HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Origène, Contre Celse, livre IV

ἡμεῖς



Texte grec :

[4,91] Ἀλλὰ καὶ εἴπερ οἰωνοὶ οἰωνοῖς μάχονται καί, ὥς φησιν ὁ Κέλσος, θείαν φύσιν ἔχοντες οἱ μαντικοὶ ὄρνεις καὶ τὰ ἄλλα ἄλογα ζῷα καὶ ἐννοίας τοῦ θείου καὶ πρόγνωσιν περὶ μελλόντων τὰ τοιαῦτα ἑτέροις προεδήλουν· οὔτ´ ἂν ἡ καθ´ Ὅμηρον στρουθὸς ἐνόσσευσεν ὅπου δράκων ἔμελλεν αὐτὴν καὶ τὰ τέκνα ἀφανίσειν, οὔτ´ ἂν ὁ κατὰ τὸν αὐτὸν ποιητὴν δράκων οὐκ ἐφυλάξατο ὑπὸ τοῦ ἀετοῦ ληφθῆναι. Φησὶ γὰρ ὁ ἐν ποιήσει θαυμαστὸς Ὅμηρος περὶ μὲν τοῦ προτέρου τοιαῦτα· Ἔνθ´ ἐφάνη μέγα σῆμα· δράκων ἐπὶ νῶτα δαφοινός, σμερδαλέος, τὸν δ´ αὐτὸς Ὀλύμπιος ἧκε φόωσδε, βωμοῦ ὑπαΐξας πρός ῥα πλατάνιστον ὄρουσεν. Ἔνθα δ´ ἔσαν στρουθοῖο νεοσσοί, νήπια τέκνα, ὄζῳ ἐπ´ ἀκροτάτῳ πετάλοις ὑποπεπτηῶτες, ὀκτώ, ἀτὰρ μήτηρ ἐνάτη ἦν, ἣ τέκε τέκνα. Ἔνθ´ ὅ γε τοὺς ἐλεεινὰ κατήσθιε τετριγῶτας· μήτηρ δ´ ἀμφεποτᾶτο ὀδυρομένη φίλα τέκνα· τὴν δ´ ἐλελιξάμενος πτέρυγος λάβεν ἀμφιαχυῖαν. Αὐτὰρ ἐπεὶ κατὰ τέκν´ ἔφαγε στρουθοῖο καὶ αὐτήν, τὸν μὲν ἀρίζηλον θῆκεν θεός, ὅσπερ ἔφηνε· λᾶαν γάρ μιν θῆκε Κρόνου παῖς ἀγκυλομήτεω. Ἡμεῖς δ´ ἑσταότες θαυμάζομεν οἷον ἐτύχθη. Ὡς οὖν δεινὰ πέλωρα θεῶν εἰσῆλθ´ ἑκατόμβας. Περὶ δὲ τοῦ δευτέρου, ὅτι Ὄρνις γάρ σφιν ἐπῆλθε περησέμεναι μεμαῶσιν, αἰετὸς ὑψιπέτης, ἐπ´ ἀριστερὰ λαὸν ἐέργων, φοινήεντα δράκοντα φέρων ὀνύχεσσι πέλωρον, ζωόν, ἔτ´ ἀσπαίροντα· ὁ δ´ οὔπω λήθετο χάρμης. Κόψε γὰρ αὐτὸν ἔχοντα κατὰ στῆθος παρὰ δειρήν, ἰδνωθεὶς ὀπίσω· ὁ δ´ ἀπὸ ἕθεν ἧκε χαμᾶζε, ἀλγήσας ὀδύνῃσι, μέσῳ δ´ ἐγκάββαλ´ ὁμίλῳ· αὐτὸς δὲ κλάγξας πέτετο πνοιῇς ἀνέμοιο. Τρῶες δ´ ἐρρίγησαν, ὅπως ἴδον αἰόλον ὄφιν κείμενον ἐν μέσσοισι, Διὸς τέρας αἰγιόχοιο. Ἆρ´ οὖν ὁ μὲν ἀετὸς ἦν μαντικός, ὁ δὲ δράκων, ἐπεὶ καὶ τούτῳ χρῶνται τῷ ζῴῳ οἱ οἰωνοσκόποι, οὐκ ἦν μαντικός; Τί δέ, ἐπεὶ τὸ ἀποκληρωτικὸν εὐέλεγκτόν ἐστιν, οὐχὶ καὶ τὸ ἀμφοτέρους εἶναι μαντικοὺς ἐλεγχθείη ἄν; Οὐκ ἂν γὰρ ὁ δράκων ὢν μαντικὸς οὐκ ἐφυλάξατο τάδε τινὰ ἀπὸ τοῦ ἀετοῦ παθεῖν; Καὶ ἄλλα δ´ ἂν μυρία τοιαῦτα εὕροι τις παραδείγματα, παριστάντα ὅτι οὐ τὰ ζῷα μέν ἐστιν ἐν ἑαυτοῖς ἔχοντα μαντικὴν ψυχήν· ἀλλὰ κατὰ μὲν τὸν ποιητὴν καὶ τοὺς πολλοὺς τῶν ἀνθρώπων αὐτὸς Ὀλύμπιος ἧκε φόωσδε, κατὰ δέ τι σημεῖον καὶ Ἀπόλλων ἀγγέλῳ χρῆται ἱέρακι· «κίρκος» γὰρ «Ἀπόλλωνος» εἶναι λέγεται «ταχὺς ἄγγελος».

Traduction française :

[4,91] Mais de plus encore, ces animaux de présage, les oiseaux, dis-je, et les autres animaux, se font mutuellement la guerre. S'ils avaient donc une nature et des qualités divines, comme se l'imagine Celse, qu'ils reçussent l'idée et l'impression de la Divinité, et qu'ils connussent eux-mêmes l'avenir en le faisant connaître aux autres, l'oiseau que décrit Homère ne se serait pas mis avec sa nichée, en lieu où ils pussent être mangés par le dragon; et le serpent dont il parle ailleurs, aurait bien su éviter les serres de l'aigle. Voici ce que cet incomparable poète dit du premier : "Pendant qu'au sacrifice à l'envi l'on s'apprête, Un prodige étonnant en vient troubler la fête. Un horrible dragon de pourpre et d'or semé, Que Jupiter lui-même avait exprès formé. Sortant du creux autel, au platane s'élance Dont les épais rameaux ombrageaient l'assistance. Au haut d'un arbre un nid renfermait huit petits, De l'œuf à la clarté nouvellement sortis. D'un saut il les atteint, d'un coup il les dévore : Et vifs entre ses dents ils criaient tous encore La mère qui le voit voltige tout autour, Dans ses tristes regrets exprimant son amour. Par l'aile il la saisit, replié sur lui-même. Et sourd à tous ses cris l'engloutit la neuvième, Enfin le même dieu qui le faisait mouvoir, Le transforme en rocher pour marquer son pouvoir. Des mystères divins s'augmente alors le trouble ; Et dans nos cœurs glacés l'étonnement redouble". (ILIADE, liv. II) Et voici ce qu'il dit de l'autre : "Les Troyens orgueilleux de se voir les plus forts, Pour gagner le rempart redoublaient leurs efforts . Ils y montaient déjà, quand un aigle à leur vue, Prend l'essor sur la gauche et va percer la nue. Un serpent dont le dos d'un beau rouge éclatait, Dans les serres de l'aigle encor se débattait. Son corps à longs replis s'entortille et s'agite ; Il se tourne, il la frappe : en vain elle s'irrite ; D'un coup au droit du cœur vivement il l'atteint; De lâcher prise alors la douleur la contraint. Au milieu des Troyens elle jette sa proie ; Et poussant un grand cri, son aile au vent déploie. Tous, à l'aspect du monstre, ils frémissent d'horreur; Et tous de Jupiter, ils craignent la fureur". (ILIADE, liv. XII, v. 200, etc.) Dira-t-on que l'aigle avait la connaissance de l'avenir; et que le serpent, qui est, un des animaux que les devins observent, ne l'avait pas? Il serait aisé de faire voir; que l'on aurait tort de mettre entre eux cette différence : et il ne sera plus difficile de convaincre ceux qui voudraient dire qu'ils connaissaient tous deux l'avenir; car si le serpent l'avait connu, il se serait bien gardé de l'aigle. L'on pourrait encore produire une infinité d'autres exemples, pour prouver que ce ne sont point les animaux, qui aient en eux-mêmes une âme capable de connaître l'avenir; mais que, selon Homère, et selon la plupart des hommes, c'est Jupiter lui-même, qui les envoie; ou quelquefois Apollon qui, en de certaines rencontres, "Dépêche l'Épervier, son message fidèle". (ODYSS., liv. XV, b. 523).





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Dernière mise à jour : 25/09/2008