HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PAUSANIAS, Le Tour de la Grèce, livre VII

Ἐρεχθέως



Texte grec :

[7,1] (1) Ἡ δὲ τῆς Ἠλείας μέση καὶ Σικυωνίας, καθήκουσα μὲν ἐπὶ τὴν πρὸς ἕω θάλασσαν, Ἀχαΐαν δὲ ὄνομα τὸ ἐφ´ ἡμῶν ἔχουσα ἀπὸ τῶν ἐνοικούντων, αὐτή τε Αἰγιαλὸς τὸ ἀρχαῖον καὶ οἱ νεμόμενοι τὴν γῆν ἐκαλοῦντο Αἰγιαλεῖς, λόγῳ μὲν τῷ Σικυωνίων ἀπὸ Αἰγιαλέως βασιλεύσαντος ἐν τῇ νῦν Σικυωνίᾳ, εἰσὶ δὲ οἵ φασιν ἀπὸ τῆς χώρας, εἶναι γὰρ τὰ πολλὰ αὐτῆς αἰγιαλόν. (2) χρόνῳ δὲ ὕστερον ἀποθανόντος Ἕλληνος Ξοῦθον οἱ λοιποὶ τοῦ Ἕλληνος παῖδες διώκουσιν ἐκ Θεσσαλίας, ἐπενεγκόντες αἰτίαν ὡς ἰδίᾳ χρήματα ὑφελόμενος ἔχοι τῶν πατρῴων· ὁ δὲ ἐς Ἀθήνας φυγὼν θυγατέρα Ἐρεχθέως ἠξιώθη λαβεῖν καὶ παῖδας Ἀχαιὸν καὶ Ἴωνα ἔσχεν ἐξ αὐτῆς. ἀποθανόντος δὲ Ἐρεχθέως τοῖς παισὶν αὐτοῦ δικαστὴς Ξοῦθος ἐγένετο ὑπὲρ τῆς ἀρχῆς, καὶ - ἔγνω γὰρ τὸν πρεσβύτατον Κέκροπα βασιλέα εἶναι - οἱ λοιποὶ τοῦ Ἐρεχθέως παῖδες ἐξελαύνουσιν ἐκ τῆς χώρας αὐτόν· (3) ἀφικομένῳ δὲ ἐς τὸν Αἰγιαλὸν καὶ οἰκήσαντι αὐτῷ μὲν ἐγένετο ἐνταῦθα ἡ τελευτή, τῶν δέ οἱ παίδων Ἀχαιὸς μὲν ἐκ τοῦ Αἰγιαλοῦ παραλαβὼν καὶ ἐξ Ἀθηνῶν ἐπικούρους κατῆλθεν ἐς Θεσσαλίαν καὶ ἔσχε τὴν πατρῴαν ἀρχήν, Ἴωνι δὲ ἐπὶ τοὺς Αἰγιαλεῖς στρατιὰν καὶ ἐπὶ Σελινοῦντα τὸν βασιλέα αὐτῶν ἀθροίζοντι ἀγγέλους ἔπεμπεν ὁ Σελινοῦς, τὴν θυγατέρα Ἑλίκην, ἣ μόνη οἱ παῖς ἦν, γυναῖκα αὐτῷ διδοὺς καὶ αὐτὸν Ἴωνα ἐπὶ τῇ ἀρχῇ παῖδα ποιούμενος. (4) καί πως ταῦτα τῷ Ἴωνι ἐγένετο οὐκ ἄπο γνώμης, καὶ τῶν Αἰγιαλέων τὴν ἀρχὴν Ἴων ἔσχεν ἀποθανόντος Σελινοῦντος, καὶ Ἑλίκην τε ἀπὸ τῆς γυναικὸς ᾤκισεν ἐν τῷ Αἰγιαλῷ πόλιν καὶ τοὺς ἀνθρώπους ἐκάλεσεν Ἴωνας ἀφ´ αὑτοῦ. τοῦτο οὐ μεταβολὴ τοῦ ὀνόματος, προσθήκη δέ σφισιν ἐγένετο· Αἰγιαλεῖς γὰρ ἐκαλοῦντο Ἴωνες. τῇ χώρᾳ δὲ ἔτι καὶ μᾶλλον διέμεινεν ὄνομα τὸ ἐξ ἀρχῆς· Ὁμήρῳ γοῦν ἐν καταλόγῳ τῶν μετὰ Ἀγαμέμνονος ἐξήρκεσε τὸ ἀρχαῖον δηλῶσαι τῆς γῆς ὄνομα· "Αἰγιαλόν τ´ ἀνὰ πάντα καὶ ἀμφ´ Ἑλίκην εὐρεῖαν". (5) τότε δὲ ἐπὶ τῆς Ἴωνος βασιλείας πολεμησάντων Ἀθηναίοις Ἐλευσινίων καὶ Ἀθηναίων Ἴωνα ἐπαγαγομένων ἐπὶ ἡγεμονίᾳ τοῦ πολέμου, τὸν μὲν ἐν τῇ Ἀττικῇ τὸ χρεὼν ἐπιλαμβάνει, καὶ Ἴωνος ἐν τῷ δήμῳ μνῆμα τῷ Ποταμίων ἐστίν· οἱ δὲ ἀπόγονοι τοῦ Ἴωνος τὸ Ἰώνων ἔσχον κράτος, ἐς ὃ ὑπ´ Ἀχαιῶν ἐξέπεσον καὶ αὐτοὶ καὶ ὁ δῆμος. τοῖς δὲ Ἀχαιοῖς τηνικαῦτα ὑπῆρξε καὶ αὐτοῖς ἐκ Λακεδαίμονος καὶ Ἄργους ὑπὸ Δωριέων ἐξεληλάσθαι· (6) τὰ δὲ ἐς Ἴωνας καὶ Ἀχαιούς, ὁπόσα ἐπράχθη σφίσιν ἐπ´ ἀλλήλους, ἐπέξεισιν αὐτίκα ὁ λόγος μοι προδιηγησαμένῳ καθ´ ἥντινα αἰτίαν τοῖς Λακεδαίμονα οἰκοῦσι καὶ Ἄργος πρὸ τῆς τῶν Δωριέων καθόδου μόνοις Πελοποννησίων ὑπῆρξεν Ἀχαιοῖς καλεῖσθαι. Ἄρχανδρος Ἀχαιοῦ καὶ Ἀρχιτέλης ἐς Ἄργος ἀφίκοντο ἐκ τῆς Φθιώτιδος, ἐλθόντες δὲ ἐγένοντο Δαναοῦ γαμβροί, καὶ Αὐτομάτην μὲν Ἀρχιτέλης, Σκαιὰν δὲ ἔλαβεν Ἄρχανδρος. δηλοῦσι δὲ ἐν Ἄργει καταμείναντες οὐχ ἥκιστα ἐν τῷδε· Μετανάστην γὰρ τῷ παιδὶ ὄνομα ἔθετο Ἄρχανδρος. (7) δυνηθέντων δὲ ἔν τε Ἄργει καὶ Λακεδαίμονι τῶν Ἀχαιοῦ παίδων, τοὺς ἀνθρώπους τοὺς ἐνταῦθα ἐξενίκησεν Ἀχαιοὺς κληθῆναι· τοῦτο μέν σφισιν ὄνομα ἦν ἐν κοινῷ, Δαναοὶ δὲ Ἀργείοις ἰδίᾳ. τότε δὲ ὑπὸ Δωριέων ἐκπεπτωκότες ἔκ τε Ἄργους καὶ ἐκ Λακεδαίμονος ἐπεκηρυκεύοντο Ἴωσιν αὐτοί τε καὶ ὁ βασιλεὺς Τισαμενὸς ὁ Ὀρέστου γενέσθαι σύνοικοί σφισιν ἄνευ πολέμου· τῶν δὲ Ἰώνων τοὺς βασιλέας ὑπῄει δέος, μὴ Ἀχαιῶν ἀναμιχθέντων αὐτοῖς Τισαμενὸν ἐν κοινῷ βασιλέα ἕλωνται κατά τε ἀνδραγαθίαν καὶ γένους δόξαν. (8) Ἰώνων δὲ οὐ προσεμένων τοὺς Ἀχαιῶν λόγους ἀλλὰ ἐπεξελθόντων σὺν ὅπλοις, Τισαμενὸς μὲν ἔπεσεν ἐν τῇ μάχῃ, Ἴωνας δὲ Ἀχαιοὶ κρατήσαντες ἐπολιόρκουν καταπεφευγότας ἐς Ἑλίκην καὶ ὕστερον ἀφιᾶσιν ἀπελθεῖν ὑποσπόνδους. Τισαμενοῦ δὲ τὸν νεκρὸν Ἀχαιῶν ἐν Ἑλίκῃ θαψάντων, ὕστερον χρόνῳ Λακεδαιμόνιοι τοῦ ἐν Δελφοῖς σφισιν ἀνειπόντος χρηστηρίου κομίζουσι τὰ ὀστᾶ ἐς Σπάρτην, καὶ ἦν καὶ ἐς ἐμὲ ἔτι αὐτῷ τάφος, ἔνθα τὰ δεῖπνα Λακεδαιμονίοις ἐστὶ τὰ Φειδίτια καλούμενα. (9) Ἴωνας δὲ ἀφικομένους ἐς τὴν Ἀττικὴν Ἀθηναῖοι καὶ ὁ βασιλεὺς αὐτῶν Μέλανθος Ἀνδροπόμπου συνοίκους ἐξεδέξαντο Ἴωνός τε δὴ ἕνεκα καὶ ἔργων ἃ ἔπραξε πολεμαρχῶν Ἀθηναίοις· λέγεται δὲ ὡς ἐν ὑπονοίᾳ ποιούμενοι τοὺς Δωριέας οἱ Ἀθηναῖοι, μὴ οὐδὲ αὐτῶν ἐθέλωσιν ἀπέχεσθαι, ἰσχύος μᾶλλον οἰκείας ἕνεκα ἢ εὐνοίᾳ τῇ ἐς τοὺς Ἴωνας συνοίκους σφᾶς ἐδέξαντο.

Traduction française :

[7,1] (1) Le pays qui est à l'orient vers la mer entre les Éléens et les Sicyoniens, est aujourd'hui nommé Achaïe par ses propres habitants; il se nommait autrefois l'Égiale, et ses habitants se disaient Égialéens du nom d'Égialeus ancien roi de Sicyone, à ce que disent les Sicyoniens. D'autres croient que cette contrée qui pour la plus grande partie est maritime avait pris son nom de sa situation, le mot "aigialos" en grec signifiant le rivage de la mer. (2) Quoi qu'il en soit, après la mort d'Hellen, son fils Xouthos chassé de Thessalie par ses frères, qui l'accusaient d'avoir pillé les trésors de leur père, se retira à Athènes où il épousa une fille d'Érechthée, dont il eut deux fils, Achaios et Ion, Érechthée étant mort, ses enfants qui disputaient à qui lui succéderait convinrent de prendre Xouthos pour juge de leur différend. Celui-ci décida en faveur de Cécrops qui était l'aîné. (3) Par là il s'attira la haine des autres, de sorte que chassé encore de l'Attique il vint s'établir dans l'Égiale, où il finit ses jours. Achaios l'aîné de ses fils ayant rassemblé quelques troupes composées d'Égialéens et d'Athéniens vint en Thessalie et remonta sur le trône de son père. Ion de son côté marchait déjà contre les Égialéens et contre Sélinous leur roi, lorsque celui-ci lui envoya offrir en mariage Héliké sa fille unique. Ion l'épousa, fut adopté par le Roi, et désigné son successeur. (4) Il eut en effet le bonheur de lui succéder. Il bâtit une ville qu'il nomma Héliké du nom de sa femme, et il voulut que de son propre nom ses sujets s'appellassent Ioniens. Ce ne fut pourtant pas tant un changement de nom, qu'un nouveau nom ajouté au leur; car ils furent appelés Égialéens-Ioniens. Et même le pays conserva son ancienne dénomination, comme il paraît par le dénombrement des troupes d'Agamemnon, où Homère fait mention de l'Égiale et de la ville d'Héliké. (5) Ion régnait dans ce pays, lorsque les Athéniens qui étaient en guerre avec les Éleusiniens lui donnèrent le commandement de leur armée; mais il mourut quelque temps après; et l'on voit encore sa sépulture dans le dème de Potamios en Attique. Ses descendants se maintinrent sur le trône jusqu'à ce qu'enfin ils furent chassés du pays, eux et leurs sujets par les Achéens, qui eux-mêmes avaient été chassés d'Argos et de Lacédémone par les Doriens. (6) Je raconterai tout ce qui se passa entre les Ioniens et les Achéens; mais il faut qu'auparavant j'explique pourquoi les peuples de Lacédémone et d'Argos avant le retour des Doriens, étaient les seuls du Péloponnèse qui portassent le nom d'Achéens. Archandros et Architélès, tous deux fils d'Achaios, se transplantèrent de la Phtiotide à Argos. Danaos leur fit épouser deux de ses filles, Automaté à Architélès, et Scaia à Archandros. Une preuve qu'ils n'étaient point originaires d'Argos, et qu'ils étaient venus s'y établir, c'est qu'Archandros imposa à son fils le nom de Métanastès, comme si on disait, "qui s'est transplanté d'un lieu en un autre". (7) Les enfants d'Achaios s'étant rendus puissants à Argos et à Lacédémone, il arriva que les Argiens et les Lacédémoniens prirent insensiblement le nom d'Achéens, ce qui n'empêchait pas que les Argiens ne fussent aussi appelés Danaéens d'un nom qui leur était propre et particulier. Mais dans la suite les Doriens chassèrent d'Argos et de Lacédémone la postérité d'Achaios. Après ce premier succès ils envoyèrent aux Ioniens un héraut pour leur dire qu'ils eussent à les recevoir dans leur pays, et à les recevoir à l'amiable sans qu'il fût besoin d'employer la force. Les Ioniens furent fort alarmés de ce compliment; ils craignirent avec raison que s'ils recevaient ces Doriens déjà unis avec les Achéens, ils ne voulussent être gouvernés par leur roi Tisaménos fils d'Oreste, que sa valeur et la noblesse de son sang rendaient en effet fort illustre. (8) Au lieu donc d'accepter la proposition, ils marchèrent contre les Achéens. Tisaménos fut tué des premiers dans le combat; cependant les Achéens eurent l'avantage et poussèrent les Ioniens jusqu'à Héliké, où ceux-ci se voyant près d'être forcés, furent obligés de capituler et eurent la liberté de se retirer où ils voudraient. Les Doriens enterrèrent Tisaménos à Héliké; mais dans la suite les Lacédémoniens avertis par l'oracle de Delphes transportèrent ses os à Sparte. On y voit encore aujourd'hui son tombeau dans le lieu même où les Lacédémoniens font ces repas qu'ils appellent du nom de Pheiditia. (9) Quant aux Ioniens ils se réfugièrent en Attique. Les Athéniens et leur roi Mélanthos fils d'Andropompos les reçurent à bras ouverts par considération pour la mémoire d'Ion, et pour ses grands services. D'autres disent qu'il y eut aussi de la politique à cet acte de générosité, et que si les Athéniens recueillirent ces fugitifs, ce fut moins par amitié pour eux, que pour se fortifier de leur secours contre les Doriens qu'ils commençaient à appréhender.





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Dernière mise à jour : 16/01/2007