Texte grec :
[6,5] Τὸ δ´ «ἐξαίφνης οἷον ἀπὸ πυρὸς πηδήσαντος» ἐξάπτεσθαι
«φῶς ἐν τῇ ψυχῇ» πρότερος οἶδεν ὁ λόγος, εἰπὼν
ἐν τῷ προφήτῃ· «Φωτίσατε ἑαυτοῖς φῶς γνώσεως.» Καὶ
Ἰωάννης δὲ ὕστερον ἐκείνου γενόμενος λέγει ὅτι «ὃ γέγονεν»
ἐν τῷ λόγῳ «ζωὴ» ἦν, «καὶ ἡ ζωὴ ἦν τὸ φῶς τῶν ἀνθρώπων»,
ὅπερ «φῶς ἀληθινὸν» «φωτίζει πάντα ἄνθρωπον,
ἐρχόμενον εἰς τὸν» ἀληθινὸν καὶ νοητὸν «κόσμον», καὶ
ποιεῖ αὐτὸν «φῶς τοῦ κόσμου». «Ἔλαμψε» γὰρ τοῦτο τὸ
φῶς «ἐν ταῖς καρδίαις ἡμῶν πρὸς φωτισμὸν τοῦ εὐαγγελίου
τῆς δόξης τοῦ θεοῦ ἐν προσώπῳ Χριστοῦ». Διό φησιν
ἀρχαιότατος προφήτης πρὸ πολλῶν γενεῶν τῆς Κύρου
βασιλείας προφητεύσας—ὑπὲρ τὰς τεσσαρεσκαίδεκα γὰρ
γενεὰς πρεσβύτερος αὐτοῦ ἦν—τό· «Κύριος φωτισμός
μου καὶ σωτήρ μου, τίνα φοβηθήσομαι»; καί· «Λύχνος
τοῖς ποσί μου ὁ νόμος σου, καὶ φῶς ταῖς τρίβοις μου»,
καί· «Ἐσημειώθη ἐφ´ ἡμᾶς τὸ φῶς τοῦ προσώπου σου,
κύριε», καί· «Ἐν τῷ φωτί σου ὀψόμεθα φῶς.» Καὶ ἐπὶ
τὸ φῶς τοῦτο προτρέπων ἡμᾶς ὁ ἐν τῷ Ἡσαΐᾳ λόγος φησί·
«Φωτίζου, φωτίζου Ἱερουσαλήμ· ἥκει γάρ σου τὸ φῶς,
καὶ ἡ δόξα κυρίου ἐπὶ σὲ ἀνέτειλεν.» Ὁ δ´ αὐτὸς οὗτος
προφητεύων περὶ τῆς τοῦ Ἰησοῦ ἐπιδημίας, ἀφιστάντος τῆς
ἀπὸ τῶν εἰδώλων καὶ ἀγαλμάτων καὶ δαιμόνων θεραπείας,
φησὶν ὅτι «Καθημένοις ἐν χώρᾳ καὶ σκιᾷ θανάτου φῶς
ἀνέτειλεν αὐτοῖς», καὶ πάλιν· «Λαὸς ὁ καθήμενος ἐν
σκότει φῶς εἶδε μέγα».
Ὅρα οὖν τὴν διαφορὰν τοῦ καλῶς λελεγμένου ὑπὸ τοῦ
Πλάτωνος περὶ τοῦ πρώτου ἀγαθοῦ καὶ τῶν εἰρημένων ἐν
τοῖς προφήταις περὶ τοῦ φωτὸς τῶν μακαρίων· καὶ ὅρα
ὅτι ἡ μὲν ἐν Πλάτωνι περὶ τούτου ἀλήθεια οὐδὲν ὡς πρὸς
εἰλικρινῆ εὐσέβειαν ὤνησε τοὺς ἐντυγχάνοντας ἀλλ´ οὐδ´ αὐτὸν
τὸν τοιαῦτα περὶ τοῦ πρώτου ἀγαθοῦ φιλοσοφήσαντα, ἡ δὲ
τῶν θείων γραμμάτων εὐτελὴς λέξις ἐνθουσιᾶν πεποίηκε
τοὺς γνησίως ἐντυγχάνοντας αὐτῇ· παρ´ οἷς τρέφεται τοῦτο
τὸ φῶς τῷ ἔν τινι παραβολῇ εἰρημένῳ ἐλαίῳ, τηροῦντι τῶν
δᾴδων τὸ φῶς ἐν ταῖς φρονίμοις πέντε παρθένοις.
|
|
Traduction française :
[6,5] Quant à cette lumière qui s'allume
tout d'un coup dans l'âme, comme si elle sortait d'un feu qui s'éprend
(Matth., V, 8), nos Écritures en ont parlé les premières, lorsqu'elles
nous ont exhortés par le prophète, à nous éclairer de la lumière de la
connaissance (Os., X, 12 j. Saint Jean, qui est venu depuis, dit aussi,
parlant du Verbe, que rien de ce qui a été fait n'a été fait sans lui ;
qu'en lui était la vie, et que cette vie était la lumière des hommes ; la
vraie lumière qui illumine tout homme venant dans le monde (Jean. I, 3, 4
et 9), véritable et intelligible, et qui le fait devenir la lumière du
monde (Matth.,V, 14). C'est cette même lumière qui luit dans nos curs,
afin de nous éclairer par l'Évangile, qui fait éclater la gloire de Dieu
en Jésus-Christ (II Cor., IV, 6; Matth., I, 17) : et c'est encore ce qui a
fait dire à l'un des plus anciens prophètes qui a prophétisé plusieurs
siècles avant que Cyrus eût fondé son empire ; car il l'a précédé de plus
de quatorze générations : Le Seigneur est ma lumière et mon sauveur ; qui
dois-je craindre ? La loi est la lampe qui éclaire mes pas, et la lumière
qui luit dans les sentiers par ou je marche : Seigneur, la lumière de ton
visage est empreinte sur nous: nous verrons la lumière dans ta lumière
(Ps.XXVI ou XXVII, 1; CXVIII ou CXIX, CV, 4, 7; XXXV ou XXXVI, 10). Isaïe,
divinement inspiré, nous exhorte ainsi à recevoir cette lumière; sois
illuminée, Jérusalem, sois illuminée: car ta lumière est venue; et la
gloire du Seigneur s'est levée sur toi (Is., LX, 1 ). Le même prophète
prédisant l'avènement de Jésus, qui devait détourner les hommes du culte
des idoles, des simulacres et des démons : La lumière s'est levée, dit-il,
pour ceux qui demeuraient dans la région de l'ombre de la mort ; et, le
peuple qui habitait dans les ténèbres a vu une grande lumière (Is., IX,
2). Voyez donc la différence qu'il y a entre ce que Platon a dit de beau
touchant le souverain bien, et ce que les prophètes ont dit de la lumière
des bienheureux. La vérité qu'il a proposée n'a servi de rien pour la
sincère piété, ni à ceux qui ont lu ses écrits, ni à lui-même, qui a fait
tant de spéculations philosophiques sur le sujet du souverain bien, au
lieu que le style simple des saintes Écritures produit un divin transport
en ceux qui les lisent avec toute l'application nécessaire; et, pour
nourrir cette lumière en leur âme, il leur fournit l'huile dont les cinq
vierges sages de la parabole entretenaient la lumière de leurs lampes
(Matth., XXV, 5)
|
|