HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Origène, Contre Celse, livre IV

γραφαῖς



Texte grec :

[4,13] Ἐπεὶ δὲ χλευάζων ὁ Κέλσος φησὶν ἡμᾶς λέγειν τὸν θεὸν δίκην βασανιστοῦ πῦρ φέροντα καταβαίνειν καὶ ἀναγκάζει ἡμᾶς οὐ κατὰ καιρὸν βαθυτέρους ἐξετάζειν λόγους, ὀλίγα εἰπόντες, ὅσον γεῦσαι τοὺς ἀκροατὰς ἀπολογίας καθαιρούσης τὴν καθ´ ἡμῶν τοῦ Κέλσου χλεύην, ἐπὶ τὰ ἑξῆς τραπησόμεθα. Φησὶ δὴ ὁ θεῖος λόγος τὸν θεὸν ἡμῶν εἶναι «πῦρ καταναλίσκον», καὶ «ποταμοὺς πυρὸς ἕλκειν ἔμπροσθεν αὐτοῦ», ἀλλὰ καὶ αὐτὸν εἰσπορεύεσθαι «ὡς πῦρ χωνευτηρίου καὶ ὡς ποίαν πλυνόντων», ἵνα χωνεύσῃ τὸν ἑαυτοῦ λαόν. Ἐπὰν οὖν λέγηται «πῦρ» εἶναι «καταναλίσκον», ζητοῦμεν, τίνα πρέπει ὑπὸ θεοῦ καταναλίσκεσθαι, καί φαμεν ὅτι τὴν κακίαν καὶ τὰ ἀπ´ αὐτῆς πραττόμενα καὶ τροπικῶς λεγόμενα «ξύλα» εἶναι καὶ «χόρτον» καὶ «καλάμην» καταναλίσκει ὁ θεὸς ὡς πῦρ. «Ἐποικοδομεῖν» γοῦν ὁ φαῦλος λέγεται τῷ προϋποβεβλημένῳ λογικῷ θεμελίῳ «ξύλα» καὶ «χόρτον» καὶ «καλάμην». Εἰ μὲν οὖν ἔχει δεῖξαι ἄλλως νενοῆσθαι ταῦτα τῷ ἀναγράψαντι, καὶ σωματικῶς δύναταί τις παραστῆσαι ἐποικοδομοῦντα τὸν φαῦλον «ξύλα» ἢ «χόρτον» ἢ «καλάμην», δῆλον ὅτι καὶ τὸ πῦρ ὑλικὸν καὶ αἰσθητὸν νοηθήσεται· εἰ δ´ ἄντικρυς τροπολογεῖται τὰ τοῦ φαύλου ἔργα, λεγόμενα εἶναι «ξύλα» ἢ «χόρτος» ἢ «καλάμη», πῶς οὐκ αὐτόθεν προσπίπτει, ποδαπὸν πῦρ παραλαμβάνεται, ἵνα τὰ τοιαῦτα «ξύλα» ἀναλωθῇ; «Ἑκάστου» γάρ φησι «τὸ ἔργον ὁποῖόν ἐστι, τὸ πῦρ αὐτὸ δοκιμάσει. Εἴ τινος τὸ ἔργον μένει, ὃ ἐπῳκοδόμησε, μισθὸν λήψεται· εἴ τινος τὸ ἔργον κατακαήσεται, ζημιωθήσεται.» Ἔργον δὲ κατακαιόμενον ποῖον ἂν ἐν τούτοις λέγοιτο ἢ πᾶν τὸ ἀπὸ κακίας πραττόμενον; Οὐκοῦν ὁ θεὸς ἡμῶν «πῦρ καταναλίσκον» ἐστίν, ὡς ἀποδεδώκαμεν, καὶ οὕτως «εἰσπορεύεται ὡς πῦρ χωνευτηρίου», χωνεύσων τὴν λογικὴν φύσιν, πεπληρωμένην τοῦ ἀπὸ τῆς κακίας μολύβδου καὶ τῶν ἄλλων ἀκαθάρτων ὑλῶν, τὴν τοῦ χρυσοῦ, ἵν´ οὕτως ὀνομάσω, φύσιν τῆς ψυχῆς ἢ τὴν ἀργύρου δολωσάντων. Οὕτω δὲ καὶ ποταμοὶ «πυρὸς» «ἔμπροσθεν» λέγονται εἶναι τοῦ θεοῦ, τοῦ ἐξαφανιοῦντος τὴν δι´ ὅλης τῆς ψυχῆς ἀνακεκραμένην κακίαν. Ἀλλὰ γὰρ ἀρκεῖ ταῦτα πρὸς τὸ ταῦτ´ αὐτοὺς ἐποίησεν ἐσφαλμένῃ δόξῃ λέγειν ὅτι ὁ θεὸς καταβήσεται δίκην βασανιστοῦ πῦρ φέρων.

Traduction française :

[4,13] Mais puisque Celse, voulant faire le railleur, dit que, selon nous, Dieu doit descendre armé de feu, comme s'il voulait donner la gène (Gen. Il, 5, et 17, 22, etc. ), ce qui nous engage hors de saison, dans des considérations très profondes, nous n'en dirons que ce qui est nécessaire pour faire sentir au lecteur que nous savons repousser ses railleries. Après quoi nous passerons au reste. Les Écritures divines disent que Dieu est un feu dévorant et qu'il fait rouler devant soi des fleuves de feu ; qu'il est même comme un feu de fonte et comme l'herbe aux foulons, lorsqu'il vient purifier son peuple (Deut., IV, 24). Quand elles disent donc que Dieu est un feu dévorant (Dan., VII, 10), nous demandons ce que l'on doit croire qu'il dévore. Pour nous, nous disons que c'est la corruption des hommes et ses fruits, nommés figurément, du bois, du foin et de la paille (Mal., III, 2) que Dieu dévore comme un feu. Car l'Apôtre dit que les méchants bâtissent avec du bois, du foin et de la paille, sur le fondement de la doctrine évangélique (1 Cor., III, 12) qui a été une fois posé. Si l'on peut donc nous prouver qu'il ne l'entend pas comme nous l'avons expliqué et nous faire voir que les méchants bâtissent matériellement avec du bois, du foin et de la paille, il faudra avouer qu'il s'agit aussi d'un feu matériel et sensible : mais si, au contraire, ce bois, ce foin et cette paille se doivent prendre figurément pour les œuvres des méchants, en faut-il davantage pour faire comprendre quelle espèce de feu peut être propre à dévorer de telles matières ? Le feu, dit Saint Paul, fera paraître quel est l'ouvrage de chacun. Si l'ouvrage et l'édifice de quelqu'un demeure sans être brûlé, il en recevra la récompense : mais celui dont l'ouvrage sera brûlé, en souffrira de la perte (I Cor., Ill, 13, etc.). Peut-on entendre autre chose par cet ouvrage qui se brûle, que tous les effets de notre corruption? Notre Dieu est donc un feu dévorant, au sens que nous l'avons expliqué. Il est comme un feu de fonte, lorsqu'il vient pour ainsi dire raffiner notre âme, en séparant le plomb et les autres impuretés des vices d'avec l'or et d'avec l'argent de la droite raison dont ils altéraient la nature par leur mélange. Enfin, il fait rouler devant soi des fleuves de feu pour consumer la méchanceté dont notre cœur est tout rempli.





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Dernière mise à jour : 25/09/2008