| [7,18] Ἑξῆς δὲ τούτοις τοιαῦτά φησιν ὁ Κέλσος· Ἐκεῖνο
δ´ οὐκ ἐνθυμηθήσονται πάλιν; Εἰ προεῖπον οἱ τοῦ Ἰουδαίων
θεοῦ προφῆται τοῦτον ἐκείνου παῖδα ἐσόμενον, πῶς ἐκεῖνος 
μὲν διὰ Μωϋσέως νομοθετεῖ πλουτεῖν καὶ δυναστεύειν καὶ
καταπιμπλάναι τὴν γῆν καὶ καταφονεύειν τοὺς πολεμίους
ἡβηδὸν καὶ παγγενεὶ κτείνειν, ὅπερ καὶ αὐτὸς ἐν ὀφθαλμοῖς
τῶν Ἰουδαίων, ὥς φησι Μωϋσῆς, ποιεῖ, καὶ πρὸς ταῦτα,
ἂν μὴ πείθωνται, διαρρήδην αὐτοὺς τὰ τῶν πολεμίων
δράσειν ἀπειλεῖ, ὁ δ´ υἱὸς ἄρα αὐτοῦ, ὁ «Ναζωραῖος»
ἄνθρωπος, ἀντινομοθετεῖ μηδὲ παριτητὸν εἶναι πρὸς τὸν
πατέρα τῷ πλουτοῦντι ἢ φιλαρχιῶντι ἢ σοφίας ἢ δόξης
ἀντιποιουμένῳ, δεῖν δὲ σίτων μὲν καὶ ταμείου μὴ μᾶλλόν
τι φροντίζειν ἢ «τοὺς κόρακας», ἐσθῆτος δὲ ἧττον ἢ «τὰ
κρίνα», τῷ δ´ ἅπαξ τυπτήσαντι παρέχειν καὶ αὖθις τύπτειν;
Πότερον Μωϋσῆς ἢ Ἰησοῦς ψεύδεται; Ἢ ὁ πατὴρ τοῦτον
πέμπων ἐπελάθετο, τίνα Μωϋσεῖ διετάξατο; Ἢ καταγνοὺς
τῶν ἰδίων νόμων μετέγνω καὶ τὸν ἄγγελον ἐπὶ τοῖς ἐναντίοις
ἀποστέλλει;
Πέπονθε δὴ διὰ τούτων Κέλσος πρᾶγμα ὁ πάντ´ ἐπίστασθαι
ἐπαγγελλόμενος ἰδιωτικώτατον, περὶ τοῦ νοῦ τῶν γραφῶν
οἰηθεὶς πλέον τῶν κατὰ τὸ γράμμα λέξεων μηδένα λόγον
εἶναι βαθύτερον ἐν τῷ νόμῳ καὶ τοῖς προφήταις· οὐχ ὁρῶν
ὅτι οὐκ ἂν οὕτω προφανῶς ἀπιθάνως τὸν σωματικὸν ἐπηγγέλλετο 
πλοῦτον τοῖς ὀρθῶς βιώσασιν ὁ λόγος, δεικνυμένων 
δικαιοτάτων ἐν ἄκρᾳ πενίᾳ βεβιωκέναι. Οἱ γοῦν προφῆται
καὶ διὰ τὸ καθαρῶς βεβιωκέναι τὸ θεῖον πνεῦμα χωρήσαντες
«περιῆλθον ἐν μηλωταῖς, ἐν αἰγείοις δέρμασιν, ὑστερούμενοι, 
θλιβόμενοι, κακουχούμενοι, ἐν ἐρημίαις πλανώμενοι
καὶ ὄρεσι καὶ σπηλαίοις καὶ ταῖς ὀπαῖς τῆς γῆς»·
«πολλαὶ» γὰρ «αἱ θλίψεις τῶν δικαίων» κατὰ τὸν
ὑμνῳδόν.
Εἴπερ δὲ ἀνέγνω τὸν Μωϋσέως νόμον ὁ Κέλσος, εἰκὸς
ὅτι τὸ «δανιεῖς ἔθνεσι πολλοῖς, σὺ δὲ οὐ δανιῇ», λεγόμενον
πρὸς τὸν τηροῦντα τὸν νόμον, ᾠήθη τοιοῦτον εἶναι, ὥστ´ ἐν
ἐπαγγελίᾳ λέγεσθαι τῷ δικαίῳ τοσοῦτον πλουτήσειν τὸν
τυφλὸν πλοῦτον, ὥστε διὰ τὸ πλῆθος τῶν χρημάτων οὐ
μόνον Ἰουδαίοις δανείζειν τὸν δίκαιον ἀλλ´ οὐδ´ ἄλλῳ ἑνὶ
ἔθνει ἢ δευτέρῳ ἢ τρίτῳ ἀλλὰ πολλοῖς. Πόσα οὖν ἂν ὁ
δίκαιος ἐκέκτητο χρήματα, μισθὸν τῆς δικαιοσύνης αὐτὰ
κατὰ τὸν νόμον λαβών, ἵνα δανιοῖ «πολλοῖς ἔθνεσιν»;
Ἀκόλουθον δ´ ἐστὶ τῇ τοιαύτῃ ἐκδοχῇ καὶ τὸ ὑπολαμβάνειν
ὅτι οὐδέ ποτε ὁ δίκαιος δανείζεται, ἐπεὶ γέγραπται· «Σὺ
δὲ οὐ δανιῇ.» Ἆρ´ οὖν ἔμεινε τὸ ἔθνος τοσούτοις χρόνοις ἐν τῇ
κατὰ Μωϋσέα θεοσεβείᾳ, προφανῶς βλέπον ψευδόμενον ὅσον
ἐπὶ τῷ Κέλσῳ τὸν νομοθέτην; Οὐδὲ γὰρ ἱστόρηταί τις τοσοῦτον
πλουτήσας, ὡς δεδανεικέναι «ἔθνεσι πολλοῖς». Ἀλλ´ οὐ
πιθανὸν οὕτως αὐτοὺς διδασκομένους ἀκούειν τοῦ νόμου,
ὡς Κέλσος ᾤετο, καὶ προφανῶς βλέποντας ψευδεῖς τὰς κατὰ
τὸν νόμον ἐπαγγελίας ἀγωνίζεσθαι περὶ τοῦ νόμου.
Ἐὰν δὲ τὰς ἀναγεγραμμένας τις ἁμαρτίας τοῦ λαοῦ φέρῃ
παράδειγμα τοῦ καταπεφρονηκέναι αὐτοὺς τοῦ νόμου, τάχα
διὰ τὸ κατεγνωκέναι αὐτοῦ ὡς ψευδομένου, λεκτέον πρὸς
αὐτὸν ὅτι ἀναγνωστέον καὶ τοὺς χρόνους, ἐν οἷς ὅλος ὁ 
λαὸς ἀναγέγραπται μετὰ τὸ πεποιηκέναι τὸ πονηρὸν ἐνώπιον
κυρίου ἐπὶ τὸ βέλτιον καὶ τὴν κατὰ τὸν νόμον θεοσέβειαν
μεταβεβληκέναι.
 | [7,18] Celse ajoute : Ne feront-ils point cette réflexion : Que si les 
prophètes des Juifs ont prédit que celui qui viendrait au monde 
serait le Fils de ce même Dieu, il n'est pas possible de comprendre 
que le Dieu des Juifs leur ordonne par Moïse leur législateur, de 
ramasser des richesses, d'étendre leur empire, de remplir la terre, 
de faire passer leurs ennemis avec leurs plus tendres enfants au fil 
de l'épée, afin d'en détruire toute la race; ce qu'il a fait lui-même 
sous les yeux des Juifs, comme parle Moïse, les menaçant au reste 
s'ils ne lui obéissaient pas, de les traiter en ennemi déclaré: qu'il en 
ait, dis-je, usé de la sorte, et que son Fils, cet homme que l'on 
appelle Nazaréen, ait établi des lois toutes opposées, déclarant que 
l'accès auprès de son Père est fermé aux riches et à ceux qui 
aiment les charges, la sagesse ou la gloire, qu'il ne faut pas avoir 
plus de soin de faire provision de vivres que les corbeaux, et qu'il 
faut se mettre moins en peine de ses vêtements que le lys ; enfin que 
si l'on vous donne un coup, il faut se présenter pour en recevoir un 
autre. Qui a menti de Moise ou de Jésus ? Est-ce  que le Père . 
lorsqu'il a envoyé celui-ci, avait oublié les ordres qu'il avait donnés 
à Moïse ou que changeant de pensée, il a condamné les propres 
lois, et a donné à ce nouvel envoyé des instructions toutes 
contraires ? Celse a ici une pensée plus digne des personnes les 
plus grossières que d'un homme qui se vante de savoir tout, 
comme il fait : c'est de s'imaginer que, pour entendre les Écritures, 
il se faut arrêter au sens littéral de la loi et des prophètes, sans en 
chercher de plus sublime. Il ne considère pas qu'elles n'ont eu garde 
de promettre des richesses corporelles aux gens de bien avec une 
illusion si risible, puisque c'est une chose constante que les plus 
saints hommes ont vécu dans  la dernière pauvreté. En effet, les 
prophètes mêmes qui, à cause de la pureté de leur vie, avaient été 
éclairés de l'esprit divin, ont été vagabonds, couverts de peaux de 
brebis et de peaux de chèvres, étant abandonnés, affligés et 
persécutés, errant dans les déserts et dans les montagnes, et se 
retirant dans les antres et dans les cavernes de la terre (Hébr., XI, 
37 et 38). Car, comme dit le psalmiste, les afflictions des justes 
sont en grand nombre (Ps. XXXIII ou XXXIV, 20). Si Celse avait lu 
les livres de Moïse, il se serait sans doute mis dans l'esprit que, 
quand il est dit que celui qui observerait la loi prêterait à beaucoup 
de nations et qu'il n'emprunterait point (Deut., XXVlll, 12 ), c'est 
une promesse faite au juste que ses richesses temporelles seraient 
si abondantes, qu'il aurait de quoi prêter  non seulement aux Juifs, 
non seulement à quelque autre peuple étranger, non seulement à 
deux ou trois nations différentes, mais à beaucoup de nations. 
Quelles devraient être les richesses que le juste aurait reçues pour 
récompense de sa justice, s'il en avait assez  pour prêter à 
beaucoup de nations, selon la promesse de la loi? Et ne faudrait-il 
pas supposer, par une suite de la même explication, que le juste 
n'emprunterait jamais rien, puisqu'il est écrit : Mais toi tu 
n'emprunteras point? Y a-t-il de l'apparence que les Juifs fussent 
demeurés pendant si longtemps attachés à la religion enseignée par 
Moïse, se voyant évidemment abusés par leur législateur, si la 
pensée de Celse doit être suivie ? Car on n'a jamais vu d'homme 
assez niche pour prêter à plusieurs nations. Il n'est aucunement 
vraisemblable qu'ils eussent avec combattu avec tant d'ardeur pour 
une loi dont les promesses leur eussent paru visiblement 
trompeurs, si on les eût accoutumés à les prendre dans le sens de 
Celse. On dira peut-être que les péchés où nous lisons que tombait 
le peuple, sont une preuve qu'il n'avait pas beaucoup d'attachement 
pour la loi, dont il reconnaissait sans doute la fausseté ; mais avant 
que d'en juger de la sorte, qu'on lise aussi l'histoire des temps où il 
est dit que tout le peuple, après avoir fait  ce qui était désagréable 
au Seigneur, retournait ensuite à son devoir et au culte prescrit par 
la loi. 
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