HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PAUSANIAS, Le Tour de la Grèce, livre VIII

Ἀγαπήνωρ



Texte grec :

[8,7] (1) ὑπερβαλόντα δὲ ἐς τὴν Μαντινικὴν διὰ τοῦ Ἀρτεμισίου πεδίον ἐκδέξεταί σε Ἀργὸν καλούμενον, καθάπερ γε καὶ ἔστι· τὸ γὰρ ὕδωρ τὸ ἐκ τοῦ θεοῦ κατερχόμενον ἐς αὐτὸ ἐκ τῶν ὀρῶν ἀργὸν εἶναι τὸ πεδίον ποιεῖ, ἐκώλυέ τε οὐδὲν ἂν τὸ πεδίον τοῦτο εἶναι λίμνην, εἰ μὴ τὸ ὕδωρ ἠφανίζετο ἐς χάσμα γῆς. (2) ἀφανισθὲν δὲ ἐνταῦθα ἄνεισι κατὰ τὴν Δίνην· ἔστι δὲ ἡ Δίνη κατὰ τὸ Γενέθλιον καλούμενον τῆς Ἀργολίδος, ὕδωρ γλυκὺ ἐκ θαλάσσης ἀνερχόμενον. τὸ δὲ ἀρχαῖον καὶ καθίεσαν ἐς τὴν Δίνην τῷ Ποσειδῶνι ἵππους οἱ Ἀργεῖοι κεκοσμημένους χαλινοῖς. γλυκὺ δὲ ὕδωρ ἐν θαλάσσῃ δῆλόν ἐστιν ἐνταῦθά τε ἀνιὸν ἐν τῇ Ἀργολίδι καὶ ἐν τῇ Θεσπρωτίδι κατὰ τὸ Χειμέριον καλούμενον. (3) θαύματος δὲ ἔτι πλέονός ἐστιν ἐν Μαιάνδρῳ ζέον ὕδωρ, τὸ μὲν ἐκ πέτρας, περιέχοντος τοῦ ῥεύματος τὴν πέτραν, τὸ δὲ καὶ ἐκ τῆς ἰλύος ἄνεισι τοῦ ποταμοῦ. πρὸ Δικαιαρχίας δὲ τῆς Τυρσηνῶν ὕδωρ τε ἐν θαλάσσῃ ζέον καὶ νῆσος δι´ αὐτό ἐστι χειροποίητος, ὡς μηδὲ τοῦτο τὸ ὕδωρ ἀργὸν εἶναι ἀλλά σφισι λουτρὰ θερμά. (4) τοῦ δὲ Ἀργοῦ καλουμένου πεδίου Μαντινεῦσιν ὄρος ἐστὶν ἐν ἀριστερᾷ, σκηνῆς τε Φιλίππου τοῦ Ἀμύντου καὶ κώμης ἐρείπια ἔχον Νεστάνης· πρὸς ταύτῃ γὰρ στρατοπεδεύσασθαι τῇ Νεστάνῃ Φίλιππον λέγουσι καὶ τὴν πηγὴν αὐτόθι ὀνομάζουσιν ἔτι ἀπὸ ἐκείνου Φιλίππιον. ἀφίκετο δὲ ἐς Ἀρκαδίαν Φίλιππος οἰκειωσόμενός τε Ἀρκάδας καὶ ἀπὸ τοῦ Ἑλληνικοῦ σφᾶς τοῦ ἄλλου διαστήσων. (5) Φίλιππον δὲ βασιλέων μὲν τῶν πρὸ αὐτοῦ καὶ ὅσοι Μακεδόσι γεγόνασιν ὕστερον, τούτων μὲν πείθοιτο ἄν τις μέγιστα αὐτὸν ἔργα ἐπιδείξασθαι· στρατηγὸν δὲ ἀγαθὸν οὐκ ἄν τις φρονῶν ὀρθὰ καλέσειεν αὐτόν, ὅς γε καὶ ὅρκους θεῶν κατεπάτησεν ἀεὶ καὶ σπονδὰς ἐπὶ παντὶ ἐψεύσατο πίστιν τε ἠτίμασε μάλιστα ἀνθρώπων. (6) καί οἱ τὸ ἐκ τοῦ θεοῦ μήνιμα ἀπήντησεν οὐκ ὀψέ, πρῶτα δὲ ὧν ἴσμεν. Φίλιππος μὲν οὐ πρόσω βιώσας ἕξ τε καὶ τεσσαράκοντα ἐτῶν τὸ μάντευμα ἐξετέλεσε τὸ ἐκ Δελφῶν, ὃ δὴ χρωμένῳ οἱ περὶ τοῦ Πέρσου γενέσθαι λέγουσιν, "ἔστεπται μὲν ὁ ταῦρος, ἔχει τέλος, ἔστιν ὁ θύσων"· τοῦτο μὲν δὴ οὐ μετὰ πολὺ ἐδήλωσεν οὐκ ἐς τὸν Μῆδον, ἀλλὰ ἐς αὐτὸν ἔχον Φίλιππον· (7) ἐπὶ δὲ Φιλίππῳ τελευτήσαντι Φιλίππου παῖδα νήπιον, γεγονότα δὲ ἐκ Κλεοπάτρας ἀδελφιδῆς Ἀττάλου, τοῦτον τὸν παῖδα ὁμοῦ τῇ μητρὶ Ὀλυμπιὰς ἐπὶ σκεύους χαλκοῦ πυρὸς ὑποβεβλημένου διέφθειρεν ἕλκουσα· χρόνῳ δὲ ὕστερον καὶ Ἀριδαῖον ἀπέκτεινεν. ἔμελλε δὲ ἄρα ὁ δαίμων καὶ τὸ γένος τὸ Κασσάνδρου κακῶς ἐξαμήσειν· Κασσάνδρῳ δὲ οἱ παῖδες ἐκ Θεσσαλονίκης γεγόνασι τῆς Φιλίππου, Θεσσαλονίκῃ δὲ ἦσαν καὶ Ἀριδαίῳ μητέρες Θεσσαλαί. τὰ δὲ ἐς Ἀλέξανδρον καὶ τοῖς πᾶσιν ὁμοίως δῆλά ἐστιν {Ἀλεξάνδρου θάνατος}· (8) εἰ δὲ τῶν ἐς Γλαῦκον τὸν Σπαρτιάτην ἐποιήσατο ὁ Φίλιππος λόγον καὶ τὸ ἔπος ἐφ´ ἑκάστου τῶν ἔργων ἀνεμίμνησκεν αὑτόν, "ἀνδρὸς δ´ εὐόρκου γενεὴ μετόπισθεν ἀρείων", οὐκ ἂν οὕτω δίχα λόγου δοκεῖ μοι θεῶν τις Ἀλεξάνδρου τε ὁμοῦ τὸν βίον καὶ ἀκμὴν τὴν Μακεδόνων σβέσαι.

Traduction française :

[8,7] (1) Quand on a passé l'Artémision, pour aller à la Mantinique on descend dans une plaine fort stérile qui à cause de cela est appelée Argon Pédion, car en grec le mot Argon signifie stérile. Cette stérilité vient de ce que l'eau du ciel qui tombe des montagnes voisines dans la plaine la tiendrait complètement inondée et en ferait un lac, si l'eau ne disparaissait pas dans une crevasse de la terre. (2) Après avoir disparu, elle ressort ensuite à Diné (= le Tourbillon). Diné se trouve du côté de ce qu'on appelle le Généthlion (= le Berceau familial) de l'Argolide, une eau douce qui jaillit de la mer. Autrefois les Argiens jetaient dans la Diné, en l'honneur de Neptune, des chevaux superbement enharnachés. Que l'eau douce remonte dans la mer en cet endroit en Argolide, c'est clair, comme aussi dans la Thesprotie auprès d'un lieu que l'on nomme Cheimérion. (3) On voit dans le Méandre une chose bien plus merveilleuse, une source d'eau bouillante sortir non seulement d'une roche que le fleuve baigne de tous côtés, mais même du limon du fleuve. C'est ainsi que devant Dikaiarchia aussi, en Étrurie, il y a une source d'eau chaude dans la mer, autour de laquelle on a fait une espèce d'île pour profiter de ces bains salutaires, et ne pas laisser inutile ce bienfait de la nature. (4) Près de la plaine dite Argon Pédion, en Mantinique, s'élève à gauche une hauteur où l'on voit les ruines d'un camp de Philippe, fils d'Amyntas, et du village de Nestané. Car il passe pour constant que Philippe campa là, et une source voisine se nomme encore la source de Philippe. En effet ce prince vint en Arcadie pour séparer les Arcadiens des autres Grecs, et pour tâcher de se les attacher. (5) Personne ne peut douter que Philippe n'ait fait de très grandes actions, et que de ce côté-là il n'ait surpassé tous les rois de Macédoine avant et après lui; mais si l'on en juge sainement, on ne le regardera pas pour cela comme un bon roi. Jamais prince n'a si peu respecté la religion des serments, n'a si mal observé les traités, et n'a été de si mauvaise foi. Aussi n'échappa-t-il pas longtemps à la colère du ciel. (6) Car il n'avait pas plus de quarante-six ans lorsque l'oracle de Delphes se trouva accompli en sa personne. Il l'avait consulté sur la guerre qu'il méditait contre les Perses, et il en avait reçu cette réponse: "Déjà la victime est parée, / Le sacrificateur est prêt à l'égorger; / Je vois le fer tranchant, sa mort est assurée". L'événement fit voir que cet oracle devait s'entendre non du roi de Perse, mais de Philippe même. (7) Il laissa un fils en bas âge, qu'il avait eu de Kéopatra, nièce d'Attale; Olympias fit jeter la mère et le fils dans un récipient d'airain brûlant, et les y tint jusqu'à ce qu'ils eussent expiré dans les tourments. Quelques années après elle fit aussi mourir Arrhidée. Mais la vengeance divine poursuivit Philippe jusque dans la postérité de Cassandre, en ôtant de ce monde deux fils que Cassandre avait eus de Thessalonikè, fille de Philippe. Thessalonikè et Arrhidée étaient nés de deux Thessaliennes. Quant à Alexandre, tout le monde sait quelle fut sa fin. (8) Si Philippe dans toute sa conduite, avait eu devant les yeux cette parole de la Pythie à Glaukos de Sparte, "Qui craint dieu, voit toujours prospérer sa famille", il n'aurait pas attiré sur lui la colère du ciel qui le punit par l'extinction de toute sa race et par la ruine entière du royaume de Macédoine.





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Dernière mise à jour : 1/02/2007