HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PAUSANIAS, Le Tour de la Grèce, livre IX

Chapitre 11

  Chapitre 11

[9,11] (1) Ἐν ἀριστερᾷ δὲ τῶν πυλῶν, ἃς ὀνομάζουσιν Ἠλέκτρας, οἰκίας ἐστὶν ἐρείπια ἔνθα οἰκῆσαί φασιν Ἀμφιτρύωνα διὰ τὸν Ἠλεκτρύωνος θάνατον φεύγοντα ἐκ Τίρυνθος· καὶ τῆς Ἀλκμήνης ἐστὶν ἔτι θάλαμος ἐν τοῖς ἐρειπίοις δῆλος. οἰκοδομῆσαι δὲ αὐτὸν τῷ Ἀμφιτρύωνι Τροφώνιόν φασι καὶ Ἀγαμήδην, καὶ ἐπίγραμμα ἐπ´ αὐτῷ ἐπιγραφῆναι τόδε· «Ἀμφιτρύων ὅτ´ ἔμελλ´ ἀγαγέσθαι δεῦρο γυναῖκα / Ἀλκμήνην, θάλαμόν γ´ εἱλίξατο τοῦτον ἑαυτῷ· / Ἀγχάσιος δ´ ἐποίησε Τροφώνιος ἠδ´ Ἀγαμήδης». (2) τοῦτο μὲν ἐνταῦθα οἱ Θηβαῖοι γραφῆναι λέγουσιν· ἐπιδεικνύουσι δὲ Ἡρακλέους τῶν παίδων τῶν ἐκ Μεγάρας μνῆμα, οὐδέν τι ἀλλοίως τὰ ἐς τὸν θάνατον λέγοντες Στησίχορος Ἱμεραῖος καὶ Πανύασσις ἐν τοῖς ἔπεσιν ἐποίησαν. Θηβαῖοι δὲ καὶ τάδε ἐπιλέγουσιν, ὡς Ἡρακλῆς ὑπὸ τῆς μανίας καὶ Ἀμφιτρύωνα ἔμελλεν ἀποκτιννύναι, πρότερον δὲ ἄρα ὕπνος ἐπέλαβεν αὐτὸν ὑπὸ τοῦ λίθου τῆς πληγῆς· Ἀθηνᾶν δὲ εἶναι τὴν ἐπαφεῖσάν οἱ τὸν λίθον τοῦτον ὅντινα Σωφρονιστῆρα ὀνομάζουσιν. (3) ἐνταῦθά εἰσιν ἐπὶ τύπου γυναικῶν εἰκόνες· ἀμυδρότερα ἤδη τὰ ἀγάλματα· ταύτας καλοῦσιν οἱ Θηβαῖοι Φαρμακίδας, πεμφθῆναι δὲ ὑπὸ τῆς Ἤρας φασὶν ἐμπόδια εἶναι ταῖς ὠδῖσιν Ἀλκμήνης. αἱ μὲν δὴ ἐπεῖχον Ἀλκμήνην μὴ τεκεῖν· Τειρεσίου δὲ θυγατρὶ Ἱστορίδι σόφισμα ἔπεισιν ἐς τὰς Φαρμακίδας, ἐς ἐπήκοον αὐτῶν ὀλολύξαι, τετοκέναι γὰρ τὴν Ἀλκμήνην· οὕτω τὰς μὲν ἀπατηθείσας ἀπελθεῖν, τὴν δὲ Ἀλκμήνην τεκεῖν φασιν. (4) ἐνταῦθα Ἡρακλεῖόν ἐστιν, ἄγαλμα δὲ τὸ μὲν λίθου λευκοῦ Πρόμαχος καλούμενον, ἔργον δὲ Ξενοκρίτου καὶ Εὐβίου Θηβαίων· τὸ δὲ ξόανον τὸ ἀρχαῖον Θηβαῖοί τε εἶναι Δαιδάλου νενομίκασι καὶ αὐτῷ μοι παρίστατο ἔχειν οὕτω. τοῦτον ἀνέθηκεν αὐτός, ὡς λέγεται, Δαίδαλος ἐκτίνων εὐεργεσίας χάριν. ἡνίκα γὰρ ἔφευγεν ἐκ Κρήτης πλοῖα οὐ μεγάλα αὑτῷ καὶ τῷ παιδὶ Ἰκάρῳ ποιησάμενος, πρὸς δὲ καὶ ταῖς ναυσίν, μή πω τοῖς τότε ἐξεύρητο, ἱστία ἐπιτεχνησάμενος, ὡς τοῦ Μίνω ναυτικοῦ τὴν εἰρεσίαν φθάνοιεν ἐπιφόρῳ τῷ ἀνέμῳ χρώμενοι, τότε αὐτὸς μὲν σώζεται Δαίδαλος, (5) Ἰκάρῳ δὲ κυβερνῶντι ἀμαθέστερον ἀνατραπῆναι τὴν ναῦν λέγουσιν· ἀποπνιγέντα δὲ ἐξήνεγκεν κλύδων ἐς τὴν ὑπὲρ Σάμου νῆσον ἔτι οὖσαν ἀνώνυμον. ἐπιτυχὼν δὲ Ἡρακλῆς γνωρίζει τὸν νεκρόν, καὶ ἔθαψεν ἔνθα καὶ νῦν ἔτι αὐτῷ χῶμα οὐ μέγα ἐπὶ ἄκρας ἐστὶν ἀνεχούσης ἐς τὸ Αἰγαῖον. ἀπὸ δὲ τοῦ Ἰκάρου τούτου ὄνομα τε νῆσος καὶ περὶ αὐτὴν θάλασσα ἔσχηκε. (6) Θηβαίοις δὲ τὰ ἐν τοῖς ἀετοῖς Πραξιτέλης ἐποίησε τὰ πολλὰ τῶν δώδεκα καλουμένων ἄθλων· καί σφισι τὰ ἐς τὰς ὄρνιθας ἐνδεῖ τὰς ἐπὶ Στυμφάλῳ καὶ ὡς ἐκάθηρεν Ἡρακλῆς τὴν Ἠλείαν χώραν, ἀντὶ τούτων δὲ πρὸς Ἀνταῖον πάλη πεποίηται. Θρασύβουλος δὲ Λύκου καὶ Ἀθηναίων οἱ σὺν αὐτῷ τυραννίδα τὴν τῶν τριάκοντα καταλύσαντες - ὁρμηθεῖσι γάρ σφισιν ἐκ Θηβῶν ἐγένετο κάθοδος - Ἀθηνᾶν καὶ Ἡρακλέα κολοσσοὺς ἐπὶ λίθου τύπου τοῦ Πεντελῆσιν, ἔργα δὲ Ἀλκαμένους, ἀνέθηκαν ἐς τὸ Ἡρακλεῖον. (7) τοῦ δὲ Ἡρακλείου γυμνάσιον ἔχεται καὶ στάδιον, ἀμφότερα ἐπώνυμα τοῦ θεοῦ. ὑπὲρ δὲ τὸν Σωφρονιστῆρα λίθον βωμός ἐστιν Ἀπόλλωνος ἐπίκλησιν Σποδίου, πεποίηται δὲ ἀπὸ τῆς τέφρας τῶν ἱερείων. μαντικὴ δὲ καθέστηκεν αὐτόθι ἀπὸ κληδόνων, δὴ καὶ Σμυρναίους μάλιστα Ἑλλήνων χρωμένους οἶδα· ἔστι γὰρ καὶ Σμυρναίοις ὑπὲρ τὴν πόλιν κατὰ τὸ ἐκτὸς τοῦ τείχους Κληδόνων ἱερόν. [9,11] (1) À la gauche de la porte Électride, on vous montre les ruines de la maison qu'Amphitryon vint habiter, lorsqu'il fut obligé de quitter Tirynthe pour avoir tué Électryon. Parmi ces ruines on voit encore la chambre nuptiale d'Alcmène, que les Thébains disent avoir été faite par Trophonius et par Agamède; ils allèguent une vieille inscription qui portait qu'Amphitryon voulant épouser Alcmène, fit faire une chambre nuptiale par Trophonius et par Agamède, les deux plus célèbres architectes de son temps; (2) ils prétendent que la sépulture d'Amphitryon est quelque part là. Ils me firent aussi remarquer le tombeau des enfants qu'Hercule eut de Mégara, mais ils ne conviennent pas de tout ce qui est rapporté de leur mort dans les poésies de Stésichore et de Panyasis. D'un autre côté ils ajoutent qu'Hercule, devenu furieux, allait tuer Amphitryon, sans un coup de pierre qu'il reçut. Étourdi du coup il s'endormit et changea de dessein; aussi, selon eux, ce fut Minerve qui le frappa, et cette pierre fut nommée la pierre de bon conseil. (3) Au même endroit vous voyez sur une espèce de piédestal fort grossier, quelques statues de femmes, qui sont si anciennes que la figure en est presque effacée; ils les appellent les Enchanteresses; ce sont, à ce qu'ils racontent, des femmes que Junon envoya pour mettre obstacle à l'enfantement d'Alcmène, lorsqu'elle accoucha d'Hercule; mais Historis, fille de Tirésias, rendit leur dessein inutile; car d'un lieu d'où l'on pouvait aisément entendre, elle se mit à crier que, grâce au ciel, Alcmène était heureusement délivrée; ces femmes ne doutant point que cela ne fût vrai, s'en allèrent aussitôt, et Alcmène accoucha ensuite sans aucun trouble ni empêchement. (4) De ce côté-là on voit un temple d'Hercule, où le dieu est en marbre blanc; ils lui donnent le surnom de Promachus; cette statue est un ouvrage de Xénocrite, de Thèbes; car pour une autre de bois d'un goût fort ancien, les Thébains la croient de Dédale, et je n'ai pas de peine à le croire aussi. On dit qu'après s'être sauvé de Crète, il consacra cette statue à Hercule, comme une marque de sa reconnaissance. En effet, Dédale, pour préparer sa fuite, fit lui-même deux bâtiments fort légers, l'un pour lui, l'autre pour son fils Icare; et pour se dérober à la poursuite des vaisseaux de Minos qui n'allaient qu'à la rame, voyant le vent favorable, il imagina de mettre une voile au sien, chose dont on ne s'était pas avisé avant lui. Par ce moyen, il arriva heureusement; (5) mais il n'en fut pas de même d'Icare. N'ayant su gouverner son vaisseau, il fit naufrage et se noya. Le flot apporta son corps dans une île voisine de Samos, qui pour lors n'avait point de nom. Hercule s'étant trouvé là, par hasard, reconnut le corps d'Icare, et lui donna une sépulture. On voit encore aujourd'hui un petit tertre sur un promontoire qui avance dans la mer Égée; c'est le lieu où il fut enterré. L'île et la mer qui l'environne ont pris depuis ce temps-là le nom du malheureux Icare. (6) À la voûte du temple sont représentés la plupart des douze travaux d'Hercule. Praxitèle, qui a fait cet ouvrage de sculpture pour les Thébains, n'a omis que les oiseaux du lac Stymphale, et les terres des Éléens nettoyées par l'entreprise de ce héros; son combat contre Antée tient la place de ces deux travaux. Vous verrez encore, dans ce temple, une Minerve et un Hercule de figure colossale, l'une et l'autre de la façon d'Alcmène, et posés sur des piédestaux du mont Pentélique; (7) le gymnase et le stade portent le nom d'Hercule, et tiennent tous les deux au temple. Ces deux statues furent données par Thrasibule et par ces illustres exilés qui le secondèrent dans le projet de délivrer Athènes de ses trente tyrans. Ils firent cette offrande aux dieux tutélaires des Thébains, parce qu'ils étaient partis de Thèbes pour cette expédition, qui fut suivie de leur rappel. Au-dessus de cette pierre miraculeuse dont j'ai parlé, il y a un autel dédié à Apollon Spodios, et cet autel est fait de la cendre des victimes. Là se pratique une espèce de divination, tirée de tout ce que l'on a pu apprendre, soit par la renommée, soit autrement. Cette manière de prédire l'avenir est en grand crédit, surtout chez les Smyrnéens, qui sous les murs de leur ville en dehors, ont une chapelle uniquement destinée à cet usage.


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Dernière mise à jour : 5/10/2006