Texte grec :
[2,11] (1) ἐντεῦθεν δὲ ἀποτραπεῖσιν ἐπὶ πύλην καλουμένην Ἱεράν, οὐ πόρρω τῆς πύλης ναός ἐστιν
Ἀθηνᾶς, ὃν Ἐπωπεύς ποτε ἀνέθηκε μεγέθει καὶ κόσμῳ τοὺς τότε ὑπερβεβλημένον. ἔδει δὲ ἄρα χρόνῳ
καὶ τοῦδε ἀφανισθῆναι τὴν μνήμην· κεραυνοῖς θεὸς αὐτὸν <κατέκαυσε,> βωμὸς δὲ ἐκεῖνος—οὐ γάρ τι
ἐς αὐτὸν κατέσκηψε— μένει καὶ ἐς τόδε οἷον Ἐπωπεὺς ἐποίησε. πρὸ τοῦ βωμοῦ δὲ αὐτῷ μνῆμα Ἐπωπεῖ
κέχωσται, καὶ τοῦ τάφου πλησίον εἰσὶν Ἀποτρόπαιοι θεοί· παρὰ τούτοις δρῶσιν ὅσα Ἕλληνες ἐς
ἀποτροπὴν κακῶν νομίζουσιν. Ἐπωπέα δὲ καὶ Ἀρτέμιδι καὶ Ἀπόλλωνι τὸ πλησίον ἱερὸν ποιῆσαι
λέγουσι, τὸ δὲ μετ᾽ αὐτὸ Ἥρας Ἄδραστον· ἀγάλματα δὲ ὑπελείπετο οὐδετέρῳ. βωμοὺς δὲ ὄπισθεν τοῦ
Ἡραίου τὸν μὲν Πανὶ ᾠκοδόμησεν, Ἡλίῳ δὲ λίθου λευκοῦ. (2) καταβαίνουσι δὲ ὡς ἐπὶ τὸ πεδίον, ἱερόν
ἐστιν ἐνταῦθα Δήμητρος· ἱδρῦσαι δέ φασιν αὐτὸ Πλημναῖον ἀποδιδόντα χάριν τῇ θεῷ τοῦ παιδὸς τῆς
τροφῆς. τοῦ δὲ ἱεροῦ τῆς Ἥρας, ἣν ἱδρύσατο Ἄδραστος, ὀλίγον ἀπωτέρω Καρνείου ναός ἐστιν
Ἀπόλλωνος· κίονες δὲ ἑστήκασιν ἐν αὐτῷ μόνοι, τοίχους δὲ οὐκέτι οὐδὲ ὄροφον οὔτε ἐνταῦθα εὑρήσεις
οὔτε ἐν τῷ τῆς Προδρομίας Ἥρας. τοῦτον γὰρ δὴ Φάλκης ἱδρύσατο ὁ Τημένου, τῆς ὁδοῦ οἱ τῆς ἐς
Σικυῶνα Ἥραν φάμενος ὁδηγὸν γενέσθαι.
(3) ἐκ Σικυῶνος δὲ τὴν κατ᾽ εὐθὺ ἐς Φλιοῦντα ἐρχομένοις καὶ ἐν ἀριστερᾷ τῆς ὁδοῦ δέκα μάλιστα
ἐκτραπεῖσι στάδια, Πυραία καλούμενόν ἐστιν ἄλσος, ἱερὸν δὲ ἐν αὐτῷ Προστασίας Δήμητρος καὶ
Κόρης. ἐνταῦθα ἐφ᾽ αὑτῶν οἱ ἄνδρες ἑορτὴν ἄγουσι, τὸν δὲ Νυμφῶνα καλούμενον ταῖς γυναιξὶν
ἑορτάζειν παρείκασι· καὶ ἀγάλματα Διονύσου καὶ Δήμητρος καὶ Κόρης τὰ πρόσωπα φαίνοντα ἐν τῷ
Νυμφῶνί ἐστιν. ἡ δὲ ἐς Τιτάνην ὁδὸς σταδίων μέν ἐστιν ἑξήκοντα καὶ ζεύγεσιν ἄβατος διὰ στενότητα·
(4) σταδίους <δὲ> προελθοῦσιν ἐμοὶ δοκεῖν εἴκοσι καὶ ἐν ἀριστερᾷ διαβᾶσι τὸν Ἀσωπόν, ἔστιν ἄλσος
πρίνων καὶ ναὸς θεῶν ἃς Ἀθηναῖοι Σεμνὰς, Σικυώνιοι δὲ Εὐμενίδας ὀνομάζουσι· κατὰ δὲ ἔτος ἕκαστον
ἑορτὴν ἡμέρᾳ μιᾷ σφισιν ἄγουσι θύοντες πρόβατα ἐγκύμονα, μελικράτῳ δὲ σπονδῇ καὶ ἄνθεσιν ἀντὶ
στεφάνων χρῆσθαι νομίζουσιν. ἐοικότα δὲ καὶ ἐπὶ τῷ βωμῷ τῶν Μοιρῶν δρῶσιν· ὁ δέ σφισιν ἐν
ὑπαίθρῳ τοῦ ἄλσους ἐστίν. (5) ἀναστρέψασι δὲ ἐς τὴν ὁδὸν διαβᾶσί τε αὖθις τὸν Ἀσωπὸν καὶ ἐς
κορυφὴν ὄρους ἥξασιν, ἐνταῦθα λέγουσιν οἱ ἐπιχώριοι Τιτᾶνα οἰκῆσαι πρῶτον· εἶναι δὲ αὐτὸν ἀδελφὸν
Ἡλίου καὶ ἀπὸ τούτου κληθῆναι Τιτάνην τὸ χωρίον. δοκεῖν δὲ ἐμοὶ δεινὸς ἐγένετο ὁ Τιτὰν τὰς ὥρας τοῦ
ἔτους φυλάξας καὶ ὁπότε ἥλιος σπέρματα καὶ δένδρων αὔξει καὶ πεπαίνει καρπούς, καὶ ἐπὶ τῷδε
ἀδελφὸς ἐνομίσθη τοῦ Ἡλίου. ὕστερον δὲ Ἀλεξάνωρ ὁ Μαχάονος τοῦ Ἀσκληπιοῦ παραγενόμενος ἐς
Σικυωνίαν ἐν Τιτάνῃ τὸ Ἀσκληπιεῖον ἐποίησε. (6) περιοικοῦσι μὲν δὴ καὶ ἄλλοι καὶ τὸ πολὺ οἰκέται τοῦ
θεοῦ, καὶ κυπαρίσσων ἐστὶν ἐντὸς τοῦ περιβόλου δένδρα ἀρχαῖα· τὸ δὲ ἄγαλμα οὔτε ὁποίου ξύλου
γέγονεν ἢ μετάλλου μαθεῖν ἔστιν οὔτε τὸν ποιήσαντα ἴσασι, πλὴν εἰ μή τις ἄρα ἐς αὐτὸν τὸν
Ἀλεξάνορα ἀναφέροι. φαίνεται δὲ τοῦ ἀγάλματος πρόσωπον μόνον καὶ ἄκραι χεῖρες καὶ πόδες· χιτὼν
γάρ οἱ λευκὸς ἐρεοῦς καὶ ἱμάτιον ἐπιβέβληται. καὶ Ὑγείας δ᾽ ἔστι κατὰ ταὐτὸν ἄγαλμα· οὐκ ἂν οὐδὲ
τοῦτο ἴδοις ῥᾳδίως, οὕτω περιέχουσιν αὐτὸ κόμαι τε γυναικῶν αἳ κείρονται τῇ θεῷ καὶ ἐσθῆτος
Βαβυλωνίας τελαμῶνες. ᾧ δ᾽ ἂν ἐνταῦθα τούτων ἱλάσασθαι θελήσῃ τις, ἀποδέδεικταί οἱ τὸ αὐτὸ
σέβεσθαι τοῦτο ὃ δὴ καὶ Ὑγείαν καλοῦσι. (7) τῷ δὲ Ἀλεξάνορι καὶ Εὐαμερίωνι—καὶ γὰρ τούτοις
ἀγάλματά ἐστι—τῷ μὲν ὡς ἥρωι μετὰ ἥλιον δύναντα ἐναγίζουσιν, Εὐαμερίωνι δὲ ὡς θεῷ θύουσιν. εἰ δὲ
ὀρθῶς εἰκάζω, τὸν Εὐαμερίωνα τοῦτον Περγαμηνοὶ Τελεσφόρον ἐκ μαντεύματος, Ἐπιδαύριοι δὲ Ἄκεσιν
ὀνομάζουσι. τῆς δὲ Κορωνίδος ἔστι μὲν καὶ ταύτης ξόανον, καθίδρυται δὲ οὐδαμοῦ τοῦ ναοῦ· θυομένων
δὲ τῷ θεῷ ταύρου καὶ ἀρνὸς καὶ ὑὸς ἐς Ἀθηνᾶς ἱερὸν τὴν Κορωνίδα μετενεγκόντες ἐνταῦθα τιμῶσιν.
ὁπόσα δὲ τῶν θυομένων καθαγίζουσιν, οὐδὲ ἀποχρᾷ σφισιν ἐκτέμνειν τοὺς μηρούς· χαμαὶ δὲ καίουσι
πλὴν τοὺς ὄρνιθας, τούτους δὲ ἐπὶ τοῦ βωμοῦ. (8) τὰ δὲ ἐν τοῖς ἀετοῖς Ἡρακλῆς καὶ Νῖκαι πρὸς τοῖς
πέρασίν εἰσιν. ἀνάκειται δὲ ἀγάλματα ἐν τῇ στοᾷ Διονύσου καὶ Ἑκάτης, Ἀφροδίτη τε καὶ Μήτηρ θεῶν
καὶ Τύχη· ταῦτα μὲν ξόανα, λίθου δὲ Ἀσκληπιὸς ἐπίκλησιν Γορτύνιος. παρὰ δὲ τοὺς δράκοντας ἐσιέναι
τοὺς ἱεροὺς οὐκ ἐθέλουσιν ὑπὸ δείματος· καταθέντες δέ σφισι πρὸ τῆς ἐσόδου τροφὴν οὐκέτι
πολυπραγμονοῦσι. κεῖται δὲ χαλκοῦς ἀνὴρ ἐντὸς τοῦ περιβόλου Γρανιανὸς Σικυώνιος, ὃς νίκας
ἀνείλετο Ὀλυμπίασι δύο μὲν πεντάθλου καὶ σταδίου τὴν τρίτην, διαύλου δὲ ἀμφότερα καὶ γυμνὸς καὶ
μετὰ τῆς ἀσπίδος.
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Traduction française :
[2,11] Chapitre 11.
En vous détournant de là pour aller vers la porte sacrée, vous
trouvez, à peu de distance de cette porte, un temple d'Artémis érigé jadis
par Epopéos, et qui, soit par ses dimensions, soit par sa magnificence,
l'emportait de beaucoup sur tous les temples de ces temps-là. Mais le
temps devait en faire disparaître jusqu'à la mémoire ; car il a été
entièrement consumé par le feu du ciel. L'autel seul a été épargné, et il
subsiste encore tel qu'Epopéos l'avait fait faire. Le tombeau de ce héros,
en terre amoncelée, est devant cet autel. Près de ce tombeau sont les
dieux Apotropaioi (qui préservent des malheurs). Les cérémonies qu'on
fait en leur honneur sont celles que les Grecs ont instituées pour
détourner les fléaux. On dit que le temple voisin consacré à Artémis et à
Apollon a été aussi bâti par Epopéos. Adraste éleva celui d'Héra qui vient
ensuite ; il ne reste de statue ni dans l'un ni dans l'autre de ces
temples. On voit derrière celui d'Héra deux autels dédiés l'un à Pan,
l'autre au Soleil ; ce dernier est en marbre blanc. En descendant de là
vers la plaine, on trouve le temple que Plemnaeos érigea à Déméter en
action de grâce de ce qu'elle avait élevé son enfant. Le temple d'Apollon
Karneios est un peu au-dessous de celui qu'Adraste avait bâti à Héra. Il
n'en reste que les colonnes, et on n'y voit plus ni murs ni toit. Il en
est de même de celui d'Héra Prodomia que Phalces, fils de Téménos érigea
pour remercier cette déesse, qui lui avait, disait-il, servi de guide dans
son expédition contre Sicyone.
En allant de Sicyone à Phlionte par la route la plus courte, si vous
vous détournez à gauche, de dix stades au plus, vous arrivez au Pyrée ;
c'est le nom qu'on donne à un bois qui entoure le temple de Déméter
Prosasia et de sa fille, Korè. Les hommes y célèbrent entre eux les fêtes
de ces déesses et laissent les femmes les célébrer de leur côté dans
l'édifice nommé le Nymphon, où sont les statues de Dionysos, de Déméter et
de sa fille, dont on ne voit que les visages.
Titanè est à soixante stades de Sicyone, mais la route est
impraticable pour les voitures à cause de son peu de largeur. Après avoir
fait vingt stades, autant que je peux l'évaluer, vous traversez l'Asopos,
à gauche du chemin, et vous trouvez un bois de chênes verts et le temple
des déesses connues des Athéniens sous le nom de Semnae (Sévères), et des
Sicyoniens, sous celui d'Euménides. Ils célèbrent tous les ans leur fête,
qui ne dure qu'un jour. Ils leur sacrifient des brebis pleines ; se
servent d'Hydromel pour les libations ; et de fleurs, au lieu de
couronnes. Ils en font autant sur les autels des Parques qui sont dans le
même bois, mais en plein air. Si vous traversez de nouveau l'Asopos, et
que vous repreniez la route, vous arrivez au sommet d'un mont dont Titan
fut, suivant les gens du pays, le premier habitant. Il était, disent-ils,
frère du Soleil, et ce canton a pris de lui le nom de Titanè. Quant à moi,
je pense que Titan passait pour frère du Soleil, parce qu'il avait une
très grande connaissance des saisons, et des temps où le Soleil fait
prendre l'accroissement et la maturité aux grains et aux fruits. Dans la
suite Alexanor, fils de Machaon, fils d'Esculape, étant venu dans la
Sicyonie, bâtit à Titanè un temple à Esculape. Ceux qui habitent les
alentours du temple, sont pour la plupart des gens qui viennent implorer
l'assistance du Dieu ; des cyprès très vieux ornent l'intérieur de son
enceinte. On ne sait pas de quel bois ou de quel métal est la statue du
Dieu, ni par qui elle a été faite, à moins qu'on ne l'attribue à Alexanor
lui-même ; le visage, les pieds et les mains d'Esculape, sont tout ce
qu'on en voit, le reste est caché par une tunique de laine blanche, que
recouvre une robe. Il en est de même de la statue d'Hygiée : à peine aussi
la peut-on voir, tant elle est couverte de cheveux offerts par les femmes
qui se les coupent en son honneur, et de bandes d'étoffes de Babylone.
Quelle que soit la divinité de ce temple dont on implore la faveur, il
faut adresser des prières à celle qu'on nomme Hygiée. A l'égard d'Alexanor
et d'Evamérion dont les statues sont aussi dans le temple, on sacrifie au
premier comme à un héros, après le coucher du Soleil, et à Evamérion comme
à un Dieu.
Si ma conjecture est juste, cet Evamérion est connu à Pergame sous le
nom de Telesphoros, qu'un oracle lui a donné ; et à Epidaure, sous celui
d'Acésios. La statue en bois de Coronis, qu'on possède dans le même lieu,
n'est point placée dans le temple ; lorsqu'on a sacrifié au Dieu un
taureau, un agneau ou un porc, on porte cette statue dans le temple
d'Athéna, et c'est là qu'on lui rend les honneurs qui lui sont dus. On ne
se borne pas à couper les cuisses des victimes qu'on lui sacrifie, mais on
les brûle en entier ; on les brûle à terre, excepté les oiseaux qui sont
consumés sur l'autel. Vous voyez sur le fronton du temple, Héraclès au
milieu, et des Victoires aux deux angles, Les statues de Dionysos, de
Déméter, d'Hécate, d'Aphrodite, de la Fortune des Dieux, et d'Esculape
surnommé Gortynios, ornent le portique ; la dernière est en marbre, toutes
les autres sont en bois. Personne ne veut entrer dans l'endroit où sont
les serpents ; mais on met leur manger devant la porte et on ne s'en
occupe plus. La statue en bronze qu'on voit dans l'enceinte, est celle de
Granianos de Sicyone, qui remporta cinq prix aux jeux Olympiques, deux du
Pentathlon, un de la course du Stade, et deux de la course du double
stade, une fois nu, et l'autre avec le bouclier ; Athéna a aussi dans
Titanè un temple, qui est celui où l'on conduit Coronis. Vous y voyez une
très ancienne Athéna en bois. On dit que ce temple a aussi été frappé de
la foudre.
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