HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PAUSANIAS, Le Tour de la Grèce, livre I



Texte grec :

[1,33] (1) Μαραθῶνος δὲ ἀπέχει τῇ μὲν Βραυρών, ἔνθα Ἰφιγένειαν τὴν Ἀγαμέμνονος ἐκ Ταύρων φεύγουσαν τὸ ἄγαλμα ἀγομένην τὸ Ἀρτέμιδος ἀποβῆναι λέγουσι, καταλιποῦσαν δὲ τὸ ἄγαλμα ταύτῃ καὶ ἐς Ἀθήνας καὶ ὕστερον ἐς Ἄργος ἀφικέσθαι· ξόανον μὲν δὴ καὶ αὐτόθι ἐστὶν Ἀρτέμιδος ἀρχαῖον, τὸ δὲ ἐκ τῶν βαρβάρων οἵτινες κατὰ γνώμην ἔχουσι τὴν ἐμήν, ἐν ἑτέρῳ λόγῳ δηλώσω· (2) Μαραθῶνος δὲ σταδίους μάλιστα ἑξήκοντα ἀπέχει ῾Ραμνοῦς τὴν παρὰ θάλασσαν ἰοῦσιν ἐς Ὠρωπόν. καὶ αἱ μὲν οἰκήσεις ἐπὶ θαλάσσῃ τοῖς ἀνθρώποις εἰσί, μικρὸν δὲ ἀπὸ θαλάσσης ἄνω Νεμέσεώς ἐστιν ἱερόν, ἣ θεῶν μάλιστα ἀνθρώποις ὑβρισταῖς ἐστιν ἀπαραίτητος. δοκεῖ δὲ καὶ τοῖς ἀποβᾶσιν ἐς Μαραθῶνα τῶν βαρβάρων ἀπαντῆσαι μήνιμα ἐκ τῆς θεοῦ ταύτης· καταφρονήσαντες γὰρ <μηδέν> σφισιν ἐμποδὼν εἶναι τὰς Ἀθήνας ἑλεῖν, λίθον Πάριον (ὃν) ὡς ἐπ᾽ ἐξειργασμένοις ἦγον ἐς τροπαίου ποίησιν. (3) τοῦτον Φειδίας τὸν λίθον εἰργάσατο ἄγαλμα μὲν εἶναι Νεμέσεως, τῇ κεφαλῇ δὲ ἔπεστι τῆς θεοῦ στέφανος ἐλάφους ἔχων καὶ Νίκης ἀγάλματα οὐ μεγάλα· ταῖς δὲ χερσὶν ἔχει τῇ μὲν κλάδον μηλέας, τῆ δεξιᾷ δὲ φιάλην, Αἰθίοπες δὲ ἐπὶ τῇ φιάλῃ πεποίηνται. συμβαλέσθαι δὲ τὸ ἐς τοὺς Αἰθίοπας οὔτε αὐτὸς εἶχον οὔτε ἀπεδεχόμην τῶν συνιέναι πειθομένων, οἳ πεποιῆσθαι σφᾶς ἐπὶ τῇ φιάλῃ φασὶ διὰ ποταμὸν Ὠκεανόν· οἰκεῖν γὰρ Αἰθίοπας ἐπ᾽ αὐτῷ, Νεμέσει δὲ εἶναι πατέρα Ὠκεανόν. (4) Ὠκεανῷ γὰρ οὐ ποταμῷ, θαλάσσῃ δὲ ἐσχάτῃ τῆς ὑπὸ ἀνθρώπων πλεομένης προσοικοῦσιν Ἴβηρες καὶ Κελτοί, καὶ νῆσον Ὠκεανὸς ἔχει τὴν Βρεττανῶν· Αἰθιόπων δὲ τῶν ὑπὲρ Συήνης ἐπὶ θάλασσαν ἔσχατοι τὴν Ἐρυθρὰν κατοικοῦσιν Ἰχθυοφάγοι, καὶ ὁ κόλπος ὃν περιοικοῦσιν Ἰχθυοφάγων ὀνομάζεται. οἱ δὲ δικαιότατοι Μερόην πόλιν καὶ πεδίον Αἰθιοπικὸν καλούμενον οἰκοῦσιν· οὗτοι καὶ τὴν ἡλίου τράπεζάν εἰσιν οἱ δεικνύντες, οὐδέ σφισιν ἔστιν οὔτε θάλασσα οὔτε ποταμὸς ἄλλος γε ἢ Νεῖλος. (5) εἰσὶ δὲ καὶ ἄλλοι πρόσοικοι Μαύροις Αἰθίοπες ἄχρι Νασαμώνων παρήκοντες. Νασαμῶνες γάρ, οὓς Ἄτλαντας Ἡρόδοτος, οἱ δὲ μέτρα φάμενοι γῆς εἰδέναι Λιξίτας καλοῦσι, Λιβύων οἱ ἔσχατοι πρὸς Ἄτλαντι οἰκοῦσι σπείροντες μὲν οὐδέν, ἀπὸ δὲ ἀμπέλων ζῶντες ἀγρίων. ποταμὸς δὲ οὐδὲ τούτοις τοῖς Αἰθίοψιν οὐδὲ τοῖς Νασαμῶσίν ἐστιν οὐδείς· τὸ γὰρ πρὸς τῷ Ἄτλαντι ὕδωρ, τρισί παρεχόμενον ἀρχὰς ῥεύμασιν, οὐδὲν τῶν ῥευμάτων ποιεῖ ποταμόν, ἀλλὰ πᾶν ὁμοίως αὐτίκα ἔχει συλλαβοῦσα ἡ ψάμμος. οὕτως Αἰθίοπες ποταμῷ γε οὐδενὶ προσοικοῦσιν (ἢ) Ὠκεανῷ. (6) τὸ δὲ ὕδωρ τὸ ἐκ τοῦ Ἄτλαντος θολερόν τέ ἐστι καὶ πρὸς τῇ πηγῇ κροκόδειλοι <δι>πήχεων ἦσαν οὐκ ἐλάσσους, προσιόντων δὲ τῶν ἀνθρώπων κατεδύοντο ἐς τὴν πηγήν. παρίστατο δὲ οὐκ ὀλίγοις τὸ ὕδωρ τοῦτο ἀναφαινόμενον αὖθις ἐκ τῆς ψάμμου ποιεῖν τὸν Νεῖλον Αἰγυπτίοις. ὁ δὲ Ἄτλας <ὄρος> ὑψηλὸν μέν ἐστιν οὕτως ὥστε καὶ λέγεται ταῖς κορυφαῖς ψαύειν τοῦ οὐρανοῦ, ἄβατον δὲ ὑπὸ ὕδατος καὶ δένδρων ἃ διὰ παντὸς πέφυκε· τὰ μὲν δὴ πρὸς τοὺς Νασαμῶνας αὐτοῦ γινώσκεται, τὰ δὲ ἐς τὸ πέλαγος οὐδένα πω παραπλεύσαντα ἴσμεν. (7) τάδε μὲν ἐς τοσοῦτον εἰρήσθω· πτερὰ δ᾽ ἔχον οὔτε τοῦτο τὸ ἄγαλμα Νεμέσεως οὔτε ἄλλο πεποίηται τῶν ἀρχαίων, ἐπεὶ μηδὲ Σμυρναίοις τὰ ἁγιώτατα ξόανα ἔχει πτερά· οἱ δὲ ὕστερον - ἐπιφαίνεσθαι γὰρ τὴν θεὸν μάλιστα ἐπὶ τῷ ἐρᾶν ἐθέλουσιν - ἐπὶ τούτῳ Νεμέσει πτερὰ ὥσπερ Ἔρωτι ποιοῦσι. νῦν δὲ ἤδη δίειμι ὁπόσα ἐπὶ τῷ βάθρῳ τοῦ ἀγάλματός ἐστιν εἰργασμένα, τοσόνδε ἐς τὸ σαφὲς προδηλώσας. Ἑλένῃ Νέμεσιν μητέρα εἶναι λέγουσιν Ἕλληνες, Λήδαν δὲ μαστὸν ἐπισχεῖν αὐτῇ καὶ θρέψαι· πατέρα δὲ καὶ οὗτοι καὶ πάντες κατὰ ταὐτὰ Ἑλένης Δία καὶ οὐ Τυνδάρεων εἶναι νομίζουσι. (8) ταῦτα ἀκηκοὼς Φειδίας πεποίηκεν Ἑλένην ὑπὸ Λήδας ἀγομένην παρὰ τὴν Νέμεσιν, πεποίηκε δὲ Τυνδάρεών τε καὶ τοὺς παῖδας καὶ ἄνδρα σὺν ἵππῳ παρεστηκότα Ἱππέα ὄνομα· ἔστι δὲ Ἀγαμέμνων καὶ Μενέλαος καὶ Πύρρος ὁ Ἀχιλλέως, πρῶτος οὗτος Ἑρμιόνην τὴν Ἑλένης γυναῖκα λαβών· Ὀρέστης δὲ διὰ τὸ ἐς τὴν μητέρα τόλμημα παρείθη, παραμεινάσης τε ἐς ἅπαν Ἑρμιόνης αὐτῷ καὶ τεκούσης παῖδα. ἑξῆς δὲ ἐπὶ τῷ βάθρῳ καὶ Ἔποχος καλούμενος καὶ νεανίας ἐστὶν ἕτερος· ἐς τούτους ἄλλο μὲν ἤκουσα οὐδέν, ἀδελφοὺς δὲ εἶναι σφᾶς Οἰνόης, ἀφ᾽ ἧς ἐστι τὸ ὄνομα τῷ δήμῳ.

Traduction française :

[1,33] Chapitre 33 : Brauron. Rhamnonte et le temple de Némésis. Le bourg de Brauron est à quelque distance de Marathon. On dit qu'Iphigénie, fille d'Agamemnon, y débarqua à son retour de la Tauride, d'où elle avait pris la fuite, emportant la statue de Artémis ; on ajoute qu'ayant laissé cette statue à Brauron, elle se rendit à Athènes et ensuite à Argos. La statue en bois d'Artémis qu'on voit à Brauron, est aussi fort ancienne, mais je dirai dans un autre lieu, où se trouve, à ce que je crois, celle qui fut enlevée aux Barbares de la Tauride. Rhamnonte est à soixante stades tout au plus de Marathon, en suivant la route qui conduit à Orope le long de la côte : les maisons des habitants sont sur le bord de la mer. Le temple de Némésis est un peu au-dessus, à quelque distance du rivage. Il n'y a pas de divinité plus implacable pour ceux qui abusent insolemment de leur pouvoir ; et son courroux se manifesta, à ce qu'il me semble, d'une manière bien évidente envers les barbares qui débarquèrent à Marathon. N'imaginant pas qu'Athènes pût leur résister, ils avaient apporté pour ériger un trophée, un bloc de marbre, dont Phidias se servit pour faire la statue de Némésis. Elle a sur la tête une couronne ornée de petites figures, représentant des cerfs et des Victoires ; elle tient de la main gauche une branche de pommier, et de la droite un vase sur lequel sont sculptés des Éthiopiens. Je ne conçois guère pourquoi Phidias les a placés là, et je n'ai point été satisfait de l'explication que m'ont donnée ceux qui croient le savoir ; ils prétendent que ces Ethiopiens sont là pour désigner le fleuve Océan, père de Némésis, sur les bords duquel il y a des Éthiopiens. Mais l'Océan n'est pas un fleuve, c'est la plus reculée de toutes les mers navigables, ses côtes sont habitées par les Celtes et les Ibères, et l'on y trouve une île nommée la Bretagne. Parmi les Ethiopiens qui demeurent au-dessus de Syène, les plus éloignés sont les Ichtyophages, qui habitent les bords de la mer Erythrée, autour d'un golfe qui porte leur nom ; ceux de Méroé et de la plaine Éthiopique, sont les plus renommés par leur équité et on voit chez eux la table du Soleil ; mais il n'y a point de mer dans leur pays, et ils n'ont pas d'autre fleuve que le Nil. Nous connaissons d'autres Éthiopiens voisins des Maures et dont le pays s'étend jusqu'à celui des Nasamons. Ces Nasamons, qui connaissent, disent-ils, les mesures de la terre, donnent le nom de Loxites aux peuples nommés Atlantes par Hérodote, et qui habitent les extrémités de la Libye vers le mont Atlas ; ils ne sèment rien et vivent de raisins sauvages. Il n'y a de fleuve ni chez ces Ethiopiens, ni chez les Nasamons. Car les eaux qui, vers le mont Atlas forment trois courants, sont bientôt entièrement absorbées par les sables. Les Ethiopiens ne sont donc voisins ni de l'Océan ni d'aucun fleuve. Cette eau, qui sort du mont Atlas, est trouble, et on y trouve, vers la source même, des crocodiles qui n'ont pas moins d'une coudée de long et se plongent dans l'eau à l'approche des hommes. Beaucoup de personnes pensent que ces courants après avoir traversé les sables, reparaissent de nouveau et forment le Nil. L' Atlas est si élevé, qu'on dit que son sommet touche le ciel, mais les eaux qui s'y amassent et les arbres qui y croissent de toutes parts, le rendent inaccessible. Il n'est connu que du côté du pays des Nasamons, car je ne crois pas qu'on en ait jamais, approché par mer. Mais en voilà assez sur cet article. Cette statue de Némésis est sans ailes, ainsi que les autres anciennes statues de cette déesse. J'ai cependant appris dans la suite que les Némésis en bois qu'on a dans la plus haute vénération à Smyrne, sont ailées. Cette déesse exerçant principalement son empire, sur ceux qui deviennent amoureux, les Smyrnéens ont cru devoir lui donner des ailes comme à l'Amour. Je vais passer aux bas reliefs sculptés sur la base de cette statue. Je dirai d'abord pour en faciliter l'intelligence, qu'Hélène était, suivant les Grecs, fille de Némésis, et que Léda fut sa nourrice et l'éleva. Mais ils s'accordent tous à lui donner pour père Zeus et non Tyndarée. Phidias, en conséquence de cette tradition, a représenté sur cette base, Léda conduisant Hélène à Némésis ; Tyndarée, ses fils, un homme avec un cheval, debout auprès d'eux, et qu'on nomme Hippios ; Agamemnon, Ménélas et Pyrrhus, fils d'Achille, le premier mari d'Hermione, fille d'Hélène. Il n'y a pas mis Oreste, à cause de son attentat sur sa mère, Hermione ne cessa cependant pas de vivre avec lui ; elle en eut même un enfant. On voit encore sur cette base, Epochos et un autre jeune homme, ils étaient frères d'Oenoé, qui a donné son nom à l'un des bourgs de l'Attique. C'est tout ce que j'ai pu apprendre à leur sujet.





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Dernière mise à jour : 29/11/2005