HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PAUSANIAS, Le Tour de la Grèce, livre II

δὲ



Texte grec :

[2,13] (1) Ἡρακλειδῶν δὲ κατελθόντων Πελοπόννησος ἐταράχθη πᾶσα πλὴν Ἀρκάδων, ὡς πολλὰς μὲν τῶν πόλεων συνοίκους ἐκ τοῦ Δωρικοῦ προσλαβεῖν, πλείονας δὲ ἔτι γενέσθαι τὰς μεταβολὰς τοῖς οἰκήτορσι. τὰ δὲ κατὰ Φλιοῦντα οὕτως ἔχει. ῾Ρηγνίδας ἐπ᾽ αὐτὴν ὁ Φάλκου τοῦ Τημένου Δωριεὺς ἐκ τε Ἄργους στρατεύει καὶ ἐκ τῆς Σικυωνίας. τῶν δὲ Φλιασίων τοῖς μὲν ἃ προεκαλεῖτο ῾Ρηγνίδας ἐφαίνετο ἀρεστά, μένοντας ἐπὶ τοῖς αὑτῶν βασιλέα ῾Ρηγνίδαν καὶ τοὺς σὺν ἐκείνῳ Δωριεῖς ἐπὶ ἀναδασμῷ γῆς δέχεσθαι· (2) Ἵππασος δὲ καὶ οἱ σὺν αὐτῷ διεκελεύοντο ἀμύνεσθαι μηδὲ πολλῶν καὶ ἀγαθῶν ἀμαχεὶ τοῖς Δωριεῦσιν ἀφίστασθαι. προσεμένου δὲ τοῦ δήμου τὴν ἐναντίαν (ταύτην) γνώμην, οὕτως Ἵππασος σὺν τοῖς ἐθέλουσιν ἐς Σάμον φεύγει. Ἱππάσου δὲ τούτου τέταρτος ἦν ἀπόγονος Πυθαγόρας ὁ λεγόμενος γενέσθαι σοφός· Μνησάρχου γὰρ Πυθαγόρας ἦν τοῦ Εὔφρονος τοῦ Ἱππάσου. ταῦτα μὲν Φλιάσιοι λέγουσι περὶ αὑτῶν, ὁμολογοῦσι δέ σφισι τὰ πολλὰ καὶ Σικυώνιοι. (3) προσέσται δὲ ἤδη καὶ τῶν ἐς ἐπίδειξιν ἡκόντων τὰ ἀξιολογώτατα. ἔστι γὰρ ἐν τῇ Φλιασίων ἀκροπόλει κυπαρίσσων ἄλσος καὶ ἱερὸν ἁγιώτατον ἐκ παλαιοῦ· τὴν δὲ θεὸν ἧς ἐστι τὸ ἱερὸν οἱ μὲν ἀρχαιότατοι Φλιασίων Γανυμήδαν, οἱ δὲ ὕστερον Ἥβην ὀνομάζουσιν· ἧς καὶ Ὅμηρος μνήμην ἐποιήσατο ἐν τῇ Μενελάου πρὸς Ἀλέξανδρον μονομαχίᾳ φάμενος οἰνοχόον τῶν θεῶν εἶναι, καὶ αὖθις <ἐν> Ὀδυσσέως ἐς Ἅιδου καθόδῳ γυναῖκα Ἡρακλέους εἶπεν εἶναι. Ὠλῆνι δὲ ἐν Ἥρας ἐστὶν ὕμνῳ πεποιημένα τραφῆναι τὴν Ἥραν ὑπὸ Ὡρῶν, εἶναι δέ οἱ παῖδας Ἄρην τε καὶ Ἥβην. (4) παρὰ δὲ Φλιασίοις τῇ θεῷ ταύτῃ καὶ ἄλλαι τιμαὶ καὶ μέγιστον τὸ ἐς τοὺς ἱκέτας ἐστί· δεδώκασι γὰρ δὴ ἄδειαν ἐνταῦθα ἱκετεύουσι, λυθέντες δὲ οἱ δεσμῶται τὰς πέδας πρὸς τὰ ἐν τῷ ἄλσει δένδρα ἀνατιθέασιν. ἄγεται δὲ καὶ ἑορτή σφισιν ἐπέτειος, ἣν καλοῦσι Κισσοτόμους. ἄγαλμα δὲ οὔτε ἐν ἀπορρήτῳ φυλάσσουσιν οὐδὲν οὔτε ἐστὶν ἐν φανερῷ δεικνύμενον—ἐφ᾽ ὅτῳ δὲ οὕτω νομίζουσιν, ἱερός ἐστιν αὐτοῖς λόγος—, ἐπεὶ τῆς γε Ἥρας ἐστὶν ἐξιόντων ἐν ἀριστερᾷ ναὸς ἄγαλμα ἔχων Παρίου λίθου. (5) ἐν δὲ τῇ ἀκροπόλει καὶ ἄλλος περίβολός ἐστιν ἱερὸς Δήμητρος, ἐν δὲ αὐτῷ ναός τε καὶ ἄγαλμα Δήμητρος καὶ τῆς παιδός· τὸ δὲ τῆς Ἀρτέμιδος—ἔστι γὰρ καὶ Ἀρτέμιδος ἐνταῦθα χαλκοῦν ἄγαλμα—ἐφαίνετο ἀρχαῖον εἶναί μοι. κατιόντων δὲ ἐκ τῆς ἀκροπόλεώς ἐστιν Ἀσκληπιοῦ ναὸς ἐν δεξιᾷ καὶ ἄγαλμα οὐκ ἔχον πω γένεια. ὑπὸ τοῦτον τὸν ναὸν θέατρον πεποίηται· τούτου δὲ οὐ πόρρω Δήμητρός ἐστιν ἱερὸν καὶ καθήμενα ἀγάλματα ἀρχαῖα. (6) ἀνάκειται δὲ ἐπὶ τῆς ἀγορᾶς αἲξ χαλκῆ, τὰ πολλὰ ἐπίχρυσος· παρὰ δὲ Φλιασίοις τιμὰς ἐπὶ τῷδε εἴληφε. τὸ ἄστρον ἣν ὀνομάζουσιν αἶγα ἀνατέλλουσα τὰς ἀμπέλους λυμαίνεται συνεχῶς· ἵνα δὲ ἄχαρι μηδὲν ἀπ᾽ αὐτῆς γένηται, οἱ δὲ τὴν ἐπὶ τῆς ἀγορᾶς χαλκῆν αἶγα ἄλλοις τε τιμῶσι καὶ χρυσῷ τὸ ἄγαλμα ἐπικοσμοῦντες. ἐνταῦθά ἐστι καὶ Ἀριστίου μνῆμα τοῦ Πρατίνου· τούτῳ τῷ Ἀριστίᾳ σάτυροι καὶ Πρατίνᾳ τῷ πατρί εἰσι πεποιημένοι πλὴν τῶν Αἰχύλου δοκιμώτατοι. (7) ὄπισθεν δὲ τῆς ἀγορᾶς ἐστιν οἶκος ὀνομαζόμενος ὑπὸ Φλιασίων μαντικός. ἐς τοῦτον Ἀμφιάραος ἐλθὼν καὶ τὴν νύκτα ἐγκατακοιμηθεὶς μαντεύεσθαι τότε πρῶτον, ὡς οἱ Φλιάσιοί φασιν, ἤρξατο· τέως δὲ ἦν Ἀμφιάραος τῷ ἐκείνων λόγῳ ἰδιώτης τε καὶ οὐ μάντις. καὶ τὸ οἴκημα ἀπὸ τούτου συγκέκλεισται τὸν πάντα ἤδη χρόνον. οὐ πόρρω δέ ἐστιν ὁ καλούμενος Ὀμφαλός, Πελοποννήσου δὲ πάσης μέσον, εἰ δὴ τὰ ὄντα εἰρήκασιν. ἀπὸ δὲ τοῦ Ὀμφαλοῦ προελθοῦσι Διονύσου σφίσιν ἱερόν ἐστιν ἀρχαῖον, ἔστι δὲ καὶ Ἀπόλλωνος καὶ ἄλλο Ἴσιδος. τὸ μὲν δὴ ἄγαλμα τοῦ Διονύσου δῆλον πᾶσιν, ὡσαύτως δὲ καὶ τὸ τοῦ Ἀπόλλωνος· τὸ δὲ τῆς Ἴσιδος τοῖς ἱερεῦσι θεάσασθαι μόνον ἔστι. (8) λέγεται δὲ καὶ ὧδε ὑπὸ Φλιασίων λόγος· Ἡρακλέα, ὅτ᾽ ἐκ Λιβύης ἀνεσώθη κομίζων τὰ μῆλα τὰ Ἑσπερίδων καλούμενα, ἐς Φλιοῦντα ἐλθεῖν κατὰ δή τι ἴδιον, διαιτωμένου δὲ ἐνταῦθα Οἰνέα ἐξ Αἰτωλίας ἀφικέσθαι παρ᾽ αὐτόν· ἐγεγόνει δὲ τῷ Ἡρακλεῖ πρότερον ἔτι κηδεστής, τότε δὲ ἀφιγμένος εἱστία τὸν Ἡρακλέα ἢ αὐτὸς εἱστιᾶτο ὑπὸ ἐκείνου. Κύαθον δ᾽ οὖν παῖδα οἰνοχόον Οἰνέως οὐκ ἀρεσθεὶς τῷ δοθέντι πώματι παίει τῶν δακτύλων ἑνὶ ἐς τὴν κεφαλήν· ἀποθανόντος δὲ αὐτίκα ὑπὸ τῆς πληγῆς Φλιασίοις ἐστὶν οἴκημα ἐς μνήμην. τοῦτο ᾠκοδόμηται μὲν παρὰ τὸ ἱερὸν τοῦ Ἀπόλλωνος, ἀγάλματα δὲ λίθου πεποιημένα ἔχει, κύλικα ὀρέγοντα Ἡρακλεῖ τὸν Κύαθον.

Traduction française :

[2,13] Chapitre 13. Lorsque les Héraclides revinrent, tout le Péloponnèse, à l'exception de l'Arcadie, fut bouleversé, de sorte que dans plusieurs villes, on admit les Doriens, et que dans beaucoup d'autres, les anciens habitants furent entièrement chassés. Quant à Phlionte, voici ce qui s'y passa. Rhégnidas Dorien, fils de Phalces, fils de Téménos, y ayant amené des troupes d'Argos et de Sicyone, une partie des Phliasiens, satisfaits des propositions de Rhégnidas, consentaient à rester dans le pays, en le reconnaissant pour roi, et en faisant un nouveau partage des terres avec les Doriens, tandis qu'Hippasos et ses partisans disaient qu'il fallait se défendre et ne pas abandonner ainsi aux Doriens sans coup férir des possessions vastes et fertiles. Le peuple ayant rejeté ce dernier avis, Hippasos s'enfuit à Samos avec ceux qui voulurent le suivre. C'est de cet Hippasos que le sage Pythagore descendait à la quatrième génération, car il avait pour père Mnésarque, fils d'Euphronios, fils d'Hippasos. Voilà comment les Phliasiens racontent leur histoire, et les Sicyoniens sont d'accord avec eux sur la plupart de ces choses. Il me reste maintenant à décrire ce que le pays offre de plus remarquable. Vous verrez d'abord dans la citadelle de Phlionte un bois de cyprès, puis un temple qui depuis les siècles les plus reculés est l'objet d'une très grande vénération. La déesse qu'on y adore portait anciennement dans le pays, le nom de Ganymède ; elle prit dans la suite celui d'Hébé, et Homère la nomme ainsi dans le récit du combat singulier entre Alexandre et Ménélas, où il dit qu'elle versait à boire aux Dieux ; et dans la descente d'Ulysse aux enfers, où il nous apprend qu'elle était l'épouse d'Héraclès. Olen dans son hymne à Héra dit que cette déesse avait été élevée par les Saisons et que ses enfants étaient Arès et Hébé. Les Phliasiens rendent à Hébé différents honneurs dont le plus considérable est le droit d'asile attaché à son temple. Ceux qui étaient enchaînés avant de s'y réfugier, consacrent leurs fers en les suspendant aux arbres qui sont dans le bois. On célèbre aussi tous les ans, en l'honneur de la déesse, une fête qu'on nomme les Kissotomes (jours où l'on coupe le lierre). Il n'y a dans ce temple aucune statue ni gardée en secret, ni exposée à la vue ; et ils se fondent pour en agir ainsi, sur une tradition sacrée. Au sortir de l'enceinte à gauche, vous trouvez un temple d'Héra avec sa statue en marbre de Paros. Il y a dans la citadelle une autre enceinte consacrée à Déméter, et dans cette enceinte un temple avec les statues de Déméter et de sa fille. On voit dans le même endroit une Artémis en bronze qui m'a paru ancienne. En descendant de la citadelle vous trouvez à droite le temple d'Esculape et la statue du Dieu, qui est représenté sans barbe. Le théâtre est au-dessous de ce temple ; à peu de distance du théâtre on voit un autre temple de Déméter avec des statues assises, toutes anciennes. Il y a sur la place publique une chèvre en bronze, dorée en grande partie ; voici l'origine des honneurs que lui rendent les Phliasiens. La constellation de la Chèvre à son lever, fait souvent du mal aux vignes ; les Phliasiens pour détourner sa maligne influence, décernèrent divers honneurs à la chèvre qui est sur la place publique, et la dorèrent. On y voit aussi le tombeau d'Aristias, fils de Pratinas. Les drames satyriques d'Aristias et de son père sont les plus estimés après ceux d'Eschyle. Il y a derrière la place publique un édifice qu'on appelle la maison fatidique. Les Phliasiens disent qu'Amphiaraos ayant dormi une nuit dans cette maison, commença dès lors à prédire l'avenir ; il n'était auparavant, suivant eux, qu'un homme ordinaire et nullement versé dans l'art de la divination. On voit à peu de distance de là, l'endroit nommé Omphalos (le nombril), qui, si l'on en croit les Phliasiens, est le milieu du Péloponnèse. En avançant, vous trouvez un ancien temple de Dionysos, celui d'Apollon et celui d'Isis. La statue de Dionysos est exposée à la vue de tout le monde, ainsi que celle d'Apollon, mais il n'est permis qu'aux prêtres de voir celle d'Isis. Les Phliasiens racontent aussi qu'Héraclès à son retour de la Libye, d'où, il avait apporté les pommes des Hespérides, vint à Phlionte pour quelque affaire particulière, Oenée, qui lui avait donné précédemment sa fille en mariage, y vint de l'Etolie ; un jour qu'il mangeait chez Héraclès, ou qu'Héraclès mangeait chez lui, le jeune Cyathos, son échanson, ne versant pas à boire au gré d'Héraclès, ce héros le frappa d'un de ses doigts à la tête. Ce jeune garçon mourut sur-le-champ, et les Phliasiens consacrèrent à sa mémoire un édifice qui est vers le temple d'Apollon : on y voit deux statues en marbre, représentant Cyathos, qui offre une coupe à Héraclès.





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Dernière mise à jour : 26/01/2006