[8,60] Ὑπιδόμενος γοῦν ὁ Κέλσος τὸν εἰς μαγείαν ὄλισθον
τῶν τὰ τοιαῦτα μεμαθηκότων καὶ συναισθηθείς πως βλάβης
περὶ τοὺς ἀκούοντας ἐσομένης φησίν· Ἐκεῖνο μέντοι
φυλακτέον, ὅπως μή τις συνὼν τούτοις τῇ θεραπείᾳ τῇ
περὶ αὐτὰ συντακῇ, φιλοσωματήσας τε καὶ τῶν κρειττόνων
ἀποστραφεὶς λήθῃ κατασχεθῇ. Χρὴ γὰρ ἴσως οὐκ ἀπιστεῖν
ἀνδράσι σοφοῖς, οἳ δή φασι διότι τῶν μὲν περιγείων δαιμόνων
τὸ πλεῖστον γενέσει συντετηκὸς καὶ προσηλωμένον αἵματι
καὶ κνίσσῃ καὶ μελῳδίαις καὶ ἄλλοις τισὶ τοιούτοις προσδεδεμένον
κρεῖττον οὐδὲν δύναιτ´ ἂν τοῦ θεραπεῦσαι σῶμα καὶ
μέλλουσαν τύχην ἀνθρώπῳ καὶ πόλει προειπεῖν, καὶ ὅσα
περὶ τὰς θνητὰς πράξεις ταῦτα ἴσασί τε καὶ δύνανται.
Τηλικούτου οὖν ὀλίσθου περὶ τὸν τόπον ὄντος, ὡς καὶ ὁ
ἐχθρὸς τῇ τοῦ θεοῦ ἀληθείᾳ μαρτυρεῖ, πόσῳ βέλτιον χωρὶς
πάσης ὑφοράσεως ὑπὲρ τοῦ συντακῆναι τοιούτοις δαίμοσιν
ἢ φιλοσωματῆσαι καὶ τὰ κρείττονα ἀποστραφῆναι καὶ ὑπὸ
λήθης τῆς τῶν κρειττόνων κατασχεθῆναι τὸ ἑαυτὸν ἐμπιστεῦσαι
τῷ ἐπὶ πᾶσι θεῷ διὰ τοῦ τὴν τοιαύτην ἡμῖν διδασκαλίαν
ὑποθεμένου Ἰησοῦ Χριστοῦ καὶ ἀπ´ ἐκείνου αἰτεῖν
πᾶσαν βοήθειαν καὶ φρουρὰν τὴν ἀπὸ ἁγίων ἀγγέλων καὶ
δικαίων, ἵν´ ἡμᾶς ῥύσωνται ἀπὸ τῶν περιγείων δαιμόνων
καὶ γενέσει συντετηκότων καὶ αἵματι καὶ κνίσσῃ προσηλωμένων
καὶ ἀλλοκότοις μελῳδίαις ἀγομένων καὶ ἄλλοις
τοιούτοις προσδεδεμένων, ὁμολογουμένως μὲν καὶ κατὰ τὸν
Κέλσον κρεῖττον οὐδὲν δυναμένων τοῦ θεραπεῦσαι τὸ σῶμα.
Ἐγὼ δ´ εἴποιμ´ ἂν ὅτι οὐδ´ ἐναργές ἐστι τὸ τοὺς δαίμονας
τούτους ὅπως ποτὲ θεραπευομένους δύνασθαι θεραπεύειν τὰ
σώματα· ἀλλὰ χρὴ τὴν θεραπείαν τῶν σωμάτων, εἰ μὲν
ἁπλούστερον βούλοιτό τις ζῆν καὶ κοινότερον, ἐφόδῳ
ἰατρικῇ θεραπεύειν, εἰ δὲ βέλτιον παρὰ τοὺς πολλούς,
εὐσεβείᾳ τῇ εἰς τὸν ἐπὶ πᾶσι θεὸν καὶ ταῖς πρὸς ἐκεῖνον
εὐχαῖς.
| [8,60] Celse remarquant que ces sciences auxquelles il nous invite sont le grand
chemin de la magie, et reconnaissant, en quelque sorte, le danger où l'on
se mettrait, si l'on suivait son conseil, il ajoute : Il faut cependant
prendre garde qu'en étudiant cet art on ne s'abandonne par excès au
plaisir de le mettre en pratique, et qu'on ne s'attache tellement à
l'amour des choses corporelles, qu'on en néglige et qu'on en oublie
d'autres plus excellentes ; car peut-être qu'on aurait grand tort de ne
pas ajouter foi aux sages qui nous avertissent que presque tous ces
démons terrestres ont une passion démesurée pour les voluptés de la chair,
sont avides du sang et de la fumée des sacrifices, courent après les
concerts et les autres choses semblables, sans pouvoir rien faire de
meilleur que de guérir le corps, de prédire aux hommes et aux villes ce
qui leur doit arriver, ou quelque chose de pareil, ne sachant et ne
pouvant rien que ce qui concerne les accidents de cette vie mortelle. Puis
donc que le pas est si glissant, comme cet ennemi de la vérité de Dieu le
témoigne lui-même, et qu'on se met par là en danger d'avoir un commerce
trop engageant avec ces démons, ou de s'attacher tellement à l'amour des
choses corporelles, qu'on en néglige et qu'on en oublie d'autres plus
excellentes, combien fera-t-on mieux de mettre toute sa confiance au Dieu
souverain, par Jésus-Christ qui nous a enseigné une doctrine si admirable,
et de lui demander en toutes rencontres son secours et sa protection, dont
ses anges saints et justes sont les instruments et les ministres? C'est
par eux qu'il nous défendra contre ces démons terrestres qui ont une
passion démesurée pour les voluptés de la chair, qui sont avides du sang
et de la fumée des sacrifices, qui courent après des concerts mal réglés,
et qui sont ardents pour d'autres telles choses, mais qui constamment,
comme Celse lui-même en tombe d'accord, ne peuvent rien faire de meilleur
que de guérir le corps. Je ne craindrai point même de dire que ce n'est
pas une chose trop assurée que ces démons, quelque culte qu'on leur rende,
aient le pouvoir de nous remettre en santé. Ceux qui veulent rétablir la
leur par les voies ordinaires que suit le commun des hommes, doivent s'en
tenir à la méthode de la médecine ; mais, si l'on veut se servir d'un
moyen plus noble et moins vulgaire, on le trouve dans la piété pour le
grand Dieu et dans les prières qu'on lui adresse.
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