[6,31] Εἰ δέ τις βούλεται καὶ τὰ πλάσματα τῶν γοήτων
ἐκείνων μαθεῖν, δι´ ὧν ἐβουλήθησαν μὲν ὑπάγειν ἀνθρώπους
ἑαυτῶν τῇ διδασκαλίᾳ ὡς ἀπόρρητά τινα ἔχοντες οὐ πάνυ
δ´ ἐδυνήθησαν, ἀκουέτω ὃ διδάσκονται λέγειν μετὰ τὸ
διελθεῖν ὃν ὀνομάζουσι «φραγμὸν κακίας», πύλας ἀρχόντων
αἰῶνι δεδεμένας· «Βασιλέα μονότροπον, δεσμὸν ἀβλεψίας,
λήθην ἀπερίσκεπτον ἀσπάζομαι, πρώτην δύναμιν, πνεύματι
προνοίας καὶ σοφίᾳ τηρουμένην· ἔνθεν εἰλικρινὴς πέμπομαι,
φωτὸς ἤδη μέρος υἱοῦ καὶ πατρός· ἡ χάρις συνέστω μοι, ναὶ
πάτερ, συνέστω.» Καί φασι τῆς ὀγδοάδος τὰς ἀρχὰς
ἐντεῦθεν εἶναι. Εἶθ´ ἑξῆς διδάσκονται λέγειν διερχόμενοι ὅν
φασιν Ἰαλδαβαώθ· «Σὺ δὲ μετὰ πεποιθήσεως πρῶτε καὶ
ἕβδομε γεγονὼς κρατεῖν Ἰαλδαβαώθ, ἄρχων λόγος ὑπάρχων
νοὸς εἰλικρινοῦς, ἔργον τέλειον υἱῷ καὶ πατρί, χαρακτῆρι
τύπου ζωῆς σύμβολον ἐπιφέρων, ἣν ἔκλεισας αἰῶνι σῷ
πύλην κόσμῳ ἀνοίξας, παροδεύω τὴν σὴν ἐλεύθερος πάλιν
ἐξουσίαν· ἡ χάρις συνέστω μοι, ναὶ πάτερ, συνέστω.»
Φασὶ δὲ τῷ λεοντοειδεῖ ἄρχοντι συμπαθεῖν ἄστρον τὸν
Φαίνοντα. Εἶτα οἴονται τὸν διελθόντα τὸν Ἰαλδαβαὼθ καὶ
φθάσαντα ἐπὶ τὸν Ἰὰ δεῖν λέγειν· «Σὺ δὲ κρυπτομένων
μυστηρίων υἱοῦ καὶ πατρὸς ἄρχων νυκτοφαὴς δεύτερε Ἰαὼ
καὶ πρῶτε δέσποτα θανάτου, μέρος ἀθώου, φέρων ἤδη τὸν
ἴδιον ὑπήκοον νοῦν σύμβολον, παροδεύειν σὴν ἕτοιμος
ἀρχήν· κατίσχυσας τὸν ἀπὸ σοῦ γενόμενον λόγῳ ζῶντι·
ἡ χάρις συνέστω, πάτερ, συνέστω.» Εἶθ´ ἑξῆς τὸν Σαβαώθ,
πρὸς ὃν οἴονται λέξειν· «Πέμπτης ἐξουσίας ἄρχων,
δυνάστα Σαβαώθ, προήγορε νόμου τῆς σῆς κτίσεως χάριτι
λυομένης, πεντάδι δυνατωτέρᾳ, πάρες με, σύμβολον ὁρῶν
σῆς τέχνης ἀνεπίληπτον, εἰκόνι τύπου τετηρημένον, πεντάδι
λυθὲν σῶμα· ἡ χάρις συνέστω μοι, πάτερ, συνέστω.»
Ἑξῆς δὲ αὐτῷ τὸν Ἀσταφαιόν, ᾧ πιστεύουσι τοιαῦτα
ἐρεῖν· «Τρίτης ἄρχων πύλης Ἀσταφαιέ, ἐπίσκοπε πρώτης
ὕδατος ἀρχῆς, ἕνα βλέπων μύστην πάρες με παρθένου
πνεύματι κεκαθαρμένον, ὁρῶν οὐσίαν κόσμου· ἡ χάρις
συνέστω μοι, πάτερ, συνέστω.» Μετὰ δ´ αὐτὸν τὸν Αἰλωαιόν,
ᾧ τοιαῦτα λέγειν οἴονται· «Δευτέρας ἄρχων πύλης Αἰλωαιέ,
πάρες με τῆς σῆς μητρὸς φέροντά σοι σύμβολον, χάριν
κρυπτομένην δυνάμεσιν ἐξουσιῶν· ἡ χάρις συνέστω μοι,
πάτερ, συνέστω.» Τελευταῖον δὲ τὸν Ὡραῖον ὀνομάζουσι
καὶ πρὸς αὐτὸν λέγειν οἴονται· «Ὑπερβὰς φραγμὸν πυρὸς
ἀφόβως, πρώτης λαχὼν ἀρχὴν πύλης Ὡραῖε, πάρες με,
σῆς ὁρῶν δυνάμεως σύμβολον καταλυθὲν τύπῳ ζωῆς ξύλου,
εἰκόνι καθ´ ὁμοίωσιν ληφθὲν ἀθώου· ἡ χάρις συνέστω μοι,
πάτερ, συνέστω.»
| [6,31] Si quelqu'un veut encore connaître les
artifices par où ces imposteurs, qui font semblant de cacher de grands
mystères, ont tâché de se faire des disciples, quoique avec peu de succès,
qu'il écoute ce qu'ils obligent à dire après qu'on a passé ce qu'ils
nomment les barrières du vice, les portes de ces principaux anges, chacun
desquels en a une qui relève de sa puissance. Voici donc ce qu'ils font
dire : Je salue le roi uniforme, le bandeau de l'aveuglement, l'oubli sans
réserve, la Première puissance gardée par l'esprit de la providence et par
la Sagesse, d'auprès de qui je sors pur et net, faisant déjà partie de la
lumière du père et du fils. Que la grâce soit avec moi ! oui, mon père,
qu'elle soit avec moi. Et ils disent que c'est là que commence leur
Ogdoade. Ensuite ils veulent qu'on dise en passant auprès de celui qu'ils
nomment Jaldabaoth : Toi qui est né pour commander avec
assurance, Jaldabaoth, qui es le premier et le septième, souveraine raison
de la pure intelligence, qui produis une oeuvre parfaite au père et au
fils, je te présente le symbole de la vie dans l'empreinte de ce caractère
et, ouvrant la porte que tu as fermée au monde sous ton règne, je traverse
encore ton empire avec liberté. Que la grâce soit avec moi ! oui, mon
père, qu'elle soit avec moi ! Ils disent au reste que cet ange, qui est
revêtu de la forme d'un lion, a de la sympathie avec l'astre de Saturne.
Quand on a passé Jaldabaoth et qu'on est arrivé auprès d'Iao, ils croient
qu'on doit dire : Toi qui présides aux mystères secrets du père et du
fils, second Iao, qui te fais voir la nuit, premier prince de la mort,
qui es la portion de l'innocent, je viens maintenant t'offrir ma barbe
pour symbole, et je traverse promptement ton empire, ayant donné de
nouvelles forces à celui qui est né de toi par la parole vivante. Que la
grâce soit avec moi, mon père, qu'elle soit avec moi ! De là on arrive
auprès de Sabaoth, à qui l'on doit dire, selon eux : Prince de la
cinquième puissance, redoutable Sabaoth, premier auteur de la loi de tes
créatures, que la grâce a mises en liberté par la vertu du puissant nombre
de cinq, reçois-moi, voyant le symbole irrépréhensible de ton art, que je
conserve dans l'empreinte de cette image, savoir, un corps délivré par ce
même nombre. Que la grâce soit avec moi, mon père ! qu'elle soit avec moi!
Celui qui suit, c'est Astaphée, à qui ils estiment qu'il faut dire :
Prince de la troisième porte, Astaphée, directeur du premier principe de
l'eau, regarde-moi comme l'un de tes dévots purifié par l'esprit de la
Vierge, et reçois-moi en voyant la substance du monde. Que la grâce soit
avec moi, mon père, qu'elle soit avec moi! Le suivant se nomme Eloée, à
qui l'on doit dire : Prince de la seconde porte, Eloée, reçois-moi, voyant
que je t'apporte le symbole de ta mère, la grâce cachée dans les vertus
des puissances. Que la grâce soit avec moi, mon père, qu'elle soit avec
moi! Ils nomment le dernier, Horée, et ils veulent qu'on lui dise : Toi
qui, pour avoir franchi sans crainte les remparts du feu, as reçu l'empire
de la première porte, Horée, reçois-moi, voyant le symbole de la puissance
empreint dans la figure de l'arbre de vie et dons cette image faite sur le
modèle de l'innocent. Que la grâce soit avec moi, mon père, qu'elle soit
avec moi!
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