Texte grec :
[6,27] Ἑξῆς δὲ τοῖς περὶ τοῦ διαγράμματος μηδὲ παρακούσας
τῶν περὶ τῆς καλουμένης παρὰ τοῖς ἐκκλησιαστικοῖς
σφραγῖδος ἑαυτῷ τινα ἐκτίθεται ἀλλόκοτα καὶ ἀμοιβαίας
φωνάς, ὡς τοῦ μὲν τὴν σφραγῖδα περιτιθέντος καλουμένου
πατρός, τοῦ δὲ σφραγιζομένου λεγομένου νέου καὶ υἱοῦ καὶ
ἀποκρινομένου· κέχρισμαι χρίσματι λευκῷ ἐκ ξύλου ζωῆς,
ὅπερ οὐδ´ ἐν τοῖς ἀπὸ τῶν αἱρέσεων ἠκούσαμεν γίνεσθαι.
Εἶτα καὶ ἀριθμὸν ὁρίζει λεγόμενον ὑπὸ τῶν παραδιδόντων
τὴν σφραγῖδα ἀγγέλων ἑπτά, ἑκατέρωθεν τῇ ψυχῇ τοῦ
ἀπαλλαττομένου σώματος ἐφισταμένων, τῶν μὲν τοῦ φωτὸς
ἑτέρων δὲ τῶν ὀνομαζομένων ἀρχοντικῶν, καὶ λέγει τὸν
ἄρχοντα τῶν ὀνομαζομένων ἀρχοντικῶν λέγεσθαι θεὸν
κατηραμένον.
Εἶτ´ ἐπιλαβόμενος τῆς λέξεως εὐλόγως κατηγορεῖ τῶν
τοῦτο τολμώντων λέγειν· τούτου δ´ ἕνεκα καὶ ἡμεῖς συναγανακτοῦμεν
τοῖς μεμφομένοις τοὺς τοιούτους, εἰ δή τινες εἰσὶ
λέγοντες θεὸν κατηραμένον τὸν Ἰουδαίων, τὸν ὕοντα καὶ
βροντῶντα καὶ τοῦδε τοῦ κόσμου δημιουργὸν καὶ Μωϋσέως
καὶ τῆς κατ´ αὐτὸν κοσμοποιΐας θεόν. Ἀλλ´ ἔοικε βεβουλῆσθαί
τι διὰ τούτων ὁ Κέλσος οὐκ εὔγνωμον ἀλλ´ ἀπὸ τοῦ
καθ´ ἡμῶν ἀφιλοσόφου μίσους πάνυ ἀγνωμονέστατον.
Ἐβουλήθη γὰρ τοὺς ἀπείρους τῶν ἡμετέρων ἐντυχόντας
αὐτοῦ τῇ γραφῇ πολεμῶσαι πρὸς ἡμᾶς, ὡς θεὸν κατηραμένον
λέγοντας τὸν τοῦδε τοῦ κόσμου καλὸν δημιουργόν. Καὶ
δοκεῖ μοι παραπλήσιον Ἰουδαίοις πεποιηκέναι, τοῖς κατὰ
τὴν ἀρχὴν τῆς τοῦ χριστιανισμοῦ διδασκαλίας κατασκεδάσασι
δυσφημίαν τοῦ λόγου, ὡς ἄρα καταθύσαντες παιδίον μεταλαμβάνουσιν αὐτοῦ τῶν σαρκῶν, καὶ πάλιν ὅτι οἱ ἀπὸ τοῦ
λόγου τὰ τοῦ σκότου πράττειν βουλόμενοι σβεννύουσι μὲν τὸ
φῶς, ἕκαστος δὲ τῇ παρατυχούσῃ μίγνυται· ἥτις δυσφημία
παραλόγως πάλαι μὲν πλείστων ὅσων ἐκράτει πείθουσα τοὺς
ἀλλοτρίους τοῦ λόγου ὅτι τοιοῦτοί εἰσι Χριστιανοί, καὶ νῦν
δὲ ἔτι ἀπατᾷ τινας ἀποτρεπομένους διὰ τὰ τοιαῦτα κἂν εἰς
κοινωνίαν ἁπλουστέραν λόγων ἥκειν πρὸς Χριστιανούς.
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Traduction française :
[6,27] Après le diagramme, il propose je ne sais quelles autres extravagances,
mêlées de demandes et de réponses, qu'il se forge à plaisir, touchant ce
que les écrivains ecclésiastiques nomment le sceau; car je ne pense pas
qu'il ait jamais rien entendu dire d'approchant à qui que ce soit. Il veut
que celui qui applique le sceau s'appelle le père ; que celui qui en
reçoit l'impression s'appelle le jeune ou le fils, et qu'il réponde : Je
suis oint de l'onction blanche, prise de l'arbre de vie: ce qui ne se
pratique pas même, que je sache, parmi les hérétiques. Il détermine
ensuite le nombre des anges dont parlent ceux qui se servent de ce sceau.
Il en pose sept, qui se tiennent de côté et d'autre, auprès de l'âme des
personnes mourantes. Les uns sont des anges de lumière, les autres sont de
ceux qu'on nomme archontiques : et il dit que le chef de ceux-ci se nomme
le dieu maudit. Là-dessus, s'attachant à ces paroles, il s'emporte avec
beaucoup d raison contre ceux qui ont l'audace de s'exprimer ainsi. Et il
n'y a personne qui ait plus d'indignation que nous contre ces gens, s'il
est vrai qu'il s'en trouve, qui nomment le Dieu des Juifs un dieu maudit;
le Dieu, dis-je, qui fait pleuvoir et tonner, le Dieu qui a bâti ce monde,
le Dieu de Moïse et l'auteur de la création, dont Moïse fait l'histoire.
Mais il semble que Celse, au lieu de suivre l'honnêteté, n'ait ici
consulté que la haine aveugle qu'il a pour nous, qui est une haine indigne
d'un philosophe. Car il a eu dessein de surprendre les personnes qui ne
nous connaissent pas, et de les animer contre nous par la lecture de son
livre, comme si nous disions que l'admirable architecte de ce monde soit
un dieu maudit. En quoi l'on dirait qu'il a voulu imiter les Juifs qui,
lorsqu'on commença à prêcher le christianisme, semaient des faux bruits
contre ceux qui l'avaient embrassé; que les chrétiens immolaient un petit
enfant et qu'ils en mangeaient la chair ensemble ; que pour faire les
oeuvres des ténèbres, ils éteignaient les flambeaux, et qu'alors chacun
s'abandonnait à l'impureté avec la première qu'il rencontrait. Cette
calomnie, toute grossière qu'elle est, a fait longtemps impression sur
l'esprit d'une infinité de gens qui, n'ayant aucune habitude avec nous, se
laissaient persuader que le portrait qu'on leur faisait des chrétiens
était fidèle : et à présent encore, il y en a quelques-uns qui en sont
tellement prévenus, qu'ils ne voudraient pas même entrer en conversation
avec un chrétien.
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