[6,80] Ἑξῆς δὲ τούτοις ἐνθεώτατα ἐξ ἀρχῆς ἔδοξε Κέλσῳ
λέγειν ἔθνη Χαλδαίους, ἀφ´ ὧν ἡ ἀπατηλὸς γενεθλιαλογία
νενέμηται τοὺς ἀνθρώπους. Ἀλλὰ καὶ Μάγους τοῖς ἐνθεωτάτοις
κατατάττει ἔθνεσιν ὁ Κέλσος, ἀφ´ ὧν ἡ παρώνυμος
τοῦ ἔθνους αὐτῶν μαγεία καὶ τοῖς λοιποῖς ἔθνεσιν ἐπὶ
διαφθορᾷ καὶ ὀλέθρῳ τῶν χρωμένων αὐτῇ ἐπιδεδήμηκε.
Καὶ Αἰγύπτιοι μὲν ἐν μὲν τοῖς ἀνωτέρω καὶ παρὰ τῷ
Κέλσῳ ἐπλανῶντο, ὡς σεμνοὺς μὲν ἔχοντες περιβόλους τῶν
νομιζομένων ἱερῶν ἔνδον δὲ οὐδὲν ἀλλ´ ἢ πιθήκους ἢ κροκοδείλους
ἢ αἶγας ἢ ἀσπίδας ἤ τι τῶν ζῴων· νῦν δὲ ἔδοξε
Κέλσῳ ἐνθεώτατον εἰπεῖν καὶ τὸ Αἰγυπτίων ἔθνος, καὶ
ἐνθεώτατον ἐξ ἀρχῆς, τάχα ἐπεὶ Ἰουδαίοις ἐξ ἀρχῆς προσπεπολεμήκασι.
Καὶ Πέρσαι δὲ οἱ τὰς μητέρας γαμοῦντες
καὶ θυγατράσι μιγνύμενοι ἔνθεον ἔθνος εἶναι τῷ Κέλσῳ
δοκοῦσιν, ἀλλὰ καὶ Ἰνδοί, ὧν τινας ἐν τοῖς προειρημένοις
ἔλεγε καὶ ἀνθρωπείων γεγεῦσθαι σαρκῶν. Μηδὲν δὲ τούτων
Ἰουδαίους μάλιστα τοὺς πάλαι πράττοντας οὐ μόνον οὐκ
εἶπεν ἐνθεωτάτους ἀλλὰ καὶ αὐτίκα ἀπολουμένους. Τοῦτο
μὲν ἤδη καὶ ὡς μαντικὸς λέγει περὶ αὐτῶν, οὐχ ὁρῶν πᾶσαν
τὴν περὶ Ἰουδαίους καὶ τὴν σεμνὴν πάλαι πολιτείαν αὐτῶν
τοῦ θεοῦ οἰκονομίαν, καὶ ὡς «τῷ» ἐκείνων «παραπτώματι
ἡ σωτηρία» γεγένηται «τοῖς ἔθνεσι» καὶ «τὸ παράπτωμα
αὐτῶν πλοῦτος κόσμου καὶ τὸ ἥττημα αὐτῶν πλοῦτος
ἐθνῶν»· ἕως «τὸ πλήρωμα τῶν ἐθνῶν εἰσέλθῃ», ἵνα μετὰ
τοῦτο «πᾶς», ὃν οὐ νοεῖ Κέλσος, «Ἰσραὴλ» σωθῇ.
| [6,80] Après cela Celse prend plaisir à donner aux Chaldéens l'éloge d'avoir été,
dès les premiers temps, une nation toute divine ; eux qui ont introduit
dans le monde la trompeuse science des horoscopes. Il n'en dit pas moins
des mages, à qui les autres peuples doivent et le nom et la connaissance
de la magie, cet art pernicieux qui fait périr ceux qui s'y appliquent.
Pour ce qui est des Égyptiens, Celse les condamnait ci-dessus comme ayant
des temples magnifiques au dehors qui, sous l'apparence de lieux sacrés,
ne renferment au dedans que des singes, des crocodiles, des chèvres, des
aspics et d'autres animaux semblables : mais ici ces mêmes Égyptiens sont,
selon lui, une nation toute divine, et divine dès les premiers temps ;
parce, peut-être que, dès les premiers temps ils ont été ennemis des
Juifs. Les Perses aussi, qui épousent leurs mères, et qui couchent avec
leurs filles sont, à son avis, une nation divine : et les Indiens tout
de même ; bien qu'il ait dit ci-devant que, parmi eux il y en avait qui
mangeaient de la chair humaine. Mais pour les Juifs, qui ne font rien de
pareil, et particulièrement les anciens Juifs, bien loin de les mettre an
rang des nations toutes divines, il dit que c'est un peuple qui est sur
le point de périr. C'est sans doute par un esprit de prophétie qu'il en
parle ainsi. Il ne pense pas cependant à tous les soins de Dieu pour les
Juifs, ni aux sages lois par lesquelles ce même Dieu les a longtemps
gouvernés. Il ne voit pas que c'est par leur chute que le salut a été
procuré aux Gentils ; que cette chute a été l'élévation du monde, et que
leur pauvreté a fait la richesse des Gentils, jusqu'à ce que la multitude
des Gentils soit entrée tout entière dans l'Église (Rom., XI, 11, 12, 25, 26), afin qu'ensuite tout Israël soit sauvé, cet Israël que Celse ne
connaît point.
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