HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Origène, Contre Celse, livre IV

φαμεν



Texte grec :

[4,32] Ἀλλ´ ἐπεὶ οὐδὲν βέβαιον ἐν ἀνθρωπίνῃ φύσει, ἐχρῆν κἀκείνην τὴν πολιτείαν κατὰ βραχὺ καταφθειρομένην ἐκδιαιτηθῆναι. Ἡ πρόνοια δὲ τὸ σεμνὸν τοῦ λόγου αὐτῶν ἁρμοζόντως τοῖς πανταχοῦ κατὰ τὰ δεόμενα μεταποιήσεως μεταποιήσασα, ἀντ´ ἐκείνων τοῖς ἀπὸ τῶν πανταχοῦ ἀνθρώπων πιστεύουσι παραδέδωκε τὴν σεμνὴν κατὰ τὸν Ἰησοῦν θεοσέβειαν· ὅστις οὐ μόνον συνέσει ἀλλὰ καὶ θείᾳ μοίρᾳ κοσμηθεὶς καὶ καταβαλὼν τὸν περὶ τῶν ἐπὶ γῆς δαιμόνων λόγον, λιβανωτῷ καὶ αἵματι καὶ ταῖς ἀπὸ τῆς κνίσσης ἀναθυμιάσεσι χαιρόντων καὶ τοὺς ἀνθρώπους κατασπώντων δίκην τῶν μυθευομένων Τιτάνων ἢ Γιγάντων ἀπὸ τῆς περὶ θεοῦ ἐννοίας, αὐτὸς οὐ φροντίσας τῆς ἐπιβουλῆς αὐτῶν, ἐπιβουλευόντων μάλιστα τοῖς βελτίοσιν, ἔθετο νόμους, καθ´ οὓς οἱ βιοῦντες μακάριοι ἔσονται, μηδαμῶς τοὺς δαίμονας διὰ τῶν θυσιῶν κολακεύοντες καὶ πάντῃ καταφρονοῦντες αὐτῶν διὰ τὸν βοηθοῦντα τοῦ θεοῦ λόγον τοῖς ἄνω καὶ πρὸς θεὸν βλέπουσι. Καὶ ἐπεὶ ὁ θεὸς ἐβούλετο κρατῆσαι ἐν τοῖς ἀνθρώποις τὸν τοῦ Ἰησοῦ λόγον, οὐδὲν δεδύνηνται δαίμονες, καίτοι γε πάντα κάλων κινήσαντες, ἵνα μὴ Χριστιανοὶ μηκέτ´ ὦσι· τούς τε γὰρ βασιλεύοντας καὶ τὴν σύγκλητον βουλὴν καὶ τοὺς ἄρχοντας πανταχοῦ ἀλλὰ καὶ τοὺς δήμους αὐτούς, οὐκ αἰσθανομένους τῆς ἀλόγου καὶ πονηρᾶς τῶν δαιμόνων ἐνεργείας, ἐξετάραξαν κατὰ τοῦ λόγου καὶ τῶν πιστευόντων εἰς αὐτόν· ἀλλ´ ὁ πάντων δυνατώτερος τοῦ θεοῦ λόγος, καὶ κωλυόμενος ὡσπερεὶ τροφὴν πρὸς τὸ αὔξειν τὸ κωλύεσθαι λαμβάνων, προβαίνων πλείονας ἐνέμετο ψυχάς· θεὸς γὰρ τοῦτ´ ἐβούλετο. Ταῦτα δ´ ἡμῖν εἰ καὶ ἐν παρεκβάσει λέλεκται, ἀλλὰ ἀναγκαίως οἶμαι. Ἐβουλόμεθα γὰρ ἀπαντῆσαι πρὸς τὸ περὶ Ἰουδαίων ὑπὸ τοῦ Κέλσου λεγόμενον, ὅτι δὴ ἀπ´ Αἰγύπτου δραπέται γεγόνασι, καὶ ὅτι μηδὲν πώποτ´ ἀξιόλογον οἱ ἄνθρωποι οἱ θεοφιλεῖς ἔπραξαν. Ἀλλὰ καὶ πρὸς τὸ οὔτ´ ἐν λόγῳ οὔτ´ ἐν ἀριθμῷ γεγόνασί φαμεν ὅτι ὡς «γένος ἐκλεκτὸν» καὶ «βασίλειον ἱεράτευμα» ἀναχωροῦντες καὶ ἐκκλίνοντες τὴν πρὸς τοὺς πολλοὺς ἐπιμιξίαν, ἵνα μὴ διαφθαρεῖεν τὰ ἤθη, ἐφρουροῦντο ὑπὸ τῆς θείας δυνάμεως· οὔτ´ ἐπιθυμοῦντες, ὡς οἱ πολλοὶ τῶν ἀνθρώπων, προσλαβεῖν ἑαυτοῖς ἄλλας βασιλείας οὔτε καταλειπόμενοι, ὡς διὰ τὴν ὀλιγότητα εὐεπιβουλεύτους αὐτοὺς γενέσθαι καὶ ὅσον ἐπὶ τῇ ὀλιγότητι ἄρδην ἀπολέσθαι. Καὶ τοῦτ´ ἐγίνετο, ὅσον ἔτι ἦσαν ἄξιοι τῆς ἀπὸ θεοῦ φρουρᾶς· ὅτε δ´ ἐχρῆν αὐτοὺς ὡς ὅλον ἔθνος ἁμαρτάνον διὰ πόνων ἐπιστρέφεσθαι πρὸς τὸν θεὸν αὐτῶν, ὁτὲ μὲν ἐπὶ πλεῖον ὁτὲ δ´ ἐπ´ ἔλαττον ἐγκατελείποντο, ἕως ἐπὶ Ῥωμαίων τὴν μεγίστην ποιήσαντες ἁμαρτίαν ἐν τῷ ἀποκτεῖναι τὸν Ἰησοῦν τέλεον ἐγκατελείφθησαν.

Traduction française :

[4,32] Mais comme il n'y a rien de ferme parmi les hommes, il fallait bien que ce bel établissement se corrompît et s'abâtardit peu à peu. Ainsi, la Providence, l'ayant changé de la même sorte qu'elle change tout ce qui a besoin de changement, elle lui a fait succéder la religion de Jésus, qui n'est pas moins belle; et, au lieu de la donner aux Juifs, elle l'a donnée aux fidèles d'entre tous les peuples. Jésus donc, qui non seulement est orné d'une sagesse admirable, mais qui participe même à la divinité, Jésus, ayant ôté tout crédit à ces démons terrestres qui se plaisent au sang et à la graisse des victimes, et à la fumée de l'encens, et qui, comme les Titans ou les géants de la fable. arrachaient à Dieu le cœur des hommes, nous a donné des lois où nous trouverons notre bonheur, si nous les observons, et ne s'est point mis en peine des embûches que les démons dressent surtout aux personnes vertueuses. Nous n'avons plus besoin de les flatter par nos sacrifices : la parole de Dieu (le Verbe), qui soutient ceux qui élèvent leurs pensées en haut vers lui, nous donne le courage de les mépriser ouvertement. Et comme Dieu a voulu que cette doctrine de Jésus s'établit puissamment dans le monde, les démons ne l'ont pu empêcher, quoiqu'ils n'aient rien oublié pour exterminer entièrement les chrétiens. Car ils ont animé contre leur créance et contre leurs personnes, les empereurs et le sénat, toutes les puissances de la terre, et les peuples mêmes, qui ne s'apercevaient pas du mauvais et de l'injuste dessein de ceux qui les poussaient. Mais la parole de Dieu, à laquelle rien ne peut résister, a fait des progrès malgré toutes ces oppositions; et, comme si les obstacles lui eussent ouvert le chemin, elle s'est rendue la maîtresse d'un grand nombre d'âmes ; car Dieu le voulait ainsi. Je crois que cette digression était nécessaire pour réfuter ce que Celse dit des Juifs, que ce sont des esclaves fugitifs sortis d'Égypte et que ce peuple, si chéri de Dieu, n'a jamais fuit quoi que ce soit de grand ni de mémorable. Il dit encore qu'on les a toujours comptés pour rien; mais je lui réponds qu'étant une race choisie et un ordre de sacrificateurs rois (Exode, XIX, 6), ils refusaient et ils évitaient d'avoir communication avec tout le monde, de peur que leurs mœurs se corrompissent. Ils vivaient sous la protection de Dieu, sans désirer, comme la plupart des hommes, de conquérir d'autres royaumes, et sans craindre aussi que leur faiblesse les exposât aux insultes de leurs ennemis, ni que leur petit nombre fût cause de leur ruine. Et cela durait tant qu'ils ne se rendaient point indignes de celle divine protection. Mais quand, toute la nation ayant péché, il fallait les châtier pour les ramener à leur Dieu, il les abandonnait alors, tantôt pour plus et tantôt pour moins de temps, jusqu'à ce qu'enfin, sous l'empire des Romains, s'étant rendus coupables du plus grand de tous les crimes, quand ils ont fait mourir Jésus, ils ont été tout à fait abandonnés de Dieu.





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Dernière mise à jour : 25/09/2008