Texte grec :
[2,8] (1) τῷ δὲ τῆς Πειθοῦς ἱερῷ τὸ ἐγγὺς τέμενος ἀνειμένον βασιλεῦσι ῾Ρωμαίων οἰκία ποτὲ ἦν Κλέωνος
τυράννου· Κλεισθένης μὲν γὰρ ὁ Ἀριστωνύμου τοῦ Μύρωνος ἐχόντων ἔτι τὴν κάτω πόλιν Σικυωνίων
ἐτυράννησε, Κλέων δὲ ἐν τῇ νῦν πόλει. πρὸ ταύτης τῆς οἰκίας ἡρῷόν ἐστιν Ἀράτου μέγιστα Ἑλλήνων
ἐργασαμένου τῶν ἐφ᾽ αὑτοῦ· ἔχει δὲ ὧδε τὰ ἐς αὐτόν. (2) μετὰ Κλέωνα μοναρχήσαντα ἐνέπεσε τῶν ἐν
τέλει πολλοῖς ἐπιθυμία τυραννίδος οὕτω δή τι ἀκάθεκτος ὡς καὶ ἄνδρας δύο Εὐθύδημον καὶ
Τιμοκλείδαν ὁμοῦ τυραννῆσαι. τούτους μὲν οὖν ἐξέβαλεν ὁ δῆμος, Κλεινίαν τὸν πατέρα Ἀράτου
προστησάμενος· ἔτεσι δὲ ὕστερον οὐ πολλοῖς ἐτυράννησεν Ἀβαντίδας. Κλεινίᾳ μὲν οὖν συνεβεβήκει
πρότερον ἔτι ἡ τελευτή· Ἄρατον δὲ Ἀβαντίδας φυγάδα ἐποίησεν, ἢ καὶ αὐτὸς ἀπεχώρησεν Ἄρατος
ἐθελοντής. Ἀβαντίδαν μὲν οὖν κτείνουσιν ἄνδρες τῶν ἐπιχωρίων, τύραννος δὲ αὐτίκα ἐγεγόνει ὁ
Ἀβαντίδου πατὴρ Πασέας· (3) Νικοκλῆς δὲ ἐκεῖνον ἀνελὼν ἐτυράννησεν αὐτός. ἐπὶ τοῦτον τὸν
Νικοκλέα Ἄρατος ἀφικόμενος Σικυωνίων φυγάσι καὶ Ἀργείοις μισθωτοῖς τοὺς μὲν ἔλαθεν ἅτε ἐν
σκότῳ —νύκτωρ γὰρ δὴ τὴν ἐπιχείρησιν ἐποιεῖτο—, τοὺς δὲ καὶ βιασάμενος τῶν φυλασσόντων ἐγένετο
ἐντὸς τείχους· καὶ —ὑπέφαινε γὰρ ἕως ἤδη—προσλαβὼν τὸν δῆμον ἐπὶ τὴν οἰκίαν σπουδῇ τὴν
τυραννικὴν τρέπεται. καὶ ταύτην μὲν εἷλεν οὐ χαλεπῶς, ὁ δὲ Νικοκλῆς αὐτὸς ἔλαθεν ἀποδράς.
Σικυωνίοις δὲ ἀπέδωκεν Ἄρατος ἐξ ἴσου πολιτεύεσθαι διαλλάξας τοῖς φεύγουσιν, οἰκίας μὲν φυγάσι καὶ
ὅσα τῶν κτημάτων ἄλλα (ἃ) ἐπέπρατο ἀποδούς, τιμὴν δὲ τοῖς πριαμένοις διέλυσεν αὐτός. (4) καὶ —ἦν
γὰρ δέος τοῖς πᾶσιν Ἕλλησι Μακεδόνων καὶ Ἀντιγόνου Φίλιππον ἐπιτροπεύοντος τὸν Δημητρίου—,
τοῦδε ἕνεκα τοὺς Σικυωνίους ἐς τὸ Ἀχαιῶν συνέδριον ἐσήγαγε Δωριεῖς ὄντας. αὐτίκα δὲ στρατηγὸς ὑπὸ
τῶν Ἀχαιῶν ᾕρητο, καὶ σφᾶς ἐπὶ Λοκροὺς τοὺς Ἀμφισσέας ἀγαγὼν καὶ ἐς τὴν Αἰτωλῶν πολεμίων
ὄντων τὴν γῆν ἐπόρθησε· Κόρινθον δὲ ἔχοντος Ἀντιγόνου καὶ φρουρᾶς Μακεδόνων ἐνούσης τοὺς
Μακεδόνας τῷ αἰφνιδίῳ τῆς ἐπιθέσεως κατέπληξε καὶ ἄλλους τε κρατήσας μάχῃ διέφθειρε καὶ
Περσαῖον ἐπὶ τῇ φρουρᾷ τεταγμένον, ὃς παρὰ Ζήνωνα τὸν Μνασέου κατὰ μάθησιν σοφίας ἐφοίτησεν.
(5) ἐλευθερώσαντος δὲ Ἀράτου Κόρινθον προσεχώρησαν μὲν ἐς τὸ συνέδριον Ἐπιδαύριοι καὶ Τροιζήνιοι
οἱ τὴν Ἀργολίδα Ἀκτὴν οἰκοῦντες καὶ τῶν ἐκτὸς ἰσθμοῦ Μεγαρεῖς, συμμαχίαν δὲ πρὸς Ἀχαιοὺς
Πτολεμαῖος ἐποιήσατο. Λακεδαιμόνιοι δὲ καὶ Ἆγις ὁ Εὐδαμίδου βασιλεὺς ἔφθησαν μὲν Πελλήνην
ἑλόντες ἐξ ἐπιδρομῆς, ἥκοντι δὲ Ἀράτῳ καὶ τῇ στρατιᾷ συμβαλόντες ἐκρατήθησαν καὶ τὴν Πελλήνην
ἐκλιπόντες ἀναχωροῦσιν οἴκαδε ὑπόσπονδοι. (6) Ἄρατος δέ, ὥς οἱ τὰ ἐν Πελοποννήσῳ προεκεχωρήκει,
δεινὸν ἡγεῖτο Πειραιᾶ καὶ Μουνυχίαν, ἔτι δὲ Σαλαμῖνα καὶ Σούνιον ἐχόμενα ὑπὸ Μακεδόνων
περιοφθῆναι, καὶ —οὐ γὰρ ἤλπιζε δύνασθαι πρὸς βίαν αὐτὰ ἐξελεῖν— Διογένην πείθει τὸν ἐν τοῖς
φρουροῖς ἄρχοντα ἀφεῖναι τὰ χωρία ἐπὶ ταλάντοις πεντήκοντα καὶ ἑκατόν, καὶ τῶν χρημάτων
συνετέλεσεν αὐτὸς Ἀθηναίοις ἕκτον μέρος. ἔπεισε δὲ καὶ Ἀριστόμαχον τυραννοῦντα ἐν Ἄργει
δημοκρατίαν ἀποδόντα Ἀργείοις ἐς τὸ Ἀχαϊκὸν συντελεῖν, Μαντίνειάν τε Λακεδαιμονίων ἐχόντων
εἷλεν. ἀλλὰ γὰρ οὐ πάντα ἀνθρώπῳ τελεῖται κατὰ γνώμην, εἰ δὴ καὶ Ἄρατον κατέλαβεν ἀνάγκη
γενέσθαι Μακεδόνων καὶ Ἀντιγόνου σύμμαχον· ἐγένετο δὲ οὕτως.
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Traduction française :
[2,8] Chapitre 8.
Vers le temple de Pitho est une enceinte consacrée aux Empereurs
Romains, qui était autrefois la maison de Cléon le tyran. Les Sicyoniens
en effet, habitaient encore la ville basse, lorsqu'ils eurent pour tyran
Clisthène, fils d'Aristonymos, fils de Myron ; mais ils étaient déjà dans
la ville actuelle lorsque Cléon usurpa l'autorité. On voit devant cette
maison le monument héroïque d'Aratos, de tous les Grecs de son temps celui
qui a fait de plus grandes actions. Voici les principaux traits de son
histoire. Après la mort de Cléon, l'ambition de dominer s'empara tellement
de ceux qui étaient dans les charges, qu'on vit en même temps deux tyrans
à Sicyone, Enthydèmos et Timocleidas. Le peuple, les ayant chassés,
choisit pour chef Clinias père d'Aratos. Peu d'années après, et Clinias
étant déjà mort, Abantidas devint tyran des Sicyoniens. Il chassa Aratos
du pays ; ou peut-être celui-ci s'exila-t-il volontairement. Abantidas
ayant été tué par quelques Sicyoniens, Paséas son père se fit sur le champ
tyran à sa place, et fut tué lui-même par Nicoclès, qui usurpa aussi
l'autorité. C'est contre ce Nicoclès qu'Aratos dirigea son attaque ; ayant
rassemblé les exilés de Sicyone, et des troupes d'Argos qu'il avait prises
à sa solde, il partit durant la nuit, et ayant, grâce à l'obscurité,
trompé la vigilance d'une partie de la garnison, et forcé l'autre, il se
trouva dans l'intérieur des murs. Le jour commençant alors à paraître, il
rassembla le peuple, marcha droit à la maison du tyran, et la prit sans
beaucoup de peine ; mais Nicoclès s'évada sans qu'on s'en aperçut. Aratos
ayant réconcilié ceux qui étaient restés à Sicyone avec les exilés,
rétablit le gouvernement populaire ; il rendit aux exilés leurs maisons et
leurs autres biens qui avaient été vendus, et dont il remboursa le prix à
ceux qui les avaient achetés.
Antigone, qui gouvernait alors la Macédoine comme tuteur de Philippe,
fils de Démétrios, s'était rendu formidable à toute la Grèce ; cette
considération décida Aratos à faire entrer les Sicyoniens, tout Doriens
qu'ils étaient, dans la confédération Achéenne. Les Achéens l'ayant nommé
tout de suite Prêteur, il les conduisit contre les Locriens d'Amphisse, et
contre les Étoliens leurs ennemis, dont il ravagea le territoire.
Antigone, maître de Corinthe, y tenait une garnison de Macédoniens ;
Aratos, ayant surpris ces Macédoniens par une attaque imprévue, les défit,
en tua un grand nombre, et entre autres Persée leur général, qui avait
étudié la philosophie sous Zénon, fils de Mnaséas. Corinthe affranchie,
les Epidauriens et les Troezéniens, peuples des côtes de l'Argolide, ainsi
que les Mégaréens qui sont en dehors de l'Isthme, entrèrent dans la ligue
Achéenne, et Ptolémée fit une alliance avec les Achéens.
Commandés par Agis leur roi, les Lacédémoniens s'étaient présentés à
l'improviste devant Pellène et l'avaient prise d'assaut ; mais Aratos
survenant avec son armée, ils furent défaits et retournèrent dans leur
pays après avoir capitulé. Voyant que tout lui avait réussi, dans le
Péloponnèse, Aratos ne crut pas devoir souffrir que les Macédoniens
conservassent en leur pouvoir le Pirée, Munychie, Salamine et Sounion ;
mais il ne comptait pas assez sur ses forces pour les en chasser : il
détermina donc Diogène, qui commandait dans ces places, à les livrer
moyennant cent cinquante talents, et il fournit lui-même aux Athéniens la
sixième partie de cette somme. Il engagea aussi Aristomachos, tyran
d'Argos à rétablir la démocratie dans cette ville et à la faire entrer
dans la confédération Achéenne, et il prit Mantinée, qui était au pouvoir
des Lacédémoniens. Mais les hommes n'obtiennent pas tous les succès qu'ils
désirent, car Aratos se trouva dans la nécessité de devenir l'allié
d'Antigone et des Macédoniens, ce qui arriva de la manière suivante.
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