[7,15] Ἐπεὶ δ´ ἀδύνατά τινα καὶ ἀπρεπῆ θεῷ καθ´ ὑπόθεσιν
τιθείς φησιν· Εἰ ταῦτα προφητεύοιτο περὶ τοῦ ἐπὶ πᾶσι
θεοῦ, ἆρ´ ἐπεὶ προλέγεται, πιστεύεσθαι δεῖ τὰ τοιαῦτα περὶ
θεοῦ; Καὶ νομίζει κατασκευάζεσθαι ὅτι, κἂν ἀληθῶς ὦσι
προειρηκότες οἱ προφῆται περὶ υἱοῦ θεοῦ τοιαῦτα, ἀδύνατον
ἦν αὐτὸν παθεῖν οὕτως ἢ δρᾶσαι χρῆναι πιστεύειν τοῖς
προειρημένοις· λεκτέον ὅτι ἡ ὑπόθεσις αὐτοῦ ἄτοπος οὖσα
ποιήσαι ἂν συνημμένα εἰς τὰ ἀλλήλοις ἀντικείμενα λήγοντα,
ὅπερ οὕτω δείκνυται. Εἰ οἱ ἀληθῶς προφῆται τοῦ ἐπὶ πᾶσι
θεοῦ δουλεύειν ἢ νοσεῖν ἢ καὶ τεθνήξεσθαι φήσαιεν τὸν θεόν,
συμβήσεται ταῦτα περὶ τὸν θεόν, ἀψευδεῖν γὰρ ἀνάγκη τοὺς
τοῦ μεγάλου θεοῦ προφήτας· ἀλλὰ καὶ εἰ οἱ ἀληθῶς προφῆται
τοῦ ἐπὶ πᾶσι θεοῦ τὰ αὐτὰ ταῦτά φασιν, ἐπεὶ τὰ τῇ φύσει
ἀδύνατα οὐκ ἔστιν ἀληθῆ, οὐκ ἂν συμβαίη περὶ τὸν θεὸν ἃ
λέγουσιν οἱ προφῆται. Ὅταν δὲ δύο συνημμένα λήγῃ εἰς τὰ
ἀλλήλοις ἀντικείμενα τῷ καλουμένῳ «διὰ δύο τροπικῶν»
θεωρήματι, ἀναιρεῖται τὸ ἐν ἀμφοτέροις τοῖς συνημμένοις
ἡγούμενον, ὅπερ ἐν τούτοις ἐστὶ τὸ προλέγειν τοὺς προφήτας
τὸν μέγαν θεὸν δουλεύειν ἢ νοσήσειν ἢ τεθνήξεσθαι. Συνάγεται
οὖν τὸ οὐκ ἄρα προεῖπον οἱ προφῆται τὸν μέγαν θεὸν δουλεύσειν
ἢ νοσήσειν ἢ τεθνήξεσθαι, καὶ ὑπάγεταί γε ὁ λόγος
τρόπῳ τοιούτῳ· εἰ τὸ πρῶτον, καὶ τὸ δεύτερον· εἰ τὸ
πρῶτον, οὐ τὸ δεύτερον· οὐκ ἄρα τὸ πρῶτον.
Φέρουσι δὲ καὶ ἐπὶ ὕλης τὸν τρόπον τοῦτον οἱ ἀπὸ τῆς
Στοᾶς, λέγοντες τό· εἰ ἐπίστασαι ὅτι τέθνηκας, τέθνηκας·
εἰ ἐπίστασαι ὅτι τέθνηκας, οὐ τέθνηκας· ἀκολουθεῖ τὸ οὐκ
ἄρα ἐπίστασαι ὅτι τέθνηκας. Τὸν τρόπον δὲ τοῦτον κατασκευάζουσι
τὰ συνημμένα· εἰ ἐπίστασαι ὅτι τέθνηκας, ἔστιν
ὃ ἐπίστασαι, ἔστιν ἄρα τὸ τέθνηκας. Καὶ πάλιν· εἰ ἐπίστασαι
ὅτι τέθνηκας, καὶ ἔστιν τὸ ἐπίστασαι ὅτι τέθνηκας. Ἐπεὶ δὲ
ὁ τεθνηκὼς οὐδὲν ἐπίσταται, δῆλον ὅτι, εἰ ἐπίστασαι ὅτι
τέθνηκας, οὐ τέθνηκας. Καὶ ἀκολουθεῖ, ὡς προεῖπον,
ἀμφοτέροις τοῖς συνημμένοις τὸ οὐκ ἄρα ἐπίστασαι ὅτι
τέθνηκας. Τοιοῦτόν τι ἐστὶ καὶ περὶ τὴν Κέλσου ὑπόθεσιν,
λέγοντος ἣν προεξεθέμεθα λέξιν.
| [7,15] Mais
répondons-lui selon sa supposition, où, prenant des choses
impossibles et mal séantes à Dieu, il demande : Si l'on avait prédit
ces choses-là du grand Dieu, faudrait-il les croire, sous ombre
qu'elles auraient été prédites? Par où il prétend prouver que quand
de véritables prophètes auraient prédit de pareilles choses du Fils
de Dieu, il n'est pas vrai, néanmoins, qu'il fallût croire sur ces
prédictions qu'il les dût ni faire ni souffrir. Je dis donc que sa
supposition est absurde, établissant pour vrais deux raisonnements
dont les conclusions se contredisent l'une l'autre: ce que je
démontre ainsi. Si de véritables prophètes du grand Dieu ont prédit
qu'il doit être esclave, ou malade, ou qu'il doit mourir, cela arrivera
à Dieu : car il ne se peut faire que les prophètes du grand Dieu ne
disent pas vrai. D'un autre côté, quoique de véritables prophètes du
grand Dieu aient prédit ces mêmes choses; puisque les choses
impossibles de leur nature, ne peuvent être vraies, ce que ces
prophètes ont prédit comme une vérité n'arrivera point à Dieu.
Quand donc il se trouve que de deux raisonnements, dont
l'antécédent est le même, on tire deux conséquences
contradictoires, on se sert de cette manière d'argumenter, qu'on
nomme, des deux propositions opposées, pour montrer la fausseté
de cet antécédent commun, qui, dans cette rencontre, est celui-ci :
Que les prophètes aient prédit que le grand Dieu dût être esclave,
ou malade ou qu'il dût mourir. L'on conclut, dis-je, par cette voie,
que jamais les prophètes n'ont prédit ces choses, et voici comme on
y procède : De deux choses, si la première est vraie, l'autre l'est
aussi; si la première est vraie, l'autre ne l'est pas : donc la
première n'est pas vraie. Et c'est ici l'exemple que les stoïciens
proposent sur ce sujet. Si vous savez que vous êtes mort, vous êtes
mort ; si vous savez que vous êtes mort, vous n'êtes pas mort;
d'où il conclut, donc vous ne savez pas que vous êtes mort. Voici
encore comme ils prouvent la conséquence de chaque raisonnement
: si vous savez que vous êtes mort, ce que vous savez est certain,
et, par conséquent, il est certain que vous êtes mort. D'un autre
côté, si vous savez que vous êtes mort, cela même, que vous soyez
mort est une chose que vous savez ; mais comme les morts ne
savent rien, si vous savez que vous êtes mort, il est évident que
vous n'êtes pas mort. D'où, comme je l'ai déjà dit, il suit, en
joignant ces deux raisonnements ensemble, donc vous ne savez pas
que vous êtes mort. Il en est à peu près de même de cette
supposition de Celse que nous avons rapportée.
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