[6,70] Εἰ δὲ συνίει Κέλσος ἃ λέγομεν περὶ πνεύματος θεοῦ,
καὶ ὅτι «Ὅσοι πνεύματι θεοῦ ἄγονται, οὗτοι υἱοὶ θεοῦ
εἰσιν», οὐκ ἂν ἑαυτῷ ὡς ἀφ´ ἡμῶν ἀπεφήνατο ὅτι πνεῦμα
ἴδιον ἐμβαλὼν εἰς σῶμα ὁ θεὸς δεῦρο κατέπεμψεν. Ἀεὶ γὰρ
ὁ θεὸς μεταδίδωσι τοῖς δυναμένοις μετέχειν αὐτοῦ τοῦ ἰδίου
πνεύματος, οὐ κατ´ ἀποτομὴν καὶ διαίρεσιν ἐγγινομένου τοῖς
ἀξίοις. Οὐδὲ γὰρ σῶμα τὸ καθ´ ἡμᾶς πνεῦμα, ὡς οὐδὲ
σῶμα τὸ πῦρ, ὅπερ εἶναι λέγεται θεὸς ἐν τῷ· «Ὁ θεὸς
ἡμῶν πῦρ καταναλίσκον.» Πάντα γὰρ ταῦτα τροπικῶς
λέγεται εἰς παράστασιν τὴν ἀπὸ τῶν συνήθων καὶ σωματικῶν
ὀνομάτων τῆς νοητῆς φύσεως.
Καὶ ὥσπερ, ἐὰν λέγηται τὰ ἁμαρτήματα ξύλα εἶναι καὶ
χόρτος καὶ καλάμη, οὐκ ἐροῦμεν εἶναι τὰ ἁμαρτήματα
σώματα, καὶ ἐὰν λέγηται τὰ ἀνδραγαθήματα χρυσὸς εἶναι
καὶ ἄργυρος καὶ λίθος τίμιος, οὐ φήσομεν εἶναι τὰ ἀνδραγαθήματα σώματα· οὕτω κἂν λέγηται ὁ θεὸς εἶναι «πῦρ καταναλίσκον»
τὰ «ξύλα» καὶ τὸν «χόρτον» καὶ τὴν «καλάμην»
καὶ πᾶσαν οὐσίαν ἁμαρτίας, οὐ σῶμα αὐτὸν νοήσομεν.
Ὡς δ´ ἐὰν λέγηται «πῦρ», οὐ σῶμα νοοῦμεν αὐτόν, οὕτως
ἐὰν λέγηται «πνεῦμα» ὁ θεός, οὐ σῶμα αὐτὸν λέγομεν
εἶναι. Πρὸς γὰρ ἀντιδιαστολὴν τῶν αἰσθητῶν ἔθος τῇ
γραφῇ τὰ νοητὰ ὀνομάζειν πνεύματα καὶ πνευματικά· οἷον
ἐὰν λέγῃ ὁ Παῦλος· «Ἀλλ´ ἡ ἱκανότης ἡμῶν ἐκ τοῦ θεοῦ,
ὃς καὶ ἱκάνωσεν ἡμᾶς διακόνους καινῆς διαθήκης, οὐ γράμματος
ἀλλὰ πνεύματος· τὸ γὰρ γράμμα ἀποκτέννει, τὸ δὲ
πνεῦμα ζωοποιεῖ», «γράμμα» μὲν τὴν αἰσθητὴν ὠνόμασεν
ἐκδοχὴν τῶν θείων γραμμάτων «πνεῦμα» δὲ τὴν νοητήν.
Οὕτω τοίνυν καὶ ἐν τῷ «πνεῦμα ὁ θεός»· ἐπεὶ καὶ
Σαμαρεῖς καὶ Ἰουδαῖοι σωματικῶς καὶ τυπικῶς ἐποίουν τὰ
προσταττόμενα ὑπὸ τοῦ νόμου, εἶπεν ὁ σωτὴρ πρὸς τὴν
Σαμαρεῖτιν· «Ὅτι ἔρχεται ὥρα, ὅτε οὔτε ἐν Ἱεροσολύμοις
οὔτε ἐν τῷ ὄρει τούτῳ προσκυνήσουσι τῷ πατρί· πνεῦμα ὁ
θεός, καὶ τοὺς προσκυνοῦντας αὐτὸν ἐν πνεύματι καὶ ἀληθείᾳ
δεῖ προσκυνεῖν.» Δι´ ὧν ἐδίδαξεν ὅτι οὐκ ἐν σαρκὶ «δεῖ
προσκυνεῖν» καὶ σαρκίναις θυσίαις τὸν θεὸν ἀλλ´ «ἐν
πνεύματι». Καὶ γὰρ αὐτὸς ἀνάλογον τῷ «ἐν πνεύματι»
καὶ νοητῶς λατρεύειν τινὰ αὐτῷ «πνεῦμα» νοηθείη ἄν.
Ἀλλὰ καὶ οὐκ ἐν τύποις «προσκυνεῖν δεῖ» τῷ πατρὶ
ἀλλ´ «ἐν ἀληθείᾳ», ἥτις «διὰ Ἰησοῦ Χριστοῦ ἐγένετο»
μετὰ τὸ δοθῆναι τὸν νόμον «διὰ Μωϋσέως». «Ἡνίκα»
γὰρ «ἐὰν ἐπιστρέψωμεν πρὸς κύριον»—«ὁ δὲ κύριος τὸ
πνεῦμά ἐστι»—, «περιαιρεῖται τὸ» τῇ καρδίᾳ «κάλυμμα»
ἐπικείμενον, «ἡνίκα ἂν ἀναγινώσκηται Μωϋσῆς».
| [6,70] Si nos sentiments touchant
l'esprit de Dieu étaient mieux connus à Celse, et s'il savait que, selon
nous, Tous ceux qui sont conduits par l'esprit de Dieu sont enfants de
Dieu, il ne se ferait pas à lui-même cette réponse, comme de notre part
que Dieu ayant envoyé son Esprit dans un corps, il l'a fait descendre vers
nous (Rom., VIII, 14). Dieu communique toujours de son Esprit à ceux qui
sont capables d'entrer dans sa communion, quoiqu'on le communiquant à
chacun de ceux qui en sont dignes, il ne le divise pas ni ne le partage
pour cela. Car cet Esprit duquel nous parlons, n'est pas un corps, non
plus que le feu, dont il est dit que notre Dieu est un feu dévorant.
Toutes ces façons de parler sont figurées, pour faire comprendre la nature
des êtres intelligibles, par des expressions tirées des êtres corporels
auxquelles nous sommes accoutumés. Si l'on dit que les péchés sont du
bois, du foin, de la paille (Heb., XII, 29), l'on n'en conclura pas que
les péchés soient des corps; et si l'on dit que les bonnes actions sont de
l'or, de l'argent et des pierres précieuses (1 Cor., III, 12), on n'en
inférera pas non plus que les bonnes actions soient quelque chose de
corporel. Ainsi, quand il est dit de Dieu qu'il est un feu dévorant qui
consume ce bois, ce foin, cette paille et généralement tout ce qui, dans
son essence, est péché, il ne le faut pas pourtant prendre pour un corps.
Comme donc Dieu n'est pas un corps, quoiqu'on lui donne le nom de feu;
tout de même, bien qu'il soit dit que Dieu est esprit (Jean, IV, 24), qui
est comme qui dirait qu'il est un vent, il n'est pas un corps pour cela.
Car l'Écriture a coutume de donner aux choses intellectuelles
le nom d'esprits ou de choses spirituelles, pour les distinguer des choses
sensibles. C'est en ce sens que Saint Paul dit: Si nous sommes capables de
quelque chose, cela vient de Dieu, qui nous a rendus capables d'être les
ministres de la nouvelle alliance, non pas de la lettre, mais de l'esprit
: car la lettre tue, et l'esprit donne la vie (II Cor., III, 5 et 6). Par
la lettre, il entend la manière sensible et charnelle d'expliquer
l'Écriture sainte, et par l'esprit il en marque l'explication
intellectuelle et sublime. Il en est tout de même de ces paroles, Dieu est
esprit. Et les Samaritains et les Juifs observaient les ordonnances de la
loi corporellement, s'arrêtant à la figure. Notre Sauveur, ayant cela en
vue, dit à la Samaritaine : Le temps vient que l'on n'adorera plus le
Père, ni sur cette montagne, ni dans Jérusalem : Dieu est esprit ; et il
faut que ceux qui l'adorent, l'adorent en esprit et en vérité (Jean, IV,
21 et 24). Par où il nous enseigne que l'on ne doit pas adorer Dieu
charnellement, ni lui présenter des victimes charnelles; mais qu'il faut
l'adorer en esprit : car on donnera lieu de conclure qu'il est Esprit, à
proportion de ce qu'on lui rendra un culte spirituel et qui consiste en
des choses intellectuelles. Un esprit ne doit pas être non plus adoré avec
des figures; il doit être adoré en vérité. Et la vérité a été apportée par
Jésus-Christ (Jean., 1, 17), comme la loi avait été donnée par Moïse. Car
quand nous nous convertissons au Seigneur (or le Seigneur est esprit), le
voile que nous avions sur le coeur, pendant qu'on nous lisait Moïse, en
est alors ôté (II Cor., III, 15, 16 et 17).
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