Texte grec :
[3,13] XIII. πλησίον δὲ ἔστι μὲν Κυνόρτου τοῦ Ἀμύκλα τάφος, ἔστι δὲ καὶ Κάστορος
μνῆμα, ἐπὶ δὲ αὐτῷ καὶ ἱερὸν πεποίηται· τεσσαρακοστῷ γὰρ ὕστερον ἔτει τῆς
μάχης τῆς πρὸς Ἴδαν καὶ Λυγκέα θεοὺς τοὺς Τυνδάρεω παῖδας καὶ οὐ πρότερον
νομισθῆναί φασι. δείκνυται δὲ πρὸς τῇ Σκιάδι καὶ Ἴδα καὶ Λυγκέως τάφος. κατὰ
μὲν δὴ τοῦ λόγου τὸ εἰκὸς ἐτάφησαν ἐν τῇ Μεσσηνίᾳ καὶ οὐ ταύτῃ·
(2) Μεσσηνίων δὲ αἱ συμφοραὶ καὶ ὁ χρόνος, ὅσον ἔφυγον ἐκ Πελοποννήσου,
πολλὰ τῶν ἀρχαίων καὶ κατελθοῦσιν ἐποίησεν ἄγνωστα, ἅτε δὲ ἐκείνων οὐκ
εἰδότων ἔστιν ἤδη τοῖς ἐθέλουσιν ἀμφισβητεῖν.
Λακεδαιμονίοις δὲ ἀπαντικρὺ τῆς Ὀλυμπίας Ἀφροδίτης ἐστὶ ναὸς Κόρης
Σωτείρας· ποιῆσαι δὲ τὸν Θρᾷκα Ὀρφέα λέγουσιν, οἱ δὲ Ἄβαριν ἀφικόμενον ἐξ
Ὑπερβορέων. (3) ὁ δὲ Καρνειός, ὃν Οἰκέταν ἐπονομάζουσι, τιμὰς εἶχεν ἐν Σπάρτῃ
καὶ πρὶν Ἡρακλείδας κατελθεῖν, ἵδρυτο δὲ ἐν οἰκίᾳ Κριοῦ τοῦ Θεοκλέους, ἀνδρὸς
μάντεως· τούτου δὲ τοῦ Κριοῦ γεμιζούσῃ τῇ θυγατρὶ ὕδωρ συντυχόντες
κατάσκοποι τῶν Δωριέων αὐτῇ τε ἀφίκοντο ἐς λόγους καὶ παρὰ τὸν Κριὸν
ἐλθόντες διδάσκονται τὴν ἅλωσιν τῆς Σπάρτης. (4) Κάρνειον δὲ Ἀπόλλωνα
Δωριεῦσι μὲν τοῖς πᾶσι σέβεσθαι καθέστηκεν ἀπὸ Κάρνου γένος ἐξ Ἀκαρνανίας,
μαντευομένου δὲ ἐξ Ἀπόλλωνος· τοῦτον γὰρ τὸν Κάρνον ἀποκτείναντος
Ἱππότου τοῦ Φύλαντος ἐνέπεσεν ἐς τὸ στρατόπεδον τοῖς Δωριεῦσι μήνιμα
Ἀπόλλωνος, καὶ Ἱππότης τε ἔφυγεν ἐπὶ τῷ φόνῳ καὶ Δωριεῦσιν ἀπὸ τούτου τὸν
Ἀκαρνᾶνα μάντιν καθέστηκεν ἱλάσκεσθαι. ἀλλὰ γὰρ Λακεδαιμονίοις οὐχ οὗτος
ὁ Οἰκέτας ἐστὶ Καρνειός, ὁ δὲ ἐν τοῦ μάντεως Κριοῦ τιμώμενος Ἀχαιῶν ἔτι ἐχόντων τὴν
Σπάρτην. (5) Πραξίλλῃ μὲν δὴ πεποιημένα ἐστὶν ὡς Εὐρώπης εἴη καὶ
Κάρνειος καὶ αὐτὸν ἀνεθρέψατο Ἀπόλλων καὶ Λητώ· λέγεται δὲ καὶ ἄλλος ἐπ'
αὐτῷ λόγος, ἐν τῇ Ἴδῃ τῇ Τρωικῇ κρανείας ἐν Ἀπόλλωνος ἄλσει πεφυκυίας τοὺς
Ἕλληνας ἐκτεμεῖν ἐς τοῦ ἵππου τοῦ δουρείου τὴν ποίησιν· μαθόντες δὲ ὀργήν
σφισιν ἔχειν τὸν θεὸν θυσίαις ἱλάσκονται καὶ Ἀπόλλωνα ὀνομάζουσι Κάρνειον
ἀπὸ τῶν κρανειῶν, ὑπερθέντες τὸ ῥῶ κατὰ δή τι ἀρχαῖον.
(6) τοῦ Καρνείου δὲ οὐ πόρρω καλούμενόν ἐστιν ἄγαλμα Ἀφεταίου· τοῖς δὲ
Πηνελόπης μνηστῆρσί φασιν ἐντεῦθεν γενέσθαι τοῦ δρόμου τὴν ἀρχήν. ἔστι δέ τι
χωρίον ἔχον στοὰς ἐν τετραγώνῳ τῷ σχήματι, ἔνθα σφίσιν ἐπιπράσκετο ὁ ῥῶπος
τὸ ἀρχαῖον· πρὸς τούτῳ Διὸς Ἀμβουλίου καὶ Ἀθηνᾶς ἐστιν Ἀμβουλίας βωμὸς καὶ
Διοσκούρων καὶ τούτων Ἀμβουλίων. (7) ἀπαντικρὺ δὲ ἥ τε ὀνομαζομένη Κολώνα
καὶ Διονύσου Κολωνάτα ναός, πρὸς αὐτῷ δὲ τέμενός ἐστιν ἥρωος, ὃν τῆς ὁδοῦ
τῆς ἐς Σπάρτην Διονύσῳ φασὶ γενέσθαι ἡγεμόνα· τῷ δὲ ἥρωι τούτῳ πρὶν ἢ τῷ
θεῷ θύουσιν αἱ Διονυσιάδες καὶ αἱ Λευκιππίδες. τὰς δὲ ἄλλας ἕνδεκα ἃς καὶ
αὐτὰς Διονυσιάδας ὀνομάζουσι, ταύταις δρόμου προτιθέασιν ἀγῶνα· (8) δρᾶν δὲ
οὕτω σφίσιν ἦλθεν ἐκ Δελφῶν. τοῦ Διονύσου δὲ οὐ μακρὰν Διὸς ἱερόν ἐστιν
Εὐανέμου, τούτου δὲ ἐν δεξιᾷ Πλευρῶνος ἡρῷον. γεγόνασι δὲ οἱ Τυνδάρεω
παῖδες τὰ πρὸς μητρὸς ἀπὸ τοῦ Πλευρῶνος· Θέστιον γὰρ τὸν Λήδας πατέρα Ἄσιός φησιν
ἐν τοῖς ἔπεσιν Ἀγήνορος παῖδα εἶναι τοῦ Πλευρῶνος. τοῦ δὲ ἡρῴου λόφος ἐστὶν οὐ πόρρω
καὶ Ἥρας ἐπὶ τῷ λόφῳ ναὸς Ἀργείας· ἱδρύσασθαι δὲ Εὐρυδίκην φασὶ Λακεδαίμονος
θυγατέρα, γυναῖκα δὲ Ἀκρισίου τοῦ Ἄβαντος. Ἥρας δὲ ἱερὸν Ὑπερχειρίας κατὰ
μαντείαν ἐποιήθη, τοῦ Εὐρώτα πολὺ τῆς γῆς σφισιν ἐπικλύζοντος. (9) ξόανον δὲ
ἀρχαῖον καλοῦσιν Ἀφροδίτης Ἥρας· ἐπὶ δὲ θυγατρὶ γαμουμένῃ νενομίκασι τὰς
μητέρας τῇ θεῷ θύειν. τοῦ λόφου δὲ κατὰ τὴν ἐς δεξιὰν ὁδὸν Ἑτοιμοκλέους ἐστὶν
εἰκών· τῷ δὲ Ἑτοιμοκλεῖ καὶ αὐτῷ Ἱπποσθένει τῷ πατρὶ πάλης εἰσὶν Ὀλυμπικαὶ
νῖκαι, (καὶ) συναμφοτέροις μὲν μία τε καὶ δέκα, τῷ δὲ Ἱπποσθένει μιᾷ νίκῃ τὸν
υἱὸν παρελθεῖν ὑπῆρξεν.
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Traduction française :
[3,13] On voit près de là, le tombeau de Cynortas, fils d'Amyclas, et celui
de Castor, sur lequel on a érigé un temple. Les Lacédémoniens disent en
effet que les fils de Tyndarée ne furent mis au rang des dieux que
quarante ans après le combat contre Idas et Lyncée. Ils montrent aussi
vers le Scias le tombeau d'Idas et de Lyncée, mais ces deux héros ont été,
suivant toutes les apparences, enterrés dans la Messénie, et non dans cet
endroit. Les malheurs des Messéniens si longtemps exilés du Péloponnèse,
ont rendu méconnaissables à ceux d'entre eux qui revinrent dans cette
contrée, la plupart de leurs anciens monuments, et comme ils ne savent pas
à qui les attribuer, il est très facile de leur en contester
l'authenticité. En face de l'Aphrodite Olympienne, est le temple de Koré
Soteira ( fille de Déméter ), temple érigé, dit-on, par Orphée de Thrace,
ou, suivant d'autres, par Abaris, venu du pays des Hyperboréens. Carneios,
surnommé Oicétas ( domestique ), était déjà honoré à Sparte avant le
retour des Héraclides. Sa statue était placée dans la maison du devin
Crios, fils de Théoclès. Les espions des Doriens ayant rencontré la fille
de ce Crios, puisant de l'eau, lièrent conversation avec elle, et la
suivirent chez son père, qui leur indiqua les moyens de prendre Sparte.
A l'égard d'Apollon Carneios dont le culte est commun à tous les
Doriens, ce surnom lui vient de Carnion natif de l'Acarnanie, qui
prédisait l'avenir par l'inspiration d'Apollon. Hippotès, fils de Phylas,
ayant tué ce Carnion, la colère d'Apollon s'appesantit sur le camp des
Doriens, et Hippotès fut exilé pour ce meurtre. Depuis, les Doriens ont
toujours continué d'apaiser les mânes de ce devin ; il n'est cependant pas
le même que ce Carneios Oicétas des Lacédémoniens, qui était déjà honoré
d'un culte dans la maison du devin Crios, tandis que Sparte appartenait
encore aux Achéens. Praxilla dit dans ses vers, que ce Carneios était fils
d'Europe, et avait été élevé par Apollon et par Latone. On donne encore
une autre raison de ce nom ; on dit que les Grecs ayant coupé sur le mont
Ida de la Troade, dans un bois consacré à Apollon, des cormiers pour
construire le cheval Dorien, ils s'aperçurent que le dieu était irrité
contre eux, et l'apaisèrent par des sacrifices ; ils lui donnèrent alors
le surnom de Carneios, du mot Craneia, Cormier, par une transposition de
lettres usitées. La statue d'Aphétaeos est à peu de distance de celle de
Carnion ; c'est de là, dit-on, que les prétendants de Pénélope
s'élancèrent pour disputer le prix de la course. Vous trouvez ensuite une
place carrée, entourée de portiques, où l'on vendait anciennement toutes
sortes de menues marchandises. On voit près de là les autels de Zeus
Amboulios ( conseiller ), d'Athéna Amboulia, et des Dioscures, surnommés
aussi Amboulion.
L'endroit nommé Kolônes est vis-à-vis, ainsi que le temple de
Dionysos Kolônate. Il y a vers ce temple une enceinte consacrée au héros
qui servit de guide à Dionysos lorsqu'il vint à Sparte ; les Dionysiades
et les Leucippides sacrifient à ce héros avant de sacrifier au Dieu
lui-même. Onze autres femmes, nommées de même les Dionysiades, y disputent
le prix de la course, ainsi que l'a prescrit l'oracle de Delphes. Le
temple de Zeus Euanémos ( qui donne des vents favorables ) n'est pas
éloigné de celui de Dionysos. A sa droite est le monument héroïque de
Pleuron, de qui les Tyndarides descendaient par leur mère ; car Asios dit
dans ses vers, que Thestios, père de Léda, était fils d'Agénor, fils de
Pleuron. Sur une colline à peu de distance de ce monument est le temple
d'Héra Argienne, qui a été érigé, dit-on, par Eurydice, fille de Lacédémon
et femme d'Acrisios, fils d'Abas. L'Eurotas ayant couvert de ses eaux la
plus grande partie du pays, on érigea, d'après les ordres de l'oracle, le
temple d'Héra Hypercheiria, sa statue en bois, dite d'Aphrodite Héra, est
fort ancienne. Il est d'usage que les mères lui offrent des sacrifices
lorsque leurs filles se marient. Vous trouvez sur la route qui passe à
droite de cette colline la statue d'Hetoimoclès, fils d'Hipposthène : le
père et le fils ont plusieurs fois remporté le prix de la lutte aux jeux
Olympiques ; le nombre de leurs couronnes est de onze, et le père en a
obtenu une de plus que le fils.
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