[6,11] Μετὰ ταῦτά φησιν ὁ Κέλσος ὅτι, ἐὰν οἵδε μέν—
λέγων Χριστιανούς—εἰσηγῶνται τόνδε, ἄλλοι δὲ ἄλλον,
κοινὸν δὲ πάντων ᾖ καὶ πρόχειρον· πίστευσον, εἰ σωθῆναι
θέλεις, ἢ ἄπιθι· τί ποιήσουσιν οἱ ἀληθῶς σῴζεσθαι θέλοντες;
Ἦ κύβους ἀναρρίψαντες μαντεύσονται, ποῖ τράπωνται καὶ
τίσι προσθῶνται; Καὶ πρὸς τοῦτο δὲ ἀπὸ τῆς ἐναργείας
ὁρμώμενοι ταῦτα φήσομεν· εἰ μὲν πλείους ἦσαν ὁμοίως τῷ
Ἰησοῦ ἱστορούμενοι τῷ βίῳ τῶν ἀνθρώπων ἐπιδεδημηκέναι
ὡς υἱοὶ θεοῦ, καὶ ἕκαστος αὐτῶν περισπάσας τινὰς εἰς
αὑτόν, ὥστ´ ἀμφήριστον εἶναι διὰ τὴν ὁμοιότητα τῆς
ἐπαγγελίας περὶ τοῦ υἱὸν εἶναι θεοῦ τὸν ὑπὸ τῶν πιστευόντων
αὐτῷ μαρτυρούμενον, χώραν ἂν εἶχε τὸ ἐὰν οἵδε μὲν εἰσηγῶνται
τόνδε, ἄλλοι δὲ ἄλλον, καὶ κοινὸν δὲ πάντων ᾖ καὶ
πρόχειρον· πίστευσον, εἰ σωθῆναι θέλεις, ἢ ἄπιθι καὶ τὰ
ἑξῆς· νυνὶ δὲ εἰς πᾶσαν τὴν οἰκουμένην Ἰησοῦς κεκήρυκται
ἐπιδημήσας τῷ γένει τῶν ἀνθρώπων μόνος υἱὸς θεοῦ. Οἱ γὰρ
ὁμοίως Κέλσῳ ὑπολαβόντες τετερατεῦσθαι καὶ διὰ τοῦτο
βουληθέντες ὁμοίως τερατεύσασθαι, ὡς καὶ αὐτοὶ παραπλησίως κρατήσοντες τῶν ἀνθρώπων, τὸ οὐδὲν εἶναι ἐξηλέγχθησαν,
Σίμων τε ὁ Σαμαρεὺς μάγος καὶ Δοσίθεος ὁ ἀπὸ τῆς
αὐτῆς χώρας ἐκείνῳ τυγχάνων, ἐπεὶ ὁ μὲν ἔφασκεν αὑτὸν
εἶναι δύναμιν θεοῦ τὴν καλουμένην μεγάλην, ὁ δὲ καὶ
αὐτὸς υἱὸς τοῦ θεοῦ. Οὐδαμοῦ γὰρ τῆς οἰκουμένης Σιμωνιανοί·
καίτοι γε ὑπὲρ τοῦ πλείονας ὑπαγαγέσθαι ὁ Σίμων
τὸν περὶ τοῦ θανάτου κίνδυνον, ὃν Χριστιανοὶ αἱρεῖσθαι
ἐδιδάχθησαν, περιεῖλε τῶν μαθητῶν, ἐναδιαφορεῖν αὐτοὺς
διδάξας πρὸς τὴν εἰδωλολατρείαν. Ἀλλ´ οὐδὲ τὴν ἀρχὴν
Σιμωνιανοὶ ἐπεβουλεύθησαν· ᾔδει γὰρ ὁ ἐπιβουλεύων
δαίμων πονηρὸς τῇ τοῦ Ἰησοῦ διδασκαλίᾳ οὐδὲν τῶν ἰδίων
παραλυθησόμενον βούλημα ἐκ τῶν Σίμωνος μαθημάτων.
Οἱ δὲ Δοσιθεηνοὶ οὐδὲ πρότερον ἤκμασαν· νῦν δὴ παντελῶς
ἐπιλελοίπασιν, ὥστε τὸν ὅλον αὐτῶν ἱστορεῖσθαι ἀριθμὸν
οὐκ εἶναι ἐν τοῖς τριάκοντα. Καὶ «Ἰούδας» δὲ «ὁ Γαλιλαῖος»,
ὡς ὁ Λουκᾶς ἐν ταῖς Πράξεσι τῶν ἀποστόλων
ἔγραψεν, ἐβουλήθη ἑαυτόν τινα εἰπεῖν μέγαν, καὶ πρὸ
ἐκείνου «Θευδᾶς»· ἀλλ´ ἐπεὶ οὐκ ἦν θεοῦ αὐτῶν ἡ
διδαχή, ἀνῃρέθησαν, «καὶ πάντες ὅσοι ἐπείθοντο» αὐτοῖς
παραχρῆμα διεσκεδάσθησαν. Οὐ κύβους οὖν ἀναρριπτοῦντες
μαντευόμεθα, ποῖ τραπώμεθα καὶ τίνι προσθώμεθα, ὡς
δυναμένων πλειόνων περισπάσαι ἡμᾶς τῇ ἐπαγγελίᾳ τοῦ
θεόθεν ἐπιδεδημηκέναι τῷ γένει τῶν ἀνθρώπων. Ἀλλὰ γὰρ
καὶ περὶ τούτων ἅλις.
| [6,11] Si les uns dit-il en suite, parlant des chrétiens, si les uns proposent
celui-ci, et les autres celui-là, et qu'ils disent tous en commun, comme
il n'y a rien de si aisé à dire : Croyez, si vous voulez être sauvé, ou
retirez-vous : que feront ceux qui désirent effectivement de faire leur
salut ? Prendront-ils des dés, pour se déterminer sur le choix qu'ils
doivent faire, et pour savoir à qui ils se donneront ? Je réponds, fondé
sur l'évidence de la chose même que, s'il y en avait plusieurs de qui l'on
nous racontât qu'ils se fussent présentés aux hommes de la même manière
que Jésus, avec la qualité de Fils de Dieu, et qui, ayant tous des
sectateurs, nous laissassent dans l'incertitude, parce qu'ils se
vanteraient également de cette qualité et que aucun serait appuyé du
témoignage de ceux qui croiraient en lui, peut-être qu'alors il y aurait
lieu de parler de la sorte : si les uns proposent celui-ci, et les autres
celui-là, et qu'ils disent tous en commun, comme il n'y a rien de si aisé
à dire : Croyez si vous voulez être sauvé, ou retirez- vous : et ce qui
suit. Mais maintenant Jésus est le seul qui ait paru au monde comme Fils
de Dieu, et qui ait été prêché pour tel par toute la terre. Car pour ceux
qui croyant comme Celse, que ce qu'il s'attribuait de grand n'était qu'une
fourbe, ont voulu l'imiter dans l'espérance d'acquérir un semblable crédit
parmi les hommes, on a reconnu qu'ils n'étaient rien : témoins Simon, ce
magicien de Samarie, et Dosithée qui était du même pays. (Act.. VIII, 10)
Le premier se vantait d'être la vertu de Dieu, qu'il nommait la grande; et
l'autre, d'être le Fils de Dieu. Cependant il ne se trouve plus nulle part
de simoniens; quoique Simon, pour se faire plus de sectateurs dispensât
ses disciples de s'exposer à la mort, comme la religion chrétienne y
oblige les chrétiens ; et qu'il leur fit regarder l'idolâtrie comme une
chose indifférente. Lors même que cette secte parut il n'y eut point
d'embûches contre elle. Le démon, ce malin esprit qui en dresse à la
doctrine de Jésus, savait bien qu'il ne devait pas craindre que ses
projets fussent traversés par les maximes de Simon. A l'égard des
dosithéens, ils n'ont jamais eu beaucoup d'éclat, et ils sont entièrement
éteints à présent : au moins, dit-on, qu'ils ne sont pas trente en tout.
Judas de Galilée voulut aussi faire croire, comme Saint Luc nous le raconte
dans les Actes des apôtres, qu'il était quelque chose de grand (Act., V,
37 et 36); et Theudas en avait voulu faire autant avant lui; mais comme
leur doctrine n'avait point Dieu pour auteur, ils furent détruits ; et
tous ceux qui s'étaient attachés à eux se dispersèrent aussitôt. Nous ne
sommes donc pas réduits à prendre des dés, pour nous déterminer sur le
choix que nous devons faire, et pour savoir à qui nous nous donnerons,
comme s'il se pouvait faire qu'il y en eut plusieurs qui nous tirassent
chacun de son côté, en se vantant tous d'avoir été envoyés de Dieu parmi
les hommes.
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