HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PAUSANIAS, Le Tour de la Grèce, livre I

πω



Texte grec :

[1,40] (1) ἔστι δὲ ἐν τῇ πόλει κρήνη, ἥν σφισιν ᾠκοδόμησε Θεαγένης, οὗ καὶ πρότερον τούτων ἐπεμνήσθην θυγατέρα αὐτὸν συνοικίσαι Κύλωνι Ἀθηναίῳ. οὗτος ὁ Θεαγένης τυραννήσας ᾠκοδόμησε τὴν κρήνην μεγέθους ἕνεκα καὶ κόσμου καὶ ἐς τὸ πλῆθος τῶν κιόνων θέας ἀξίαν· καὶ ὕδωρ ἐς αὐτὴν ῥεῖ καλούμενον Σιθνίδων νυμφῶν. τὰς δὲ Σιθνίδας νύμφας λέγουσι Μεγαρεῖς εἶναι μέν σφισιν ἐπιχωρίας, μιᾷ δὲ αὐτῶν (θυγατρὶ) συγγενέσθαι Δία, Μέγαρόν τε παῖδα ὄντα Διὸς καὶ ταύτης δὴ τῆς νύμφης ἐκφυγεῖν τὴν ἐπὶ Δευκαλίωνός ποτε ἐπομβρίαν, ἐκφυγεῖν δὲ πρὸς τὰ ἄκρα τῆς Γερανίας, οὐκ ἔχοντός πω τοῦ ὄρους τὸ ὄνομα τοῦτο, ἀλλὰ - νήχεσθαι γὰρ πετομένων γεράνων πρὸς τὴν βοὴν τῶν ὀρνίθων αὐτόν - διὰ τοῦτο Γερανίαν τὸ ὄρος ὀνομασθῆναι. (2) τῆς δὲ κρήνης οὐ πόρρω ταύτης ἀρχαῖόν ἐστιν ἱερόν, εἰκόνες δὲ ἐφ᾽ ἡμῶν ἑστᾶσιν ἐν αὐτῷ βασιλέων ῾Ρωμαίων καὶ ἄγαλμα (τε) κεῖται χαλκοῦν Ἀρτέμιδος ἐπίκλησιν Σωτείρας. φασὶ δὲ ἄνδρας τοῦ Μαρδονίου στρατοῦ καταδραμόντας τὴν Μεγαρίδα ἀποχωρεῖν ἐς Θήβας ὀπίσω παρὰ Μαρδόνιον ἐθέλειν, γνώμῃ δὲ Ἀρτέμιδος νύκτα τε ὁδοιποροῦσιν ἐπιγενέσθαι καὶ τῆς ὁδοῦ σφᾶς ἁμαρτόντας ἐς τὴν ὀρεινὴν τραπέσθαι τῆς χώρας· πειρωμένους δὲ <εἰ> στράτευμα ἐγγὺς εἴη πολέμιον ἀφιέναι τῶν βελῶν, καὶ τὴν πλησίον πέτραν στένειν βαλλομένην, τοὺς δὲ αὖθις τοξεύειν προθυμίᾳ πλέονι. (3) τέλος δὲ αὐτοῖς ἀναλωθῆναι τοὺς ὀιστοὺς ἐς ἄνδρας πολεμίους τοξεύειν (προθυμίᾳ πλέονι) νομίζουσιν· ἡμέρα τε ὑπεφαίνετο καὶ οἱ Μεγαρεῖς ἐπῄεσαν, μαχόμενοι δὲ ὁπλῖται πρὸς ἀνόπλους καὶ οὐδὲ βελῶν εὐποροῦντας ἔτι φονεύουσιν αὐτῶν τοὺς πολλούς· καὶ ἐπὶ τῷδε Σωτείρας ἄγαλμα ἐποιήσαντο Ἀρτέμιδος. ἐνταῦθα καὶ τῶν δώδεκα ὀνομαζομένων θεῶν ἐστιν ἀγάλματα ἔργα εἶναι λεγόμενα Πραξιτέλους· τὴν δὲ Ἄρτεμιν αὐτὴν Στρογγυλίων ἐποίησε. (4) μετὰ ταῦτα ἐς τὸ τοῦ Διὸς τέμενος ἐσελθοῦσι καλούμενον Ὀλυμπιεῖον ναός ἐστι θέας ἄξιος· τὸ δὲ ἄγαλμα οὐκ ἐξειργάσθη τοῦ Διός, ἐπιλαβόντος τοῦ Πελοποννησίων πολέμου πρὸς Ἀθηναίους, ἐν ᾧ καὶ ναυσὶν ἀνὰ πᾶν ἔτος καὶ στρατῷ φθείροντες Μεγαρεῦσιν Ἀθηναῖοι τὴν χώραν τά τε κοινὰ ἐκάκωσαν καὶ ἰδίᾳ τοὺς οἴκους ἤγαγον ἐς τὸ ἔσχατον ἀσθενείας. τῷ δὲ ἀγάλματι τοῦ Διὸς πρόσωπον ἐλέφαντος καὶ χρυσοῦ, τὰ δὲ λοιπὰ πηλοῦ τέ ἐστι καὶ γύψου· ποιῆσαι δὲ αὐτὸ Θεόκοσμον λέγουσιν ἐπιχώριον, συνεργάσασθαι δέ οἱ Φειδίαν. ὑπὲρ δὲ τῆς κεφαλῆς τοῦ Διός εἰσιν Ὧραι καὶ Μοῖραι· δῆλα δὲ πᾶσι τὴν πεπρωμένην μόνῳ οἱ πείθεσθαι καὶ τὰς ὥρας τὸν θεὸν τοῦτον νέμειν ἐς τὸ δέον. ὄπισθε δὲ τοῦ ναοῦ κεῖται ξύλα ἡμίεργα· ταῦτα ἔμελλεν ὁ Θεόκοσμος ἐλέφαντι καὶ χρυσῷ κοσμήσας τὸ ἄγαλμα ἐκτελέσειν τοῦ Διός. (5) ἐν δὲ αὐτῷ τῷ ναῷ τριήρους ἀνάκειται χαλκοῦν ἔμβολον· ταύτην τὴν ναῦν λαβεῖν φασι περὶ Σαλαμῖνα ναυμαχήσαντες πρὸς Ἀθηναίους· ὁμολογοῦσι δὲ καὶ Ἀθηναῖοι χρόνον τινὰ Μεγαρεῦσιν ἀποστῆναι τῆς νήσου, Σόλωνα δὲ ὕστερόν φασιν ἐλεγεῖα ποιήσαντα προτρέψαι σφᾶς, καταστῆναι δὲ ἐπὶ τούτοις <ἐς> ἀμφισβήτησιν Ἀθηναῖοι, κρατήσαντες δὲ πολέμῳ Σαλαμῖνα αὖθις ἔχειν. Μεγαρεῖς δὲ παρὰ σφῶν λέγουσιν ἄνδρας φυγάδας, οὓς Δορυκλείους ὀνομάζουσιν, ἀφικομένους παρὰ τοὺς ἐν Σαλαμῖνι κληρούχους προδοῦναι Σαλαμῖνα Ἀθηναίοις. (6) μετὰ δὲ τοῦ Διὸς τὸ τέμενος ἐς τὴν ἀκρόπολιν ἀνελθοῦσι καλουμένην ἀπὸ Καρὸς τοῦ Φορωνέως καὶ ἐς ἡμᾶς ἔτι Καρίαν, ἔστι μὲν Διονύσου ναὸς Νυκτελίου, πεποίηται δὲ Ἀφροδίτης Ἐπιστροφίας ἱερὸν καὶ Νυκτὸς καλούμενόν ἐστι μαντεῖον καὶ Διὸς Κονίου ναὸς οὐκ ἔχων ὄροφον. τοῦ δὲ Ἀσκληπιοῦ τὸ ἄγαλμα Βρύαξις καὶ αὐτὸ καὶ τὴν Ὑγείαν ἐποίησεν. ἐνταῦθα καὶ τῆς Δήμητρος τὸ καλούμενον μέγαρον· ποιῆσαι δὲ αὐτὸ βασιλεύοντα Κᾶρα ἔλεγον.

Traduction française :

[1,40] Chapitre 40 : Nymphes Sithnides. Gérania. Artémis Soteira. Zeus Olympien. Temples. Il y a dans la ville de Mégare une fontaine construite par Théagène, qui avait marié sa fille à Cylon Athénien, ainsi qu'on l'a vu plus haut. Ce Théagène, étant tyran de Mégare, fit bâtir cette fontaine que sa grandeur, ses ornements et le nombre de colonnes dont elle est décorée, rendent digne de remarque. L'eau qui y coule porte le nom des Nymphes Sithnides, qui sont des Nymphes du pays, selon les Mégaréens ; ils ajoutent que la fille d'une de ces Nymphes eut de Zeus un fils nommé Mégaréos, qui échappa au déluge de Deucalion, en se réfugiant sur le sommet de la Gérania. Cette montagne ne portait pas encore ce nom, mais Mégaréos s'étant jeté à la nage, fut dirigé vers ce sommet par le cri d'une bande de Grues qui volaient ; c'est pour cela qu'il donna à la montagne le nom de Gérania (de Géranos , grue). A peu de distance de cette fontaine est un ancien temple, où l'on voyait de mon temps les statues des empereurs Romains, et une statue en bronze d'Artémis Soteira. Les Mégaréens disent qu'un détachement de l'armée de Mardonios ayant ravagé la Mégaride, voulut retourner à Thèbes, où était ce général ; mais, tandis que ces troupes étaient en route, Artémis faisant survenir la nuit, les égara et les conduisit dans les montagnes du pays. Les barbares, croyant voir une armée ennemie devant eux, firent une décharge générale de leurs traits, le rocher contre lequel ils tiraient rendant un son qui ressemblait à des gémissements, ils tirèrent avec encore plus d'ardeur, et continuèrent toujours, se croyant en présence de l'ennemi, jusqu'à ce que tous leurs traits fussent épuisés. Le jour parut, les Mégaréens survinrent armés de toutes pièces contre des troupes légères et dépourvues de traits, ils en exterminèrent la plus grande partie, et en mémoire de cet événement érigèrent une statue à Artémis Soteira. On voit dans le même temple les statues des douze grands dieux qui passent pour un ouvrage de Praxitèle, à l'exception d'Artémis, qui a été faite par Strongylion. De là vous entrez dans l'enceinte dédiée à Zeus Olympien, dont le temple mérite d'être vu. La statue du dieu n'a pas été achevée à cause de la guerre du Péloponnèse : pas une année ne se passa durant cette guerre, sans que les Athéniens ne ravageassent la Mégaride par terre ou par mer ; aussi réduisirent-ils l'état et les particuliers à la plus grande misère. La tête de cette statue est en ivoire, et le reste du corps en plâtre et en terre. Les Mégaréens disent qu'elle est de Théocosmos, sculpteur du pays, qui fut aidé par Phidias. Au-dessus de la tête du dieu sont les Saisons et les Parques ; tout le monde sait en effet que Zeus est le seul à qui les Destinées obéissent, et qu'il règle l'ordre des saisons. On voit dans le fond du temple quelques pièces de bois à moitié travaillées, que Théocosmos devait revêtir d'or et d'ivoire pour achever la statue. On y voit aussi un éperon de trirème en bronze, les Mégaréens prirent, à ce qu'ils disent, cette trirème aux Athéniens dans un combat naval vers Salamine. Les Athéniens avouent qu'ils ont abandonné pendant quelques temps cette île aux Mégaréens, mais dans la suite une élégie, composée par Solon, leur rendit le courage. Ils reprirent donc les armes pour la revendiquer, et s'en emparèrent après avoir vaincu les Mégaréens. Ceux-ci de leur côté disent que quelques exilés de Mégare, nommés les Dorycléens, vinrent trouver à Salamine ceux qui s'étaient partagés le territoire, et livrèrent par trahison l'île aux Athéniens. Au sortir de l'enceinte consacrée à Zeus, en montant à la citadelle qui conserve encore le nom de Carie qu'elle a pris de Car, fils de Phoronée, vous trouvez le temple de Dionysos Nyctelios, celui d'Aphrodite Epistrophia, l'oracle de la Nuit et le temple de Zeus Conios qui n'a point de toit ; la statue d'Esculape et celle d'Hygiée, qui sont dans le même endroit, ont été faites par Bryaxis ; vous y voyez aussi un temple de Déméter, nommé le Mégaron, que Car fit, dit-on, construire pendant qu'il régnait à Mégare.





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Dernière mise à jour : 29/11/2005