Texte grec :
[3,17] XVII. οὐ πόρρω δὲ τῆς Ὀρθίας ἐστὶν Εἰλειθυίας ἱερόν· οἰκοδομῆσαι δέ φασιν αὐτὸ
καὶ Εἰλείθυιαν νομίσαι θεὸν γενομένου σφίσιν ἐκ Δελφῶν μαντεύματος.
Λακεδαιμονίοις δὲ (ἡ) ἀκρόπολις μὲν ἐς ὕψος περιφανὲς ἐξίσχουσα οὐκ ἔστι,
καθὰ δὴ Θηβαίοις τε ἡ Καδμεία καὶ ἡ Λάρισα Ἀργείοις· ὄντων δὲ ἐν τῇ πόλει
λόφων καὶ ἄλλων, τὸ μάλιστα ἐς μετέωρον ἀνῆκον ὀνομάζουσιν ἀκρόπολιν.
(2) ἐνταῦθα Ἀθηνᾶς ἱερὸν πεποίηται Πολιούχου καλουμένης καὶ Χαλκιοίκου τῆς
αὐτῆς. τοῦ δὲ ἱεροῦ τῆς κατασκευῆς Τυνδάρεως καθὰ λέγουσιν ἤρξατο·
ἀποθανόντος δὲ ἐκείνου δεύτερα οἱ παῖδες ἐξεργάσασθαι τὸ οἰκοδόμημα ἤθελον,
ἀφορμὴ δέ σφισιν ἔμελλε τὰ ἐξ Ἀφιδναίων ἔσεσθαι λάφυρα. προαπολιπόντων δὲ
καὶ τούτων, Λακεδαιμόνιοι πολλοῖς ἔτεσιν ὕστερον τόν τε ναὸν ὁμοίως καὶ
ἄγαλμα ἐποιήσαντο Ἀθηνᾶς χαλκοῦν· Γιτιάδας δὲ εἰργάσατο ἀνὴρ ἐπιχώριος.
ἐποίησε δὲ καὶ ᾄσματα Δώρια ὁ Γιτιάδας ἄλλα τε καὶ ὕμνον ἐς τὴν θεόν.
(3) ἐπείργασται δὲ τῷ χαλκῷ πολλὰ μὲν τῶν ἄθλων Ἡρακλέους, πολλὰ δὲ καὶ ὧν
ἐθελοντὴς κατώρθωσε, Τυνδάρεω δὲ τῶν παίδων ἄλλα τε καὶ ἡ τῶν Λευκίππου
θυγατέρων ἁρπαγή· καὶ Ἥφαιστος τὴν μητέρα ἐστὶν ἀπολύων τῶν δεσμῶν.
ἐδήλωσα δὲ καὶ ταῦτα, ὁποῖα λέγεται, πρότερον ἔτι ἐν τῇ Ἀτθίδι συγγραφῇ.
Περσεῖ δ' ἐς Λιβύην καὶ ἐπὶ Μέδουσαν ὡρμημένῳ διδοῦσαι νύμφαι δῶρά εἰσι
κυνῆν καὶ τὰ ὑποδήματα, ὑφ' ὧν οἰσθήσεσθαι διὰ τοῦ ἀέρος ἔμελλεν.
ἐπείργασται δὲ καὶ τὰ ἐς τὴν Ἀθηνᾶς γένεσιν καὶ Ἀμφιτρίτη καὶ Ποσειδῶν, ἃ δὴ
μέγιστα καὶ μάλιστα ἦν ἐμοὶ δοκεῖν θέας ἄξια. (4) ἔστι δὲ καὶ ἕτερον αὐτόθι
Ἀθηνᾶς Ἐργάνης ἱερόν. ἐς δὲ τὴν πρὸς μεσημβρίαν στοὰν Κοσμητᾶ τε ἐπίκλησιν
Διὸς ναὸς καὶ Τυνδάρεω πρὸ αὐτοῦ μνῆμά ἐστιν· ἡ δὲ πρὸς δυσμὰς ἔχει τῶν
στοῶν ἀετούς τε δύο τοὺς ὄρνιθας καὶ ἴσας ἐπ' αὐτοῖς Νίκας, Λυσάνδρου μὲν
ἀνάθημα, τῶν δὲ ἔργων ὑπόμνημα (τῶν) ἀμφοτέρων, τοῦ τε περὶ Ἔφεσον, ὅτε
Ἀντίοχον τὸν Ἀλκιβιάδου κυβερνήτην καὶ Ἀθηναίων τριήρεις ἐνίκησε, καὶ
ὕστερον ἐν Αἰγὸς ποταμοῖς καθεῖλεν Ἀθηναίων τὸ ναυτικόν.
(5) ἐν ἀριστερᾷ δὲ τῆς Χαλκιοίκου Μουσῶν ἱδρύσαντο ἱερόν, ὅτι οἱ Λακεδαιμόνιοι
τὰς ἐξόδους ἐπὶ τὰς μάχας οὐ μετὰ σαλπίγγων ἐποιοῦντο ἀλλὰ πρός τε αὐλῶν
μέλη καὶ ὑπὸ λύρας καὶ κιθάρας κρούσμασιν. ὄπισθεν δὲ τῆς Χαλκιοίκου ναός
ἐστιν Ἀφροδίτης Ἀρείας· τὰ δὲ ξόανα ἀρχαῖα εἴπερ τι ἄλλο ἐν Ἕλλησιν. (6) τῆς
Χαλκιοίκου δὲ ἐν δεξιᾷ Διὸς ἄγαλμα Ὑπάτου πεποίηται,
παλαιότατον πάντων ὁπόσα ἐστὶ χαλκοῦ· δι' ὅλου γὰρ οὐκ ἔστιν εἰργασμένον,
ἐληλασμένου δὲ ἰδίᾳ τῶν μερῶν καθ' αὑτὸ ἑκάστου συνήρμοσταί τε
πρὸς ἄλληλα καὶ ἧλοι συνέχουσιν αὐτὰ μὴ διαλυθῆναι. (καὶ) Κλέαρχον δὲ ἄνδρα
Ῥηγῖνον τὸ ἄγαλμα ποιῆσαι λέγουσιν, ὃν Διποίνου καὶ Σκύλλιδος, οἱ δὲ αὐτοῦ
Δαιδάλου φασὶν εἶναι μαθητήν. πρὸς δὲ τῷ Σκηνώματι ὀνομαζομένῳ γυναικός
ἐστιν εἰκών, Λακεδαιμόνιοι δὲ Εὐρυλεωνίδα λέγουσιν εἶναι· νίκην δὲ ἵππων
συνωρίδι ἀνείλετο Ὀλυμπικήν.
(7) παρὰ δὲ τῆς Χαλκιοίκου τὸν βωμὸν ἑστήκασι δύο εἰκόνες Παυσανίου τοῦ περὶ
Πλάταιαν ἡγησαμένου. τὰ δὲ ἐς αὐτὸν ὁποῖα ἐγένετο εἰδόσιν οὐ διηγήσομαι· τὰ
γὰρ τοῖς πρότερον συγγραφέντα ἐπ' ἀκριβὲς ἀποχρῶντα ἦν· ἐπεξελθεῖν σφισιν
ἀρκέσομαι. ἤκουσα δὲ ἀνδρὸς Βυζαντίου Παυσανίαν φωραθῆναί τε ἐφ' οἷς
ἐβουλεύετο καὶ μόνον τῶν ἱκετευσάντων τὴν Χαλκίοικον ἁμαρτεῖν ἀδείας κατ'
ἄλλο μὲν οὐδέν, φόνου δὲ ἄγος ἐκνίψασθαι μὴ δυνηθέντα. (8) ὡς γὰρ δὴ διέτριβε
περὶ Ἑλλήσποντον ναυσὶ τῶν τε ἄλλων Ἑλλήνων καὶ αὐτῶν Λακεδαιμονίων,
παρθένου Βυζαντίας ἐπεθύμησε· καὶ αὐτίκα νυκτὸς ἀρχομένης τὴν Κλεονίκην -
τοῦτο γὰρ ὄνομα ἦν τῇ κόρῃ - κομίζουσιν οἷς ἐπετέτακτο. ἐν τούτῳ δὲ ὑπνωμένον
τὸν Παυσανίαν ἐπήγειρεν ὁ ψόφος· ἰοῦσα γὰρ παρ' αὐτὸν τὸν καιόμενον λύχνον
κατέβαλεν ἄκουσα. ἅτε δὲ ὁ Παυσανίας συνειδὼς αὑτῷ προδιδόντι τὴν Ἑλλάδα
καὶ δι' αὐτὸ ἐχόμενος ταραχῇ τε ἀεὶ καὶ δείματι, ἐξέστη καὶ τότε καὶ τὴν παῖδα τῷ
ἀκινάκῃ παίει. (9) τοῦτο τὸ ἄγος οὐκ ἐξεγένετο ἀποφυγεῖν Παυσανίᾳ, καθάρσια
παντοῖα καὶ ἱκεσίας δεξαμένῳ Διὸς Φυξίου καὶ δὴ ἐς Φιγαλίαν ἐλθόντι τὴν
Ἀρκάδων παρὰ τοὺς ψυχαγωγούς· δίκην δὲ ἣν εἰκὸς ἦν Κλεονίκῃ τε ἀπέδωκε καὶ
τῷ θεῷ. Λακεδαιμόνιοι δὲ ἐκτελοῦντες πρόσταγμα ἐκ Δελφῶν τάς τε εἰκόνας
ἐποιήσαντο τὰς χαλκᾶς καὶ δαίμονα τιμῶσιν Ἐπιδώτην, τὸ ἐπὶ Παυσανίᾳ τοῦ
Ἱκεσίου μήνιμα ἀποτρέπειν τὸν Ἐπιδώτην λέγοντες τοῦτον.
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Traduction française :
[3,17] Le temple d'Ilithye est peu éloigné de celui d'Orthia. Les
Lacédémoniens disent qu'ils ont érigé ce temple et honoré Ilithye comme
une déesse, d'après un oracle qui leur fut rendu à Delphes. La citadelle
de Lacédémone n'est point une colline remarquable par sa hauteur, comme la
Cadmée des Thébains et la Larisse des Argiens. Mais il y a dans la ville
plusieurs collines, et la plus élevée porte le nom d'Acropolis
(citadelle), on y voit le temple d'Athéna surnommée en même temps
Poliouchos et Chalcioicos. Tyndarée avait commencé, dit-on, la
construction de ce temple : après sa mort, ses fils voulurent l'achever,
et le butin fait sur les habitants d'Aphidna, leur en donnait les moyens,
mais ils moururent aussi avant de l'avoir terminé, et ce fut seulement un
grand nombre d'années après, que les Lacédémoniens firent exécuter en
bronze et la statue et le temple même de la déesse.
Ce sont des ouvrages de Gitiadas, sculpteur du pays, qui de plus
composa divers cantiques en dialecte dorien, et entre autres, une hymne à
Athéna. On a représenté sur le bronze plusieurs des travaux d'Héraclès et
plusieurs des exploits qu'il fît volontairement, ainsi que différentes
actions des fils de Tyndarée, entre autres, l'enlèvement des filles de
Leucippe. Les autres sculptures sont, Héphaïstos brisant les chaînes de sa
mère, tradition que j'ai exposée dans la description de l'Attique ; Persée
allant chercher dans la Libye la tête de Méduse, et les Nymphes lui
donnant le casque et la chaussure à l'aide de laquelle il devait traverser
les airs. On y voit aussi l'histoire de la naissance d'Athéna ; enfin,
Amphitrite et Poséidon : tous ces ouvrages sont, d'une grande dimension,
et, à mon avis, d'une beauté admirable, il y a dans le même endroit un
temple d'Athéna Ergané.
En allant au portique qui est au midi, vous trouvez le temple de Zeus
Cosmetas, devant lequel est le tombeau de Tyndarée. Le portique au
couchant renferme deux aigles qui portent deux Victoires. C'est une
offrande faite par Lysandre en mémoire de deux victoires qu'il remporta,
l'une à Ephèse sur Antiochos, pilote d'Alcibiade et les vaisseaux qu'il
commandait ; l'autre à Aegos Potamos où il détruisit entièrement les
forces navales des Athéniens. A gauche du Chalcioicos est le temple que
les Lacédémoniens avaient érigé aux Muses, parce qu'ils allaient au
combat, non au son de la trompette, mais au son des flûtes, de la lyre et
de la Cithare. Le temple d'Aphrodite Areia est derrière le Chalcioicos :
on y voit des statues en bois aussi anciennes qu'il y en ait dans la
Grèce. A droite du Chalcioicos est un Zeus en bronze, la plus ancienne
statue qu'on ait faite de ce métal. Elle n'est pas d'une seule pièce, mais
composée de parties fabriquées séparément à coups de marteau ; elles ont
été ensuite ajustées les unes aux autres, et fixées ensemble par des
clous. Cette statue est, dit-on, l'ouvrage de Léarchos de Rhégion, élève
de Dipoenos et de Scyllis, ou suivant d'autres, de Dédale lui-même.
Vers l'édifice nommé le Scenoma, se voit une statue de femme : les
Lacédémoniens disent que c'est Euryléonis qui remporta à Olympie le prix
de la course des chars à deux chevaux. Vers l'autel d'Athéna Chalcioicos
sont deux statues de Pausanias qui commandait les Lacédémoniens à Platées.
Son histoire étant connue de tout le monde, je n'en dirai pas davantage.
Ce que d'autres ont écrit précédemment avec beaucoup d'exactitude me
paraît suffire ; je me contenterai d'y ajouter ce que j'ai ouï dire à un
particulier de Byzance, que si Pausanias vit ses projets découverts, et si
de tous ceux qui s'étaient réfugiés dans le Chalcioicos, il fut le seul à
qui cet asile ne procura pas l'impunité, c'est qu'il n'avait jamais pu
effacer la souillure qu'il avait contractée par le meurtre dont je vais parler.
Pausanias étant aux environs de l'Hellespont, avec les vaisseaux des
Lacédémoniens et des autres Grecs, devint amoureux d'une jeune fille de
Byzance. Cléonice, c'était le nom de cette jeune fille, lui fut amenée
tout au commencement de la nuit par ceux qu'il avait chargés de cette
commission. En se rendant vers lui, elle renversa, sans le vouloir, la
lampe qui brûlait dans sa chambre ; Pausanias qui était déjà endormi, fut
réveillé par ce bruit, et comme il était dans des craintes et des
agitations perpétuelles à cause du projet qu'il avait déjà formé de trahir
la Grèce, il se leva, frappa cette fille de son sabre, et la tua. Il ne
put jamais se laver de ce forfait. Ce fut en vain qu'il eut recours à
toutes sortes d'expiations ; qu'il se rangea parmi les suppliants de Zeus
Phyxios ; qu'il alla même à Phigalie en Arcadie, vers ceux qui évoquent
les âmes : il subit, comme cela était juste, la punition du crime qu'il
avait commis envers Cléonice et envers les Dieux. Les Lacédémoniens, pour
satisfaire aux ordres de l'Oracle de Delphes, érigèrent ces deux statues
de bronze à Pausanias et ils rendent des honneurs au génie Epidotes qui a,
disent-ils, détourné la colère que Zeus Hikèsios avait conçue contre eux
au sujet de la mort de Pausanias.
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