cependant, comme ceux-ci avaient surpris cette citadelle, les Thébains s'en prenaient à tous ceux qui étaient compris dans le traité, et qui auraient dû, à ce qu'il leur semblait, empêcher cette infraction. De sorte que les Platéens se voyant suspects, et ayant tout à craindre de la part des Thébains, se précautionnaient en tenant une forte garnison dans Platées. Ceux qui avaient des métairies hors la ville n'y allaient pas même indifféremment à toutes les heures du jour. Ils observaient le temps que les Thébains étaient assemblés pour délibérer sur leurs affaires, ce qui leur arrivait souvent, et alors les bourgeois de Platées sortaient pour aller visiter leur bien à la campagne. (6) Mais le Thébain Néoclès, qui pour lors était archonte, voyant la défiance et la précaution des Platéens, résolut de les attraper. Il commanda aux Thébains de se trouver en armes à l'assemblée du peuple, et au lieu de tenir conseil, il les mena brusquement à Platées, non par le droit chemin qui est à travers la plaine, mais par Hysies, du côté d'Éleuthérai et de l'Attique, par où il était bien sûr de n'être pas découvert. Sa marche fut si bien conduite, qu'ils se virent avant midi sous les murs de la ville. (7) C'était l'heure que la plupart des Platéens, croyant les Thébains assemblés à leur ordinaire, s'étaient répandus dans la campagne, après avoir fermé sur eux la porte par où ils étaient sortis. Néoclès entra par une autre, se rendit maître du reste des habitants, et toute la grâce qu'il leur fit, ce fut qu'ils auraient la vie sauve, et qu'ils sortiraient de la ville avant le coucher du soleil, les hommes avec un habit, les femmes avec deux. Il arriva aux Platéens en cette occasion tout le contraire de ce qui leur était arrivé, lorsqu'ils furent assiégés par les Lacédémoniens, sous la conduite d'Archidame; car alors les Lacédémoniens les resserrèrent dans leur ville par un double mur de circonvallation, de sorte qu'ils n'en pouvaient sortir; et lorsque les Thébains les surprirent, ils les empêchèrent d'y rentrer. (8) Platées fut prise pour la seconde fois, trois ans avant le combat de Leuctres, Astéüs étant pour lors archonte à Athènes. Les Thébains rasèrent entièrement la ville, à l'exception des temples. Les circonstances de ce malheur tournèrent dans la suite à l'avantage des Platéens; car, chassés de leur ville, ils furent encore une fois reçus à bras ouverts par les Athéniens; et Philippe ayant remporté la victoire à Chéronée, non seulement il mit garnison dans Thèbes, mais pour susciter un ennemi aux Thébains et hâter leur ruine, il rétablit les Platéens dans leur patrie.





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Dernière mise à jour : 5/10/2006