Texte grec :
[6,35] Τὸ μὲν γὰρ χρῆσθαι προφητῶν λόγοις ἡμῶν ἐστι,
τῶν παριστάντων Ἰησοῦν εἶναι τὸν προκεκηρυγμένον
ὑπ´ αὐτῶν Χριστὸν καὶ ἀποδεικνύντων ἐκ τῶν προφητικῶν
τὰ ἐν τοῖς εὐαγγελίοις περὶ τοῦ Ἰησοῦ πληρωθέντα. Τὸ δὲ
κύκλους ἐπὶ κύκλοις λέγειν τάχα μὲν καὶ τῆς προειρημένης
ἐστὶν αἱρέσεως, κύκλῳ περιλαμβανούσης ἑνί, ἥν φασιν εἶναι
τὴν τῶν ὅλων ψυχὴν καὶ Λευϊαθάν, τοὺς ἑπτὰ τῶν ἀρχοντικῶν
κύκλους, τάχα δὲ καὶ ἀπὸ τοῦ Ἐκκλησιαστοῦ ἐστι παράκουσμα
λέγοντος· «Κυκλοῖ κυκλῶν πορεύεται τὸ πνεῦμα,
καὶ ἐπὶ κύκλους αὐτοῦ ἐπιστρέφει τὸ πνεῦμα.»
Τὸ δ´ ἀπορροίας ἐκκλησίας ἐπιγείου καὶ περιτομῆς τάχα
ἐλήφθη ἀπὸ τοῦ ὑπό τινων λέγεσθαι ἐκκλησίας τινὸς ἐπουρανίου
καὶ κρείττονος αἰῶνος ἀπόρροιαν εἶναι τὴν ἐπὶ γῆς
ἐκκλησίαν, καὶ περιτομῆς τινος ἐν καθαρσίῳ τινὶ ἐκεῖ
γεγενημένης σύμβολον εἶναι τὴν ἐν τῷ νόμῳ γεγραμμένην.
Προυνικὸν δέ τινα σοφίαν οἱ ἀπὸ Οὐαλεντίνου ὀνομάζουσι
κατὰ τὴν πεπλανημένην ἑαυτῶν σοφίαν, ἧς σύμβολον εἶναι
βούλονται καὶ δώδεκα ἔτεσιν αἱμορροοῦσαν· ἣν παρακούσας
ὁ ἅμα πάντα φύρων τὰ Ἑλλήνων καὶ βαρβάρων καὶ τῶν ἐν
ταῖς αἱρέσεσιν εἶπε τό· Προυνικοῦ τινος δύναμιν ῥέουσαν παρθένου.
Ψυχὴ δὲ ζῶσα τάχα μὲν ἐν ἀπορρήτοις λέλεκται παρά
τισι τῶν ἀπὸ Οὐαλεντίνου εἰς τὸν ὑπ´ αὐτῶν ὀνομαζόμενον
«ψυχικὸν δημιουργόν», τάχα δὲ καὶ πρὸς ἀντιδιαστολὴν
ψυχῆς νεκρᾶς ἡ ζῶσα ψυχὴ οὐκ ἀγεννῶς παρά τισι λέλεκται
ἡ τοῦ σῳζομένου. Σφαζόμενον δ´ οὐκ οἶδα οὐρανὸν λελεγμένον
ἢ γῆν σφαζομένην μαχαίρᾳ καὶ πολλοὺς σφαζομένους, ἵνα
ζήσωσι, καὶ οὐκ ἀπεικός ἐστιν ἀφ´ ἑαυτοῦ ταῦτα κεκομικέναι
τὸν Κέλσον.
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Traduction française :
[6,35] car, pour les discours des prophètes, c'est
nous, chrétiens, qui nous en servons quand nous prouvons que Jésus est ce
Messie que les prophètes ont prédit, et quand nous montrons dans leurs
écrits les choses que les Évangiles nous font voir accomplies en sa
personne; mais pour ce qui est des cercles entassés les uns sur les
autres, cela peut encore convenir à l'hérésie dont nous venons de parler,
qui renferme les sept cercles de ses sept principaux démons, dans un autre
cercle, qu'elle nomme l'âme de l'univers ou léviathan. Il se peut aussi
que ce soit là une fausse explication de ce passage de l'Ecclésiaste : Le
vent tourne comme dans un cercle, et ayant achevé un cercle, il en
recommence un autre (Ecclés., I, 6). Les ruisseaux de l'Église qui est sur
la terre et de la circoncision, sont pris peut-être de ce qui est dit par
quelques-uns : que l'Église, qui est sur la terre, est un ruisseau d'une
autre Église qui est dans le ciel, sous une forme bien plus excellente, et
que la circoncision légale était le symbole d'une autre circoncision par
laquelle on se purifie là-haut dans un certain lieu destiné à cet usage.
Les Valentiniens, dans les rêveries de leur fausse science, parlent d'une
certaine Prunice à qui ils donnent le nom de Sagesse, et dont ils veulent
que cette femme de l'Évangile, qui avait eu une perte de sang durant douze
ans (Matth., IX, 20) ait été le symbole. Celse, qui en a entendu parler,
et qui fait un mélange confus des pensées des Grecs, des Barbares et des
hérétiques, change cela en la vertu qui émane d'une certaine vierge
Prunice. Son âme vivante peut venir de quelque expression mystérieuse des
mêmes Valentiniens, sur le sujet du créateur animal, comme ils l'appellent
; ou bien il se peut faire que par là on ait voulu élégamment exprimer la
différence de l'âme du régénéré, qui est proprement vivante, d'avec l'âme
morte en ses péchés, je ne sais ce que c'est qu'un ciel qui souffre la
mort, ni une terre que l'on tue avec l'épée, ni plusieurs à qui l'on ôte
la vie pour la leur donner, et il y a grande apparence que Celse tire cela
de son propre fonds.
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