HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Origène, Contre Celse, livre VI

Ἀλλὰ



Texte grec :

[6,16] Μετὰ ταῦτα τὴν κατὰ τῶν πλουσίων ἀπόφασιν τοῦ Ἰησοῦ, εἰπόντος· «Εὐκοπώτερον κάμηλον εἰσελθεῖν διὰ τρήματος ῥαφίδος ἢ πλούσιον εἰς τὴν βασιλείαν τοῦ θεοῦ», φησὶν ἄντικρυς ἀπὸ Πλάτωνος εἰρῆσθαι, τοῦ Ἰησοῦ παραφθείραντος τὸ πλατωνικόν, ἐν οἷς εἶπεν ὁ Πλάτων ὅτι «ἀγαθὸν ὄντα διαφόρως καὶ πλούσιον εἶναι διαφερόντως εἶναι ἀδύνατον.» Τίς δ´ οὐκ ἂν καὶ μετρίως ἐφιστάνειν τοῖς πράγμασι δυνάμενος τὸν Κέλσον γελάσαι, οὐ τῶν πιστευόντων τῷ Ἰησοῦ μόνων ἀλλὰ καὶ τῶν λοιπῶν ἀνθρώπων, ἀκούων ὅτι Ἰησοῦς ὁ παρὰ Ἰουδαίοις γεγενημένος καὶ ἀνατεθραμμένος καὶ Ἰωσὴφ «τοῦ τέκτονος» νομισθεὶς εἶναι υἱὸς καὶ μηδὲ γράμματα μεμαθηκὼς οὐ μόνον τὰ Ἑλλήνων ἀλλ´ οὐδὲ τὰ Ἑβραίων, ὅπερ καὶ αἱ φιλαλήθεις μαρτυροῦσι γραφαὶ τῶν περὶ αὐτόν, ἀνέγνω Πλάτωνα καὶ ἀρεσθεὶς τῇ περὶ τῶν πλουσίων ἀποφαινομένῃ αὐτοῦ λέξει, ὡς «ἀδύνατόν ἐστιν ἀγαθὸν εἶναι διαφερόντως καὶ πλούσιον», παρέφθειρεν αὐτὴν καὶ πεποίηκε τὸ «εὐκοπώτερον κάμηλον διὰ τρήματος ῥαφίδος εἰσελθεῖν ἢ πλούσιον εἰς τὴν βασιλείαν τοῦ θεοῦ»; Εἰ δὲ μὴ μετὰ τοῦ μισεῖν καὶ ἀπεχθάνεσθαι ἐντυχὼν τοῖς εὐαγγελίοις φιλαλήθης ἦν ὁ Κέλσος, ἐπέστησεν ἄν, τί δή ποτε παρελήφθη κάμηλος, τὸ τῶν ζῴων ὅσον ἐπὶ τῇ κατασκευῇ σκολιόν, παραβαλλόμενον τῷ πλουσίῳ, καὶ τί αὐτῷ ἐβούλετο ἡ στενὴ «τῆς ῥαφίδος» τρυμαλιά, στενὴν φάσκοντι εἶναι καὶ τεθλιμμένην τὴν ὁδὸν τὴν ἀπάγουσαν «εἰς τὴν ζωήν», καὶ τὸ κατὰ τὸν νόμον δὲ «ἀκάθαρτον» τὸ ζῷον ἀναγεγράφθαι τοῦτο, ἔχον μέν τι ἀποδεκτὸν τὸ μαρυκᾶσθαι, ἔχον δὲ καὶ ψεκτὸν τὸ μὴ διχηλεῖν· ἐξήτασεν ἂν καὶ ὁσάκις ἐν ταῖς θείαις παρελήφθη κάμηλος γραφαῖς καὶ ἐπὶ τίνων, ἵνα θεωρήσῃ τὸ περὶ τῶν πλουσίων τοῦ λόγου βούλημα· οὐκ εἴασεν ἂν ἀβασάνιστον καὶ τὸ μακαρίζεσθαι μὲν τοὺς πτωχοὺς ὑπὸ τοῦ Ἰησοῦ ταλανίζεσθαι δὲ τοὺς πλουσίους πότερον ἐπὶ τῶν αἰσθητῶν αὐτῷ ταῦτα ---. πτωχῶν καὶ πλουσίων, ἢ οἶδέ τινα πτωχείαν πάντως μακαριζομένην ὁ λόγος καὶ πλοῦτον πάντως ψεκτόν· οὐκ ἂν γὰρ οὐδ´ ὁ τυχὼν ἀκρίτως τοὺς πτωχοὺς ἐπῄνεσεν, ὧν οἱ πολλοὶ καὶ φαυλότατοί εἰσι τὰ ἤθη. Ἀλλὰ ταῦτα μὲν ταύτῃ.

Traduction française :

[6,16] Celse ajoute que, cette sentence de Jésus contre les riches : Il est plus aisé qu'un chameau passe par le trou d'une aiguille, que non pas qu'un riche entre dans le royaume de Dieu (Matth., XIX, 24), est manifestement prise de Platon, dont Jésus a altéré les paroles, que voici : Il est impossible d'être extrêmement riche et extrêmement honnête homme (V des Lois). Mais qui est-ce, je ne dis pas d'entre les chrétiens, je dis même d'entre les autres hommes, pour peu qu'il ait connaissance des choses, qui puisse ne pas se moquer de Celse, lorsqu'il entend dire que Jésus avait lu Platon ; Jésus, qui était né et qui avait été élevé parmi les Juifs, qui passait pour fils du charpentier Joseph (Matth.. XXIII, 55), et qui, bien loin d'être instruit dans les lettres grecques ne l'était pas même dans les sciences de son pays, comme les écrits de ses propres disciples le témoignent de bonne foi? Après cela, Jésus trouvant dans Platon, Qu'il est impossible d'être extrêmement riche et extrêmement honnête homme et voulant se faire honneur d'un si beau mot l'aura altéré et en aura fait celui-ci, qu'il est plus aisé qu'un chameau passe par le trou d'une aiguille, qu'il ne l'est qu'un riche entre dans le royaume de Dieu (Jean, XVII, 18). Si Celse, tout prévenu et tout passionné qu'il est contre l'Évangile, avait au moins de la sincérité et de la candeur, il rechercherait pourquoi un animal bossu et contrefait comme le chameau a été choisi pour être comparé avec un riche; et ce que veut dire, par ce trou étroit d'une aiguille, le même qui avait dit que le chemin qui mène à la vie est étroit et serré (Matth., VII, 14, Lév., XI, 4) ; pourquoi encore il se sert de la comparaison d'un animal qui était impur, selon la loi, et qui avait bien l'une des conditions requises pour être pur, je veux dire de ruminer, mais qui manquait de l'autre, d'avoir la corne du pied fendue. Il aurait observé combien de fois l'Écriture sainte parle du chameau, et en quelles occasions elle en parle, ce qui l'aurait aidé à en pénétrer le sens sur le sujet des riches. Enfin il n'aurait pas négligé d'examiner si, lorsque Jésus déclare les pauvres bienheureux et les riches malheureux (Luc, VI, 20 et 24), il parle des pauvres et des riches seIon l'état extérieur et sensible, ou s'il a en vue une pauvreté qui est toujours digne de louange, et des richesses qui sont toujours dignes de blâme. Car il n'y a point d'homme qui voulut louer indifféremment tous les pauvres, puisqu'il y a plusieurs pauvres qui sont très vicieux. Mais c'est assez insister sur cette matière.





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