HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Origène, Contre Celse, livre VI

ἐνανθρωπῆσαι



Texte grec :

[6,67] Τοῦτο δ´ ἐν τοῖς προκειμένοις ὁ Κέλσος εἶπεν ἀληθές, ὅτι ἀκούσας τις αὐτοῦ τῶν λόγων ἀποκρίνεται, ἰδὼν δ´ ὅτι λόγοι σκότους εἰσὶν οἱ λόγοι αὐτοῦ, ὅτι σκότος μου τῶν ὀφθαλμῶν προβάλλεις. Κέλσος μὲν οὖν καὶ οἱ παραπλήσιοι αὐτῷ προβάλλειν σκότον τῶν ὀφθαλμῶν ἡμῶν θέλουσιν, ἡμεῖς δὲ τῷ φωτὶ τοῦ λόγου ἐξαφανίζομεν τὸ σκότος τῶν ἀσεβῶν δογμάτων. Εἴποι δ´ ἂν ὁ Χριστιανὸς πρὸς Κέλσον οὐδὲν ἐναργὲς καὶ πληκτικὸν λέγοντα τό· Οὐδὲν ἐναργὲς βλέπω ἐν τοῖς σοῖς λόγοις. Οὐκ ἐκ σκότου τοίνυν εἰς λαμπρὸν φῶς προάγει ἡμᾶς ὁ Κέλσος, ἀλλὰ βούλεται ἐκ φωτὸς μεταστῆσαι εἰς σκότον, τιθεὶς «τὸ σκότος» εἶναι «φῶς καὶ τὸ φῶς σκότος» καὶ ὑποκείμενος τῷ καλῶς εἰρημένῳ ὑπὸ Ἡσαΐου τὸν τρόπον τοῦτον· «Οὐαὶ οἱ τιθέντες τὸ σκότος φῶς καὶ τὸ φῶς σκότος.» Ἀλλ´ ἡμεῖς, ἀνοίξαντος τοῦ λόγου τοὺς ὀφθαλμοὺς τῆς ψυχῆς ἡμῶν, ὁρῶντες διαφορὰν φωτὸς καὶ σκότους ἐν φωτὶ μὲν παντὶ τρόπῳ ἵστασθαι προαιρούμεθα, τῷ δὲ σκότῳ οὐδαμῶς προσεῖναι βουλόμεθα. Ἔμψυχον δὲ τυγχάνον τὸ ἀληθινὸν φῶς ἐπίσταται, τίνι μὲν δεικτέον ἔσται τὰς μαρμαρυγὰς τίνι δὲ φῶς, οὐ παριστάντος αὐτοῦ τὴν λαμπρότητα ἑαυτοῦ διὰ τὴν ἔτι ἐνυπάρχουσαν ἀσθένειαν τοῖς ὀφθαλμοῖς ἐκείνου. Εἰ δ´ ὅλως χρὴ λέγειν κολάζεσθαι καὶ βλάπτεσθαι ὄψιν, τίνος ἂν ἄλλου φήσωμεν τοὺς ὀφθαλμοὺς ταῦτα πάσχειν ἢ τοῦ ὑπὸ τῆς περὶ θεοῦ ἀγνοίας συνεχομένου καὶ τοῦ ὑπὸ τῶν παθῶν ἐμποδιζομένου βλέπειν ἀλήθειαν; Χριστιανοὶ μὲν οὖν οὐδαμῶς νομίζουσι πηροῦσθαι ὑπὸ τῶν Κέλσου ἤ τινος ἀλλοτρίου θεοσεβείας λόγων· οἱ δ´ αἰσθανόμενοι ἑαυτῶν πηρουμένων ὑπὸ τοῦ κατακολουθεῖν ὄχλοις πλανωμένων καὶ ἔθνεσιν ἑορταζόντων δαιμονίοις προσίτωσαν τῷ χαριζομένῳ ὀφθαλμοὺς λόγῳ, ἵν´ ὁμοίως τοῖς παρὰ τῇ ὁδῷ ἐρριμμένοις πτωχοῖς καὶ τυφλοῖς, ὑπὸ τοῦ Ἰησοῦ θεραπευθεῖσι διὰ τὸ εἰρηκέναι αὐτῷ· «Υἱὲ Δαυΐδ, ἐλέησόν με», ἐλεηθέντες ἀπολάβωσι τοὺς ὀφθαλμοὺς καινοὺς καὶ καλούς, ὁποίους λόγος θεοῦ δημιουργήσαι ἄν.

Traduction française :

[6,67] Ce que Celse dit ici de véritable, c'est qu'après avoir entendu ce qu'il avance, quelqu'un voyant combien ses discours sont ténébreux lui pourrait faire cette réponse : Vous me couvrez les yeux d'épaisses ténèbres. En effet Celse et ses pareils nous veulent répandre des ténèbres devant les yeux ; mais pour nous, nous dissipons les ténèbres des dogmes impies par les lumières de la parole de Dieu. La réponse qu'un chrétien pourrait encore faire à Celse, qui ne dit rien de net ni de vif, c'est celle-ci: Je ne vois rien de distinct dans vos paroles. Bien loin donc de nous faire passer des ténèbres à la lumière du grand jour, il veut nous entraîner de la lumière dans les ténèbres, changeant les ténèbres en lumière et la lumière en ténèbres et s'exposant ainsi à la malédiction de ce bel oracle d'Isaïe : Malheur à ceux oui changent les ténèbres en lumière, et la lumière en ténèbres (Is., V. 20). Mais nous qui, des yeux de notre âme ouverts par le Verbe, voyons la différence de la lumière et des ténèbres, nous faisons tous nos efforts pour demeurer dans la lumière, et nous ne voulons avoir rien de commun avec les ténèbres. Au reste, comme la vraie lumière est une lumière animée, elle sait à qui il se faut montrer dans tout son éclat, et à qui il ne faut laisser voir que quelques-uns de ses rayons : car il y en a à qui elle ne découvre pas sa plus vive splendeur, parce que leurs yeux sont encore trop faibles. Mais s'il faut dire de quelques-uns, que le grand jour leur fait mal aux yeux et qu'il leur blesse la vue, de qui le peut-on dire plutôt que de ceux qui ne connaissant point Dieu, croupissent dans leur ignorance, et qui étant offusqués par leurs passions, ne peuvent voir la vérité? Pour les chrétiens, ils ne s'imaginent point être aveuglés par les discours, soit de Celse, soit de quelque autre ennemi de la véritable religion. Ceux, qui se connaissent être aveugles en ce qu'ils suivent le torrent de l'erreur, imitant le peuple qui célèbre des fêtes en l'honneur des démons, ceux-là n'ont qu'à s'approcher du Verbe. Il leur fera la même grâce qu'il fit à ces aveugles qui mendiaient sur le chemin et qui ayant crié : Fils de David, ayez pitié de nous (Matth., XX, 30), furent guéris par Jésus. Ce Verbe divin aura aussi pitié d'eux : il leur rendra la vue, il leur donnera de bons yeux dignes de la main qui les aura formés.





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Dernière mise à jour : 9/10/2008